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24/07/2020

En marge de l'opération "candidates dans l'Eglise"

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La 'candidature' d'Anne Soupa au poste d'archevêque de Lyon en mai, suivie maintenant d'autres actions plus brutales, veut forcer la CEF à répondre. Sans entrer dans ce jeu médiatique, voici l'avis qu'un simple fidèle du rang peut proposer (pour ce qu'il vaut) : 


Devant le cycle d'actions de communication ouvert par Anne Soupa, en mai les évêques se sont contentés de répondre que dans l'Eglise on ne "candidate" pas : on est appelé, ou non. Du coup sept autres femmes "candidatent" maintenant. L'une par exemple au poste de nonce apostolique. Une autre à celui de curé  : elle a, dit-elle, été "ordonnée prêtre" aux Etats-Unis – "dans le rite romain", précise-t-elle comme si c'était une question de rite...

Bibliste et théologienne, Mme Soupa a des subtilités que n'ont pas ses sept épigones. Elle pose la question en termes moins subjectifs que les militantes. Toute haute fonction dans l'Eglise doit-elle être liée au sacerdoce ? La réponse n'est pas évidente et le débat ne peut être évité désormais (le pape en est conscient) : l'heure vient de se demander pourquoi le rôle des femmes dans l'Eglise catholique qui fut toujours important – mais l'est de plus en plus aujourd'hui, sur le terrain – ne devrait pas entraîner leur grande présence dans la réflexion et les décisions... et à des responsabilités plus importantes. Le sacerdoce tel qu'il est depuis 2000 ans n'en serait pas dévalué dans son irremplaçable spécificité, qui ne se confond pas avec toute forme d'autorité.

Mais la question du "sacerdoce des femmes" ? Elle est posée d'une façon inacceptable comme une application au catholicisme du female empowerment diffusé par la chaîne idéologique Judith Butler. Ce qui est inacceptable, c'est de poser la question du sacerdoce en termes de "pouvoir" : le sacerdoce christique est tout SAUF un pouvoir. Faire comme s'il en était un, montre qu'on ne sait pas ce qu'il est ; le revendiquer comme tel est impossible donc inacceptable.

Par ailleurs, il faut se demander pourquoi il y a des femmes pasteures dans les Eglises réformées, et pourquoi, chez les catholiques et les orthodoxes qui croient en la présence réelle eucharistique, il n'y a pas de prêtresses : ainsi leurs célébrations sont surnaturellement différentes de celles des protestants (seuls les jeunes journalistes français de 2020 sont capables d'appeler "messe" un office pentecôtiste)... Les prêtres catholiques et orthodoxes sont "configurés au Christ" par leur ordination pour l'eucharistie : et peut-on séparer le Christ de son incarnation, en ignorant qu'elle est masculine et non féminine ?

Je me garde de m'avancer sur ce terrain théologique qui me dépasse, mais j'aimerais que le Magistère fasse la lumière sur ce problème. Personne ne le posait autrefois ; le fait est qu'il se pose aujourd'hui. L'Eglise du Christ ne s'est jamais dérobée devant les problèmes de fond : raison pour laquelle le pape François a promis qu'elle allait s'atteler à celui-là, qui n'est pas mince.

Pour nous, laïcs de base, évitons de prendre des postures et d'entonner les tirades habituelles que les deux camps s'envoient à la face en toute ignorance de cause : les uns pour clamer que ce problème n'existe pas (il existe) et que c'est un complot de la satanique gauche (ce n'en est pas un) ; les autres, en face, pour crier que dans ce domaine aussi les femmes exigent leurs droits : power to the women et toute cette sorte de choses... Ce n'est pas ainsi que l'Esprit Saint agit parmi les chrétiens. Suivons plutôt le conseil du P. Samuel Lauras, cistercien, abbé français de la Trappe tchèque de Novy Dvûr, dans son très salubre livre de l'an dernier* :  “ Une décision ecclésiale résulte de discernements fondés sur l'obéissance à Dieu. En écoutant l'expérience de l'autre, l'avis de l'autre, en reconnaissant le bien que fait l'autre et en respectant tout cela, en donnant sa propre opinion sans vouloir l'imposer, on évite l'affrontement de positions personnelles et on ouvre en grand les fenêtres où s'engouffre l'Esprit. Même si les problèmes à régler sont lourds, tous débattent à la recherche d'une décision collective et unanime, accordée à la volonté de Dieu et qui témoigne d'elle. Ce ne sont pas des idées qui s'opposent, s'affrontent puis s'imposent, mais la vie de Jésus-Christ qui se manifeste, car chacun de ceux qui cherchent à faire ce discernement vit de cette vie-là... Pour ceux qui sont 'remplis de l'Esprit Saint', il y a des affrontements mais ils ne sont que passagers... La vigueur des débats peut témoigner de l'importance des décisions qui leur tiennent à coeur. Au terme, on reçoit la paix comme un fruit. Chacun s'est efforcé de s'approcher avec les autres de la Vérité et d'en tirer des conclusions dogmatiques ou pratiques. "

 

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* Dom Samuel : Fils de lumière en un temps d'épreuve – Propos d'un moine pour demeurer unis dans l'adversité (Artège 2019).

 

 

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Commentaires

JEAN-PAUL II AVAIT TRANCHÉ

> Cette question de l'ordination des femmes au sacerdoce a eu une réponse définitive le 22 mai 1994 dans la lettre apostolique de Jean-Paul II Ordinatio sacerdotalis. Le pape Jean-Paul II, en y engageant la pleine autorité pontificale, a formellement déclaré: ``l'Église n'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l'Église``.

Jacques Martineau


[ PP à JM – Jean-Paul II a ainsi tranché la question du SACERDOCE, mais pas celle du RÔLE des femmes dans l'Eglise et du niveau de leurs responsabilités. Et c'est bien de cela qu'il faut débattre, parce que le malaise actuel (qui n'est que trop fondé) ne peut pas durer sans causer un grave préjudice à l'Eglise et à l'image de la foi au Christ.
Prolonger un statu quo inadéquat devient un contre-témoignage. Hors des milieux catholiques beaucoup de gens se doutent des raisons troubles qui concourent à l'immobilisme. Je me souviens d'un digne prêtre (de 45 ans à l'époque et chargé d'une responsabilité diocésaine importante) disant devant moi lors d'une réunion en 2005 : “Il ne peut pas y avoir de théologiennes..." Il oubliait, entre autres, les femmes docteurs de l'Eglise. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Jacques Martineau / | 25/07/2020

POUVOIR DE FAIT

> En effet, le sacerdoce christique est tout sauf un pouvoir : c'est un service offert à l'Église. Pourtant, nous tous qui dépendons d'une paroisse savons que c'est souvent un pouvoir : le curé étant de fait le 'patron', il oriente la pastorale de sa paroisse et le fait parfois de manière fort subjective.
Ainsi en matière d'abus liturgiques répétés, beaucoup savent que le dialogue est souvent impossible avec un curé qui, sans doute plein de bonne volonté, remplacerait la première lecture par l'un ou l'autre écrit du Dalaï Lama ou adapterait le missel romain à sa guise ("le Seigneur soit avec nous")... Ou encore inviterait systématiquement en paroisse des groupes traditionalistes en union de forme avec Rome, des scouts d'Europe (et jamais de scouts de France) ou célébrerait quasi-exclusivement dans la forme extraordinaire, érigeant son église en 'bastion tradi' sans que ses paroissiens aient évidemment été consultés.
Pour parler d'expérience, je sais que de telles tentatives de dialogue se concluent au mieux par un non poli, au pire par une mise au ban du groupe. Le recours à l'évêque est généralement sans effet, si ce n'est celui d'apparaître comme un 'emmerdeur'.
La question posée par Mme Soupa reflète donc un réel problème. Je ne suis pas certain qu'ériger certaines femmes en diaconesses puisse le résoudre : dans les églises sans curé, ce sont souvent les femmes en charge qui imposent leurs choix personnels pour l'organisation des ADAP, et là encore le dialogue est difficile lorsque ces choix paraissent peu pertinents.
Sans doute faut-il aborder la question de l'autorité dans l'Église d'une manière nouvelle, différente de celle ayant prévalu depuis le concile de Trente.
Dans son ouvrage 'Le dialogue pour surmonter la crise : le pari réformateur du pape François', Agnès Desmazières analyse la méthodologie suivie par l'actuel pontife, en particulier quatre principes (le temps est supérieur à l’espace, la réalité est supérieure à l’idée, le tout est supérieur à la partie et l’unité est supérieure au conflit) qui constitueront sans doute le fondement de cette nécessaire réforme.
Au titre de leur baptême, femmes et hommes non ordonnés peuvent par exemple expliquer la Parole de Dieu. Marie-Noëlle Thabut a davantage participé à ma conversion intérieure que beaucoup de prêtres réunis : sans que Mme Thabut revendique la moindre fonction consacrée dans l'Église, elle participe pleinement (et remarquablement) à l'évangélisation de la société. Pourquoi ne pas encourager de telles initiatives, au niveau diocésain ?
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Écrit par : Philippe de Visieux | 25/07/2020

P.S. La candidature aux fonctions de nonce (ou de 'noncette', puisque ces dames sont très à cheval sur la féminisation des titres) appelle une question plus immédiate : celle de l'accès par des laïcs aux postes de la diplomatie vaticane ou à certaines responsabilités au sein de la Curie. Le pape y a déjà répondu favorablement en nommant une femme sous-secrétaire chargée du multilatéralisme ; qu'une laïque représente le Saint-Siège à l'ONU ou au Conseil de l'Europe serait tout à fait envisageable.
Au plan des nonciatures nationales, ce serait sans doute plus complexe dans la mesure où les nonces interviennent dans la désignation des évêques. Mais on pourrait souhaiter que le personnel des ambassades du pape se laïcise, reflétant l'Église dans son ensemble, non les seuls consacrés. Cela contribuerait à une certaine ouverture : il est possible que l'omerta entourant les 'mains baladeuses' du précédent nonce en France n'aurait pu perdurer si longtemps si des laïcs en avaient eu connaissance en interne.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 25/07/2020

LES TROIS THÈSES

> Trois thèses sont en présence:
1) Jésus n'a pas voulu l'Eglise; Jésus serait un utopiste (un marxiste avant l'heure) qui annonçait un monde nouveau, une nouvelle ère de l'humanité. La "fabrication" de l'Eglise serait alors le signe de l'abandon du message du Christ par les chrétiens et de la neutralisation de son projet révolutionnaire. "Jésus annonçait le Royaume (c'est-à-dire le monde nouveau dans une nouvelle ère) et c'est l'Eglise qui est venue" disaient les modernistes au début du XXe siècle.
2) Jésus a voulu l'Eglise mais n'a rien voulu pour l'Eglise. C'est, en gros, la thèse protestante. Du coup il faut que l'institution Eglise soit plutôt faible et son organisation laissée au confort et à l'imagination de ses membres selon l'air du temps.
3) Jésus a voulu l'Eglise et a voulu quelque chose de précis pour l'Eglise: le collège apostolique. C'est la thèse des catholiques et des orthodoxes. Jésus a appelé les apôtres dès le début de sa mission; il a constitué ce collège apostolique avec une place particulière par rapport aux autres croyants et il a réservé ce collège à certains hommes qu'il a appelé. Il n'a pas placé de femmes dans ce collège. Pourquoi ? Jésus a pourtant transgressé les évidences de son temps et de son milieu quant à sa relation concrète aux femmes et dans beaucoup d'autres domaines il a transgressé (cf le sabbat). Peut-on dire que "Jésus n'a pas osé aller jusque là, en ne plaçant pas de femme dans le collège apostolique", une sorte d'audace qui ne va pas jusqu'au bout (comme le pape François disent certains) ? Mais c'est projeter l'idéologie féministe qui fait de la transgression du rapport "homme-femme" la transgression suprême, alors qu'au temps de Jésus d'autres transgressions étaient aussi fortes (et même plus) et il n'a pas hésité à s'engager dans ce chemin.
Et d'ailleurs, le coeur de la foi chrétienne n'est pas dans la transgression, ou les trangressions; la révélation du mystère de Dieu en Jésus-Christ ne s'épuise pas dans cette course aux transgressions qui est l'idée fixe et arrogante de notre temps.
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Écrit par : B.H. / | 25/07/2020

CE N'EST PAS UN POUVOIR

> Poser la responsabilité en termes de pouvoir est, à mes yeux, une négation radicale de la notion de charité.
Si nos prêtres, évêques et autres ne sont pas au service du Christ et des hommes, ils reviennent à toutes les bourdes, fautes et crimes qui sont reprochés à l'Eglise.
Que les femmes aient un rôle plus important dans l'Eglise est une demande sensée. Que les femmes y prennent le pouvoir signifierait la mort de l'Eglise. Je vois l'amour du prochain comme de soi-même irréconciliable avec le pouvoir dans le sens demandé par ces dames.
Si elles arrivent à leurs fins, cela pourra prendre un peu de temps, mais elles ne s'arrêteront pas à la satisfaction de cette demande de pouvoir et tueront ce qui se nomme aujourd'hui encore Eglise catholique romaine. Même une papesse ne leur suffira pa et c'est vraiment dans les possibles. Elles évoquent pour moi ces personnes avec qui il est inutile, à mon avis, de chercher une conciliation. Elles sont trop perdues dans leur narcissisme pour que cela ait de la valeur.
Traitez moi de fou, de raciste et de tous ces machins qui finissent en iste et phobe mais je crois malheureusement avoir raison. Qu'elles aient une place, je suis d'accord. La Sainte Vierge Marie, à Cana, a dit au Christ de se mettre au travail. Je trouve là un exemple, une idée du rôle des femmes dans l'Eglise. Si quelqu'un trouve cela négligeable, je lui demande ce qu'est l'Assomption et pourquoi elle a eu lieu. Si j'ai une idée de piste pour répondre à la partie légitime de cette demande, je la vois dans Marie disant au Christ de se mettre au travail. "Ils n'ont plus de vin." Elle dit aux serviteurs de faire tout ce qu'il leur dira. Les serviteurs se mettent à obéir au Christ sur son injonction. C'est une autre idée de ce que pourrait être le rôle des femmes dans notre Eglise.
Je pense que je finirai jugé raciste, homophobe, transphobe, haineux, antisémite et tous ces machins à cause de cette idée mais je la crois valable. Il est temps de s'attaquer à l'idéologie de Judith Butler et analogues ou ses adeptes vont nous anéantir.
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Écrit par : DidierF / | 25/07/2020

INDIVIDUALISME LIBÉRAL

> Il y a peut-être encore là un problème d'indifférenciation des sexes qui pourrait venir du narcissisme généré par l'individualisme libéral. On n'a plus besoin de l'autre, c'est-à-dire en premier lieu de l'autre sexe. Si les prêtres étaient des femmes, y aurait-il autant de femmes engagées dans la vie de la paroisse ?
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Écrit par : Guadet / | 25/07/2020

DISNEYLAND SUR SEINE

> https://www.monde-diplomatique.fr/2020/05/PATAUD_CELERIER/61773
Un coup de projecteur sur cette opération, peu enthousiasmante, visant à la disneylandisation de l'île de la Cité. Sachons nous y opposer car elle n'a rien de 'Laudato Si'.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 25/07/2020

LOUIS BOUYER

> Mgr Xavier Malle, évêque de Gap, nous suggère de relire ce texte du grand théologien, Louis Bouyer, pasteur luthérien devenu prêtre catholique en 1939. Cela permet d'écarter tout de suite certains arguments assez grossiers ainsi que l'idée selon laquelle, pour se libérer, les femmes devraient devenir des hommes comme les autres. https://www.france-catholique.fr/Un-sacerdoce-feminin.html
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Écrit par : Isabelle / | 25/07/2020

A Mme Soupa et au Comité de la jupe.

> Jean-Paul II est au ciel et il vous y accueillera. Mais seulement si vous le voulez bien.
Padre Pio a remercié Paul VI pour son encyclique “rétrograde”.
Le cardinal Barbarin n’a pas failli, aucun abus n’a été perpétré du fait d’une de ses décisions.
Du temps que j’étais bouddhiste dans les années 70, la présidente du centre tibétain local (mariée et mère de famille aisée de naissance comme vous, mais au moins croyante sincère) avançait les mêmes arguments que ce comité de la jupe dont on peut deviner à qui il obéit puisque ce n’est pas à l’Eglise.
Deux dirigeantes importantes des Scouts de France sont décédées assez récemment. En lisant, effaré, le résumé de leur vie, j’ai compris que le mouvement que j’avais soutenu pendant plus de 30 ans avait peut-être, comme on en l’accusait, failli…
De Marie-Madeleine, Jésus a expulsé 7 démons. De nos jours, la majorité des femmes mène la même vie “spirituelle” que la majorité des hommes: la même vie que la Marie-Madeleine d’alors. L’impureté généralisée vaudrait donc l’impunité ? Voire la pureté ? Marie-Madeleine, vivant de nos jours, ne serait donc plus aujourd’hui possédée? Et n’aurait donc plus besoin de se convertir ? Et d’être sauvée ?
Continuez à lire l’Evangile et continuez à le tordre.
Puisque vous, vous avez le temps, la détermination et la capacité pour acquérir les diplômes qui vous rendront audible (comme Saint Ignace en son temps mais dans un but contraire). Pour infiltrer et détruire de l’intérieur: votre mission si vous l’acceptez… médiatique d’abord et bien plus ensuite si l’adversaire peut y pourvoir.
Comme tant d’autres. Hommes d’abord et femmes aussi en désir de les surpasser et de rejoindre les 8 dixièmes de l’humanité.
Ces 8 ne méditent jamais sur la Passion de Jésus, chaque jour et d’autant plus renouvelée. Plus de la moitié d’entre eux ne sont pas que des indifférents mais bien des adversaires acharnés.
Et personne n’ose vous combattre de front puisque ce serait soi-disant prêter soutien à la minorité - puissante et agissante - d’ennemis déjà dans la place. Vos complices objectifs, hommes surtout il est vrai, qu’il s’agit de faire assimiler à tous les autres hommes d’Eglise.
Les 9 % sont à ce prix. Mais le Ciel ne le permettra pas.
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Écrit par : Elias / | 25/07/2020

MÉDITONS CELA

> "Je me garde de m'avancer sur ce terrain théologique qui me dépasse, mais j'aimerais que le Magistère fasse la lumière sur ce problème."
On avait déjà abordé cette question lorsque était parue l'exhortation apostolique post-synodale "Chère Amazonie" : le pape avait, semble-t-il, fait machine arrière, ne survolant qu'en quelques paragraphes généraux la question des femmes dans l'Eglise, alors que c'était devenu un sujet brûlant, y compris justement au sein de l'Eglise, pour de multiples raisons. Le pape avait alors manqué une splendide occasion de faire la lumière sur l'enjeu théologique que cela posait. Personnellement, j'attendais un pas en avant du Vatican vers l'ordination des femmes - ainsi que la possibilité pour les prètres de se marier, même s'il était concevable de ne l'admettre que de manière drastique et sans le privilégier. Le pape François n'a pas voulu s'expliquer sur ces réformes qu'on espérait, et qui se seraient placées dans la continuité de Vatican II, cette révolution bienfaisante dans la vie de l'Eglise. Le problème a été esquivé, et donc il demeure dans les mêmes termes : le Magistère doit y revenir, comme vous le dites très bien, cher Patrice de Plunkett, et faire enfin le point de manière théologique.
Ce serait bien qu'il y ait une encyclique à ce propos. Ce serait bien aussi, pour préparer le terrain, que, en France, la CEF publie un document de propositions. Mgr de Moulins-Beaufort, esprit plein d'acuité et de profondeur, pourrait nous livrer un texte dont il a le secret. Mais si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera demain : un jour, l'Eglise, organisme vivant et inspiré par le Saint-Esprit, reviendra sur la question des femmes. Jésus était le premier féministe de l'histoire. Après la résurrection, il est d'abord apparu à Marie-Madeleine, faveur exceptionnelle, signe fondamental, comme nous le rappelait la lecture à la messe de mercredi dernier : méditons sur la proximité du Christ avec les femmes !
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Écrit par : Bégand / | 25/07/2020

"GRAND TEMPS"

> Oui, le Christ est physiologiquement un homme. De même que la femme est physiologiquement la seule à pouvoir mettre au monde un enfant. C'est comme ça depuis les origines. Et il serait grand temps pour l'Eglise de remettre les points sur les i.
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Écrit par : Hélène / | 25/07/2020

LE GOUFFRE DU XIXe

> Alors que je n'ai aucune sympathie pour la conférence des baptisé.e.s, j'ai apprécié l'initiative d'Anne Soupa : j'avoue avoir de plus en plus de mal à supporter le peu d'importance accordée à la parole des catholiques engagées (paroisses, évêchés, le Vatican n'en parlons pas).
Je ne suis pas historienne, mais il me semble que ce n'est pas lié au sacerdoce, plutôt au gouffre qu'a été le XIXe siècle en Europe pour la condition féminine : je crois que les abbesses avaient, au Moyen Âge, une autorité morale aujourd'hui inimaginable. Les figures féminines mises en avant par l'Eglise sont de plus en plus gnangnan. Je n'en citerai aucune pour ne froisser personne, mais les choses commencent à se gâter au XIXe, et cela devient à peu près catastrophique au XXe. Disons qu'il y a un "moule" de sainteté féminine, qui est authentique, mais qui offre un spectre de "styles" beaucoup moins large qu'au Moyen Âge ou à l'Âge moderne.
Or beaucoup de femmes ne veulent plus de ce "style"-là, beaucoup de chrétiennes ne sont tout simplement pas de ce "style"-là, et pourtant elles aiment le Christ, et elles ont, comme tout baptisé, des choses à dire sur l'Eglise (c'est-à-dire, modestement, la manière dont la paroisse ou son secteur paroissial "tourne" par exemple, ou la manière dont il faudrait évangéliser, faire bouger l'Eglise, etc.).
Mon avis n'est qu'un avis de paroissienne standard.
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Écrit par : Maud / | 27/07/2020

LES VRAIES QUESTIONS

> Voici de possibles vraies questions :
Comment encourager les représentations féminines aux synodes ou aux conciles ?
Ou même aux conférences épiscopales ??
N'est-il pas dommage que ces lieux de réflexion, et d'OUVERTURE à l'Esprit-Saint, se FERMENT souvent sur des contributions exclusivement masculines ?
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 27/07/2020

MÉPRIS

> Mme Soupa est très clairement dans une revendication de pouvoir, en apparence égalitariste mais de fait féministe extrémiste: à mainte reorise elle a laissé filtrer son clair mépris pour la gent masculine (particulièrement le clergé...).
Difficile d'avancer dans ces conditions.
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Écrit par : Réginald de Coucy / | 28/07/2020

BOUYER 2

> Merci à Isabelle (et à Mgr Malle) de nous avoir indiqué ce très beau texte de Louis Bouyer sur un éventuel sacerdoce féminin.
https://www.france-catholique.fr/Un-sacerdoce-feminin.html
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 29/07/2020

NE PAS GALVAUDER

> Outre la question des nonces, se pose celle des cadres du Vatican, je trouve que c'est galvauder le sacrement de l'ordre, en particulier l'épiscopat, d'ordonner évêque le moindre chef de bureau du Vatican, le secrétaire du pape (p ex mgr Gänswein) ou le cérémoniaire (mgr Piero Marini), et pourquoi ne pas ordonner le médecin, le cuisinier, le chauffeur et les gardes du corps du pape ?!
certaines fonctions pourraient être confiées à des laïcs, y compris des femmes.
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Écrit par : Tryphon Tournesol / | 31/07/2020

HYPOCRISIE

> https://www.la-croix.com/Religion/diplomatie-americaine-appelle-Vatican-mefiance-vis-vis-Pekin-2020-07-31-1201107227
Le gag du jour : Washington met en garde le Vatican après des suspicions d'espionnage venant de Chine. L'Amérique joue les enfants de chœur alors qu'elle écoute sans relâche via la NSA depuis des années, jusqu'aux conversations privées de Mme Merkel. Se faire espionner par Pékin serait donc moins acceptable que de la part de l'Oncle Sam ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 31/07/2020

à Tryphon Tournesol :

> Un missionnaire scheutiste congolais m'avait confié son incompréhension devant le nombre de prêtres et d'évêques à Rome alors que le monde manque de prêtres en beaucoup d'endroits. Tandis que nos frères protestants évangélisent en nombre (en Asie particulièrement), nous catholiques sommes bien peu nombreux ; trop de prêtres sont chargés de tâches administratives, y compris à la Curie. Il faudrait que cela change.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 31/07/2020

À CÔTÉ

> J’aime bien Anne Soupa, mais là je pense qu’elle est à côté de la plaque.
On ne pose pas sa candidature à un poste d’archevêque, pas plus un homme qu’une femme !
Une « provocation » pour être efficace doit être réfléchie…
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Écrit par : Michel de Guibert | 31/07/2020

"L'E.A.P. DE MA PÄROISSE"

> A l'inverse, je médite régulièrement sur la situation de l'Equipe d'Animation Pastorale de ma paroisse et la situation est assez sensiblement la même dans les paroisses alentours : pour pouvoir se réunir une matinée ou une journée par semaine, notre curé s'entoure des femmes qui n'ont pas ou peu d'activité professionnelle... On pourrait y revendiquer (en souriant) l'accès par des hommes bien engagés dans la vie professionnelle et économique pour l'équilibre des décisions ? ;-).
Dans tous les cas, cela pose la bonne question du partage des responsabilités et de la prise de décisions entre clercs et laïcs (plutôt que d'utiliser le clivage homme / femme, qui n'est qu'une question dérivée de la première, me semble-t-il).
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Écrit par : Xavier / | 01/08/2020

POUR LE LIBAN

> En ce jour de deuil dans ce pays déjà sinistré qu'est le Liban, prions pour toutes les personnes qui souffrent, ont souffert ou souffriront dans les jours à venir. Toutes les calamités s'abattent mais, contrairement aux apparences, Dieu n'abandonne pas son peuple.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 05/08/2020

BOUYER 3

> MERCI à Bouyer 1 et 2. Je l'ai enfin lu !

https://www.france-catholique.fr/Un-sacerdoce-feminin.html
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Écrit par : Elias / | 23/08/2020

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