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25/10/2020

"Aucune norme particulière, quelle qu'elle soit, n'a de valeur sans l'amour du prochain"

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Ce bref commentaire de deux lectures de ce dimanche par Hans Urs von Balthasar montre que la rigidité moralisante et le culte des questions secondaires peuvent éloigner radicalement de l'Evangile :


Sur Matthieu 22:34-40 « Fondamentalement, les juifs savaient bien que le commandement de l'amour de Dieu occupait la première place. Ils savaient aussi que l'amour du prochain avait été inculqué par la Loi avec insistance. Mais puisqu'ils avaient perdu le cap dans le labyrinthe des 613 prescriptions, Jésus rétablit l'ordre des commandements de la manière la plus claire : avant tout l'amour envers Dieu, cet amour étant la réponse de l'homme tout entier (sa pensée, plus profondément son coeur, et son âme englobant les deux) au don total de Dieu dans l'Alliance. Et parce qu'il est lui-même Dieu et homme, il peut définitivement unir de façon inséparable l'amour de Dieu et l'amour du prochain ; et (c'est le plus significatif de sa réponse) faire dépendre toutes les autres lois et leur explicitation par les prophètes de ce double commandement comme norme et règle de toute moralité. Par là, Jésus, reprenant le savoir préalable des hommes mais l'ordonnant et le clarifiant, établit le fondement de toute éthique chrétienne  : aucune norme particulière, quelle qu'elle soit, n'a de valeur sans l'amour du prochain –  qui procède de l'amour de Dieu. »

 

Sur 1Thessaloniciens 1:5-10 « Si de là on regarde Paul (deuxième lecture) dans son discours à une communauté, on trouve de même au centre "la foi en Dieu" comme "conversion à Dieu en abandonnant les idoles". Par là, la communauté est devenue aussi un modèle moral "pour tous les croyants" : elle a suivi l'exemple de Paul qui, plus qu'aucun des apôtres, a souligné l'inséparabilité de l'amour de Dieu et du prochain. Dans son hymne à la charité (1Co 13), il la décrit de telle sorte qu'on la voit dans chaque phrase : l'amour de Dieu et du Christ se traduit dans le comportement envers les autres ; comme Dieu dans le Christ envers nous, l'amour chrétien est indulgent, bienveillant, désintéressé, supportant et endurant tout... »

 

 

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NDPP Loin de moi la prétention d'ajouter quoi que ce soit à ces réflexions d'un des plus grands théologiens du vingtième siècle ! Mais ce qu'il dit ci-dessus peut aider (entre autres) à calmer la papophobie de certains catholiques français. Eux aussi ont "perdu le cap" et se sont fait une religion de questions sociétales secondaires, les mettant à la place du noyau central de la foi auquel ces questions secondaires devraient être subordonnées. Ils pratiquent cela au contrepied de l'hymne à la charité (1Corinthiens 13) : sans indulgence, sans bienveillance, en ne supportant que leur propre opinion de milieu "préservé"... Sans oublier de servir leurs intérêts : en pointe de la nouvelle offensive contre le pape, par exemple, on trouve depuis quelques semaines le marketing des officines TFP et Renaissance catholique. Elles bombardent de désinformation un milieu de bons bourgeois dont la religion tourne autour de questions secondaires. Et comme le pape les contredit sur ces questions secondaires, ces bons bourgeois en concluent que le pape est irréligieux...

 

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