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29/11/2020

Le Conseil d'Etat retoque l'oukaze des "30 fidèles"

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► La décision du Conseil est importante, parce qu'en tendant à autoriser les cultes alors que les théâtres et cinémas restent fermés jusqu'au 15 décembre, elle sépare le domaine des cultes du domaine "culturel" commercial. C'est rendre hommage au spirituel qui est le dernier domaine à résister à la marchandise.

► On verra ce soir comment M. Castex se sort (ou pas) de l'impasse où l'ont mis les deux courants ubuesques de la Macronie : 1. ceux qui, pour imposer le chiffre 30 aux mosquées (petites et toujours bondées), croient devoir l'imposer à tous les lieux de culte y compris les cathédrales, basiliques et grandes églises ; 2. ceux, plus rares, qui en restent à Emile Combes.

Ci-dessous le communiqué de la CEF et celui du diocèse de Paris :


 

 

Le passage-clé du texte du Conseil d'Etat

« Si certains établissements recevant du public autre que les lieux de culte restent fermés, les activités qui y sont exercées ne sont pas de même nature et les libertés fondamentales qui sont en jeu ne sont pas les mêmes... » Ainsi la liberté de culte se voit reconnaître un statut spécial, autre que celui des activités marchandes. C'est un coup de poing antilibéral sur la table de la Macronie.

 

 

CEF / "DÉCISION DU CONSEIL D’ETAT DU 29 NOVEMBRE 2020 : LE DROIT A ÉTÉ RÉTABLI ET LA RAISON RECONNUE"

<<  Par sa décision du 29 novembre 2020, le juge des référés du Conseil d’État a retenu le caractère disproportionné de la mesure gouvernementale qui limitait à 30 le nombre de personnes autorisées à assister aux cérémonies religieuses dans les lieux de culte, en relevant qu’il n’y avait pas de justification à cette interdiction absolue et générale « alors qu’aucune autre activité autorisée n’est soumise à une telle limitation fixée indépendamment de la superficie des locaux en cause ». 

Ce soir, à l’occasion de leur rencontre avec le Premier ministre, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la CEF et archevêque de Reims, Mgrs Dominique Blanchet (évêque de Belfort- Montbéliard), et Olivier Leborgne, (évêque d’Arras), vice-présidents de la CEF,  Mgr Dominique Lebrun (archevêque de Rouen), membre du Conseil permanent et Mgr Stanislas Lalanne (évêque de Pontoise) rediront leur souhait que soit acté, dans les trois jours qui ont été impartis au gouvernement par la décision du juge des référés du Conseil d’État, l’adoption d’une jauge réaliste, comme le prévoyait le protocole sanitaire qu’elle avait déjà présenté. 

La CEF considère que le droit a ainsi été rétabli et que la raison a été reconnue. Elle souhaite pour autant que le recours judiciaire reste l’exception dans un réel dialogue dont elle attend la reprise. 

Que ce premier dimanche de l’Avent nous prépare à accueillir le Seigneur qui vient.  >>

 

Diocèse de Paris / "Au sujet de la décision du Conseil d’État concernant la reprise des célébrations publiques"

<<  Par décision de référé-liberté de ce dimanche 29 novembre 2020, le Conseil d'État a jugé que la limitation à 30 personnes de la participation aux célébrations publiques du culte présente « un caractère disproportionné au regard de l'objectif de préservation de la santé publique et constitue ainsi, eu égard au caractère essentiel de la composante en cause de la liberté de culte, une atteinte grave et manifestement illégale à cette dernière ».

La haute juridiction administrative, gardienne des libertés fondamentales, a considéré que l'état sanitaire ne justifiait plus une interdiction des célébrations religieuses en public et que la limitation à 30 personnes n'était pas justifiée car non proportionnée à la dimension des lieux de culte.

Dès lors, les messes vont pouvoir être célébrées sans limitation à 30 personnes, dans le respect des gestes barrières et des distances de sécurité, en tenant compte de la capacité d'accueil de chaque église, ainsi que cela avait été proposé par la Conférence des évêques de France et en particulier par le diocèse de Paris depuis plusieurs semaines.

Mgr Michel Aupetit, qui a exercé le recours devant le Conseil d'État au côté de la Conférence des évêques de France, se réjouit que soit ainsi reconnu en justice le caractère manifestement illégal de la décision qui avait été prise par le gouvernement, au mépris de la concertation intervenue. >>

 

 

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16:32 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (5)

Commentaires

PAS TOUT

> Il me paraît hasardeux de qualifier tout ce qui est "culturel" de "commercial".

MG


[ PP à MG – Aussi ne le fais-je pas : je parle des activités auxquelles le Conseil d'Etat fait allusion, c'est-à-dire les théâtres et les cinémas. En été il serait également question des festivals, etc. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Michel de Guibert / | 29/11/2020

LE COUP DE POING ANTILIBÉRAL

> Je retiens, Patrice, votre formule : « C'est un coup de poing antilibéral sur la table de la Macronie. »
De fait, la messe ne peut plus être cantonnée au statut de rendez-vous culturel ou de spectacle voire de commerce non essentiel, comme semblait l'entendre le pouvoir en place.
Et Jupiter doit donc s'incliner : non il ne règne pas dans nos familles, dans nos foyers, il n'est pas le maître de nos maisons.
Il a trouvé plus fort que lui pour fixer les bornes de notre liberté… de prier et de rendre grâces. La jauge eucharistique à laquelle il voulait cantonner les croyants pour des raisons sanitaires était bien arbitraire, hors de toute logique, disproportionnée eu égard à une liberté fondamentale. Savourons donc la claque que lui inflige paternellement l'auguste Conseil d'Etat !
A la messe ce matin, nous étions 60. Soixante dans une chapelle faite pour 600. Soixante qui avaient décidé d'être des "veilleurs". Soixante qui seraient certainement ravis d'expliquer l'évangile du jour (Mc 13, 33-37) à M. Macron : « Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »
______

Écrit par : Denis / | 29/11/2020

à Patrice :

> Existe-t-il encore des anticléricaux 'IIIe République' dans les cabinets ministériels ? Comparée à son état en 1905, l'Église actuelle ne pèse plus rien en France.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 30/11/2020

LES PAROISSES

> Je crois que la plupart des curés, hier, ont agi sagement, en multipliant parfois les messes, tout en demandant que soient plus que jamais respectées les mesures sanitaires, mais en anticipant de facto la décision légitime du Conseil d'Etat : c'est-à-dire en acceptant aux messes tous les fidèles qui venaient, sans tenir compte de leur nombre.
La jauge à 30 décidée uniformément par le gouvernement était une sottise, selon moi non un complot de l'Etat laïque contre la religion catholique, mais certainement une preuve de mépris.
Résultat des courses : ce gouvernement s'est, une fois de plus, ridiculisé, et il n'en avait pas besoin, dans la situation actuelle de crise politique. Deux policiers, cette nuit, ont été écroués ; les manifestations de samedi ont connu des débordements (dus aux Black Blocs) qui, à aucun moment, n'ont été empêchés par les forces de l'ordre, etc., etc.
Cela ne va plus du tout : l'amateurisme de Macron et de sa bande de bras cassés (à commencer par Darmanin) a fait long feu. Ils ne sont plus en mesure de gouverner le pays, et je dis cela sans joie maligne, en me faisant du souci pour mon beau pays. Je ne me réjouis pas d'une anarchie et d'un chaos à venir. Et dire qu'il va falloir supporter ça encore un an !!!
Heureusement, les messes ont repris. Ce sera l'occasion d'y prier pour la France. Je signale que dans certaines églises, des messes "rorate caeli" (qui insistent sur la venue finale du Christ) sont proposées aux fidèles très tôt le matin. On note un engouement pour ce type de cérémonie, et c'est un signe très fort d'espoir en ces temps d'apocalypse. J'ai moi-même l'intention de me lever tôt et d'y participer. Bonne journée à tous !
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Écrit par : Bégand / | 30/11/2020

LES ÉLUS LOCAUX BRADENT LES MONUMENTS HISTORIQUES AU PRIVÉ

> https://fr.aleteia.org/2020/12/13/vente-du-domaine-de-pontigny-lhotel-de-luxe-lemporte-sur-le-seminaire/

https://infodujour.fr/culture/26805-le-chateau-de-luneville-vendu-au-public

Décision tout à fait regrettable qui semble dessiner l'avenir commercialisé des monuments historiques français. Le château de Lunéville en cours de rénovation vient de faire l'objet d'un projet d'exploitation confié non plus à un musée public, comme c'était le cas avant l'incendie dévastateur de 2003, mais à un petit espace d'expositions, à un restaurant gastronomique et à un hôtel de luxe. Le tout exigé par les hiérarques du conseil départemental qui revendiquent leur "socialisme" mais qui n'ont aucun scrupule à chercher la croissance "avec les dents" en transformant un haut lieu du patrimoine en poule aux oeufs d'or. Même Jack Lang s'en est récemment ému dans une lettre ouverte enflammée.
Bis repetita à Pontigny : les tradis veulent créer un séminaire dans une ancienne abbaye ? Horresco referens ! Les socialistes à la tête du conseil régional préfèrent aux cathos en soutane un homme d'affaires qui souhaite installer dans ce lieu spirituel multiséculaire un hôtel de luxe et, là encore, un petit espace d'exposition pour se donner bonne conscience. Que Pontigny ait été depuis le XIIe siècle une abbaye cistercienne n'a pas ému les élus dijonnais : cette décision traduit non seulement la sécularisation galopante de notre société (où l'on choisit de briser à dessein la continuité cultuelle d'un site historique) mais également la tendance à transformer les monuments en hôtels-restaurants ou en machines à faire du fric. Sachons opposer un non catégorique à la privatisation de l'espace public : l'exemple d'Ermenonville devrait rester une exception.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 14/12/2020

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