10/05/2021
Le politique se dissout : qui se soucie du bien commun ?
Ma chronique de Radio Espérance (Auvergne Rhône-Alpes) :
<< De tous côtés le spectacle de la politique française devient symptomatique.
– Il y a le parti présidentiel : il promettait la grande rupture, la “marche” vers un changement de monde… Mais quatre ans plus tard, il en est réduit à des manœuvres électorales en coulisses.
– Il y a l’ex-“grand parti de la droite et du centre” rebaptisé Les Républicains : il est de plus en plus incertain de son identité, Emmanuel Macron l’ayant dépouillé de son programme (libéraliser encore plus l’économique et le social).
– Il y a une gauche en morceaux ne sachant plus qui elle est ni quels sont ses combats, ceux-ci se réduisant désormais aux questions de mœurs ; questions sur lesquelles elle se borne à renchérir par rapport à la majorité présidentielle… (Sans oublier la question de l’islamisme qui divise en profondeur chacun des partis de gauche).
– Quant au lepénisme perpétuellement en embuscade, ses sondages contradictoires montrent que lui non plus n’échappe pas au malaise existentiel : les enquêtes sur 2022 mettent Marine Le Pen au coude-à-coude avec Emmanuel Macron, mais 77 % des citoyens sondés disent qu’elle ne ferait “pas mieux que Macron” si elle était élue.
L’impression qui se dégage de tout ça, c’est une grisaille quasi-générale dans la classe politique. Et un scepticisme massif dans l’opinion publique.
Reste à savoir comment on en est arrivés là. Voici une réponse possible. Au tournant des années 1980-1990, on avait cru que le système financier et économique ultralibéral – devenu l’ultime horizon du monde entier – allait dominer le politique ; et que les Etats n’auraient plus rien d’autre à faire que de faciliter la dérégulation économique en supprimant, dans les lois des pays, tout ce qui contrariait les grandes entreprises transnationales. Mission surveillée de Bruxelles par la Commission européenne...
C’est alors que la gauche et la droite ont commencé à se ressembler. Que les idées politiques ont commencé à s’évaporer. Et que l’abstentionnisme électoral s’est répandu, en France et dans les pays occidentaux. Dès 1997 Jacques Chirac constatait que « les forces s’échappent ». Dès 2002 il fusionnait l’ancien parti gaulliste, le RPR, avec les centristes et les ultralibéraux : il en résultait un parti flou, l’UMP qui allait devenir Les Républicains et se diluer dans les incertitudes. Une évolution parallèle diluait en même temps l’identité de la gauche.
Voilà où en est la scène politique officielle.
Et le bien commun, dans tout ça ? On ne sait pas où il est passé. Lançons un avis de recherche. >>
09:20 Publié dans Idées, Politique | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : politique française
Commentaires
MÉRITER ÇA
> Encore une fois la situation est parfaitement exposée. La seule voie possible pour LR ou le PS aurait été de revenir à leurs fondamentaux : le gaullisme d'un côté, le socialisme de Blum de l'autre, et de préparer des PROGRAMMES de reconquête en refondant en priorité les grandes activités régaliennes : Justice, Police, Education (et le travail ne manque pas).
Mais ils n'ont rien fait, en tout cas rien produit de public, et se trouvent fort dépourvus quand l'élection arrive, sans positionnement clair et distinct vis à vis du parti du PR.
Donc c'est trop tard, perdu d'avance, et ils sont quasi-morts.
Je crains que nous n'ayons, une nouvelle fois, qu'un choix entre deux incompétences pour la nation. Mais qu'avons-nous fait pour mériter ça ?
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Écrit par : BCM / | 11/05/2021
LA 2e TRIBUNE DE MILITAIRES
> "Et le bien commun, dans tout ça ? On ne sait pas où il est passé. Lançons un avis de recherche."
Il me semble que l'on en trouve des traces dans les récentes tribunes écrites par des militaires (surtout la seconde, celle dite "des militaires d'active"). L'on peut penser ce que l'on veut de l'organe de presse qui les a publiées, c'est peut-être une "manipulation politique", mais ce qui y figure sonne terriblement juste.
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Écrit par : Feld / | 11/05/2021
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