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18/01/2021

Vaccins : le nouvel échec des gouvernants français

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La légèreté verbeuse des gouvernants scandalise les populations. Et un député de la majorité dénonce la désindustrialisation pharmaceutique française par un capitalisme aveugle... Ma chronique à Radio Espérance (Auvergne Rhône-Alpes) :


<<  L’affaire de la vaccination tourne au psychodrame national. D’abord le gouvernement a eu peur de la fraction de l’opinion qui était anti-vaccin. Puis il a eu peur de l’autre fraction, celle qui attendait les vaccins avec impatience ; d’où un zigzag : l’Elysée et Matignon ont annoncé qu’on allait vacciner à tour de bras. Mais ça déclenche aujourd’hui un nouveau malaise : comme dit le généticien et député Philippe Berta, « on a créé une envie de vaccination sans avoir les moyens d’y répondre ».

Pourquoi n’avait-on pas les moyens ? Pour toute une série de raisons :

► primo, les vaccins arrivent en petites quantités ;

► secundo, les vaccins Pfizer et Moderna exigent d’être conservés à moins 70 °, ce qui empêche de les distribuer largement ;

► tertio, le gouvernement français a attendu le dernier moment pour s’organiser, alors que le gouvernement allemand planifiait tout depuis trois mois ;

► quarto, l’organisation se passe à la façon habituelle : c’est-à-dire dans le centralisme parisien, sans trop se soucier du concret, et avec les déficiences d’informations et d’informatique qui caractérisent notre administration centrale (sauf Bercy, naturellement).

Pour les vaccins, on peut penser que les choses vont s’améliorer au fur et à mesure – autre habitude française.

Mais il y a une leçon que l’on peut tirer tout de suite, parce qu’on avait déjà commencé à la tirer dès la pénurie des masques… Je cède la parole au député généticien Berta :

“Au fil des décennies, la France s'est totalement déshabillée de certaines activités. Depuis les années 1980, quand je rentre dans un laboratoire de recherche, si je regarde les outils utilisés que ce soit les appareils, les consommables comme les réactifs, il n'y a plus de made in France… On s'est créé une dépendance totale vis-à-vis de l'étranger que ce soit pour les masques, pour produire des machines à PCR et bien sûr, pour les médicaments. Je rappelle que bien avant la pandémie nous avons été quelques-uns à nous insurger contre la délocalisation de la production des actifs pharmaceutiques et de leurs assemblages en Chine et en Inde. On vient de le payer.”

Et le député conclut : “J'espère que cette pandémie aura permis de faire comprendre aux responsables politiques et aux décideurs économiques que la santé est une priorité sur laquelle on ne transige pas et que, dans ce secteur, l'on doit pouvoir garantir à notre population une souveraineté a minima à l'échelle européenne, voire à l'échelle nationale.”

Parions que cet enjeu-là sera l’une des clés de la présidentielle de 2022.  >>

 

 

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Commentaires

MACRON ET SANOFI

> Qui a dit que le gouvernement français avait comme objectif la santé des Français. Je suis tombé sur cet article ahurissant: https://blogs.mediapart.fr/ruffin-francois/blog/120121/scandale-pourquoi-la-france-n-pas-son-vaccin-0

13 juin 2020, Paul Hudson, le DG de Sanofi déclare: "Si un vaccin est trouvé, les Etats-Unis seront prioritaires". Rien que ça. Agitation et indignation sur les réseaux sociaux. Mais ça ne suffisait pas pour humilier la France. Il faut que Macron en rajoute une couche.

16 juin 2020, le président jupitérien arrive à Lyon chez Sanofi pour... restaurer l'image de la firme et réhabiliter celle-ci. Et déclarer audit directeur général: "Thank you Paul for welcome here".

Bon appétit Messieurs ô ministres intègres, comme dirait Ruy Blas. Parce que Sanofi est un client majeur de Macron. Serge Weinberg (président de la firme) lui a publiquement apporté son soutien en 2017 et l'a d'ailleurs placé chez Rothschild dans le temps.
Il y a encore des gens pour penser que la politique sert l'intérêt général.
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Écrit par : Cyril B / | 18/01/2021

LA SANTÉ

> "dans ce secteur, l'on doit pouvoir garantir à notre population une souveraineté ..."
Et pas que dans celui-ci !
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Écrit par : PF. Huet / | 18/01/2021

LA SOLUTION SERAIT ANTILIBÉRALE

> La résolution du problème est pourtant simple : il suffirait à Bruxelles d'imposer des taxes prohibitives sur les importations de produits pharmaceutiques en arguant d'une urgence sanitaire qui justifierait cette violation des règles ultralibérales de l'OMC : la mort dans l'âme, les grands groupes rapatrieraient leurs lignes de production dans l'Union.
La Providence voulut que je travaille pendant plusieurs années au sein de l'une de ces grandes entreprises pharmaceutiques délocalisées comme beaucoup en Asie. J'ai vu de l'intérieur la motivation inique des actionnaires, préoccupés par une seule et unique chose : la maximisation de leurs profits. Pour ce faire, tout était mis en oeuvre pour spolier le fisc : sociétés holdings en paradis fiscal, brevets déposés à Malte (qui ne les taxe pas), interdiction de constituer des syndicats dans l'entreprise, recours à une main d'oeuvre philippine ou indonésienne encore moins chère que celle, locale, pourtant déjà très modiquement rémunérée, expéditions vers les marchés européen et américain où les produits étaient vendus au prix fort, d'où une marge monstrueuse pour l'actionnaire principal retiré aux Bahamas avec yacht et villa style 'Pamplemousse'.
Il suffirait que Bruxelles impose une taxe de 50 pour cent sur ces importations pour qu'elles ne deviennent plus rentables : le marché européen est une telle poule aux oeufs d'or qu'il ne peut être ignoré par la lucrative 'Big Pharma'. Des usines rouvriraient sous nos latitudes, certes sans doute plutôt dans la banlieue de Bucarest qu'à Châteauroux mais ce serait déjà ça. Dans l'intervalle, une remise à plat de tout dumping fiscal intra-communautaire est indispensable : avant de hurler contre M. Johnson et ses rêves de Singapour-sur-Tamise, sachons voir la poutre qui s'est figée dans nos yeux et mettre fin au statut de paradis fiscal dont continuent de jouir l'Irlande, les Pays-Bas, le Luxembourg, Chypre, Malte et la Belgique.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 19/01/2021

BRUXELLES ET LES ACHATS DE VACCINS

> Plus largement, un exemple en lien avec les vaccins fait en effet douter d'une politique européenne au service du bien commun.
L'euro-député Pascal Canfin a été interviewé par une radio luxembourgeoise à propos des contrats passés entre la Commission européenne et les laboratoires qui fournissent les vaccins. Les premières minutes de l'entretien sont en luxembourgeois mais le reste est en français. Ce témoignage n'est pas propre à rassurer les européens.
https://www.100komma7.lu/podcast/334016
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Écrit par : Anne D. / | 19/01/2021

> Et que penser de cela ?
https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/P-9-2020-003908_FR.html
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Écrit par : Anne D. / | 19/01/2021

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