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21/12/2020

Le difficile Noël des étudiants français

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Mon éditorial à RCF ce matin :


https://rcf.fr/la-matinale/noel-quand-meme-pour-les-etudiants

 

Noël arrive dans un moment difficile à vivre pour beaucoup. Un ami professeur d’université reçoit ce mail d’une étudiante atteinte par la covid : « Je n’ai pas fait de "fête étudiante" comme pouvait l’affirmer notre ministre. Les seuls endroits où je me rendais étaient la faculté et mon lieu de travail. Après avoir contracté la covid qui m’a causé beaucoup de retard et de fatigue, et avec l’organisation hasardeuse de la fac pour gérer la situation sanitaire, j’ai fini par être totalement démotivée et par décrocher. »

Elle témoigne : « Le tiers des étudiants sont en dépression, certains ne peuvent plus se nourrir et d’autres ont perdu leur logement. Les aides de la fac sont très peu faciles à obtenir. Quand j’ai eu la covid, j’ai contacté le service de santé de la faculté :  mais comme beaucoup j’ai eu le sentiment que je les dérangeais… »  Elle ajoute : « Je tiens à vous dire que vous êtes l’un des seuls qui a su faire attention à ses étudiants en organisant un partiel avec un délai plus long, et je vous en remercie, car malgré de nombreuses pétitions, lettres ou rencontres, nos doyens ne sont pas disposés à nous écouter… »  Et l’étudiante termine par cette phrase terrible : « Ce sont encore les plus favorisés qui vont réussir, car ils ont les moyens d’achever correctement leur année lors de cette crise… »

Que pouvons-nous dire à cette jeune fille ? Et à tous les étudiants de première année qui disent : « Je n’ai pas eu le temps de prendre le rythme avant le reconfinement, c’est trop compliqué à rattraper en distanciel, je suis paumé, j’ai décroché… » ? Et à ceux qui disent : « Je me sens seul, je ne connais personne » ? Ces jeunes font partie des plus angoissés, dans une France déjà angoissée : comment leur souhaiter malgré tout un joyeux Noël et une bonne année ? En leur souhaitant de pouvoir vivre en 2021 ce qu’ils auront manqué en 2020. 

Et aux officiels, que dire ? Ce que dira le pape dans son message du 1er janvier : « L’université et les autres acteurs importants de l’éducation sont appelés à véhiculer un système de valeurs fondé sur la dignité de chaque personne et les droits fondamentaux qui en dérivent. »

 

 

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10:32 Publié dans Santé, Société | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : étudiants, covid

Commentaires

EFFONDREMENT ET DÉSHUMANISATION

> Juste un témoignage vécu en ce moment:
un de mes fils est en L3 d'anglais. Il vient d'être radié car il n'a pas pu finir de s'inscrire à un UE libre. La période d'inscription a démarré une semaine avant le confinement. pour des raison "sanitaires", le nombre de places était limité par UE (ex: 20 au lieu de 100). Bref, les premiers étaient servi. Le confinement est arrivé et les services ont fermé. Impossible de contacter quelqu'un pour s'inscrire. Tout devait se faire en "distanciel" or rien n'a marché. boite mail bloquées, ent en rade car trop de connexions, etc. La secrétaire l'a appelé jeudi dernier (!!!) pour lui dire que c'était trop tard et comme il ne s'était pas inscrit à cet UE (le seul qui manquait...), il ne peut pas se présenter aux partiels...et donc il n'est plus étudiant!!! A aucun moment il n'a pu joindre quelqu'un ou n'a eu de réponse à ses mails ou appels (au passage idem pour le service handicap car il est dyspraxique et a besoin d'un ordi pour les examens).
On peut aussi rajouter que seuls trois profs ont tenté des visio-conférence auxquelles il était quasi impossible de se connecter ou d'avoir un rendu compréhensible (et il habite au centre de Clermont-ferrand, pas dans notre cambrousse). Un ou deux ont envoyé des fichiers pdf...
Bref, un moral à plat, une remise en question de l'avenir et un problème financier de plus (car il perd ainsi la bourse et les apl étudiante qu'il faudra rembourser!!!).
Je savais que la fac était malade depuis le passage de Raffarin, mais là, elle est morte (et je ne vous parle pas de l'invasion des SJW, de syndicats obsédés par les questions d'islamophobie, de transphobie, de genre ou de racialisme...mais qui abandonnent complètement la question des droits des étudiants...).
J'ai vraiment l'impression de vivre l'effondrement de mai/juin 40 mais qui dure....C'est tout un système bâti depuis 40 ans qui implose. Mais nos enfants prennent en pleine poire le désastre que furent les théories fumeuses et les utopies délirantes de nos soi-disant élites!
Je m'arrête là parce que je suis vraiment en colère et que je dois me calmer avant de descendre chercher mon fils pour Noël. Heureusement, la vue d'un bébé dans une mangeoire va m'alléger les choses...
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Écrit par : VF / | 21/12/2020

EXTÉNUÉS

> Nous nous rappelons tous comment la précarité estudiantine avait enfin attiré l'attention de la presse en novembre 2019. Un an après, la crise sanitaire a lourdement aggravé une situation déjà alarmante. Et la loi de programmation de la recherche, récemment votée, nous jette encore plus bas. Je fais partie des nombreux universitaires qui, cet automne, ont signé une pétition réclamant la démission de Mme Frédérique Vidal.
Sur le terrain, beaucoup de mes collègues se sont démenés pour limiter les dégâts et soutenir le maximum de personnes. Ces collègues se trouvent désormais dans le même état que moi: exténués. Nous avons été, d'une certaine façon, des "pompiers". Nous ne regrettons pas nos efforts; nous voulons juste souffler un peu - et nous reprendrons le combat.
Nous combattrons ainsi pendant je ne sais combien de temps, multipliant les initiatives ponctuelles, les dévouements mis bout à bout, les mains tendues aux personnes, les solutions localisées, les inventions parcellaires. En attendant une autre politique.
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Écrit par : Jean-Marie Salamito / | 22/12/2020

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