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04/02/2021

Nation, racines, famille, rejet de l’individualisme consumériste. Et une économie profitant à tous…

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On a vu le pape – aux sessions des Mouvements populaires – appeler à une économie de fraternité libérée du joug de la sphère financière. Il peut aussi – le cas échéant – s’adresser à des événements où figurent des personnalités proches de cette sphère… Ainsi son message aux participants des Entretiens de Royaumont prône des priorités incompatibles avec le libéralisme occidental. Et le pape s’adresse à ces leaders sur le ton d’un instructeur, paisible et ferme :


Message du pape François
aux participants de la 17e édition
des Entretiens de Royaumont

 

Je suis heureux de vous rejoindre par la pensée et par la prière alors que vous vous réunissez à l’occasion de la 17e édition de vos entretiens pour réfléchir sur la manière de relever les défis auxquels votre pays et le monde doivent faire face. Le cadre prestigieux, chargé d’histoire et de spiritualité, dans lequel vous vous trouvez, rappelle les racines chrétiennes dans lesquelles votre nation s’est construite et dont elle a puisé sa fécondité et son rayonnement passés. Il est fondamental, pour un peuple, de connaître, d’aimer et de cultiver ses racines. Elles lui permettent de se fortifier, de s’unifier autour des valeurs essentielles. La connaissance des racines permet à un peuple de rencontrer des autres groupes et les autres cultures en vérité, sans peur de perdre sa richesse ni son identité dans l’édification d’une société accueillante, solidaire et fraternelle. Le chrétien, fort de sa foi agissante par la charité, n’a rien à craindre d’un dialogue authentique avec les autres religions et cultures.

Les jeunes, présent et avenir de nos sociétés, doivent être au centre de les préoccupations et de notre attention. Ils ont particulièrement besoin de connaître leurs racines qui leur feront découvrir le véritable sens et les vraies beautés de la vie (cf. Christus vivit, n.183), libérés des idéologies individualistes et consuméristes qui les utilisent pour plus de profit (cf. idem, n.186). À ce titre l’éducation est certainement un élément capital pour la guérison de notre monde blessé. “Elle est l’une des voies les plus efficaces pour humaniser le monde et son histoire” (message du 15 octobre 2020). C’est pourquoi j’ai récemment proposé un Pacte pour l’éducation mettant au centre, entre autres, le respect de la personne humaine et de sa dignité, le rôle irremplaçable de la famille, la sauvegarde de la création ; je vous invite à vous y référer dans vos travaux. Dans ce processus éducatif, “un point de référence est la doctrine sociale qui, inspirée des enseignements de la Révélation et de l’humanisme chrétien, se présente comme une base solide et une source vive pour trouver les voies à parcourir dans la situation d’urgence actuelle” (idem).

Beaucoup d’entre vous ont une responsabilité, sociale, économique, politique, dans la société française. C’est une grande espérance que vous ayez conscience de la charge qui vous incombe de faire émerger une culture renouvelée qui permette l’ouverture de visions, de pensées, de politiques nouvelles qui ne se laissent pas enfermer dans la seule logique dominante (cf. message d’Assise, 21 novembre 2020). Je vous invite à réfléchir à la manière de faire évoluer les modèles, principalement économiques, pour qu’ils profitent à tous, en faisant en sorte que l’organisation structurelle et décisionnelle de nos sociétés soit déterminée par le développement humain intégral, si bien élaboré par la doctrine sociale de l’Eglise (cf. idem). Une société différente est possible : ouverte à la transcendance, harmonieuse, attentive aux plus démunis.

Je confie à l’intercession de la Vierge Marie vos temps de réflexion et d’échange, formant le vœu qu’ils soient pour chacun une occasion de renouveler sa créativité, son courage et son espérance : l’espérance qui est audace, qui sait s’ouvrir aux grands idéaux rendant la vie plus belle et plus digne (cf. Fratelli tutti, n.55). Je vous donne, de grand cœur, la bénédiction apostolique.

 

Rome, Saint Jean de Latran, le 2 décembre 2020

François

 

 

 

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