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05/02/2020

"Grise est toute théorie, mais vert est l'arbre de la vie"

congé deuil,lrem,penicaud

Incompétence politique + inhumanité : l'idéologie néolibérale au pouvoir donne toute sa mesure.  Ma chronique à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :


https://radiopresence.com/IMG/mp3/05022020_chroeco_airtem...

<< On croyait qu’après le séisme des gilets jaunes, le drame des hôpitaux et les mauvais sondages sur la réforme des retraites, toute la classe politique avait compris qu’on lui reprochait de fonctionner loin des gens. Mais non : un étrange incident survenu la semaine dernière semble montrer que cela n’est pas encore compris par tous.

Vous savez ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale le 30 janvier : un député centriste avait proposé d’allonger à douze jours le congé des salariés venant de perdre un enfant. C’était une mesure de simple humanité, le congé actuel étant trop court pour que des parents aient le temps de se remettre de ce choc sans pareil.

Or, contrairement à l’humanité et au simple bon sens politique, la ministre du Travail est intervenue contre cette proposition. Elle ne voulait pas que l’on oblige les entrepreneurs à payer 12 jours de congé au parent en deuil ! Comme si cette situation (qui ne porte chaque année que sur un faible nombre de parents) allait “pénaliser les entreprises”, selon la formule de la ministre…

Et deux députées de la majorité ont surenchéri sur la ministre. L’une des deux a lancé : “S’acheter de la générosité à bon prix sur le dos des entreprises, c’est quand même un peu facile !”  L’autre députée a déclaré que si des parents étaient « incapables de reprendre le travail » (je cite), ils n’avaient qu’à se mettre en arrêt maladie… Phrases ahurissantes quand on pense qu’il s’agit d’un congé pour la mort d’un enfant.

Le plus beau est que, aussitôt, le président du Medef a désavoué les propos de la ministre et des deux députées – en faisant savoir que les entreprises accorderaient volontiers douze jours de congé aux parents qui vivent ce deuil ! Comme quoi le monde de l’économie réelle peut être en désaccord avec le petit milieu ultralibéral…

La ministre, les deux députées, et le groupe qui a voté le rejet de la proposition des douze jours, se sont donc isolés de tout le monde. Ils se sont isolés des entreprises qu’ils prétendaient défendre. Ils se sont isolés de l’opinion publique, qui a explosé d’indignation sur les réseaux sociaux. Et ils se sont même isolés de leur chef de file Emmanuel Macron, qui, vingt-quatre heures après, voyant l’émotion de l’opinion publique, a enjoint au gouvernement de « faire preuve d’humanité » (!) et d’accorder les douze jours de congé.

Ce que montre ce triste épisode, c’est que l’idéologie, fût-elle économique, mène toujours à oublier l’humain. Comme le dit Goethe dans son Faust : “Grise est toute théorie, mais vert est l’arbre de la vie”.  Le deuil fait partie de la vie, même lorsqu’il concerne cette chose contre-nature qu’est la mort d’un enfant. Et respecter le deuil fait partie de toute civilisation –  même si la société actuelle tend à l’oublier, comme elle oublie d’autres piliers de ce qui constitue, justement, une civilisation. >>

 

 

 

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Commentaires

DÉMOCRATIE EN CRISE

> Et à Washington, une Mme Pelosi qui, sachant bien que le Sénat ne destituera pas The Donald mais désirant néanmoins faire son show, déchire le discours présidentiel alors que Trump est encore au pupitre ; et M. Trump, un peu plus tôt, snobant cette même Pelosi en refusant de lui serrer la main.
On s'étonne, après ces spectacles parlementaires des deux côtés de l'Atlantique, que la démocratie occidentale soit en crise...
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 05/02/2020

> ces jours-ci nous avons aussi eu "le père revisité" par Macron.
-> Voici son propos
la paternité se composait de deux dimensions : le père génétique et le père symbolique. Par cette nouvelle loi, le père « génétique » serait connu de l’enfant né de PMA avec la possibilité d’accéder à des données identifiantes. Quant au père « symbolique », il s’agirait pour Emmanuel Macron d’une fonction pouvant être assumée par n’importe qui. Devant mon incompréhension, il a ajouté : « Votre problème, c’est que vous croyez que le père est forcément un mâle. »
-> mes observations:
Diviser pour régner, nous connaissions. Aurions-nons maintenant les divisions du père ? pour le règne des mères toutes puissantes ?
En fait le coup est tordu !
– Remarque 1 :
Voilà maintenant les divisions du père ou exactement de la paternité. On remarque déjà une première fuite, interrogé sur le père la réponse est sur la paternité.
Effectivement la première chose que fait un manipulateur, c'est de ne pas répondre aux questions posées, il fuit.
Le père est une personne, la paternité un concept. Il est donc beaucoup plus facile d'extrapoler un concept qu'une personne.
– Remarque 2 :
Ensuite, Macron fait apparaître ce que les mathématiciens appellent un axiome, c'est-à-dire un postulat indiscutable ou du moins admis de tous (ne pouvant être contre-dit) : il divise la paternité en deux sous-ensembles. Pourquoi deux et pas plus, il n'y a là aucune base. Ce n'est en aucune façon une chose commune, c'est uniquement parce que c'est celle-ci qui lui permet de construire la suite. Nous avons donc une deuxième mystification.
– Remarque 3 :
Nous voici donc avec les deux sous ensembles de la paternité édictés par Macron, qui notons le, ces sous-ensembles du concept de paternité sont abandonnés pour rebasculer sur des personnes puisque réapparait le mot père et que disparaît le mot paternité.
C'est la troisième mystification.
– Remarque 4:
(je passe sur le "père géniteur" le propos là reste commun)
"Le père symbolique" celui-ci est implicitement présenté comme toujours existant, communs à tous ! C'est très astucieux il est très difficile de nier ou contrer une chose qui étant restée implicite n'a pas été dite. En fait si il existe bien des situations où on peut avoir un père symbolique, ce n'est le cas universel.
c'est la quatrième mystification.
En réalité on fait appel à un père symbolique quand justement le père n'est pas ou insuffisamment là ou après s'en être détaché.
Ainsi Macron présente comme universel quelque chose qui est en réalité très particulier, et en éclatant la notion de père en plusieurs en réalité il la vide de sa substance, sur ce vide il peut alors reconstruire autre chose !
(et qui reste cependant discutable)
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Écrit par : franz / | 05/02/2020

TRISTE ACTUALITÉ

> triste actualité en ce 5 février 2020 !
Qui n'a jamais été proche d'un parent perdant un de ses enfants , quelque soit les circonstances (maladie-accident )
Pour ce que j'en connais personnellement, le décès d'un enfant n'est pas "dans l'ordre normal du rythme de la vie " ! et je ne connais aucune personne ayant du affronter cette épreuve pouvoir y faire face simplement !
Alors ! la position des représentants de LREM (députés et ministres )doit être simplement assumer en clair !
Un jour ou l'autre , il faudra bien que ces gens en paient la facture , non pas financièrement , ce dont ils se foutent !, mais moralement la trace de leur responsabilité sociétale !
Bravo Mme Pénicaud, ex responsable RH de Danone !
Je vous souhaite bien du bonheur dans votre vie en espérant que vous n'aurez pas à affronter le décès d'un de vos enfants !
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Écrit par : yves Marniquet / | 05/02/2020

LE PAPE ET LA FINANCE

> https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2020-02/pape-promeut-1-nouvelle-architecture-financiere-internationale.html

Pendant que certains s'acharnent à Paris à faire vivre un néolibéralisme destructeur, d'autres réfléchissent à la création d'une nouvelle finance internationale : grâce soit rendue pour cette initiative du pape François, dans la droite ligne de Laudato Si. Il y en a qui parlent mais ne font pas, et d'autres qui parlent et font. Merci, Saint-Père.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 06/02/2020

BIZARRE ?

> Y a un truc bizarre : pourquoi attendre 2020 pour découvrir qu il fallait 12 jours pour faire le deuil d'un enfant? Jamais Jaures, Blum, Mollet, Mitterrand ni Jospin ne s'étaient posés cette question ...
Combien d'enfants meurent chaque année en France ?
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Écrit par : Roger / | 06/02/2020

LES DOUZE JOURS

> Il ne faut pas 12 jours pour faire le deuil d'un enfant, mais bien davantage. Seulement les premiers temps d'un deuil sont toujours les plus cruels.
Il est évident qu'on ne peut pas travailler, être efficace, ne pas prendre de risques ni n'en faire prendre aux autres quand on est encore trop bouleversé.
Et ce congé officiel sera peut-être assez long pour donner aux collègues de travail le temps de réfléchir et de s'organiser pour épauler la personne endeuillée quand elle revient.
Et pensons aussi, cela n'est pas dans la loi, à ceux qui perdent un enfant majeur. En théorie, si cela malheureusement vous arrive, vous avez dans la quarantaine au moins et non plus dans la vingtaine ou la trentaine et vous devez être mieux armés pour faire face, ayant vécu d'autres deuils moins douloureux. Ce n'est pas toujours le cas.
Et de toute façon, quel que soit le deuil, on a besoin d'être entouré. Et même si on n'est plus dans le monde du travail.
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Écrit par : Bernadette / | 10/02/2020

DÉLAIS

> 17ans 11mois 30jours + décès = 12 jours
18 ans 1 jour + décès = 5 jours
il est des équations insolubles, où faut-il mettre la barre ? Tant qu'un enfant n'a pas quitté le domicile parental, n'a pas une vie totalement indépendante, sa mort sera d'autant plus douloureuse ... et même ensuite un enfant on l'a pour la vie, fût-il parti faire sa vie à l'autre bout du monde...
Comme le dit Bernadette, finalement ces douze jours sont-ils + du temps nécessaire pour que les collègues prennent conscience de la nécessité de soutenir l'endeuillé ?
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Écrit par : franz / | 11/02/2020

PAS PRONONCÉ ?

> Pour information, le tweet de la Ministre ici en illustration est issu d'un compte parodique, elle n'a donc pas prononcé ou écrit ces paroles.

voir la vérification ici :
https://www.20minutes.fr/politique/2710799-20200204-conge-deuil-parental-non-muriel-penicaud-felicite-deputes-vote-contre

ce qui ne retire rien à l'article en lui même, qui est juste.
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Écrit par : Sylvain / | 11/02/2020

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