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11/09/2020

Le culte du “clash” à la télé : ne soyons pas dupes

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Ces battles criardes montrent-elles une "zemmourisation des esprits" ?  Elles signalent plutôt un nouveau stade  de l'emprise de la média-machine sur la vie publique :


LeMonde.fr (11/09) : « La politique à l’ère du clash permanent sur les plateaux télé ». Accroche : « Sur les chaînes d’info où se tiennent des joutes incessantes, la tendance est à la “foxisation” de l’information politique télévisuelle, du nom de la chaîne américaine ultraconservatrice Fox News ». Extraits : « Invectives permanentes, bandeaux outranciers […] Qu’arrive-t-il aux chaînes d’infos en continu françaises ? S’il y a sept ans se répandait la “BFMisation de la politique” (immédiateté et absence de hiérarchisation), la tendance est aujourd’hui à la “foxisation” de l’information politique télévisuelle, du nom de la chaîne américaine ultraconservatrice Fox News. Comme si l’on était passé du flux au clash… » – « Cette “foxisation” de la vie politique et médiatique est un phénomène autosuffisant : la parole de droite dure et d’extrême droite est de plus en plus présente et assumée. Les opposants viennent donc la combattre. Réaction qui finit par nourrir elle-même la polémique. C’est sans fin… » – « Sur ces chaînes, c’est l’émotion qui prend le dessus. Et revenir à la raison n’est pas simple… »    Etc. 

Phénomène purement médiatique, l’invasion du clash permanent est un symptôme.  Le Monde le réduit à une montée de l’ultra-droite, quitte à commettre une double erreur :  a) y voir le succès d’un “gramscisme de droite” qu’aurait inventé le Grece dans les années 1980, ce qui est pour le moins inexact ; b) ne pas y voir le développement pur et simple de la médiacratie, c’est-à-dire l’empire de la machine sur le politique et sur les émotions de masse.

La machine médiatique a deux moteurs :

– l’expansion constante de la technique, qui modifie la façon de traiter les “contenus” : d’où le concassage de “l’actu” par la prétendue “info en continu” (“immédiateté et absence de hiérarchisation”) ;

– le renversement perpétuel des “tabous” pour mettre en exploitation toujours plus de segments de marché. Absolument tout doit pouvoir être commercialisé : pour “élargir l’audience”, on n’hésitera pas à stariser ceux que l’on diabolisait auparavant. Il ne s’agit pas de leur donner raison mais d’organiser le clash permanent qui fera de l’audimat, et qui aboutit en permanence à empêcher les analyses sérieuses en leur substituant des clameurs : le plus souvent autour d’un mot (“ensauvagement” ces jours-ci) – sans chercher à savoir ce que ce mot voulait dire.

On mesure ainsi la naïveté du public de la droite-de-droite, tout content d’entendre ces clameurs et persuadé que “nos idées reviennent”...

 

 

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1.  Cet abracadabra (le “gramscisme de droite”) est une absurdité pour deux raisons :

► La pensée stratégique d'Antonio Gramsci (1891-1937) voyait dans une “conquête du pouvoir culturel” l’arme de la lutte des classes et d’une offensive globale contre le capitalisme : vision sociale – et sociologique – intransposable à droite par définition.

► Avec leur égérie Marion Maréchal et en survivance de l’époque LMPT-Sens Commun, les jeunes messieurs et demoiselles qui invoquent encore le “gramscisme de droite” sont libéraux en économie, conservateurs en “valeurs”, et trumpolâtres c’est-à-dire américanisés. Donc triplement à l’opposé des thèses du Grece des années 1980 – qui scandalisaient d’ailleurs les parents des jeunes gens en question, tant elles leur semblaient “subversives” ! On mesure ainsi l’inanité des mots “gramscisme de droite” répétés en boucle comme une formule magique : pseudo-pensée à l’usage d’un milieu sans pensée, où naturellement personne n'a jamais lu une ligne de Gramsci.

 

 

 

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12:31 Publié dans Idées, Médias | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : médias, droite

Commentaires

LES MÊMES MOYENS

> Sur les réseaux sociaux, je vois plein de gens qui se disent "anarchistes", "écologistes", "révolutionnaires" ou que sais-je. Ils mettent une hargne pas possible pour s'opposer à Trump, Macron ou les GAFAM. Ok, pourquoi pas. Je les rejoins, sur le fond, sur pas mal de points.
Mais si seulement ils comprenaient que leurs moyens d'action sont les mêmes que leurs adversaires. Et que partant, ils véhiculent le même message. Trollage, invective, recherche effrénée des "likes". En somme, ils sont dans une course éperdue à la reconnaissance sociale par l'outil des réseaux sociaux.
En réalité, ce besoin "d'être la star" sur les réseau sociaux s'explique par une recherche de dopamine du cerveau. Arte a fait un très bon documentaire dessus.
https://www.arte.tv/fr/videos/085801-004-A/dopamine/
Quelle plaie ce bouton sur les réseau sociaux par lequel on valide un contenu, et par-là, la personne qui le diffuse. Les RS nuiraient beaucoup moins à l'humanité si on retirait cette fonctionnalité. Peut-être qu'ils deviendraient de vrais lieux d'échanges et de partage d'idées. Aujourd'hui, ce sont surtout des scanners à informations et des machines à développer son narcissisme. Même chez les chrétiens, je trouve rarement sur Twitter une personne prête à débattre amicalement d'un sujet en exposant ses arguments et en se faisant sereinement une opinion. On dirait que pour survivre, il faut absolument casser l'autre.
Comme je plains ceux qui se font illusion en croyant lutter contre le capitalisme, la haine et tout ce qui est méchant-méchant. Mais qui sont pris dans le tourbillon de la cyber-popularité.
Et pour en venir au sujet de votre article, ces mêmes personnes espèrent que leur poulain va casser son adversaire chez Hanouna, Ruquier ou un autre grand-prêtre de l'audimat. Je leur conseillerais volontiers de comprendre que ces débats ne sont pas des recherches de la vérité mais participent du théâtre d'ombre que l'on joue à ceux qui ne sont pas sortis de la caverne. Peu importe qui gagne.
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Écrit par : Cyril B / | 11/09/2020

"GRAMSCISME DE DROITE"

> Ils reprennent en boucle le terme de "Gramscisme de droite" pour dire autrement leur stratégie : gagner la bataille culturelle, avoir l'hégémonie idéologique, placer les pions comme il faut là où il faut (d'où l'école de MMLP).
J'avais cru entendre MMLP justement dire qu'il fallait arrêter de dire "Gramscisme de droite" car quand même Gramsci était communiste (lol).
Mais il faut reconnaître qu'ils ont quand même un avantage certain dans cette bataille, ils ont investi très tôt internet et il y a maintenant toute une culture ultradroitière chez les jeunes, y compris sur les bancs de nos églises...

TonyZ


[ PP à TZ – Et en appelant "culture" ce qui n'est au mieux qu'une idéologie (ou au pire un système de réflexes mentaux), ils montrent leur allégeance inconsciente à l'américanisme. Car c'est des USA qu'est venu l'usage du mot "culture(s)" pour ne désigner que des mentalité de clans !
Sur les prétentions "culturelles" des ultradroitistes : trois minutes de conversation avec un échantillon représentatif montre ce qu'en vaut l'aune : ces gens qui n'ont que le passé à la bouche ignorent totalement l'histoire (réelle). Dans leur variante "supercatho", ils ignorent l'Evangile, les Actes, les épîtres, le catéchisme de l'Eglise catholique, les rudiments de la théologie et les enseignements pontificaux. C'est vrai, tout ça ne sert à rien pour être "fier d'être Blanc et chrétien" ! Bref : incultes.
Quant à l'école de Mme M., c'est notoirement un théâtre d'ombres. ]

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Écrit par : TonyZ / | 11/09/2020

SARKOZY ET LES SINGES

> https://www.leparisien.fr/politique/singes-et-negres-des-propos-de-sarkozy-dans-quotidien-suscitent-l-indignation-11-09-2020-8382717.php
Un exemple, tiré de l'actualité de ce jour, venant à l'appui de votre analyse.
M. Sarkozy (pour qui je n'ai aucune sympathie particulière) évoque de manière décousue le nouveau titre du roman d'Agatha Christie, anciennement appelé 'Dix petits nègres', et une référence aux 'Analectes' de Confucius ("ne pas regarder ce qui n'est pas conforme aux bons usages, ne pas l'écouter, ne pas en parler") à laquelle la langue populaire chinoise ajouta trois singes. Il n'y a en chinois aucune connotation raciste associée à cette présence animale : les singes auraient pu être des lapins, des hamsters ou des chameaux sans que le message fût altéré. Les propos de M. Sarkozy ne font d'ailleurs pas état d'une quelconque association entre le roman d'Agatha Christie et l'idiome chinois, dont les singes ne sont pas le centre du message mais bien le conseil de ne voir, de n'écouter, de ne parler que de choses conformes au bien, à la morale. L'ancien président n'a évidemment pas affirmé, ni sous-entendu, que les Noirs étaient des singes.
Pourtant, dans un réflexe quasi pavlovien, Olivier Faure, Ségolène Royal, Audrey Pulvar, Adrien Quatennens et d'autres ont vu là un racisme "sans masque", fustigeant « la rapidité avec laquelle son cerveau associe le mot “singe” au mot “nègre” ».
Les bras m'en tombent !

PV


[ PP à PV – La polarisation "racialisante" du politico-médiatique a quelque chose en effet de vertigineux. C'est généralement lui qui voit des allusions (racistes) aux Africains sous des mots scabreux mais qui ne parlaient pas d'eux ; ce qui fait penser au célèbre gag du test de Rorschach : l'obsédé à qui l'on montre des taches d'encre aléatoires et qui veut y voir des symboles sexuels.
Cela dit, la façon chaotique dont Sarkozy s'exprime peut donner l'apparence d'un court-circuit mental, et ce n'est pas la première fois. Ce type n'a rien dans la tête hormis ses calculs d'intérêts personnels... ]Mais là je demande pardon à la droite d'avoir mal parlé de son "grand homme d'Etat". ]
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 11/09/2020

BASTRINGUE

> En effet, parler d'une "zemmourisation des esprits" serait bien court. M. Zemmour n'est après tout qu'un personnage parmi d'autre du cirque ambiant. Lequel ressemble à une vaste machine à sous où chaque personnage habituel viendrait verser sa contribution sous la forme d'une provocation répondant à une autre provocation, sans fin ni début. Cela s'appelait autrefois "remettre une pièce dans le bastringue". La différence avec "autrefois" réside dans ce que beaucoup ont tendance à prendre les criardes chansons dudit bastringue pour de la grande musique.

SL


[ PP à SL – "Mets une thune dans l'bastringue, t'en auras pour deux plombes..." ('Le petit Simonin illustré", 1960).

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Écrit par : Sven Laval / | 11/09/2020

VIRULENCE

> Je découvre,depuis quelques mois, la chaîne I24news, télévision israélienne en langue française. Je suis frappé par la violence des débats sur tous les sujets, politiques, médicaux, sociétaux et sociaux, au parlement et même entre les ministres du gouvernement. Interrogeant plusieurs personnes spécialistes de l'histoire juive, on m'a répondu que c'était habituel et depuis toujours. On trouve trace déjà de cette virulence dans les évangiles entre les pharisiens et les autres groupes religieux juifs, ou au sein des institutions (sanhédrin etc...): les pugilats n'y sont pas rares ! Ce que vous déplorez, cher PP, n'est peut-être ni nouveau, ni représentatif uniquement de l'utra-droitisme. Il vous arrive même à vous aussi, cher PP, de vous emporter rapidement quand on touche à certains sujets ou à certaines personnes qui vous sont chers ; cela frise parfois l'auto-allumage !

BH


( PP à Bh – Que ce ne soit pas réductible à l'ultradroite, c'est précisément ce que je souligne dans ma note ! }

réponse au commentaire

Écrit par : B.H. / | 11/09/2020

CAMPAGNES

> Après 12 ans de lycée, me voici de retour dans un petit collège de campagne constitué quasi exclusivement de jeunes français de souche.
Première semaine de classe: un élève s'excuse de n'avoir pas son cahier: sa grand-mère a arraché la page de cours, parce qu'elle est "contre les musulmans". (Le programme de 5e commence par "empires chrétiens et musulmans"). Violence symbolique, de la part d'un grand-parent, tellement nouvelle pour moi que sur le coup je suis estomaquée.
Autre heure: j'entends un élève qui bavarde dire péremptoirement à propos des migrants: "il faut tirer dans le tas". Aucune réaction d'indignation dans la classe.
Nouvelle 4ème, un élève, sans doute pour tenter une diversion, lance dans la classe: "c'est normal qu'il y ait des racistes." Ce même élève répétera à qui veut l'entendre, (c'est à dire à mon intention surtout), qu'il sera chômeur professionnel. Une fois, deux fois, trois fois. La tête un peu trop haute et le torse un peu trop bombé pour ne pas deviner sous le ton goquenard les larmes réprimées transformées en colère aveugle.
Il y a 12 ans, mes jeunes élèves étaient encore tenus par leurs parents de modeste condition dans le respect du travail, à l'école comme à la ferme ou à l'atelier, par l'air ambiant maintenus dans la honte d'être racistes: cela se disait en cachette, et les échanges sur le sujet se faisaient en dehors des cours, dans des conversations non officielles, sur le ton de la confidence/confession, à l'occasion d'une sortie scolaire ou d'une colle.
Je mesure aussi la progression des discours haineux d'extrême violence dans nos campagnes en déshérence.
Ne nous méprenons pas sur la portée des scènes que nous joue le puant monde politico-médiatique: elles font sauter les dernières barrières de moralité laïque comme chrétienne qui continuaient de contenir le flot des ressentiments il y a seulement 12 ans. Les Zemmour et compagnie ont une responsabilité immense, par leur aura, sur les violences d'aujourd'hui et je le crains de demain à l'encontre de tout ce qui sera jugé comme ennemi, par la couleur, la religion, la culture.
Alors qu'avant on disait "merde aux étrangers", mais sans penser vraiment à mal, par lassitude, par peur, par habitude, comme on lâche un "putain tu fais chier", en se gourmandant tout aussitôt parce que ça ne se dit pas quand-même, et ce sont des hommes comme nous, etc, je crains qu'à présent, pour les plus déterminés d'entre eux, ne leur manque plus que l'occasion. De tirer dans le tas.
La mise en abîme sur le théâtre médiatique de la déliquescence de nos élites fait le lit des pires passions chez ceux qui ne sont plus portés par aucun espoir. Et ces élites, conseillées par des professionnels de la communication, savent très bien à quoi elles jouent. Elles ressortent la bête immonde pour garder la main sur un peuple en danger de s'émanciper de leur tutelle. En ce sens je crains que les mimiques simiesques et bafouillages comiques de Sarkozy ne soient pas perte de ses moyens. C'est du Chaplin inversé: faire rire, par une série de pirouettes faussement maladroites, au bord de la chute, mais toujours retenu par le fil invisible d'une maîtrise parfaite, non pour mettre en lumière, mais pour dédiaboliser l'abject.
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Écrit par : Anne Josnin / | 11/09/2020

LES PLUS

> Cyril B a sans doute raison pour les réseaux sociaux : je ne les pratique pas. Mais sur les sites d'information où je laisse des commentaires, j'aime bien qu'il y ait la possibilité de mettre un plus aux autres commentaires. Ça permet de se rendre compte de la popularité ou non de certaines idées. J'avoue avoir écrit un commentaire correspondant parfaitement à un site et à ses commentateurs pour obtenir un score record. Mais cela m'a procuré beaucoup moins de dopamine que quand je vois se multiplier les plus pour une idée personnelle et originale. On a besoin de savoir si ses idées sont partagées ou non : ça aide à avancer.
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Écrit par : Guadet / | 12/09/2020

à Patrice :

> En effet. Cette polarisation n'est pas française, elle vient d'Amérique où elle puise ses racines dans l'histoire de la colonisation, de l'esclavage puis de la ségrégation. Elle nous revient via les études postcoloniales dont les thuriféraires actuels sont Mme Obono et d'autres ; pourtant, elle est bien moins pertinente en France, pays qui n'a jamais reconnu qu'une seule communauté, la communauté nationale, et n'a jamais pratiqué la ségrégation raciale (en métropole en tout cas).

PV


[ Pp à PV – D'où le mal que font à la société française ceux qui l'américanisent à mort, au premier rang desquels les publicitaires. Nouveau slogan de Citroën à la télévision française : 'Inspired by you".

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 12/09/2020

à Patrice :

> Je recevais hier un courriel d'une association universitaire parisienne, au profil pourtant académique. Eux aussi s'y mettent ! Le message avait pour titre "Save The Date !"... L'écrire en français aurait-il fait plouc ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 13/09/2020

POLICE

Si je peux me permettre d'en rajouter. Cela fait des années que la police dérive de plus en plus vers des pratiques arbitraires et violentes. Les vidéos sont légion pour montrer, ne serait-ce que la partie émergée de l'iceberg. Les journalistes et l'opinion publiques s'en foutent. Cela n'appartient pas à l'imaginaire stupide dans lequel la télé berce le troupeau national. A part quelques vidéos qui ont percé comme celle de Benalla.
Et voici il y a quelques semaines, qu'une star du showbiz, Camelia Jordana, s'en prend à un invité de Ruquier pour dénoncer les violences policières. Et là, déferlements émotionnel dans toute la sphère médiatique. Le ministre réagit vertement. L'événement, ce n'est pas qu'une brigade ait torturé un immigré à L'Île-Saint-Denis, ni que la police crève les yeux impunément. Non, ce qui compte, c'est qu'une vedette (aussi sincère soit-elle) en ait parlé sur un plateau télé de divertissement. Ça, ça rentre dans le paysage mental du mouton moyen.
Dans un premier temps, j'avais pensé défendre les hashtags de soutien à Camélia Jordana. Mais à la réflexion, je me suis dit qu'il fallait prendre le problème à sa source: sortir du cercle vicieux médiatique qui tient les masses en influant sur leur temps de cerveau disponible. Ou autrement dit, cette escarmouche qui impliquait Camélia Jordana faisait partie du spectacle médiatique qu'on nous jouait.
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Écrit par : Cyril B / | 13/09/2020

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