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30/07/2020

La “performance” anti-Christ de Pampelune : expression d’une “culture” ambiante qui intimide les pouvoirs publics 

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M. Abel Azcona écrivant "pederastia" avec des hosties consacrées, dérobées à la messe pendant des mois. Exposition-performance parrainée par la municipalité de Pampelune...

France Culture ressort cette affaire. La CEDH instruit la plainte d’une association d’avocats chrétiens, après avoir pris connaissance de la question de légalité européenne posée (notamment par des évêques) en réaction à l’attitude du maire de 2016 de Pampelune… et des juridictions espagnoles :


 

 

COUR EUROPÉENNE DES DROITS DE L’HOMME

<<  IIIème SECTION – Requête no 22604/18  – ASOCIACIÓN DE ABOGADOS CRISTIANOS contre l’Espagne, introduite le 26 avril 2018

OBJET DE L’AFFAIRE :  l’exposition « Exhumés » (Desenterrados) de l’artiste A.A. [Abel Azcona] dans une salle municipale de Pampelune, montrait des photos de lui tout nu allongé à côté du mot « pédérastie », formé avec des hosties consacrées qu’il s’était lui-même procuré en assistant à des célébrations eucharistiques. L’exposition avait été autorisée par la ville. L’association requérante porta plainte (querella) contre l’artiste et la municipalité pour la commission d’un délit portant atteinte aux sentiments religieux ainsi qu’un délit de profanation. Le juge d’instruction no 2 de Pampelue rejeta la plainte et classa l’affaire déclarant le non-lieu définitif, au motif que les faits n’étaient pas constitutifs des délits mentionnés. L’Audiencia Provincial confirma le classement.

QUESTIONS AUX PARTIES :  1.  Dans la mesure où, dans sa plainte, la requérante réserva l’action civile (article 112 code de procédure pénale), le classement de la plainte par les tribunaux internes constitue une « contestation » sur « un droit ou une obligation de caractère civil » (voir Pérez c. France [GC], no 47287/99, §§ 7 et ss, CEDH 2004-I). Dans l’affirmative, peut-on considérer que ce classement est compatible avec l’article 6 § 1 ?

  1.  L’autorisation de l’exposition litigieuse a-t-elle porté atteinte au droit de la requérante au respect de sa vie privée, au sens de l’article 8 de la Convention ? En particulier, les autorités internes se sont-elles acquittées de leurs obligations positives inhérentes à un respect effectif du droit garanti par cette disposition ?
  2.  Cette même circonstance emporte-t-elle violation du droit de la requérante au respect de ses convictions religieuses tel qu’il se trouve garanti par l’article 9 de la Convention (voir E.S. c. Autriche, no 38450/12, § 44, 25 octobre 2018) ?
  3. La requérante est-elle fondée à soutenir qu’elle est victime d’une discrimination, contraire à l’article 14 de la Convention combiné avec l’article 9 de la Convention et/ou l’article 8 de la Convention (voir, mutatis mutandis, D.H. et autres c. République tchèque [GC], no 57325/00, CEDH 2007‑IV) ?  >>

[Fin du texte de la CEDH]

 

 ‘CENTRE EUROPÉEN POUR LE DROIT ET LA JUSTICE’ (ECLJ)

<< Dans son journal de 8h du 23 juillet 2020, France culture a fait un reportage sur « cette histoire qui déchaîne l’Église espagnole, plusieurs institutions catholiques européennes et même le Gouvernement polonais » : l’ « affaire des hosties » à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). L’ECLJ a été sollicité dans ce reportage accessible ici, en tant que représentant de l’épiscopat espagnol dans cette affaire.

Cette « histoire » est celle d’une performance artistique antichrétienne ayant eu lieu en 2015-2016 à Pampelune (Espagne). Elle a comporté plusieurs étapes, en particulier le vol de 242 hosties consacrées au cours de messes, leur mise en scène profanatoire dans une église désacralisée, puis la moquerie publique de la réaction peinée des croyants.
Ce que France culture ne précise pas, c’est que cette performance a été financée intégralement et soutenue politiquement par la municipalité de Pampelune. La ville a d’ailleurs prêté gratuitement l’église désacralisée, qui est sa plus grande salle d’exposition. À l’issu de l’exposition, l’artiste a vendu des photographies de son « œuvre » pour 285 000 euros.
Une association chrétienne a déposé plainte contre le performer et contre la municipalité. Cette plainte a été rejetée par les juridictions espagnoles. Cette même association a introduit une requête contre l’Espagne auprès de la CEDH le 26 avril 2018. Elle dénonce une violation du droit à la liberté de religion, protégée à l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme. Celle-ci comprend en effet, d’après la CEDH, le droit pour les croyants de jouir paisiblement de la liberté religieuse, et l’obligation pour les autorités publiques de ne pas y porter atteinte.

L’ECLJ a sensibilisé à cette affaire plusieurs organisations européennes, dont certaines ont décidé de demander à la Cour d’intervenir en tant qu’amicus curiae. Fait rare, huit tiers-intervenants, dont deux conférences épiscopales […], ont été autorisés par la Cour à déposer des observations écrites. L’ECLJ, en tant que représentant de la Conférence épiscopale espagnole, a déposé des observations écrites (lisibles sur notre site ici) le 30 juin 2020.

Il ne s’agit pas de la première affaire touchant à la liberté d’expression en matière religieuse pour laquelle l’ECLJ est intervenu à la CEDH. Pour chacune, l’ECLJ défend la même position : le droit de critiquer des religions est légitime, et même très important ; et il doit être protégé. Mais ce droit n’implique pas celui d’injurier gratuitement les personnes en raison de leur religion ; et les autorités publiques doivent s’abstenir de tout soutien à de telles attaques. C’est pourquoi, dans cette affaire, l’Espagne a manifestement violé ses obligations au titre de la Convention européenne.

En 2018, nous avions organisé au Conseil de l’Europe un séminaire sur ce sujet, intégrant les derniers développements de la jurisprudence européenne. La présidente de l’association espagnole requérante, Polonia Castellanos, faisait partie des six experts et juristes invités.
L'intervention de Mme Castellanos est accessible ici sur notre chaîne YouTube, en anglais uniquement. >>

[Fin du communiqué de l’ECL]


 

NB – L’archidiocèse de Pampelune et Tudela et l’Asociación de Abogados Cristianos ont tous deux porté plainte contre l’exposition. Les juridictions espagnoles ont rejeté ces plaintes. La plainte déposée par l’Asociación de Abogados Cristianos a été rejetée par le tribunal de Pampelune le 18 novembre 2016. L’appel contre ce jugement devant le tribunal provincial de Navarre a également été rejeté par une décision du 28 avril 2017. L’association a de nouveau fait appel devant la Cour constitutionnelle d’Espagne, qui a pris une décision d’irrecevabilité le 7 novembre 2017. Constatons que la Dour européenne n’a pas la même attitude que les juridictions espagnoles de tout niveau.

 

ARGUMENTS DES PLAIGNANTS ET QUESTIONS À LA C.E.D.H.

<< Le droit à la liberté de religion a été violé par l’État espagnol, qui n’a pas honoré ses obligations positives et négatives en vertu de l’article 9 de la Convention européenne. L’État a l’obligation positive d’assurer aux croyants « la paisible jouissance du droit garanti par l’article 9 ». Dans ce but, la Cour a déjà considéré « qu’« en principe on peut juger nécessaire de sanctionner des attaques injurieuses contre des objets de vénération religieuse ». En effet, « la manière dont les croyances et doctrines religieuses font l’objet d’une opposition ou d’une dénégation est une question qui peut engager la responsabilité de l’État ». Or, les juridictions internes ont choisi de ne pas sanctionner la performance artistique en cause. Ce choix est contestable pour plusieurs raisons :

I.

  • Une sanction était prévue par des dispositions du Code pénal espagnol sanctionnant l’offense aux sentiments religieux. La loi espagnole n’a donc pas été appliquée.
  • L’attaque était particulièrement extrême, du fait de l’importance de l’Eucharistie dans la foi catholique, du caractère massif de la profanation, de la mise en scène dans une ancienne église, et des railleries contre des croyants. La démarche du performer était volontairement et gratuitement offensante envers les croyants, sans aucune contribution à un débat d’intérêt général. Le performer n’a donc pas respecté les « devoirs et responsabilités » indissociables du droit à la liberté d’expression (art. 10 de la Convention européenne).
  • La démarche du performer a provoqué la commission d’autres profanations et de nombreux messages antichrétiens, alimentant ainsi l’hostilité sociale contre les catholiques.
  • Le performer aurait pu choisir une expression artistique moins blessante, tout en arrivant au même résultat, par exemple en utilisant des hosties non consacrées ou en ne ciblant pas individuellement des croyants.

II.

  • La municipalité de Pampelune a apporté un soutien de poids à l’exposition, en mettant gratuitement à disposition du performer le plus grand espace d’exposition de la ville. La municipalité a également décidé que l’accès à l’exposition serait gratuit pour tous les visiteurs. Elle a financé les frais de réalisation de l’exposition (impression des photographies, montage de l'exposition, coûts de production correspondant notamment à des cadres, de la terre et l’impression de textes) ainsi que les frais d’organisation (conservateur, gardiens). 
  • Le choix du lieu par la municipalité a contribué à la gravité de l’attaque contre les chrétiens. En effet, l’exposition a eu lieu dans le Monumento de los caidos, une ancienne église que le performer a utilisé pour une mise en scène aggravant son sacrilège. L’archidiocèse de Pampelune et Tudela avait donné cette église à la ville en 1997, avec comme condition qu’elle serait utilisée pour des objectifs culturels. En mettant l’église à disposition du performer, la municipalité de Pampelune lui a permis d’avoir un lieu avec une dimension sacrée, dont il s’est servi autant pour la promotion de l’exposition (photos de peintures sacrées) que pour l’exposition elle-même (utilisation de l’autel). 
  • La municipalité de Pampelune a assuré la promotion de l’exposition. En particulier, elle en a assumé tous les frais, alors même que ce n’est pas la municipalité mais l’artiste lui-même qui a bénéficié de la vente de photos après l’exposition (285 000 euros). La promotion de l’exposition par la municipalité a été réalisée par des supports valorisant une performance « politique et subversive », sans aucune mention d’un autre objectif (comme celui, légitime, de dénoncer la pédophilie). 
  • Le juge Fermin Otamendi du tribunal de Pampelune a défini les hosties consacrées en fonction de ses convictions personnelles et de son mépris pour le christianisme. D’après lui, les hosties, qu’elles soient consacrées ou non, sont de « petits objets ronds et blancs », que le performer aurait traités « de façon confidentielle, sans que l’on puisse qualifier son comportement d’irrespectueux, d’offensant ou d’irrévérencieux ». Le tribunal de Pampelune a violé ses obligations de neutralité en fondant son jugement sur sa propre (in)croyance religieuse.

Ces ingérences d’autorités publiques espagnoles dans le droit à la liberté de religion des catholiques n’étaient évidemment pas prévues par la loi et n’avaient aucun objectif légitime. Elles ont justifié et amplifié l’offense gratuite du performer. Elles ont aussi généré des offenses supplémentaires, qui n’auraient sinon pas eu lieu, sans respect de leur devoir de neutralité et d’impartialité.   >>

 

 

MON COMMENTAIRE

Ce blog est peu suspect de narcissisme “catho”, et il a assez dénoncé le fantasme obsidional né de 2013 pour pouvoir dire ce que lui inspire l’affaire de Pampelune… Elle se décompose en trois éléments :

la performance lugubre de M. Azcona ;

l’attitude du maire de Pampelune d'alors, Joseba Asirón Saez ;

la jurisprudence des tribunaux navarrais puis de la Cour constitutionnelle de Madrid, qui tourne le dos à la loi espagnole et à la charte européenne.

Or :

– M. Azcona n’est qu’un exemple de l’académisme pseudo-rebelle, qui règne sur le marché de l’art depuis un demi-siècle au moins.

2016030621340257322.jpg– L'ex-maire de Pampelune ferait mieux de s’expliquer sur ses liens en sous-main avec l’ETA... [ photo : M. Asirón (à droite) et le terroriste Otegi en 2016 ]

– Mais c’est avec le droit que devront s’expliquer, quant à eux, les juges de Pampelune et Madrid !  Suivent-ils des normes supérieures à la loi, et même (c'est tout dire) supérieures aux accords européens ? En ce cas, quelles sont ces normes ?  et d'où viennent-elles ?  et pourquoi les dirigeants y cèdent-ils ? Quand on en est à transgresser ainsi la loi, on perd le droit d’infliger aux pays dits illibéraux* des sermons sur “l’Etat-de-droit”... Inutile de dire que le gouvernement polonais a vu la faille et s’y est engouffré : il fait partie des huit instances qui interrogent la CEDH sur l’affaire de Pampelune ; et l'on devine la manière dont il exploite la situation.

Dernier point. On peut faire valoir que la Navarre et le Pays basque ont payé cher en 1936-1939 la “croisade” franquiste bénie par la plupart des évêques d’Espagne (pas tous) ; et que la mémoire de ce carnage peut expliquer l’attitude des séparatistes basques actuels... Ce serait vrai si l’affaire de Pampelune était un acte contre les ivresses partisanes – rémanentes – du catholicisme espagnol. Ou un acte dénonçant le cléricalisme politique… Mais dans quelle mesure est-ce le cas ? C’est surtout une insulte au sacrifice du Christ : insulte minutieuse, ciblée, préméditée avec une effrayante patience (le vol d’hosties consacrées)** !  On se doute de ce qu’en auraient pensé les prêtres basques fusillés par les franquistes en 1936-1937… Et là, on passe dans une autre dimension.

 

__________

Parce que le libéralisme (idéologico-politico-économique) est désormais obligatoire ? depuis quand ? en vertu de quelle décision collective ?

** Qu'on ne dise pas que la "performance" Azcona avait pour but de dénoncer l'usage sacrilège qu'un prêtre abuseur sexuel fait de sa fonction liturgique ! Si c'était le but, "l'artiste" aurait pu obtenir l'effet recherché en se servant d'hosties non consacrées. S'être forcé à voler des hosties consacrées, messe après messe, en feignant de communier, montre la véritable intention du personnage. Quelles pages Bloy ou Bernanos auraient su tirer de cela...

 

 

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13:21 Publié dans Europe, Société | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : pampelune

Commentaires

à CD

> Merci. J'aurais dû vérifier.
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Écrit par : PP à cd | 30/07/2020

BLOY SURTOUT

> "Quelles pages Bloy ou Bernanos auraient su tirer de cela" : Bloy, surtout, compte tenu de la rondelette somme empochée par le simili-artiste dont il est question ici...
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Écrit par : Sven Laval / | 30/07/2020

LES JUGES ET LE PROFANATEUR COMMERCIAL

> C'est au-delà de mes capacités de compréhension de faits observés et avérés. C'est voir une chose qui me choque et ne pas pouvoir admettre ce que je vois. Quand je vais comprendre ce que ce type a fait, je vais me sentir mal.
Encore plus mauvais est le fait, que je crois, que ce personnage n'est pas seul dans cette attitude. C'est cohérent avec ce que je comprend d'une "justice sociale" très actuelle et très communautariste.
Le pire est qu'il a le soutien affiché et avéré du système judiciaire espagnol et même européen.
Je vois là une marque de haine absolue du christianisme. Je me demande ce qui la motive et elle est à prendre très au sérieux.

DF

[ PP à DF – Avant de dire que la CEDH soutient la mairie de Pampelune et M. Azcona, attendons de voir ce que cette cour décidera... Aux dernières nouvelles, elle instruisait la plainte. ]

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Écrit par : DidierF / | 31/07/2020

FRUITS

Il faudrait faire une exposition sur la vachardise du Basque espagnol, et sa terrifiante médiocrité lorsqu'il cherche à imposer une culture de mort…
A noter qu'au Pays Basque français, la culture de vie, représentée notamment par l'évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, Mgr Marc Aillet, porte au contraire tous ses fruits.
Je m'interroge même sur le relativement faible impact du covid-19 dans ce département des Pyrénées-Atlantiques, comparé aux autres départements français… ou à ses voisins espagnols. Aurait-il quelque chose à voir avec la consécration du diocèse aux Saints Cœurs de Jésus et Marie, le 25 mars dernier ?…
http://diocese64.org/actualites/item/1890-renouvellement-de-la-consecration-du-diocese-au-sacre-coeur-de-jesus-et-au-coeur-immacule-de-marie-mercredi-25-mars-fete-de-l-annonciation
______

Écrit par : Denis / | 31/07/2020

BLESSER AUTRUI EST TOUJOURS ILLÉGITIME

> On peut ne pas partager la foi catholique ; cela n'autorise en aucune manière à blesser autrui, en l'occurrence les fidèles chrétiens qui reconnaissent dans l'hostie consacrée la Présence Réelle du Christ, Seigneur et Sauveur. Même Clemenceau en 1906 avait conduit ses inventaires sans chercher à profaner ce qui se trouvait dans les ciboires.
L'époque actuelle est au spectaculaire, à ce qui fait le buzz. Je me souviens d'une église évangélique, à Taïwan, qui organisait de temps à autres des opérations "destruction d'idoles" : des statues de Bouddha étaient achetées puis pilonnées en public. D'un point de vue bouddhique, le résultat est à peu près équivalent à celui de la profanation de Pampelune.
Ces excités feraient bien de méditer la règle d'or !

PV

[ PP à PV – Ces pasteurs évangéliques étaient-ils occidentaux ou taïwanais ? ]

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Écrit par : Philippe de Visieux / | 31/07/2020

FLIQUER LES MENTALITÉS

> Je me demande si les hosties étaient vraiment consacrées, idée qui ne repose que sur l'affirmation de l' "artiste" qui aurait dû assister à de nombreuses messes pour collectionner les hosties. Mais en affirmant utiliser des hosties consacrées, cela renforce nettement le caractère transgressif de l'installation "artistique", et la polémique lui fait une large publicité, or l'art contemporain repose largement sur la provocation et la polémique, s'il avait écrit "covid 19" avec des comprimés de paracétamol, cela eût été tout aussi "artistique" mais il n'aurait pas réussi à faire parler de lui.
TT

[ PP à TT – L'"art" contemporain repose sur la "provocation"... mais qui s'exerce seulement à l'encontre d'une foi, ou d'idées et de valeurs, ostracisées par la société consumériste. L'"art" contemporain fonctionne donc comme un flic des mentalités...]

réponse au commentaire

Écrit par : Tryphon Tournesol / | 31/07/2020

à Patrice :

> En grande majorité locaux mais fortement américanisés. La 'Bread of Life Church' est connue pour son opposition virulente au catholicisme et son application à la lettre du Premier Commandement. On peut vivre sa foi en Dieu sans se comporter en talibans chrétiens...
______

Écrit par : Philippe de Visieux / | 31/07/2020

@ DidierF :

> Ce qui motive cette haine absolue du christianisme ? Autant se demander pourquoi Satan déteste le Christ !
Relisez donc l'évangile selon saint Jean (15,18-25) : "Si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi. Si vous apparteniez au monde, le monde aimerait ce qui est à lui. Mais vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous. (...) Ainsi s’est accomplie cette parole écrite dans leur Loi : Ils m’ont haï sans raison."
______

Écrit par : Valérien Kempf / | 31/07/2020

LOYOLA

> En cette Saint Ignace de Loyola (31 juillet), prions pour la Navarre et le Pays Basque, ainsi que pour ce pitoyable "performer" et tous ses soutiens...
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Écrit par : Raphaël R. / | 31/07/2020

@ Tryphon Tournesol

> Je me suis posé la même question que vous mais, d'après ce que j'ai vu sur internet, la plus grande partie de la performance consistait en l'exposition de photos prouvant qu'il était allé communier et avait recraché à chaque fois l'hostie. Et c'est bien cette partie là qui a choqué les gens.
C'était important pour le "performer" car il comptait surtout sur les réactions horrifiées pour prouver que les catholiques sont des fanatiques arriérés et dangereux. Il recueille et publie d'ailleurs ces réactions.
C'est une forme d'insolence : en effet, l'insolent prévoit la réaction négative et en jouit ; la victime est paralysée parce qu'elle ne peut pas répondre sans, au moins, se ridiculiser. C'est une forme d'agression très violente mais qui ne tombe pas sous le coup de la loi.
______

Écrit par : Guadet / | 31/07/2020

EX

> Précisons qu'il ne s'agit pas du maire actuel de Pampelune, mais de son prédécesseur, battu aux dernières élections.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 31/07/2020

à Tryphon Tournesol :

> Il y a quelques années, placer un crucifix dans un vase de pisse était perçu comme un summum de transgression. Il me semble qu'avec les hosties consacrées, on atteint un nouveau palier.
L'art contemporain ayant pour thème la covid ne se contenterait pas de cachets de paracétamol : de vrais poumons humains infectés au coronavirus ou un verre de glaires ensanglantées, voilà qui permet de s'assurer l'attention de toutes les télés... et les dollars dans un second temps.
______

Écrit par : Philippe de Visieux / | 01/08/2020

à PP

> « L'"art" contemporain repose sur la "provocation"... mais qui s'exerce seulement à l'encontre d'une foi, ou d'idées et de valeurs, ostracisées par la société consumériste. L'"art" contemporain fonctionne donc comme un flic des mentalités...»

Beaucoup d'artistes contemporains ont néanmoins inscrit dans leur oeuvre une critique radicale de la société de consommation. Par là, ils rejoignent, peu ou prou, le discours actuel de l'Eglise. Mai 68 n'a pas eu que de mauvais effets. La pensée d'un Baudrillard, par exemple, qui doit tant à cette révolte, pourrait se continuer aujourd'hui même dans une spiritualité rénovée, à laquelle l'art contemporain peut, souvent, apporter sa touche spirituelle. En lisant ce que vous écrivez, mon cher Patrice de Plunkett, je suis étonné, et j'imagine que certains peintres, sculpteurs ou musiciens,etc., vivant à notre époque (qui ne leur fait pas de cadeaux, et pour cause !), pourraient se sentir pour le moins incompris et méprisés par vous. Pensez à ceci : on va trouver des artistes contemporains pour reconstruire Notre-Dame, comme, en 1945, on en a dégoté pour reconstruire tant d'églises à travers le monde, qui avaient été détruites lors de la guerre : il faut donc, selon moi, garder espoir, cher ami...

Bégand


[ PP à Bégand – Merci de cette exhortation à l'espoir; c'est tonique. Cependant ne confondons pas artistes contemporains et affairistes de l'art. Ce n'est pas du tout la même chose ! Les tailleurs de pierre, les charpentiers et les architectes qui vont restaurer la cathédrale de Paris (et celle de Nantes) n'exposent pas à la FIAC, ne sont pas en cheville avec des galéristes, et n'ambitionnent pas d'être cotés sur le marché spéculatif. Et comme par hasard, la forme d'art qu'ils pratiquent n'a rien à voir avec ce marché axé sur la "provocation conceptuelle" et le culte du Rien...
Donc : soutenir avec espérance nos contemporains qui se vouent aux arts, n'empêche pas de dire ce que nous pensons des businessmen du nihilisme agressif. Ce sont deux mondes antinomiques. L'un de ces deux mondes est potentiellement ouvert à la Révélation. L'autre lui est fermé. Mais vous avez raison quant à l'espérance : "la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée..." ]

réponse au commentaire

Écrit par : Bégand / | 01/08/2020

"ART" SERVILE

> PP a raison de dire que "L'"art" contemporain fonctionne donc comme un flic des mentalités..." Je dirais même que l'époque des provocations est passée. Banksy provoque qui ? Quand Christo emballait le Reichstag et le Pont-Neuf en 1985, ça avait encre un sens, mais quand on va emballer l'Arc de Triomphe en son nom ce ne sera plus qu'un montage financier. Loin de la provocation, ce qu'on appelle "l'art contemporain" s'enfonce dans la servilité envers un monde financier fier de ses valeurs athées et cyniques. Abel Azcona cherche moins à provoquer les catholiques qu'à prouver que ceux-ci sont des survivances dangereuses dans le monde si parfait de la marchandisation totale.
______

Écrit par : Guadet / | 02/08/2020

ESCHATOLOGIE DE L'ART ?

> Vous avez raison, cher Patrice de Plunkett et cher Guadet, de dénoncer la mauvaise forme d'art qui semble prédominer aujourd'hui par médias interposés dans certaines galeries branchées des capitales du monde, de New York à Singapour, en passant par Paris.
Mais, au milieu de cette tourbe, il y a des artistes sincères qui créent, certes une infime minorité, et qui vivent leur vocation artistique non pour aller dans le sens du nihilisme, mais dans le sens de la beauté de l'univers et de la création.
Un jour, il y aura un retour vers Dieu de tous les créateurs, comme un besoin imparable, pour sauver l'homme. Comme le disait le poète Hölderlin, en attente de ces temps eschatologiques : "Là où est le plus grand péril, là est aussi ce qui sauve."
______

Écrit par : Bégand / | 03/08/2020

PAUL VALÉRY

> De deux choses l'une: soit le proclamé "artiste" a gain de cause auprès de la Cour Européenne, soit il ne l'a pas, dans tous les cas il gagne, soit en ayant atteint une limite "à sa liberté d'expression artistique" - rêve de tout artiste désireux de vendre ou de faire gloriole dans son époque - soit en étant conforté dans sa position.
Faute de pouvoir imaginer ce que Chesterton eût pu en dire, avec son art du mot juste et drôle, permettez que ce soit une occasion de proposer cet extrait de Paul Valéry (in 'Monsieur Teste') en illustration - curieux comme il suffit de remplacer Paris par Le Village Global et tout fonctionne, sans que la teneur n'ait pris une ride, avec la curieuse syntaxe de la dernière phrase:

« Paris enferme et combine, et consomme ou consume la plupart des brillants infortunés que leurs destins ont appelés aux professions délirantes... Je nomme ainsi tous ces métiers dont le principal instrument est l'opinion que l'on a de soi-même, et dont la matière première est l'opinion que les autres ont de vous. Les personnes qui les exercent, vouées à une éternelle candidature, sont nécessairement toujours affligées d'un certain délire des grandeurs qu'un certain délire de la persécution traverse et tourmente sans répit. Chez ce peuple d'uniques règne la loi de faire ce que nul n'a jamais fait, et que nul jamais ne fera. C'est du moins la loi des meilleurs, c'est-à-dire de ceux qui ont le cœur de vouloir nettement quelque chose d'absurde...
Ils ne vivent que pour obtenir et rendre durable l'illusion d'être seuls, - car la supériorité n'est qu'une solitude située sur les limites actuelles d'une espèce. Ils fondent chacun son existence sur l'inexistence des autres, mais auxquels il faut arracher leur consentement qu'ils n'existent pas...»
______

Écrit par : Aventin / | 03/08/2020

> PS. Un dernier mot, sur ce sujet qui m'importe, pour dire que j'ai été influencé dans ce que je vous disais par un court mais très beau texte du pape Jean-Paul II, sa "Lettre aux artistes" du 4 avril 1999, destinée à "développer à nouveau une coopération plus profitable entre l'art et l'Eglise". Cette lettre reste d'actualité, et j'engage tous les artistes qui nous lisent ici à en prendre connaissance, et à ne pas abandonner la partie, même si un récent rapport Racine pouvait à juste titre, et loin des préjugés tout faits sur l'art et l'argent, déplorer la condition qui est infligée de nos jours à ceux qui ont choisi l'art pour unique viatique !
______

Écrit par : Bégand / | 03/08/2020

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