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26/05/2020

Les pires multinationales pollueuses exigent maintenant : 1. des subventions massives, 2. le démantèlement des (rares) mesures de protection de l'environnement

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Face à cette offensive bulldozer, protestation d'organismes religieux engagés dans le sens de l'encyclique sociale-écologique Laudato Si' : “Des institutions confessionnelles appellent à une 'sortie de crise juste' via le désinvestissement des industries fossiles –  Les plans de relance ne doivent pas renforcer les pollueurs” :


  

Chrétiens Unis pour la Terre  (Laura Morosini) communique :

 

<<  Alors que l'on prévoit des défis majeurs pour l'économie mondiale à la suite de la pandémie de coronavirus, un groupe diversifié d'institutions religieuses lance un appel pour une reprise économique juste. 

A l’occasion de la semaine mondiale Laudato Si’, 42 institutions confessionnelles de 14 pays annoncent leur décision de désinvestir des industries fossiles. Il s'agit de la plus importante annonce conjointe de désinvestissement des industries fossiles de la part d’institutions confessionnelles jamais réalisée. Il s’agit d'institutions en Argentine, Australie, Bangladesh, Brésil, Colombie, Équateur, Indonésie, Irlande, Italie, Kenya, Myanmar, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis d’Amérique du Nord. 

Alors que les gouvernements du monde entier investissent considérablement pour la reprise économique, les organisations confessionnelles les exhortent à penser long terme et à se concentrer sur une reprise juste et qui génère peu de carbone. 

Mark Campanale, fondateur et président de Carbon Tracker, groupe de réflexion indépendant qui analyse l'impact financier de la transition énergétique, a déclaré : « Une reprise économique complète suppose d’avoir une vision à long terme et d’investir maintenant dans des infrastructures qui serviront les communautés pour les années à venir. Les combustibles fossiles n'ont pas leur place dans la santé à long terme de l'humanité. L’engagement des institutions confessionnelles à créer un monde meilleur donne une direction que les gouvernements devraient suivre. » 

Plus tôt ce mois-ci, un nouveau rapport d'Opération Noah a montré qu'aucune des grandes sociétés pétrolières n'est conforme aux objectifs de l'accord de Paris. L'ancien archevêque de Canterbury, Mgr Rowan Williams, a déclaré en réponse au rapport : « La crise sanitaire actuelle a mis en évidence comme jamais auparavant la nécessité d'une action internationale cohérente face à une menace mondiale. Pouvons-nous en tirer une leçon et l'appliquer à la menace mondiale du changement climatique ? Cela veut dire qu’il faut prendre des mesures pratiques et efficaces pour réduire notre dépendance mortelle aux combustibles fossiles. » 

L'annonce interreligieuse d'aujourd'hui provient d'institutions méthodistes, anglicanes, catholiques et bouddhistes entre autres. Le groupe comprend les jésuites de Grande-Bretagne qui ont cédé leur portefeuille d'actions de combustibles fossiles de 400 millions de livres sterling (449 millions d’euros) en février 2020.  

Illustrant la nécessité d'une reprise empreinte de justice, la Commission épiscopale Justice et Paix du Bangladesh fait partie de ceux qui s'engagent à désinvestir des combustibles fossiles. Le Bangladesh abrite le plus grand camp de réfugiés au monde, où plus d'un demi-million de personnes vivent au bord du golfe du Bengale. Le golfe du Bengale est extrêmement vulnérable au risque accru de tempêtes cycloniques qui accompagnent le changement climatique. Une pandémie virale et une tempête dramatique bloqueraient l'une des communautés les plus vulnérables au monde, mettant en exergue la nécessité de s’attaquer aux erreurs qui ont amené les économies au point de rupture. 

Le P. Endra Wijayanta, directeur de la commission Justice, Paix et Intégrité de la création de l'archidiocèse de Semarang en Indonésie, a déclaré : « Cette pandémie de Covid-19 nous amène non seulement à réfléchir, mais à agir. Nous devons arrêter cette spirale écologique de mort. C’est le moment de raviver notre espoir écologique, avec un repentir majeur de l'humanité, en empruntant la voie d’une vie plus durable. » 

Les organisations confessionnelles ont depuis longtemps pris la tête du mouvement mondial de désinvestissement et ont contribué au plus grand nombre d'engagements, avec plus de 350 sur un total mondial de plus de 1 400. L’engagement des organisations confessionnelles aujourd’hui représente une pression sur les gouvernements du monde entier pour qu’ils adoptent des politiques qui conduiront à une reprise complète et résiliente. 

La participation des catholiques est particulièrement importante car elle marque le début de la semaine Laudato Si’ à l’occasion de la commémoration mondiale du cinquième anniversaire de l'encyclique du pape François sur le changement climatique et l'écologie. Après avoir été invités à participer à la semaine Laudato Si’ par le pape François, les catholiques ont décidé de relever le défi de construire ensemble un avenir plus juste et durable. Au cours du dernier mois, 21 organisations catholiques avec 40 milliards de dollars d'actifs sous gestion se sont engagées à investir dans des entreprises qui s'alignent sur leurs valeurs en signant le Catholic Impact Investing Pledge ("Engagement catholique d’investissement à impact social"). 

Une liste complète des 42 institutions se désengageant des combustibles fossiles et les déclarations des dirigeants peut être trouvée ici.

 

Déclarations des dirigeants : 

Tomás Insua, directeur exécutif du Mouvement mondial catholique pour le climat (GCCM - Global Catholic Climate Movement) : « Chaque euro investi dans les combustibles fossiles est un choix de souffrance. Ces institutions prennent des mesures prophétiques pour ouvrir la voie à un avenir plus juste et durable parce que maintenant plus que jamais, nous devons protéger nos communautés et construire ensemble un monde juste. » 

James Buchanan, responsable de la campagne ‘Bright Now’ à ‘Opération Noah’ : « Les décisions que nous prenons maintenant affecteront l'avenir de l'humanité pendant des milliers d'années. Ces organisations confessionnelles font preuve d'un leadership fort en réponse à la crise climatique, et nous exhortons les gouvernements du monde entier à suivre leur exemple en mettant fin au soutien aux combustibles fossiles et en investissant dans des technologies propres pour l'avenir. » 

Pr Isabel Apawo Phiri, secrétaire générale adjointe du Conseil œcuménique des Églises : « Nous réitérons les préoccupations urgentes des chrétiens du monde entier concernant le changement climatique et ses effets néfastes sur l'ensemble de la création. L'impératif moral du désinvestissement des combustibles fossiles et d'investissement dans les voies à faible émission de carbone pour réaliser le bien-être économique, social et écologique et la durabilité de toute la création est plus urgent que jamais. » 

Rév. Rachel Mash, coordinatrice des ‘Green Anglicans’ (Église anglicane d'Afrique australe) : « La crise du COVID-19 nous montre que notre mode de vie actuel n'est pas durable. Nous sommes malades parce que la Terre est malade. Nous ne pouvons pas 'revenir à la normale', nous devons penser à un nouveau mode de vie durable. Alors que nous entrons dans une ère post COVID-19, nous devons nous éloigner des sources d'énergie qui contribuent au changement climatique et à la pollution de l'air. » 

Rév. Fletcher Harper (Green Faith, épiscopalien USA) : « Les sociétés extractives et les banques qui les financent demandent aux gouvernements de les renflouer et de démanteler des protections environnementales au milieu d'une pandémie et d'un effondrement économique mondiaux. L'idée que des fonds précieux devraient renflouer les sociétés les plus riches du monde, pas les personnes dont la vie est en jeu, est difficile à comprendre. Cette injustice est une erreur... C'est le moment de repenser nos relations les uns avec les autres et avec la Terre. Les groupes religieux annonçant leur désinvestissement des combustibles fossiles entrent dans la brèche, au moment où rien n'est pareil et où tout doit changer. » 

Yossi Cadan, responsable de la campagne ‘Global Finance’ chez 350.org : « Encore une fois, les groupes confessionnels continuent de montrer la voie et indiquent clairement au reste du monde que tout investissement futur ou tout fonds de relance doivent exclure les combustibles fossiles et produire des réductions structurelles des émissions sur le long terme. Les solutions à la crise économique sont les solutions à la crise climatique. Le ralentissement économique doit être l'occasion d'accélérer la transition nécessaire vers des émissions à bas et zéro carbone. Et toute intervention financière, y compris des investisseurs, doit placer les personnes et leurs moyens de subsistance au centre des préoccupations. »   >>

 

[Fin du communiqué de Chrétiens Unis pour la Terre]

 

 

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Commentaires

"FORMOL"

> Et pendant ce temps-là, des intégristes datant du Jurassique déclarent que les dangers aujourd'hui sont "le virus du mondialisme" et "le virus de retour de la Russie au communisme" (sic).
______

Écrit par : Bernard Gui / | 26/05/2020

LE GRAND EMPOISONNEMENT

> Tout à fait d'accord avec la protestation de Chrétiens Unis pour la Terre.
Mais regret pour ce dont ils ne parlent pas. Les pollueurs ne sont pas que les pétroliers, l'urgence n'est pas que climatique, car il y a aussi grave, voire pire: le Grand Empoisonnement par les produits chimiques, tant par l'agrochimie que par les déchets de matières plastiques.
De plus, la focalisation sur le climat est maintenant le cheval de bataille du "greenwashing" pour faire la promotion de ces deux escroquerie intellectuelles, écologiques et financières que sont les éoliennes et, plus encore, la voiture électrique.
(je me permets car, physicien de formation, j'ai passé ma vie dans l'industrie automobile.)

PFH


[ PP à PFH – On ne peut pas taxer CUT d'indifférence envers les dangers en question : co-animateur de "Paroisses vertes", engagé dans le concret tangible, ce réseau est bien au fait des cultures bio et les favorise localement partout où il le peut.]

réponse au commentaire

Écrit par : PF. Huet / | 26/05/2020

PERSPECTIVES ET PRÉCISIONS

> J'entends bien l'engagement écologique contre les combustibles fossiles, mais quid du plus grand fléau qu'est le crime de l'avortement avec, entre autres conséquences dramatiques, la culture de vaccins à base de tissus d’embryons avortés?
Il est vraiment ahurissant qu'il n'en soit jamais question mais peut-être me trompé-je ?

Marinette


[ PP à M. – Pourquoi opposer deux soucis qui sont complémentaires au sein de l'écologie intégrale (laquelle s'étend à tout le vivant, pas seulement à la question des "combustibles fossiles") ?
Pour prendre une image : il n'y aurait aucune raison de ne pas éteindre les incendies sous prétexte que les épidémies seraient une plus "grande" menace...
Je vous suggère de lire l'encyclique 'Laudato Si', qui met tout cela en perspective avec précision.
ps -Parmi les vaccins disponibles, pouvez-vous indiquer ceux qui s'avèrent scientifiquement être cultivés "à base de tissus d'embryons avortés ?" C'est une précision indispensable si l'on veut aller sur ce terrain très grave.]

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Écrit par : marinette / | 27/05/2020

à PF Huet :

> Tout à fait d'accord avec vous concernant le Grand Enfumage que sont les éoliennes : leur véritable bénéficiaire ne sont pas nos poumons mais les promoteurs et investisseurs qui y voient une juteuse source de profits.
Comme le fait remarquer Jean-Marc Jancovici, les éoliennes n'apportent rien au bilan carbone français : le nucléaire a l'avantage d'émettre fort peu de dioxyde de carbone. Remplacer nos centrales par des champs d'éoliennes n'est intéressant que si l'on se place dans la perspective des investisseurs ; pour le citoyen, l'intérêt est très limité. Bien avant d'être au service de l'écologie, les éoliennes sont de pure facture néolibérale.
______

Écrit par : Philippe de Visieux / | 29/05/2020

ENFUMAGE : L'AUTOMOBILE

> A ajouter à l'enfumage pseudo écolo et pseudo social, le plan de relance de l'industrie automobile.
Si on veut créer des emplois non délocalisables, il faut... laisser vieillir le parc automobile ! L'entretien et la réparation des automobiles occupent davantage de salariés et artisans que leur construction. Et c'est forcement à proximité des utilisateurs. Actuellement, en France, 220000 personnes dans la fabrication, 350000 dans l'entretien.
Le bilan carbone?
-La voiture électrique, c'est bien sûr une délocalisation voire une aggravation (production des batteries !) de la pollution, l'électricité n'étant qu'un moyen de transport de l'énergie, et non une source.
-Quant aux véhicules anciens retirés prématurément de la circulation, ils sont loin d'être tous démontés et leurs matériaux recyclés: il partent en Afrique ou encore un peu dans l'Est. Bilan carbone à l'échelle du monde: nul.
-Le "recyclage" des vieux véhicules n'est pas anodin non plus en consommation d'énergie.

@ Philippe de Visieux

Sur l'éolien: sans compter les affaires judiciaires de prises illégales d'intérêt ; des dizaines en France !
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Écrit par : PF. Huet / | 29/05/2020

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