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07/09/2020

Trump, Washington et l'Europe...

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Mon éditorial de 7 h 55 à RCF, matinale nationale :


https://rcf.fr/la-matinale/trump-et-l-europe

<< Trump joue les incendiaires. Sa campagne présidentielle, de plus en plus agressive envers les Noirs, inquiète beaucoup d’Américains… et stupéfie le reste du monde, notamment les Européens. Cela dit, du point de vue de l’Europe, Trump pose aussi un problème économique et géopolitique. C’est le changement d’axe de la politique américaine ! Et Trump n’est pas le premier président américain à poser ce problème (même si lui le fait brutalement)... Déjà sous Obama, Washington regardait vers le Pacifique et l’Asie, et commençait à se détourner de l’Europe. Sous Trump c’est devenu flagrant : la politique américaine ne ménage plus l’Europe. Elle traite l’économie européenne en adversaire. Elle inflige des sanctions aux entreprises européennes qui n’obéissent pas aux consignes américaines : par exemple à l’encontre de pays tiers comme la Russie, qui concurrence sérieusement les Etats-Unis dans l’exportation de gaz... Enfin, Trump et le Pentagone veulent faire de l’OTAN une simple annexe de la géostratégie américaine, selon laquelle les Européens devraient s’engager pour des intérêts qui ne seront pas les leurs. Faute de quoi Trump menace de laisser tomber purement et simplement l’OTAN : et l'on sait qu’il le souhaite.

Si cet homme est réélu en novembre prochain, cette situation ne fera que s’alourdir. Les Européens ne pourront plus faire comme si leur sécurité était assurée par l’Amérique. Ils seront alors forcés de prendre leurs responsabilités et de se donner les moyens d’une politique économique et militaire autonome, avec tout ce que ça suppose dans le monde du XXIe siècle. Autrement dit, bâtir ce que de Gaulle appelait “une Europe européenne” : projet que sous Mitterrand aussi la France proposait au reste de l’Europe, et auquel Macron semble rêver aujourd’hui à certains moments.

Mais est-ce possible ? Les Français ne sont-ils pas les seuls pour l’instant à soutenir ce projet ?  En fait, les Français ne sont-ils pas les seuls partisans d’une “Europe puissance” au sens gaullien du mot ? Et ça, c’est encore une autre affaire...  >>

 

 

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08:20 Publié dans Europe, Trump | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : trump, europe

Commentaires

NIXON

> Trump peut bien jouer à l'ennemi du "deep state", il est quand même d'accord avec lui pour traiter les pays d'Europe comme des domestiques ou des ennemis.
Le seul président américain à avoir compris les Européens, et spécialement le Français de Gaulle, c'était Nixon. Lire à ce sujet l'excellent livre d'Eric Branca 'De Gaulle et les Grands' (Perrin).
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Écrit par : Churubusco / | 07/09/2020

à Churubusco :

> Oui, mais les Américains gardent un très mauvais souvenir de Nixon, Watergate oblige. Ils lui préfèrent de loin Johnson, qui fit beaucoup en faveur des droits civiques dans les années 1960, mais qui était très peu francophile...

PV

[ PP à PV – Johnson, coupable de la monstrueuse guerre du Vietnam, que Kennedy ne voulait pas faire et que Nixon a arrêtée...
Si les Américains continuent à préférer Johnson, ils n'auront que ce qu'ils méritent dans l'avenir. ]

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Écrit par : Philippe de Visieux / | 07/09/2020

DEPUIS TOUJOURS

> L'OTAN annexe de la géostratégie américaine. N'est-ce pas le cas depuis qu'il existe ?

PFH


[ PP à PFH – En gros oui. Mais pendant la guerre froide, c'était sous le prétexte plausible d'assurer "la sécurité de l'Europe de l'Ouest face au Pacte de Varsovie" : danger très exagéré par la propagande américaine, mais paraissant avéré à l'époque. Aujourd'hui le prétexte n'existe plus, en dépit des efforts ubuesques des secrétaires généraux de l'OTAN pour déguiser Poutine en Gengis Khan. Donc la vraie nature de l'OTAN apparaît de façon plus flagrante... ]

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Écrit par : PF Huet / | 07/09/2020

@ Philippe de Visieux :

> Johnson, qui avait un côté "trumpien" dans l'excès comportemental :
https://www.liberation.fr/planete/2016/11/03/maison-blanche-maison-de-fous_1526024
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Écrit par : Feld / | 07/09/2020

à PF Huet et Patrice,

> Ayant grandi dans la région de Lunéville, en Lorraine, je me souviens d'un voisin foncièrement anticommuniste qui avait fait construire sa maison en l'orientant de telle sorte qu'il puisse voir arriver de l'Est les chars soviétiques. On était au milieu des années 1980... Mais même à l'époque, l'URSS n'avait plus les moyens d'une telle invasion, comme l'a montré l'exemple afghan.

PV


[ PP à PV – A vrai dire, Staline et ses successeurs n'avaient aucune intention d'envahir l'Europe occidentale. Le contrôle de l'Europe de l'Est leur causait déjà suffisamment de problèmes ! L'URSS misait d'ailleurs sur une Europe capitaliste utile, avec laquelle commercer, dans le cadre de l'Ostpolitik façon Willy Brandt et autres...
L'idée des chars russes déferlant à travers l'Allemagne vers Strasbourg et Paris était un mythe 'made in USA' à l'usage de la vieille droite allemande et française, et dont les dernières expressions (Reagan et l' "Empire of Evil") servirent à préfacer et convoyer la prise du pouvoir par l'ultralibéralisme financier. Ceux qui ont vécu adultes les années Reagan savent ce que je veux dire...
Il existait une "stratégie de la tension" Est-Ouest : mais impulsée autant (voire plus) par la Maison Blanche que par le Kremlin. La guerre qui aurait pu éclater – comme par mégarde, personne ne la voulant vraiment – aurait été non pas conventionnelle mais thermonucléaire, et aurait opposé directement les ICBM américains et soviétiques par dessus l'Arctique. ]

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Écrit par : Philippe de Visieux / | 08/09/2020

à Feld :

> En effet. Les personnes que j'ai côtoyées outre-Atlantique étaient presque toutes juristes et centristes, d'où cette véritable admiration portée à Johnson qui était à leurs yeux un "liberal" au sens américain du terme (un homme 'de gauche', donc). Ils ne retenaient de lui que la loi fédérale sur les droits civiques de 1964 mettant fin à la ségrégation raciale dans les États du Sud. En réalité, le processus avait commencé bien avant Johnson : Rosa Parks refusa de céder sa place en 1955, la Cour suprême déclara les lois ségrégationnistes inconstitutionnelles un an plus tard, etc.
Quant à Nixon, républicain donc 'de droite', sa chute en fit un paria dans toute l'Amérique ; il est évident que les grilles de lecture diffèrent selon le côté de l'Atlantique duquel on se place.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 09/09/2020

Les commentaires sont fermés.