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14/09/2020

Le Covid et les chrétiens

covid, masques

Faire face à la pandémie : occasion pour les chrétiens non pas de s'exempter de l'effort commun, mais d'y prendre simplement part... Et c'est la condition de base du témoignage de foi ! Ma chronique à Radio Espérance (Auvergne Rhône-Alpes) : 


https://radio-esperance.fr/antenne-principale/le-point-de...

<<  Bonjour à tous. Alors c’est de nouveau l’alarme : le gouvernement se tourne vers des décisions qu’il dit "difficiles à prendre" ; et en effet, sur le plan de l’épidémie de Covid-19, en cette rentrée de septembre la France se retrouve deuxième pire pays d’Europe après l’Espagne.

La question est : pourquoi ? Pourquoi les malades recommencent-ils à affluer dans des hôpitaux ? Pourquoi les gens ont-ils l’air de s’étonner, alors qu’il n’est question partout que de cette épidémie depuis sept mois ?  Tout le monde devrait savoir que ce coronavirus souvent mortel est subtil, changeant, multiforme ; qu’il ne ressemble pas aux autres virus ; et que, contrairement à ce que prétendaient les démagogues, cette maladie-là ne pouvait pas être soignée avec des médicaments courants qui existaient déjà. Et tout le monde devait savoir que le vaccin n’est pas pour demain. Tout le monde devrait savoir de quoi il retourne, de quoi chacun est menacé. Et que chacun est responsable non seulement de sa propre santé, mais de la santé des autres.

Or dès la fin du printemps, on a vu une explosion de défoulement individualiste : comme si l’épidémie avait cessé, des foules se sont comportées sans plus tenir le moindre compte des avertissements médicaux et des précautions à prendre. Pire encore : sur les réseaux sociaux, on a vu déferler une campagne ahurissante prétendant que l’épidémie n’existait pas, que c’était un mensonge fabriqué par on ne sait qui, dans on ne sait quelle intention.

Et il y a eu de multiples versions de cette campagne. La plus perverse fut la version religieuse : pendant les mois d’interdiction des rassemblements, certains ont répandu l’idée que les mesures sanitaires officielles concernant aussi les messes du dimanche étaient une persécution. Et que les paroisses en étaient complices puisqu’elles suivaient les consignes des autorités médicales. Etc. De fil en aiguille, on essayait de relancer le vieux mensonge schismatique des années 1980 selon laquelle l’Eglise, pape en tête, mettrait la religion en péril pour complaire aux puissances de ce monde…

Et bien sûr, c’est le contraire ! L’Eglise, pape en tête, sait que le témoignage des chrétiens dans la société suppose (aujourd’hui comme toujours) que les chrétiens partagent le sort commun, sans réclamer aucun privilège. Surtout quand il s’agit de respecter la santé d’autrui en cas d’épidémie mortifère !  Et nous sommes dans cette situation. Le devoir des chrétiens est de donner l’exemple de la solidarité et du respect de l’autre : pas de raconter des balivernes pour échapper à la solidarité et ne plus considérer l’autre, sous prétexte de servir Dieu seul. Nous le savons tous puisque c’est dans l’Evangile : c’est parce qu’on sert Dieu qu’on doit servir le prochain.  >>

 

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Commentaires

LES EMPÊTRÉS

> Il faut reconnaitre que les autorités ont dit tout et son contraire depuis mars dernier, ne serait-ce que par rapport aux masques. D'inutile alors que le nombre de malades explosait, ils deviennent tout à coup indispensables partout, y compris dans la rue quand il n'y a presque personne, et pourquoi pas bientôt dans sa chambre à coucher... sans se demander si le port du masque 10 heures par jour pour les citadins (qui risquent fort si ça continue de ne plus pouvoir à nouveau rejoindre la campagne proche) ne risque pas d'être sans conséquence pour la santé.
Quand donc notre pays sera-t-il capable d'appliquer des mesures justes et proportionnées, sans tomber ni dans le déni (hiver dernier) ni dans la "dictature sanitaire" et les arrêtés absurdes ?
Oui, il faut être prudent, éviter les bises et les poignées de main, les foules compactes, les rassemblements dans des locaux mal ventilés où les gens sont concentrés. Oui garder au moins un mètre de distance avec autrui quand c'est possible constitue une sécurité. Oui le masque en milieu public clos, dans les foules concentrées des centres commerciaux assure une protection supplémentaire. Oui le masque en plein air en cas de foule dense et lors d'un rassemblement peut être un plus même si en plein air le risque est considérablement réduit... mais arrêtons là.
Non par contre à l'imposition du masque dehors de manière inconditionnelle, les voies respiratoires ont besoin de temps pour respirer librement. Non à l'assignation forcée à résidence comme ce qui a été fait au printemps, sans possibilité de vraie sortie en piein air, non à la privation de nature des semaines entières (sous réserve d'être seul ou en petit groupe type famille et d'éviter les activités à risque susceptibles d'engorger les hôpitaux) alors que l'exercice en plein air contribue à l'immunité et à l'équilibre nerveux.
En résumé : des mesures fortes nécessaires mais proportionnées, applicables et n'ayant pas plus d'inconvénient que d'avantage. Le confinement aveugle des populations italiennes espagnoles et françaises a fait de lourds dégâts psychosociaux et sanitaires (dépressions, maladies chnoniques non soignées...). Donnons des chiffres objectifs : nombre de malades, d'hospitalisations, de réa, part de la population déjà malade, âge moyen, comparaison avec les épidémies antérieures notamment grippales dont nous parlions beaucoup moins. Oui à la prudence, non à la peur entretenue qui risque de nous éloigner d'autrui et de faire plus de dégâts que le virus.
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Écrit par : Airault Alain / | 14/09/2020

MAUVAISE ACTION

> Aucune comparaison possibles entre le covid et les épidémies antérieures, sinon celle de la "grippe" espagnole qui fut un fléau meurtrier mondial. Tout ce qui est fait en ce moment pour relativiser le covid et le qualifier de "grippette" est une mauvaise action faite par des agitateurs irresponsables.
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Écrit par : Dr Z. / | 15/09/2020

LA CHRONIQUE ET LE MASQUE

> Merci Patrice pour cette excellente chronique


à Airault Alain

Il est plus simple et plus pertinent de mettre un masque dès que l’on sort de chez soi que de passer son temps à l’enlever et à le remettre sans respect er les mesures d’hygiène élémentaires lors des manipulations.
C’est ce qu’a bien compris l’Espagne.
Cela évitera aussi, je l’espère, les réactions agressives de quelques décérébrés quand on leur demande de mettre leur masque en montant dans un bus ou en rentrant dans un commerce…
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Écrit par : Michel de Guibert / | 16/09/2020

à Michel,

> Tout à fait d'accord par rapport au masque, c'est sur que si on va en ville 2 ou 3 heures pour rentrer dans des boutiques ou des lieux publics et en sortir 5 ou 10 fois, il vaut mieux avoir le masque du début à la fin, en évitant les manipulations.
Après la personne qui se promène en ville en restant dehors ou en allant dans un parc, sans foule dense, n'a pas besoin du masque.
Et comme je le disais il est indispensable de laisser aux citadins des espaces où ils peuvent respirer librement, ce que demandent notre maire à Strasbourg (ou j'habite) et les principaux élus de l'Eurométropole. J'habite en périphérie de Strasbourg, secteur peu dense (c'est une chance que beaucoup n'ont pas dans les grands centres urbains), avec la forêt et des champs à 200 m... il n'est pas pertinent d'imposer le masque dans ce secteur.
Ce que je crains, c'est que suite à des arrêtés uniformes imposant le masque partout à toute heure sur toute une commune -, des gens aient peur de sortir en craignant des verbalisations abusives. C'est le cas sur Strasbourg en tout lieu et à toute heure sauf pour joggeurs et cyclistes, suite à arrêté préfectoral d'ailleurs suspendu après un recours.
Des règles pertinentes, oui, des règles uniformes qui empêchent de réfléchir et d'exercer son bon sens, non.
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Écrit par : Alain Airault / | 16/09/2020

"PAIX ET RESPECT"

> Merci pour votre blog et vos contributions a la reflexion.
Merci aussi d'avoir publie le commentaire d'Alain.
Ayons du recul sur tout, et aussi sur ce virus et les moyens pris pour le contrer. Notre Assemblée a une commission qui enquête la-dessus, c'est dire que ce n'est pas si evident que les mesures prises soient adéquates, ni qu'elles soient les seules.
Appeler ceux qui désirent respirer des "décérébrés" ne participe pas a un climat de paix et de respect. Il y a une necessite pour l'etre humain de respirer librement, de montrer son visage et de voir celui des autres. Il y a eu de longs debats au sujet du voile intégral...
L'empathie fait plus avancer les choses que les insultes. Pensons que ceux qui ne veulent pas porter le masque sont en souffrance, et non des gens qui veulent du mal aux autres.
Et avoir une vie aussi triste que celle qu'on nous propose afin de ne pas contaminer l'autre est une vie bien etiolee, avec une fin rachitique (demeurer en bonne sante) pour arriver tous a 90 ans et finalement demander l'euthanasie (la mort ne venant plus nous liberer).
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Écrit par : Pauline / | 17/09/2020

VIOLENCES

> Oui ce serait bien d'éviter de reproduire le "culte du clash" de la télé, que vous dénoncez. Le confinement, les médias hyper-anxiogènes et le positionnement télé "clash" entre pro et contre certaines opinions, ont causé dans ma paroisse des violences économiques et familiales effarantes.
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 17/09/2020

à Pauline

> Vous irez expliquer cela à la veuve du chauffeur de bus qui s'est fait tuer à Bayonne pour avoir demandé à des passagers de mettre leur masque, ou à cette infirmière qui s'est fait tabasser parce qu'elle faisait la même remarque à des personnes refusant de porter le masque...
Paix et respect aussi là !

MG


[ PP à MG :
– Ou au pauvre homme de la laverie de Soisy-sous-Montmorency, assommé à coups de battes de base-ball par les "amis" du type auquel il avait juste demandé de bien vouloir mettre le masque par respect pour la santé d'autrui...
– Je suis atterré de voir des catholiques refuser de comprendre que le port du masque est pour protéger les autres. Oui, porter le masque est pénible. Mais si nous n'avons même pas égard à la santé d'autrui, que sommes-nous ? et que valent nos grands mots de spiritualité nuageuse ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : Michel de Guibert / | 17/09/2020

LES FAKE

> Merci PP pour votre commentaire au-dessous du mien.
Je consonne avec vous et je suis effaré de certaines réactions bien-pensantes contre le masque...
Les fake fleurissent sur les réseaux sociaux, et il est pénible de les voir relayées par de bons cathos que j'ose appeler "décérébrés".

MG


[ PP à MG – Sur Facebook, je suis consterné par le nombre de messages de catholiques vivant manifestement dans un monde mental manichéen (en ce moment ils craignent le diable vert) tout en se réclamant de l'Eglise, voire du pape François et même de 'Laudato Si', mais en écartant la pensée concrète du pape et le contenu concret d e l'encyclique ! Moyen pour eux d'utiliser la référence catholique même lorsqu'elle est incompatible avec leur politique... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Michel de Guibert / | 17/09/2020

à Pauline :

> Dans les pays de tradition confucéenne, le groupe social prime l'individu : les droits individuels y existent, en tout cas depuis une bonne centaine d'années, mais ils sont moins bien admis qu'en Occident. Le fait de ne pas s'intégrer volontairement au corps social et à ses usages (不合羣, 'bu hequn') est extrêmement mal vu car de tels comportements rompent l'harmonie naturelle qui, parce qu'elle préside à toute vie sociale, permet d'en étouffer la violence, latente ou réelle.
Porter le masque est ainsi parfaitement admis et respecté au Japon, en Corée, à Taïwan, en Chine continentale. Les personnes qui, montant dans un bus sans être masquées, sont rappelées à l'ordre par le conducteur, sont également dévisagées par les passagers : pas de 'droit à respirer librement' lorsque cette 'liberté' serait susceptible de mettre en danger le corps social dans son ensemble. Ajoutez-y la honte ressentie par les contrevenants éventuels qui, via les caméras de surveillance omniprésentes, font la une du vingt heures le soir même : perdre la face est, en Asie, une sanction plus lourde à porter qu'une amende même astronomique.
Ne pas s'étonner si Taïwan, située à 120 kilomètres des côtes du Fujian, n'en est qu'à 500 cas après neuf mois de pandémie. On pourrait en dire autant de la Corée du Sud, du Japon, de Hong Kong et, dans une certaine mesure, de la Chine continentale sous réserve de la véracité des statistiques officielles.
En Occident, les Lumières ont porté l'individu au pinacle : "j'ai droit à", "ma liberté", etc. En Amérique, où chaque citoyen a son avocat comme on a son cordonnier ou son libraire, les droits individuels sont exacerbés. Le masque est donc porté avec bien davantage de résistance que dans l'Asie confucéenne, y compris au sein de la Maison-Blanche. Les statistiques américaines parlent d'elles-mêmes.
Je suis loin d'être un admirateur béat de la réalité asiatique. Mais en période de crise, se montrer discipliné dans l'intérêt de tous me semble être bien plus chrétien qu'un acharnement à défendre son petit confort personnel.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 19/09/2020

@ Philippe de Visieux

> Je suis bien d'accord. Il est même honteux, je trouve, que la résistance au masque vienne de pays autrefois dits chrétiens. Le souvenir de la fraternité entre chrétiens devrait être plus forte que la discipline sociale orientale. Je ne veux pas défendre les philosophes des Lumières mais je ne crois pas qu'ils auraient commis le discours de Comte-Sponville qui s'inquiète plus des jeunes obligés de porter le masque que des vieux qui souffrent du virus. D'autant plus qu'on retrouve des influences de ce discours dans la bouche de soi-disant chrétiens, présentant les mesures imposées à nos réunions comme une persécution anti-chrétienne.
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Écrit par : Guadet / | 19/09/2020

à Guadet :

> https://www.la-croix.com/Monde/Au-Japon-masque-jessaye-sourire-yeux-2020-09-18-1201114770
Cet article résume bien l'approche extrême-orientale. Il y a même une touche thérésienne des petits pas dans ce souci de transformer chaque désagrément en une petite joie du moment, comme cette Japonaise qui se réjouit de pouvoir enfin manger des plats à l'ail durant la pause de midi.
On aimerait qu'il en soit ainsi en Europe : "Sans débat ni polémique, le consensus social est assimilé quitte à bousculer certains comportements quotidiens. On n’a pas le choix alors on s’adapte et on accepte poliment les désagréments."
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Écrit par : Philippe de Visieux | 20/09/2020

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