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23/02/2020

À propos de l'affaire Jean Vanier

jean vanier

Je me permets de proposer ici quelques réflexions sur ce triste dossier, qui vient de faire l'objet de communiqués de L'Arche Internationale et de la Conférence des évêques :


Etonnements ce matin, après les communiqués de l’Arche et des évêques [1] révélant au public la très scabreuse déviance de feu Jean Vanier sous l’emprise de feu Thomas Philippe, dominicain suspendu par Rome. La nature de cette déviance en elle-même n’est surprenante que par son anachronisme : justifier des errements par de la mystique est une hérésie sectaire datant au moins du Moyen Âge, sinon des premiers siècles... Mais ce qui est plus moderne et déconcertant, c’est la phrase prononcée publiquement par un catholique non dénué d’audience :  “Je me sens dévasté dans ma foi par cette révélation”. Inquiétante confusion !

En effet l’Eglise (nous tous) est composée de créatures humaines, donc complexes et contradictoires. Nos faiblesses deviennent péché si nous les préférons à la foi, l’espérance et l’amour. Mais qu’il puisse y avoir péché ne devrait pas surprendre, y compris de la part de personnalités en qui l’on voulait voir des “guides pour notre temps” ! L’impressionnant Jean Vanier était de celles-là. On découvre aujourd’hui chez lui un comportement privé aberrant, non seulement dans les actes mais dans les intentions, puisque (selon l’enquête de l’Arche) il justifiait ces actes – "commis généralement dans le cadre d'un accompagnement spirituel" – par les arguments pseudo-mystiques de Thomas Philippe…

Pour ahurissante et révoltante qu’elle puisse être sur tous les plans, la révélation du comportement de l’ex-icône n’a cependant rien qui puisse entamer la foi de fidèles – aussi choqués qu’ils puissent être.

En effet la foi, comme la vocation sacerdotale, ne dépend pas d’influences humaines. Sa venue peut être aidée par des rencontres et des exemples vécus (c’est ça l’évangélisation) : mais elles ne la créent pas. La foi est une vertu surnaturelle : adhésion au mystère de Dieu révélé en Jésus-Christ, confiance dans la parole de Dieu, volonté de L’aimer et de Lui obéir… Cette vertu est trop profonde et viscérale pour venir d’une influence humaine : elle vient par grâce divine. Le scandale de chrétiens que l’on avait révérés à tort peut certes faire “perdre” quelque chose mais ce n’est pas “la foi” : c’est un confort moral, un placement spirituel erroné, typique d’une époque où la prière et la méditation personnelles sont remplacées par des transferts émotionnels. Un réveil brutal et douloureux guette ceux qui remettent aveuglément les clés de leur existence au si saint monsieur Z. ; voire (en certains cas) au père Untel, car emprise et conseils spirituels sont deux choses très différentes.  C’est là que nous retrouvons d’une certaine façon la deuxième lecture de ce dimanche, 1Corinthiens 3,16-23 : “Ainsi, il ne faut pas mettre sa fierté dans tel ou tel homme…”

Par ailleurs et en général, il existe un autre sujet d’étonnement : Thomas Philippe, souligne le communiqué de la CEF, “avait été sévèrement condamné par Rome en 1956, condamnation dont les termes ont été peu à peu oubliés ou négligés”. Comment une condamnation sévère par le Siège apostolique (avec suspension de tout ministère) peut-elle être ”oubliée ou négligée” ? Comment l'ordre dominicain a-t-il pu laisser Thomas Philippe reprendre des activités de directeur spirituel ? Au nom de quels changements d’époque, de quelles nouvelles priorités ?  Souhaitons que l’enquête de l’Arche et de la CEF tire au clair ce point, et que cette défaillance serve de leçon. Vivement la grande Réforme catholique.

 

__________

[1]  Communiqué du Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France, à la suite des annonces faites le 22 février 2020 par L’Arche Internationale à propos de Jean Vanier et du père Thomas Philippe, dominicain.

<<  Les Évêques de France ont appris avec stupeur et douleur ce que l’enquête ouverte par L’Arche internationale révèle aujourd’hui du comportement de Jean Vanier à l’égard de plusieurs femmes, au long des années, comportement mêlant emprise spirituelle et abus sexuel dans la suite de la relation spirituelle que Jean Vanier a eue avec le père Thomas Philippe, dominicain, et sous l’influence des doctrines perverses de ce dernier.

Les évêques membres du Conseil permanent remercient les femmes victimes de Jean Vanier qui ont eu le courage intérieur de parler de ce qu’elles ont subi. Au nom de tous les évêques de France, ils assurent de leur compassion les femmes qui ont été ainsi abusées. Ils expriment leur détermination à agir pour que la lumière soit faite.

Ils redisent leur confiance aux communautés de L’Arche où personnes handicapées et assistants vivent des relations authentiques de respect mutuel et d’entraide.

Les évêques du Conseil permanent tiennent à exprimer leur estime pour les responsables de L’Arche qui ont pris au sérieux les témoignages reçus et qui ont su adopter les moyens nécessaires pour qu’une enquête indépendante et approfondie soit menée. Le Conseil permanent remercie ces responsables de l’avoir tenu informé des résultats de cette enquête.

Au terme de cette enquête, rien n’indique que des personnes handicapées auraient été victimes d’actes inappropriés de la part de Jean Vanier. Le Conseil permanent salue le travail d’évaluation des procédures de prévention des abus et de protection des personnes, vulnérables ou non, engagé actuellement par L’Arche internationale.

La Conférence des évêques de France s’associera volontiers à la CORREF, à la Province de France de l’Ordre dominicain et à la Congrégation des Frères de Saint-Jean pour poursuivre le travail d’élucidation nécessaire à propos du père Thomas Philippe, dominicain, décédé en 1993, qui avait été sévèrement condamné par Rome en 1956, condamnation dont les termes ont été peu à peu oubliés ou négligés.

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, président
Mgr Dominique Blanchet, évêque de Belfort-Montbéliard, vice-président
Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Amiens, vice-président
Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris
Mgr Jean-Pierre Batut, évêque de Blois
Mgr Jean-Marc Eychenne, évêque de Pamiers
Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen
Mgr Philippe Mousset, évêque de Périgueux
Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre
Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers  >>

 

 

►  Consultez le communiqué de l’Arche Internationale

jean vanier

 

Commentaires

JEAN VANIER

> https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2020-02/revelations-sur-des-abus-commis-par-jean-vanier.html

Il est certain qu'en lisant ce type de nouvelle, on ne peut qu'éprouver dégoût et incompréhension. Mais quitter l'Église parce qu'elle n'est pas préservée du péché est une démarche stérile : bien au contraire, que le Saint-Siège informe de sa propre initiative des conclusions d'une telle enquête démontre que la réforme est en cours et que la 'Lettre au peuple de Dieu' de 2018 porte ses fruits.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 23/02/2020

"CAPTATEUR"

> Oui, cher PP, ce qui est révélé de Jean Vanier est à bien des égards "dévastateur". Je vous renvoie, par exemple, à la très belle "critique" que le P. Pascal Ide, prêtre du diocèse de Paris, médecin, docteur en philosophie et en théologie, avait livrée il y a un an du film "Le sacrement de la tendresse" consacré à L'Arche et à son fondateur.
Dans cet article, le père Pascal, après avoir loué l'action, les paroles et la personne de Jean Vanier, terminait ainsi son propos – par une sorte de prémonition ?…
« L’on ne dira jamais assez quelle abnégation (qui n’est pas négation) est nécessaire pour accéder de la captation à l’oblation qui est notre mission. » ( http://pascalide.fr/critique/jean-vanier-le-sacrement-de-la-tendresse/?fbclid=IwAR356iIJrRWpyc3YCFz7AC4ReH3sTINeh_EWqPL9zErAIBPvQxbZEHrERd0 ).
De la captation à l'oblation, après tout… c'est peut-être ce qu'a vécu Jean Vanier ?
Prions pour le "captateur" et ses victimes !
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Écrit par : Denis / | 23/02/2020

RASPOUTINE

> Raspoutine on connaissait, un mystique publiquement et lourdement immoral, mais c'était dans la tradition orthodoxe. Chez nous, les latins, on connait moins et depuis quelques années on découvre et cela nous déstabilise parfois, peut-être parce que notre théologie avait beaucoup travaillé la question de la cohérence (plus que l'orthodoxie tellement contemplative et céleste qu'elle se préoccupait peu de l'ici bas et du pas encore du Royaume).
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Écrit par : B.H. / | 23/02/2020

JÉRÉMIE

> Ce catholique à la foi "dévastée" ne doit jamais avoir entendu le prophète Jérémie : "Maudit soit l’homme qui met sa foi dans un mortel..." (Jr 17,5-8). Ou s'il l'a entendu, ne l'a pas mis en pratique, de sorte que sa maison spirituelle était construite sur du sable (Mt 7,26-27), et que son écroulement risque bien d'être complet.
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Écrit par : Valérien Kempf / | 23/02/2020

PP,

> je suis particulièrement touché et choqué par cette révélation, Jean Vanier pour les proches de l'Arche et de Foi et Lumière était une figure tutélaire, un modèle... Je l'avais rencontré il y a 4 ans avec ma communauté F&L, son charisme rayonnait l'Evangile... et puis la nouvelle est tombée, sordide.. Elle a sidéré beaucoup de chrétiens et encore plus ceux de l'Arche et F&L.
Votre post est juste dans le ton et l'analyse, j'invite ceux qui voudraient un éclairage juste et sincère sur la nouvelle à regarder l'interview de Stephan Posner (Directeur de l'Arche) par KTO
https://www.youtube.com/watch?v=xGu4vMCCl7Q

UDP
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Écrit par : Tangui / | 23/02/2020

"L'EGLISE INVISIBLE ET LA COMMUNION DES SAINTS"

> Ce qui trouble profondément et peut faire perdre foi, non en Dieu, mais en son Eglise, ce n'est pas le péché, de séduction spirituelle, d'abus sexuel, d'hérésie, ni même de double vie: tout cela a toujours existé, et cela a longtemps prêté à rire un peuple chrétien qui n'était pas dupe, des fabliaux du Moyen Age au Tartuffe, peuple qui savait aussi s'indigner: de l'évêque Cauchon au cardinal de Richelieu, voire se laisser toucher: d'Abélard à Liszt.
Non, là ce qui nous atteint au coeur et ébranle à l'intime, c'est l'abus de confiance, un abus dont nous sommes tous victimes.
On a présenté aux croyants sincères et dociles que beaucoup d'entre-nous étions ces personnes: les pères Philippe, Jean Vanier, et tant et tant et tant d'autres, Roucy, Anatrella, Marin, Van der Borght, Ephraïm, Madre... en pasteurs modèles et repères sûrs pour des catholiques minoritaires perdus dans une époque lieu de tous les dangers."Un chrétien seul est un chrétien en danger": pas une seule retraite, pas un seul pélé, pas un seul événement catho sans qu'on ne nous rappelle ce pseudo-truisme qui nous faisait accourir vers la communauté, le groupe de prière, le foyer le plus proche, par peur de la damnation par contagion !
Or voilà que tous ceux vers lesquels on nous a envoyé à grands renforts de sessions, retraites, forums, festivals, avec une com' digne des meetings politiques, des tonnes de témoignages pour faire pleurer, des avant-premières savamment organisées avec des disciples faire-valoir, histoire de bien faire monter l'ambiance, jusqu'à l'apparition dans les chants de louange ou dans un silence d'extase, du "Témoin", qui commençait alors par le couplet à l'humilité, genre "priez pour moi mes frères, car sans la grâce je ne suis rien, etc etc". Et le charisme du "grand témoin" faisant le reste: nous buvions ses paroles, nous prenions tout, comme on nous y incitait, pour argent comptant. On se ruait aussi à la sortie sur leurs ouvrages, pour progresser dans la foi, discerner la volonté de Dieu, laisser le Seigneur nous guérir, etc les bénéfices dégagés participant à réaliser sans nul doute l'oeuvre de Dieu.
Or on nous a menti, et nous nous demandons aujourd'hui douloureusement: toutes ces mises en scène: dans quels buts? Qui savait et était complice, qui ignorait et était dupé, qui ne voulait pas savoir pour ne pas avoir de problème, qui s'en moquait par cynisme, qui considérait que ce n'était pas un problème, qui en profitait pour faire prospérer ses petites affaires à l'ombre de ces supercheries, qui était victime muette, terrorisée, n'osant nous dire, parfois à nous le frère, la soeur de communauté, l'ami-e, l'enfer indicible qu'elle vivait en secret? Qui s'en doutait sans savoir quoi faire, à quel saint se vouer, ...?
Le XXe aura cruellement manqué d'hommes et de femmes de courage (et la clairvoyance est aussi un fruit du courage), en particuliers chez nos pasteurs, qui ne nous ont pas protégé et qui pour beaucoup aujourd'hui encore semblent n'avancer qu'à reculons, poussés par des laïcs à bout, pasteurs dont nous soupçonnons qu'ils en savent plus qu'ils ne veulent bien nous dire, qu'ils couvrent encore des monstruosités pour d'obscures (sombre?) raisons, que des victimes sans moyens de défense, influençables sont peut-être aujourd'hui encore ignorées, poussées à pardonner, ou du moins à laisser tomber. De celles qui ont encore le courage d'entreprendre une démarche ! J'en connais qui sont restées brisées, ont quitté l'Eglise et ne veulent plus en entendre parler tant ça leur fait mal, tant cela a brisé leur vie. Face à un jeune qui a sombré dans les addictions, la violence, qui est passé par la case prison, dont on n'a pas voulu croire alors les plaintes d'enfant:je demande à l'institution: que peut l'Eglise aujourd'hui?.
Pire, nous avons confiés à ces "Témoins" nos questionnements existentiels, et beaucoup d'entre-nous avons sincèrement engagés nos vies entières sur des chemins de hasard, sacrement du mariage pour certains, du sacerdoce pour d'autres, voeux religieux, abusés par leur fausses lumières, confortés par des pseudo-discernements, paroles de science, qui n'étaient qu'abus d'autorité.
Et aujourd'hui ce sont nos enfants qui trinquent, et nous ne savons vers qui les orienter, parce que nous ne savons plus à qui nous pouvons accorder confiance dans l'Eglise.
Voilà ce qui s'est passé, dont nous n'avons pas encore mesuré toute l'ampleur, qui va continuer à ronger de l'intérieur ce qu'il reste de relations sincères dans nos communautés encore trop lisses pour être honnêtes.
Demeure l'Eglise invisible et la communion des saints.
Pour ma part, je crois plus volontiers les gens fracassés que je côtoie que les prêtres sans tache qui célèbrent des messes hors-sol, sans jamais évoquer cette actualité qui nous torture l'esprit, nous blesse des blessures-même des victimes et nous révolte de leur révolte, ce clergé qui continue à faire vivre les paroisses comme si de rien n'était, à prêcher le prêchi-prêcha de leurs maîtres abuseurs, où je voudrais leur crier: "Silence, taisez-vous à jamais qui n'avez pas parlé alors, qui ne vous êtes pas élevé contre cela ! Même si vous n'êtes pas personnellement coupables, même si vous êtes peut-être secrètement victimes aussi, si le désespoir vous hante(et alors dites-le nous!! Criez avec les victimes votre douleur et votre incompréhension, que nous pleurions ensemble!!!) mais en tant que représentant l'Eglise vous portez sur vous la faute de l'institution: c'est votre croix pour cette époque! Alors par pitié taisez-vous et commencez à soigner, le tablier du serviteur infirmier à la ceinture, et par pitié arrêtez de nous dire ce que nous devons faire, comment vivre notre vie maritale, notre sexualité, vous n'êtes plus crédibles!Priez en silence et soignez avec abnégation, sans rien attendre en retour ici-bas, si ce n'est incompréhension, mépris, railleries. Ceux qui ont fauté et dont vous n'avez pas su protéger les brebis les plus fragiles du troupeau, ceux-là ont rendu inaudibles vos pieux discours, insupportables vos morales: il ne vous reste comme voie d'évangélisation que la pénitence par le silence et le don total de vos personnes à toutes les victimes du monde: demandez auprès des pauvres la miséricorde du Christ pour votre Eglise! Qui est aussi nôtre hélas.
Qui est aussi nôtre.

AJ


[ PP à AJ – Dans ma paroisse de la banlieue Ouest de Paris, ce dimlanche, le curé a parlé courageusement de l'affaire Vanier en soulignant sa gravité.Je ne sais pas s'il y a encore des "messes hors-sol" dans le climat actuel, qui les rendrait impossibles... Leur grande époque c'était il y a vingt ans, quand il fallait planer dans la stratosphère pour éviter les réalités... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Anne Josnin / | 23/02/2020

"L'EGLISE N'EST PAS LE CHRIST"

> Il y a encore beaucoup de fidèles catholiques qui interprètent un peu trop littéralement des expressions telles que : "L'Église est le corps du Christ", ou encore : "Je crois en l'Église une, sainte, catholique et apostolique", et cela peut participer à la fragilité de leur foi.
– L'Église est le corps du Christ, dit saint Paul, mais manifestement l'Église *n'est pas* le Christ : ainsi qu'il y a une altérité entre l'époux et l'épouse qui pourtant ne forment "qu'une seule chair", de même il y a une altérité radicale entre le Christ et son Église. Si l'on croit le contraire on risque d'être très déçu du Christ...
– Quant au Credo de Nicée-Constantinople, je ne sais pas si sa traduction va changer dans le nouveau missel mais l'on m'a fait remarquer que l'actuelle version française diffère curieusement de la version latine ; et cette différence, que l'on pourrait trouver anecdotique, me semble particulièrement malheureuse. En effet la version latine distingue bien deux façons de croire, avec "Je crois EN Dieu" et "Je crois _ l'Église". Pourquoi diable a-t-on ajouté "Je crois EN l'Église" ?! Je crois fermement l'Église quand elle me dit le contenu de la Foi chrétienne, mais... malheur à moi si je croyais EN l'Église comme je crois EN Dieu !
Enfin, on peut se méprendre sur la "sainteté" de l'Église, elle aussi proclamée dans le Credo.
À mon sens, l'Église est "sainte" comme Ève est "vivante". C'est une façon de parler biblique, qui n'est pas évidente dans notre culture.
Quel paradoxe : c'est justement après avoir été chassés du paradis, donc une fois qu'ils sont devenus mortels, que « l’homme appela sa femme Ève (c’est-à-dire : la vivante), parce qu’elle fut *la mère* de tous les vivants. » (Gn 3, 20). Voilà la clé du malentendu : l'Église est pécheresse comme Ève est mortelle ; mais l'Église est "sainte" en tant qu'elle est *la mère* de tous les saints.
Il est urgent de s'assurer que ces trois articles de foi soient interprétés par chacun d'une manière rationnelle ; sinon il se trouvera encore des gens se réfugiant dans le déni de toutes les preuves montrant que l'Église est humaine et pécheresse — jusqu'à ce qu'ils sortent de ce déni, qu'ils en déduisent que les dogmes affirmés par l'Église sont faux, et qu'ils en perdent la foi.
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Écrit par : Aurélien R. / | 24/02/2020

DÉRIVES SECTAIRES

> Il y a quelques années, soeur Emmanuelle avait avoué dans une autobiographie s’être masturbée dans ses jeunes années. Rien de bien étonnant, tout compte fait, mais ma grand-mère maternelle, qui avait pour elle une certaine admiration, avait été déçue d’entendre un tel aveu de sa part, comme si cet onanisme de jeunesse avait déteint sur tout le reste de sa vie de foi.
Soeur Emmanuelle était une femme de chair et d’os, avec ses faiblesses et ses vertus, comme chacun de nous : même le plus grand saint, y compris la Vierge Marie, ne sera jamais qu’une créature, que nous pouvons certes vénérer pour ce qu’il a été ici bas, mais en qui nous ne prions jamais que le Dieu un et trine, seul objet de notre adoration.
Ce qui est révoltant, c’est d’apprendre que Jean Vanier a usé d’un paravent spirituel pour commettre ses forfait. 'Var Matin' a publiué hier qu'il disait à ses victimes : "Ce n'est pas nous, c'est Marie et Jésus. Tu es choisie, tu es spéciale, c'est un secret. C'est Jésus qui t'aime à travers moi. » Ce type de révélation est gravissime car il s’agit d’une insupportable instrumentalisation du Christ et de la Vierge associée à l’exploitation de la détresse psychologique de ses proies, proche par son mode opératoire de la théorie délirante du « baiser mystique » de l’abbé de Nantes. Stoppons toute dérive sectaire dans l’Église !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 24/02/2020

'LA VIE'

> http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/revelations-sur-la-face-cachee-de-jean-vanier-22-02-2020-104079_16.php
Un long article, déconcertant.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 24/02/2020

RESPONSABILITÉS

> Bonjour
Et un de plus hélas. Quand je dresse la liste de ces personnalités plus ou moins connues dont certaines ont compté pour moi et qui font l'objet d'une enquête (le plus souvent posthume), je me sens un peu déprimé.
Du coup, mon regard change sur les chrétiens contestataires des années 80-90, ceux qui ne pouvaient (et ne voulaient) se prévaloir d'une parfaite orthodoxie. Côté jugements, je pense avoir à me faire beaucoup pardonner !
Concernant la condamnation de Thomas Philippe dès les années 50, je ne peux m'empêcher de la mettre en parallèle avec celle des prêtres-ouvriers à la même époque ou encore celles de Lubac et Congar (corrigez-moi si je me trompe). Vues de loin à une époque où l'information ne circulait pas aussi facilement qu'aujourd'hui, il ne devait pas être facile de faire le tri. Encore une fois, comme dans le cas de Maciel, la responsabilité de ceux qui savaient, de ceux qui savent encore, est immense.
Amicalement
J-M
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Écrit par : Jean-Marie Poublanc / | 24/02/2020

PAS D'ACCORD

> Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous : certes la foi en Dieu ne doit pas être remise en cause par les "mauvais comportements" de ceux qui sont reconnus comme ses "témoins". Mais on ne peut pas non plus faire abstraction de la "médiation de la foi". C'est aussi par les autres que nous accédons à une relation personnelle à Dieu / au Christ (cf Jean 1,35-51). Et quand ces "autres" ne sont plus / pas des témoins cohérents, c'est donc une confiance fondamentale qui est en crise. Certes, elle peut aussi conduire à se tourner plus radicalement vers le Seul Vrai "Digne de Foi", mais il ne faut pas sous-estimer l'épreuve que cela représente. A moins de considérer la "foi" plus du côté de la "croyance" (comme adhésion à un corps de doctrine/de morale) que de la confiance vitale; ce qui ne me semble pas être votre optique d'après ce que je lis habituellement sur votre blog...
Ne sous-estimons donc pas la confiance comme attitude fondamentale d'ouverture à la Vie, confiance qui se tourne souvent d'abord vers un "médiateur", et entendons la souffrance et l'épreuve de ceux qui se disent troublés dans cette "confiance fondamentale".

Isabelle


[ PP à Isabelle – Je vous entends, mais la confiance vitale ne doit surtout pas dépendre d'une créature (croire cela est toujours dangereux : la preuve nous en est donnée trop souvent ces temps-ci).
Tous les auteurs spirituels le soulignent : notre confiance vitale va à Dieu transcendant, incarné en Christ et "présent au coeur".]

réponse au commentaire

Écrit par : isabelle / | 24/02/2020

à Jean-Marie Poublanc :

> Si le nettoyage des écuries d'Augias est œuvre indispensable, il ne contribuera pas sur le court terme à l'évangélisation de la majorité de nos semblables, pour qui cette 'goutte d'eau' pourrait saper durablement la crédibilité du message que pourtant tout aussi nécessaire du pays.
Il y a huit mois, Vanier était encensé par tous les médias, ses obsèques retransmises en direct sur KTO, l'homme décrit comme une sorte de Mère Teresa francophone. Aujourd'hui, ce même public apprend qu'il se faisait passer pour le Christ auprès de femmes vulnérables en vue d'obtenir d'elles des fellations. Pour le croyant qui a déjà la foi dans le Christ, c'est surmontable. Quid hors de l'Église ?
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Écrit par : Philippe de Visieux | 24/02/2020

EGLISE(S)

> Je pense que la distinction entre Église triomphante et Église militante est toujours valable dans le catéchisme actuel. Seule la première est sainte. La seconde - l'institution, le clergé, les fidèles - est marquée par le péché, même si elle œuvre pour le Salut. Saint Paul ou les premiers franciscains ne manquaient jamais d'affirmer leur propre faiblesse dans leur prédication. Le principal péché de l'Église contemporaine est peut-être d'avoir voulu que le clergé soit parfait. Du côté de l'institution, c'est ce que j'ai ressenti quand j'ai participé à une année de discernement de vocation religieuse, même si on nous disait le contraire. Du côté des fidèles, c'est un tel confort de s'en remettre à quelqu'un d'autre qui combat à sa place et qui vous enlève la douleur du doute.
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Écrit par : Guadet / | 24/02/2020

> Première chose : je me suis toujours méfié des « grandes figures » médiatiques et autres « grands témoins » presque canonisés de leur vivant, véritables « rockstars » catho à qui on attribue de façon imprudente tel ou tel pseudo charisme, encore plus lorsque les intéressés ne semblent pas fuir la publicité, bien au contraire.
La bonté, par définition, n’a pas à s’exhiber. Dans le cas contraire, c’est suspect. Les vrais saints fuient la célébrité. Malheureusement, le cas Vanier vient s’ajouter à d’autres (mêmes causes, mêmes effets). T. Philippe, Courcy etc…
– Deuxième chose : je ne savais pas qu’un laïc pouvait exercer une direction spirituelle. Il y a là un mélange des genres malsain. Une sorte d’exercice illégal de la « médecine spirituelle », porte ouverte à la sujétion, à l’emprise psychologique et toutes sortes de dérives. A cet égard, le rappel de Jr 17,5-8 par un autre lecteur est opportun.
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Écrit par : Thomas Mousset / | 24/02/2020

> D'abord accompagner modestement l'empathie de la Conférence envers les victimes et envers l'Arche, et puis ?
Comme le rappelait Erri de Luca (dans 'Noyau d'olive', commentaire du faux témoin): "Ainsi le tort d'un homme envers un autre ne regarde pas qu'eux deux, mais il foule au pied l'alliance entre créateur et œuvre."
Alors, Jean Vanier, comme un loup qui a bâti une splendide bergerie ?
Vous allez me trouver très naïf, mais, à chaque fois c'est un sujet d'étonnement lorsqu'un chrétien aussi actif et emblématique tombe dans une telle fange; je veux bien prendre en compte la lutte quotidienne de chacun contre les (ses ?) démons, mais là, nous avons un système pérennisé sur plusieurs décennies, une attitude d'emprise au petit pied, à la gourou occasionnel type mini-Claude Vorilhon.
Au petit jeu des questions qui demeureront sans réponse, comment Jean Vanier escomptait-il de son vivant se présenter un jour au Jugement, avec un tel fardeau ?
Était-il un faux témoin permanent, enfreignant donc sciemment deux des dix commandements ?
Et pourtant il fit un indubitable bien pendant toutes ces décennies-là.
Que comprendre ?
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Écrit par : Aventin / | 24/02/2020

L'IDÉE DE PÉCHÉ

> Depuis peut-être un demi-siècle, on avait tendance à enterrer l'idée de péché. De combien de paroissiens j'ai entendu dire qu'ils n'étaient sans doute pas parfaits mais qu'ils ne péchaient pas. L'idée même de péché paraît comme une vieillerie dépassée. Les équipes paroissiales ont tendance à toujours vouloir rassurer les gens sur ce sujet, et les paroles les plus sévères de Jésus sont systématiquement vidées de leur sens : les riches sont des gens très bien, les pensées toutes faites de ce monde sont très bonnes, aller à la messe est bien suffisant. Les fidèles et leur clergé sont des gens merveilleux de qui il n'y a plus rien à exiger. Je passe pour un Savonarole quand je dis que vouloir être chrétien est une ambition folle qui nous présente en permanence notre indignité.
J'espère que la chute des idoles qu'on prétendait parfaites réhabilitera les vrais chrétiens, mal vus pour leur humilité et leur manière de ne pas cacher leur péché.
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Écrit par : Guadet / | 24/02/2020

ET LYAUTEY...

> à Anne Josnin – L’abus de confiance, oui, tel est bien le sentiment que nous ressentons tous face à l’affaire Vanier. En cela, l’époque du tout-numérique, qui a certes pu conduire à la « débandade » de M. Griveaux, permet également de faire la lumière sur certains comportements que nous ne pouvons tolérer, en l’occurrence abuser d’autrui en se servant du nom du Christ.
Louis XV avait bien des défauts, mais peu de gens savent que l’habitué du Parc-aux-Cerfs, parfaitement conscient de sa condition de pécheur, refusa pendant des dizaines d’années de communier et de toucher les écrouelles : tout à son honneur, il préféra être honnête et contrit face au Christ plutôt que profaner les sacrements. Ce n’est qu’à l’extrême fin de son existence terrestre qu’il se confessa, renonçant au péché, et communia avant d’être rappelé au Père : l’attitude du monarque fut profondément chrétienne car Louis XV ne chercha jamais à esquiver son rapport au péché.
Bien différent fut l’exemple du maréchal Lyautey, présenté comme un grand chrétien, mais dont la pédophilie lors de son séjour marocain est un fait connu. Le vieux soldat, dans sa retraite lorraine, avait accepté d’être nommé président d’honneur des trois fédérations du scoutisme masculin français de 1927 à sa mort en 1934, année durant laquelle il organisa dans le parc de son château de Thorey un grand jamboree. Proximité avec de jeunes garçons : à l’ère du smartphone, Lyautey n’aurait pas pu cacher longtemps ce double jeu ; ce n’est pas un hasard si des élèves marocains du lycée français de Casablanca ont retiré le drapeau de leur pays posé à côté de la photo du maréchal : pas de place pour un pervers sexuel dans la mémoire collective.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 25/02/2020

LE PIRE CRIME

> Oui, abuser de la confiance de quelqu'un, c'est vraiment le pire crime qu'on puisse commettre à son égard. Quand l'abus va jusqu'à l'abus du corps, c'est terrible. Cela tue son âme, cela tue toute espèce de confiance en Dieu et en les autres. Anne Josnin l'explique très bien.
"Malheur à qui scandalise un de ces petits qui sont les miens. Il vaudrait mieux pour lui qu'on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes et qu'on le jette dans la mer."
Quand on sait l'horreur que représentait pour un juif l'idée de mourir en mer, de n'avoir pas de sépulture, on mesure la radicalité des paroles de Jésus.
Le fait de commettre ces actes horribles crée un fardeau terrible sur l'âme de qui les commet.
Mais il faut se rappeler aussi des chaînes du péché. Si Jean Vanier n'était pas tombé sous la coupe de ce prêtre désaxé, vraisemblablement, il n'aurait pas agi comme il l'a fait. Et ce prêtre, qui sait ce qui l'a rendu tel qu'il était ? Probablement a-t-il été victime, lui aussi, de quelque chose de terrible.
Ces chaînes de péché, seul Dieu peut les briser.
C'est pourquoi il a envoyé son Fils.
Mais Il veut nous faire participer à notre salut, que nous soyons des êtres libres, et non des marionnettes entre Ses mains. Le Carême va commencer. C'est l'occasion de redoubler de prière pour tous ceux qui sont sous l'emprise du Mauvais. Et pour nous mêmes.
Nos anciens disaient : "j'avons…" Ce n'était pas une faute de français mais la conscience que chaque acte individuel a une dimension communautaire.
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Écrit par : Bernadette / | 25/02/2020

D'UN PRÊTRE

> Patrice, votre texte est remarquable.
Merci du fond du coeur.

Bernard


[ PP à Bernard – Merci à vous, Père. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Bernard / | 25/02/2020

SCANDALE OUI, DÉSESPOIR NON

> "L’Église est d’abord l’instrument par lequel Dieu me sauve. Voilà l’enjeu fondamental du lien à l’Église."
Je propose de recevoir cet enseignement fondamental de Mgr Valentin sur notre lien à l'Eglise, publié sur Aleteia en réaction à l'affaire Vanier :
https://fr.aleteia.org/2020/02/24/jean-vanier-se-scandaliser-oui-mais-desesperer-non/
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 25/02/2020

DISCUSSION

> Je suis tout à fait d'accord avec votre lecture de ces événements. On peut ajouter qu'il y a des signes d'espoir. Je trouve que cette crise a été très bien gérée par l'Arche, tant sur le fond (on ne cache pas les fautes, on respecte les victimes) que sur la forme (gestion très pro de la communication).
De même, récemment, avec les Communautés monastiques de Jérusalem. Bref, on progresse.
Luc

[ PP à Luc – Attention : ce que l'on semble reprocher post mortem au P. Delfieux (une ex-moniale appelant "emprise spirituelle" ce qu'elle a vécu dans l'ordre) n'avait rien à voir avec les théories et les pratiques de Thomas Philippe... Le P. Delfieux a pu prendre des décisions arbitraires, mais c''était sans commune mesure avec des crimes. (Jusqu'à plus ample informé ?),
Par ailleurs, les histoires d'ex-religieux et religieuses disant avoir été "instrumentalisés" quand ils suivaient la règle me laissent un peu sceptique. Comme celles d'ex-religieuses cloîtrées (qui avaient donc fait voeu de pauvreté et d'obéissance), et qui, après avoir quitté le couvent, qualifient leurs travaux communautaires d'alors de "violations du Code du travail"...
Le cas s'est présenté plusieurs fois en France depuis les années 1980.
Cela dit, je ne cherche surtout pas à minimiser les authentiques cas d'abus sexuels enregistrés par la commission d'enquête nationale. Mais c'est autre chose. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Luc / | 25/02/2020

PAR OÙ CONTINUER

> Il doit y en avoir des gens qui perdent la foi, pour qu'avec ce nouveau scandale qui touche un "canonisé de son vivant" de FC à La Croix en passant par La Vie, on s'empresse de dire "Ne désespérons pas ! Ceux qui perdent la foi ne l'avaient pas vraiment !" (Vous ne dites pas cela, mais je le lis ailleurs ou dans certains commentaires.) Mais quelle communauté nouvelle reste-t-il ? L'Emmanuel peut-être ? Toutes les autres sont pourries de l'intérieur.

Maud


[ PP à Maud – Mais si : moi aussi je témoigne que "ceux qui perdent la foi ne l'avaient pas vraiment" ; ou plutôt : "n'étaient pas dans la foi" (parce que la foi est un climat spirituel auquel on adhère en profondeur, ce n'est pas un meuble qu'on pourrait égarer comme un trousseau de clés).
J'ai rejeté le christianisme à l'âge de 21 ans. Après quoi j'ai mis vingt ans à me sortir de l'impasse athéiste, puis du désert. Je sais expérimentalement que ce que j'avais "perdu"alors n'était pas la foi au Christ (comment pourrait-on "perdre" un lien vital ?), mais un conformisme de milieu : sans lien personnel au Christ, je me suis avisé entre 1968 et 1970 que je n'étais pas chrétien, et j'ai voulu autre chose.
Vingt ans plus tard, après ma conversion de 1985 et la suite (c'était un début de découverte de la foi), jusqu'à la fin des années 1990, j'ai beaucoup tâtonné ; non sans fausses pistes, dues précisément à l'erreur de chercher des chapelles et de belles figures plutôt que le Christ lui-même.
Je crois donc pouvoir témoigner du danger des chapelles et des "grandes personnalités influentes". Les vedettes de ce genre finissent souvent mal ; il reste même, ensuite, des noyaux d'addicts qui nieront les faits – j'en ai "rencontré" une sur Facebook hier – et qui vivront dans la nostalgie de l'Imam caché...
Puisse la sinistre affaire Vanier aider beaucoup de gens à sortir des illusions de ces années-là, à retrouver l'Evangile et à en vivre au grand jour : ce qui s'appelle évangéliser, et qui n'a rien à voir avec des shows... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Maud / | 25/02/2020

à Patrice et Maud :

> En effet, la foi au Christ dépasse largement les membres de l’Église que nous sommes. Il est toutefois indéniable que des comportements choquants venant de prêtres ou de laïcs engagés, en qui nous voyons des maîtres de vie spirituelle, peuvent affecter notre capacité de continuer à croire. Je l’ai constaté avec ma grand-mère récemment décédée qui, pour croyante qu’elle a toujours été, cessa d’aller à la messe lorsque le curé de notre paroisse, appelé en Algérie avec mon feu grand-père où ils partagèrent une même affectation, se répandait ‘à la milouf’ en confidences salaces lors de chaque déjeuner dominical : une demi-heure après avoir raconté dans le détail sa dernière visite d’une maison close en Allemagne, l’homme sortait de la sacristie en chasuble, pompeux et solennel, pour le chant des vêpres. À la fin des années 1960, il n’y avait ni blogs ni KTO pour raviver une foi qui, fort logiquement, ne pouvait que souffrir d’un tel décalage : ce prêtre donna l’impression à cette feue grand-mère, de dimanche en dimanche, qu’il jouait la comédie ; elle priait à la maison mais cessa de pratiquer dominicalement, la déception vécue ayant sans doute été trop grande pour pouvoir être comblée. Internet a parfois de bons côtés : dans le désert clérical qui est aujourd'hui réalité en province, blogs et émissions spirituelles nous permettent de vivre notre foi en Église : on n’est jamais chrétien tout seul.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 26/02/2020

à Maud :

> Peut-être me permettrez-vous de vous soumettre cette belle prière écrite par la bienheureuse et martyre française Odette Prévost : je la récite lorsque, moi aussi, je ressens déception et découragement devant un quotidien souvent bien sombre :

« Vis le jour d’aujourd’hui, Dieu te le donne, il est à toi. Vis-le en Lui. Le jour de demain est à Dieu, il ne t’appartient pas. Ne porte pas sur demain le souci d’aujourd’hui. Demain est à Dieu, remets-le Lui. Le moment présent est une frêle passerelle, si tu le charges des regrets d’hier, de l’inquiétude de demain, la passerelle cède et tu perds pied. Le passé ? Dieu le pardonne. L’avenir ? Dieu le donne. Vis le jour d’aujourd’hui en communion avec Lui ».
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 26/02/2020

à Patrice :

> Concernant vos vingt ans de traversée du désert (spirituel) : elles me rappellent saint Ignace qui mit lui aussi vingt ans à discerner ce à quoi Dieu l’appelait dans sa vie terrestre. Ce fut loin d’être un long fleuve tranquille : Ignace fonda une première communauté, qui ne tint pas, fut enfermé dans les geôles de l’Inquisition, fut expulsé de Terre sainte par les Ottomans, entreprit à quarante ans des études en Sorbonne, avant de fonder la Compagnie de Jésus mais de manière très modeste.
S’en remettre confiant à l’Esprit saint qui nous guide, comme les Hébreux sortis d’Égypte errant dans le désert, comme Ignace et tant d’autres, c’est ne pas être apeuré par notre incompréhension des choses mais se savoir aimé de Dieu et accompagné tous les jours par Lui, dans l’Espérance.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 26/02/2020

AMALGAMES

> https://www.temoignagechretien.fr/a-t-on-vraiment-besoin-de-saints/
On en remet une couche dans 'Témoignage chrétien' : le P. Delfieux y côtoie cette fois Maciel, Marie-Dominique Philippe, Thierry de Roucy, Thomas Philippe, etc. C'est à la limite de la diffamation : entre Delfieux et Maciel, il y a un gouffre !
PV


[ PP à PV – Les survivants du "progressisme" d'autrefois profitent du scandale des abus pour régler son compte à leur ennemi héréditaire : ce qu'ils appellent le "restauratioinnisme" des années 1990, qui leur avait dérobé la visibilité médiatique (en tout cas à ceux des "progressistes" qui n'avaient pas quitté le christianisme...) L'occasion est trop belle, aujourd'hui, de tout mélanger et d'attirer la vindicte publique sur des gens qui ont sans doute des torts, mais ne font pas partie des criminels. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 27/02/2020

Mgr GOBILLARD

> Pour moi le meilleur texte sur cette affaire :
https://lyon.catholique.fr/diocese/eveques/leglise-na-quun-seul-heros-cest-le-christ/
(prions pour tous les travailleurs de l'Arche, les victimes et Jean Vanier)
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Écrit par : franz / | 27/02/2020

UN POINT

> Il demeure un point, soulevé lors du débat sur RCF, qui reste difficilement compréhensible. Comme vous le mentionnez, la direction de l'Arche avait enquêté depuis plusieurs années sur le passé de Vanier. À sa mort, il y a neuf mois, celle-ci était probablement au courant de l'essentiel du dossier.
Pourquoi alors avoir organisé un tel barnum en mai dernier, avec rétrospectives, obsèques retransmises en direct sur les télés catholiques, écoles baptisées au nom du fondateur, etc. ? L'Arche savait à ce moment que, tôt ou tard, la vérité serait dévoilée : pourquoi alors avoir laissé prendre la mayonnaise d'un "santo subito" sachant qu'aujourd'hui, les écoles Jean-Vanier doivent être débaptisées, les doctorats honoris causa sont retirés au Canadien, etc. ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 29/02/2020

FULTON SHEEN

> https://africa.la-croix.com/la-prudence-de-la-%E2%80%89fabrique-des-saints%E2%80%89/amp/

À la suite de mon précédent commentaire, cet article qui rapporte que Rome a préféré 'surseoir à statuer' dans le cas de l'archevêque et télévangéliste américain Fulton Sheen : principe de précaution qui évite de porter quelqu'un au pinacle pour ensuite retirer les honneurs conférés si abus il y a eu. Il me semble que l'Arche aurait pu s'en inspirer en mai dernier, dans l'intérêt de l'Arche elle-même : obsèques non retransmises, service minimum dans les rétrospectives, etc.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 29/02/2020

FRAGILITÉS

> Ne peut-on penser que Jean Vanier avait aussi ses fragilités…

MG


[ PP à MG – Non seulement on le pense mais on le dit...

("l’Eglise (nous tous) est composée de créatures humaines, donc complexes et contradictoires. Nos faiblesses deviennent péché si nous les préférons à la foi, l’espérance et l’amour. Mais qu’il puisse y avoir péché ne devrait pas surprendre, y compris de la part de personnalités en qui l’on voulait voir des “guides pour notre temps” ! L’impressionnant Jean Vanier était de celles-là...", etc).
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Écrit par : Michel de Guibert / | 29/02/2020

L'ARCHE

> Merci Patrice de le dire avec moi.
En réalité, Dieu seul est saint !
Au-delà des aspects obscurs,il y a tout ce qui était lumineux dans l'Arche, et cela aussi il faut le dire.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 29/02/2020

à Michel :

> C'est ce que j'ai entendu à la radio : Vanier, après tout, n'était pas clerc, donc pas lié par des vœux, alors qu'il ait eu des relations sexuelles avec des femmes majeures consentantes, où est le problème ?
Admettons qu'au lieu de s'en prendre à ces femmes, il soit allé 'se soulager' en maison close : le scandale aurait-il été le même ? Je ne le pense pas.
En effet, Jean Vanier a commis un abus de pouvoir en usant de son statut de directeur spirituel de ces personnes, par ailleurs psychologiquement vulnérables, pour leur faire croire que faire l'amour avec lui, c'était "comme Jésus et Marie" ; blessures d'autant plus grandes que ces femmes se virent fourvoyées pour longtemps, peut-être à jamais, dans leur chemin de foi. Une de ces femmes a apparemment été tellement choquée qu'elle chercha un prêtre pour évoquer ces pratiques ; dans son malheur, elle tomba sur Thomas Philippe (pourtant interdit de ministère depuis 1956) qui lui fit subir dans sa chambre à peu près la même chose.
C'est l'abus de pouvoir spirituel qui est le plus condamnable dans cette affaire ; si Vanier avait fréquenté un bordel, c'eut été immoral mais non criminel ou en tout cas beaucoup moins que dans le cas présent.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 01/03/2020

à Philippe de Visieux

> Bien sûr ce sont les abus spirituels qui sont les plus graves, nous sommes d'accord.
Pour ce qui est de Jean Vanier, même si les témoignages sont accablants, vous me permettrez de mettre ces allégations au conditionnel, non pas que je mette en cause la parole des victimes (peut-être leur interprétation ?), mais Jean Vanier n'étant plus là il s'agit ici comme ailleurs d'un procès à charge uniquement, ce qui pose problème.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 01/03/2020

à Michel de Guibert

> Vous doutez de l'enquête interne de L'Arche Internationale et du communiqué détaillé (et sévère) de la Conférence épiscopale ? Jean Vanier über alles ? Pourquoi ?
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Écrit par : Aliine Oberdorff / | 01/03/2020

MENSONGE

> Michel de Guibert, moi je veux bien qu'on défende la mémoire de Jean Vanier en dépit des évêques et de ses propres collaborateurs : mais tout de même, son mensonge avéré quand on l'a questionné sur les turpitudes de Thomas Pbhilippe ne plaide pas en sa faveur.
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Écrit par : à Michel de Guibert | 01/03/2020

à Aliine Oberdorff et à la personne suivante qui se fait appeler "à Michel de Guibert"

> Oui, je mets au conditionnel et je dis seulement que le procès est à charge, parce que Jean Vanier n'est plus là pour s'expliquer, pourquoi avoir attendu sa mort pour révéler ces faits...
Pourquoi ? Parce que je ne suis ni juge ni procureur, que cela regarde aujourd'hui Jean Vanier et le Seigneur, que nous ne pouvons aujourd'hui que prier pour les victimes et pour lui.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 01/03/2020

à Michel de Guibert :

> Je ne puis que vous conseiller de lire dans son intégralité le rapport de synthèse publié sur le site de l’Arche internationale, à l’URL suivante : https://www.larche.org/documents/10181/2539004/Enquete-Rapport+de+synthese-2020_02_22-FR.pdf/09ef3b54-905e-427c-9ca9-2c781a85699b.
Concernant la crédibilité des victimes, le rapport (à la page 5) précise que « l’équipe en charge de l’enquête a reçu les témoignages crédibles et concordants, couvrant une période
de plus de 30 ans (1970 à 2005), émanant de différentes victimes présumées ».
Les faits relatés en page 6 sont glaçants.
Deux exemples :
« j’étais très contrariée par une question personnelle. J’étais très ébranlée et très vulnérable. Il m’a dit de venir tard pour de la direction spirituelle. Nous avons prié, j’ai eu une invitation à le rencontrer. C’était très intime, il a tout fait sauf la pénétration »
et
« quand l’accompagnement spirituel s’est transformé en toucher sexuel, je lui ai dit que j’avais une relation amoureuse, il a dit que c’était important de distinguer ce qui se passait entre nous, se référant au Cantique des cantiques. Cela a duré 3 ou 4 ans, chaque fois, j’étais figée, j’étais incapable de distinguer ce qui était bien et ce qui était mal. Il m’a dit que cela faisait partie de l’accompagnement ».
Se référer au Cantique des cantiques pour abuser sexuellement d’une femme vulnérable relève, me semble-t-il, d’une qualification pénale (outre la violation manifeste des commandements évangéliques).
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 02/03/2020

à Michel de Guibert

> Je ne me « fais pas appeler "à Michel de Guibert" », j'ai juste fait une erreur de clavier. Vous êtes bien rapide à soupçonner les gens.
Ensuite : votre raisonnement si élevé est celui que des prêtres et des évêques ont utilisé pour dissimuler les abus sexuels pendant des années, cela blesse aujourd'hui des milliers de gens dont moi et ma famille.
Une partie des cas notés par la commission d'enquête de monsieur Sauvé concernent aussi des coupables morts. Est-ce que votre grande piété condamne alors aussi monsieur Sauvé et les évêques qui ont voulu cette enquête indépendante ?
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Écrit par : Michel Cosne / | 02/03/2020

à Michel Cosne

> Je ne vous soupçonne de rien du tout, je désignais seulement ce que je lisais comme "nom" de commentateur.
Pour le reste, je ne voulais surtout pas vous blesser, ni vous ni votre famille, et si c'est le cas je vous prie de m'en excuser.
Je ne prône pas l’indifférence, et encore moins la dissimulation, mais la prudence, et si je pense qu'il est essentiel que la parole des victimes puisse être entendue, et rendue possible par le souci de faire la lumière et la vérité, je regrette juste que Jean Vanier ne puisse maintenant être entendu car je ne suis pas juge des consciences.
Je pense que la commission Sauvé fait un excellent travail, en toute clarté.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 02/03/2020

SUICIDE

> https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2020/02/28/hautes-alpes-un-pretre-du-diocese-de-gap-met-fin-a-ses-jours
De nouveau, une accusation de nature sexuelle... Un prêtre mis en cause par une plainte se pend près de Gap, il y a quelques jours.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 03/03/2020

> Autre point de réflexion : la direction spirituelle. Très ancienne pratique dans les communautés religieuses, dans le clergé, puis chez les laïcs d'un certain niveau social.
Je me souviens qu'au début des années 2000 jusqu'à l'affaire "Frères Philippe", tous les journaux catholiques bon teint (FC en tête), les aumôneries universitaires "chemises Alain Figaret" et les prêtres jeunes et conservateurs (ce n'est pas une insulte) en chaire, conseillaient vivement d'avoir un directeur spirituel. Les directeurs ont poussé comme des champignons : la plupart des prêtres de paroisse étaient incapables ou n'avaient pas le temps de telles directions, et beaucoup de laïcs sont devenus des "accompagnateurs spirituels", parfois temporairement (typiquement dans les centres jésuites de formation aux exercices ignatiens), parfois sur une longue durée.
Or la direction spirituelle est une pratique délicate, objectivement dangereuse, et qui a toujours été, pour cette raison même, très normée. Ce n'est qu'au terme de plusieurs années qu'un prêtre ou un religieux peut légitimement devenir le directeur spirituel de quelqu'un. Des règles strictes existent (pas de co-direction réciproque, distinction entre confesseur et directeur, etc.).
Etait-ce bien sérieux de prôner la direction spirituelle "pour tous" quand il n'y avait pas de directeurs spirituels ? Est-ce bien sérieux de former plus ou moins à la va-vite des laïcs non soumis à quelque règle que ce soit, donc à quelque contrôle que ce soit, et de leur confier des âmes chrétiennes ? Sans parler de ceux qui se sont auto-proclamés directeurs spirituels !
Et qu'est-ce que cela dit du monde catholique ? Je ne dis pas qu'il ne faut pas s'occuper de son âme, mais cela peut devenir une forme de narcissisme spirituel clos sur lui-même, comme l'activisme peut dessécher l'âme. Quelle drôle d'idée d'aller voir Jean Vanier pour une direction spirituelle... Quelle confusion dans les esprits...
Et réciproquement, un laïc qui bande ses muscles et dit "mais bien sûr, je vais faire le job, diriger les âmes vers le Christ, je sais faire !" devrait immédiatement être disqualifié. On a beaucoup critiqué le cléricalisme, à raison. Mais la différence des fonctions, comme la différence des sexes, a son rôle dans une société ou dans une communauté. Le boulot d'un laïc n'est pas de faire de la direction spirituelle de longue durée.
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Écrit par : Maud / | 04/03/2020

@ Maud,

> Il ne me semble pas juste de distinguer certaines communautés, soit-disant "pourries de l'intérieur" (mis à part, il est vrai, le cas d'une structure de péché), et d'autres qui seraient, disons, au dessus des autres (ce serait d'ailleurs un signe de déviance et de sectarisme)...
S'il est découvert que le fondateur est pervers, cela peut permettre à une communauté de se souvenir que la vraie racine, le vrai fondateur, le seul auteur de tout bien, c'est le Christ, et se recentrer sur lui.
Avec l'affaire Jean Vanier, nous sommes aussi coupables, car nous (moi-aussi) l'avons pratiquement canonisé de son vivant.
En cela, nous avons pu nourrir le désir de puissance que le pape François dénonce comme à l'origine de la perversion des coeurs et des abus dans l'Eglise.
Peut-être faudrait-il que les fondateurs de mouvements mènent systématiquement une vie discrète et ne prêchent pas de retraites ? Pour éviter l'aspect "spectacle" qui peut justement nourrir l'orgueil à la source de ces déviances.
Et aussi, mieux accompagner les victimes, pour qu'elles puissent parler !
Car la chronologie publiée par l'Arche est claire :
"Mars 2019 : les responsables de L’Arche Internationale sont informés d'un nouveau témoignage d’une [deuxième] femme mettant en cause Jean Vanier. "
C'est quand même dommage que les témoignages soient arrivés aussi tard, alors qu'ils concernent la période 1970-2005...
Donc nous ne sommes probablement pas encore assez à l'écoute des victimes...
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Écrit par : Isabelle Meyer / | 05/03/2020

à Isabelle Meyer :

> Bien entendu, il ne s’agit pas de distribuer des bons points aux uns et aux autres, mais il me semble qu’à titre d’exemple, la famille de Saint-Joseph est un beau modèle de communauté nouvelle. Son fondateur, le P. Verlinde, a fait construire par la communauté elle-même un monastère dans l’Hérault (dans le respect de l’environnement et des matériaux utilisés) et participe à l’évangélisation par le biais de vidéos, d’interventions publiques et de la liturgie. En cela, je vous rejoins : il ne faudrait pas que naisse l’idée selon laquelle seuls les ordres anciens seraient ‘propres’, les communautés nouvelles étant plus ou moins soixante-huitardes donc ‘dépravées’ : non, il y a de beaux exemples de vie évangélique des deux côtés. Il faut continuer à nettoyer les écuries d’Augias ‘tous azimuts’ car ne pas le faire, c’est tourner le dos au Christ. Il y a quelques années, mes parents en visite à Domrémy m’avaient dit combien ils avaient été heureux d’y voir tant de religieuses africaines et asiatiques ; c’était sans savoir que ces Travailleuses missionnaires de l’Immaculée s’épuisaient sans contrat de travail, sans aucun salaire ni couverture sociale ou médicale. Je préfère voir moins de religieuses à Domrémy, voire pas du tout, plutôt que beaucoup employées comme quasi-esclaves : dénoncer ce qui doit l’être, c’est être fidèle au Christ, c’est être crédible aux yeux de ceux qui ne croient pas encore.
Même logique pour les soirées pince-fesses de la nonciature, pour les fellations demandées par Jean Vanier via une catéchèse sur le Cantique des cantiques, etc. : à condition qu’elle ne soit pas employée comme arme de calomnie, la parole libère du péché et éloigne l’Église de la duperie dans laquelle elle a préféré s’emmurer pendant trop d’années.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 06/03/2020

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