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02/02/2020

Congé de deuil parental : carence humaine à LREM

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L’Elysée tente une fois de plus d’effacer une bourde de LREM. Mais au débat de LCI vers 23 h hier, l’attitude du député Frédéric Descrozaille a fait voir au téléspectateur le mur mental qui sépare le logiciel des macroniens et les réalités humaines :


M. Descrozaille, député du Val-de-Marne, avait déjà montré son incompétence politique en novembre 2017 lors du débat sur la ratification des ordonnances, lorsqu’il reprocha à l’opposition de… s’opposer : "Vous faites perdre du temps à l’Assemblée", avait-il lancé, comme si le bloc macronien voulait refouler les procédures parlementaires et remplacer le politique par les primes de performance managériale.

Vingt-six mois plus tard, l’ultralibéralisme et le mépris de classe des macroniens ont divisé le pays et semé la colère. Et les macroniens n’ont pas appris la politique, comme le soulignait Alain Duhamel le 30 janvier. Devenue, disait-il, une "formation fantôme, déstructurée, déjà fissurée", sans chef de file parlementaire digne de ce nom, LREM est un parti factice qui n’existe que comme outil de l’Elysée. Ce que les macroniens ne cherchent même pas à cacher... Ils ne savent que répéter sans fin leur abracadabra de 2017 : "Tout le monde doit respecter le programme pour lequel le Président a été élu" – même quand il s’agit de choses graves qui ne faisaient pas partie de ce programme...

C’est ce qu’a encore dit (entre autres) M. Descrozailles hier soir à LCI. Là son abracadabra tombait mal, puisque le débat portait, non sur le contenu d’une réforme en cours, mais sur l’inhumanité de phrases proférées par la ministre du Travail et plusieurs députées LREM… Interrogé là-dessus, l’élu du Val-de-Marne, sueur au front, s’est évertué à parler hors du sujet. Il paraissait gêné d'avoir à répondre d'un manque d’humanité ; visiblement il eût préféré se lancer dans les litanies "techniques" sous lesquelles ce parti a coutume de noyer les problèmes.

L’une des invité(e)s, la députée EELV Sandra Regol, lui a donc reproché – non sans ironie – de sembler incapable de reconnaître une faute de son camp : celle de Mmes Pénicaud, Vaucouleurs et Mauborgne (voir ma note précédente).

Ainsi mis dos au mur, M. Descrozaille a fini par reconnaître la faute des trois macroniennes. Il l’a même reconnue deux fois. Une première fois en français – et une seconde fois en globish, comme pour valider le "oui, c'était une faute" par un "yes, it was a mistake" : le globish étant la langue des choses sérieuses dans le petit monde dont fait partie LREM… Voilà par quelle catégorie sociétale nous sommes gouvernés depuis 2017.

Tentant une fois de plus de faire contrepoids à la sottise de ses troupes (désavouées par le Medef lui-même), M. Macron enjoint à Matignon de "faire preuve d’humanité". Aussitôt la ministre Pénicaud s’empresse de dire du bien du congé de deuil parental de douze jours... dont elle disait le plus grand mal quarante-huit heures plus tôt. Quant aux députées Mauborgne et Vaucouleurs, elles se taisent. On les comprend.

 

 

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Commentaires

GLOBISH ET MANAGEMENT
> 1: Sur l'usage de l'anglais au milieu d'une conversation française:

Une personne qui parle globish dans une conversation en français veut généralement dire autre chose que la traduction mot-à-mot. Ainsi:
- Quelqu'un qui dit "why not" après une proposition en français ne dit pas "pourquoi pas" mais "ça me fait chier".
- Quelqu'un qui décrit une personne comme "open" ne dit pas qu'elle est "ouverte" mais qu'elle est un "imbécile heureux".
- Quelqu'un qui dit qu'il a "challengé" son équipe ne dit pas qu'il l'a "mise au défi" mais plutôt qu'il "lui a mis une pression pas forcément saine".
- Quelqu'un qui décrit une personne comme ayant l'esprit "corporate" ne dit pas qu'elle a l'esprit "d'entreprise" mais qu'elle est un "lèche-cul".
Depuis le temps que j'entends parler globish au travail je commence à mettre sur pied un lexique.

2: Sur l'opportunité de prolonger le congé pour enfant décédé:

Mme Pénicaud ira sûrement expliquer que les parents risquent de provoquer la mort de leur enfant pour se payer plus de congés. D'ailleurs, ça arrive tellement souvent qu'un salarié perde son enfant que cette réforme risquait de faire peser une contrainte énoooooorme sur les entreprises.
Je me rappelle, un soir qu'on venait de servir la soupe aux personnes de la rue, nous avions constaté que l'un d'entre eux était pâle et tournait de l'œil. Bref, il avait la grippe. Nous lui disions: "Ne va pas travailler demain, tu es malade." (oui il bossait, comme un tiers des gens de la rue). Il a répondu: "Je ne peux pas, je risque des jours de carence." Drôlement malin ces réformes pour "responsabiliser" les salariés. On épuise un travailleur malade qui ira contaminer ses collègues.

3: Sur la mentalité LREM:

Le message des chrétiens a toute sa place pour contrecarrer les schémas de pensée macronistes. Qu'est-ce qu'il y a de plus important que le profit d'une entreprise dans cette société matérialiste? Dieu serait mort alors qu'est-ce qui obligerait à prendre soin des autres? Les chrétiens ne cherchent pas à faire la preuve de l'existence de Dieu mais à montrer la dignité divine de chaque homme par Jésus-Christ. "Pour toi j'ai frappé l'Egypte, Kush et Seba à ta place. [...] Tu as du prix à mes yeux" (Is 43).
La bonne nouvelle des chrétiens, c'est cette dignité incommensurable qu'il y a dans le dernier des chômeurs et qui justifie les plus grands sacrifices économiques, y compris au détriment des ténors du CAC 40. "Si c'est un homme" aurait dit Primo Levi.
Chrétien deviens ce que tu es... comme on dit.
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Écrit par : Cyril B / | 03/02/2020

GAUCHE ULTRA-LIBÉRALE

> À noter que Mme de Vaucouleurs a été adjointe au maire de Poissy en 2008-2009 : Frédérik Bernard étant encarté au PS, on peut penser que son adjointe au nom johannique était à tout le moins sympathisante socialiste. Quant à Mme Mauborgne, elle a été élue à Cogolin sur une liste de tendance gauche plurielle.
Deux femmes de gauche donc, aujourd'hui passées chez Macron, qui tiennent de tels propos : cela laisse songeur. Mais il est vrai que M. Hue, marcheur lui aussi, avait donné l'exemple d'un grand écart entre marxisme et libéralisme. Mendès doit se retourner dans sa tombe !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 03/02/2020

EX P.S.

> M. Descrozaille est lui aussi un ancien socialiste ! Ne pas s'étonner si le PS fait tout juste cinq pour cent et que son électorat traditionnel soit passé chez les Le Pen, tante et nièce.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 03/02/2020

UNE BANDE DE SOCIOPATHES

> A l'image de leur chef, on a une bande de sociopathes narcissiques. Ils sont psychiatriquement atteints. Il ne sert à rien de leur parler, il faut les mettre dehors ou s'en passer. Révolution ou désobéissance civile massive, ce sont les seules solutions pour que le pays ait un avenir.
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Écrit par : VF / | 03/02/2020

GLOBISH AUSSI DANS L'EGLISE

> https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/etudiants-catholiques-cherchent-leur-place-societe-dechristianisee-2020-02-03-1201076019

Globish au Palais-Bourbon, globish aussi dans l’Église avec ce titre qui en dit long : « Étudiant et chrétien, influenceur ou follower ? » On nage en pleine culture marketing : l’influenceur, selon la page Wikipedia qui lui est consacrée, « est une personne qui, par son statut, sa position ou son exposition médiatique, est capable d'être un relais d'opinion influençant les habitudes de consommation dans un but marketing ». ‘Influenceur’ est du globish hâtivement francisé (‘influencer’ en anglais) ; ‘suiveur’ eut sans doute été trop vieillot et franchouillard pour qu’on le préfère à son équivalent dans la langue de Shakespeare, évidemment dans le vent.
Ces étudiants en grandes écoles se disent « gênés » de témoigner de leur foi : on les comprend car c’est la société libérale et liquide dans son ensemble qui va à contre-courant du message chrétien.
Mais n’était-ce pas déjà le cas au temps du Christ ? Le Ressuscité gênait également : pour citer Balthasar, « on ne peut pas annoncer des choses pareilles sans les payer de sa vie ».
Ni ‘influenceurs’ ni ‘followers’ mais pleinement chrétiens dans les actes gratuits du quotidien, la petite voie thérésienne, voilà le conseil que je donnerais humblement à ces étudiants : assurément, c’est par le témoignage concret et l’exemple donné que l’on évangélise, bien davantage que par toutes techniques de marketing qui parlent moins à Dieu qu’à Mammon. Des deux, il n’en est qu’un que nous puissions choisir.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 04/02/2020

RÉ-ÉVANGÉLISER

> On ne vit pas un deuil, on ne traverse pas un deuil, on vit avec un deuil, le deuil, surtout d'un enfant, se porte à vie. On apprend à vivre avec.
Sinon, beaucoup de "catholiques" ont le portefeuille libéral macronien (pour rappel Bellamy maire adjoint de Versailles n'y a fait guère plus 25% aux européennes). Combien de "catholiques" professent le credo ? Il faut ré-évangéliser la France...
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Écrit par : franz / | 04/02/2020

L'IDÉOLOGIE MERCANTILE DES MACRONISTES

> Bonne analyse également sur le "blog de Descartes", qui rejoint ce qu'on lit ici:
Citation: "Lionel Jospin s’était illustré par la formule « oui à l’économie de marché, non à la société de marché ». Ce que Jospin n’a pas compris, c’est que comme le disait le vieux Karl, c’est la structure économique qui détermine en dernière instance les rapports sociaux. Une économie de marché est nécessairement liée à une société de marché. Confier aux mécanismes de marché la régulation de l’économie implique à courte échéance en faire le régulateur de domaines comme l’éducation, de la santé, de la vieillesse, de la famille, et cela quand bien même on proclamerait publiquement qu’on entend les y soustraire.
Le vieux Karl nous avertissait que le capitalisme allait réduire l’ensemble des rapports humains « au paiement comptant ». Avec le personnel politique macronien, nous n’en sommes pas loin: le vote des députés LREM n’est pas une erreur, un aléatoire. C’est la conséquence logique d’une pensée mercantile, et d’une méthode qui, au nom de la « transgression », a supprimé une à une les barrières qui empêchaient l’expression brutale de l’égoïsme de classe. François Hollande parlait des « sans dents » en privé. La « transgression » macronienne permet de dire aujourd’hui la même chose en public, et sans honte. "
Les commentaires sous le texte sont intéressants aussi.
"Une erreur, sire ? Non, une conséquence"
http://descartes-blog.fr/2020/02/06/une-erreur-sire-non-une-consequence/
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Écrit par : Pierrot / | 07/02/2020

MACRON TOUJOURS CRÉATIF

> https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/02/09/le-gouvernement-relance-le-debat-sur-l-assistance-sexuelle-des-personnes-handicapees_6028986_3224.html

Le gouvernement refuse l'extension du congé de deuil parental mais propose la création d'assistants "de vie sexuelle" pour handicapés. Ces assistants existent déjà en Belgique, aux Pays-Bas et en Suisse, trois pays ultralibéraux qui ont déjà autorisé l'euthanasie, le suicide assisté et, dans le cas néerlandais, la vente de cannabis.
La secrétaire d’Etat Sophie Cluzel affirme que "la société a mûri" : mais dans quel sens ? Le bien-être des personnes handicapées est effectivement un sujet de société et doit susciter une attention particulière ; mais les "assistants de vie sexuelle" sont-ils la réponse à apporter ? De quoi s'agit-il, sinon de détacher l'acte conjugal du sentiment amoureux, en n'y voyant qu'un instinct à satisfaire pour accéder au bien-être ? C'est reléguer l'acte sexuel au rang de service à la personne, contre rémunération : n'est-il pas tout autre chose, tout en réaffirmant l'amour que nous portons à toute personne handicapée ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 10/02/2020

BUSINESS PARTOUT

> assistants sexuel pour les handicapés !
L'homme peut-il s'épanouir sans sexualité, la sexualité est-elle indispensable à l'épanouissement de l'homme ?
Alors que nombre de psychologues s'inquiètent de la montée du porno et des problèmes que cela crée notamment chez les jeunes qui se construisent une image déformée de la vie amoureuse ; faut-il comprendre que la réponse de l'état à ce problème est la création d'une profession d'assistant sexuel ? Et bientôt des péripatéticiennes remboursées par sécu pour les jeunes ?
(il est vrai que cela créerait de la TVA, des points retraites supplémentaires... it's good for business !)
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Écrit par : franz / | 11/02/2020

à franz :

> Sans parler des répercussions au plan familial. Imagine-t-on un gamin, en cour de récréation, répondre à son camarade lui demandant le métier de sa mère : "elle est assistante de vie sexuelle" ?
L'article du 'Monde' s'insurge contre les préjugés, en particulier celui visant à associer ce nouveau métier à de la prostitution déguisée. Mais n'est-ce pas un peu le cas tout de même ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 12/02/2020

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