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22/01/2020

La persistance de la doxa libérale, cause de surdité chez les dirigeants et de colère chez les dirigés

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"Les dirigeants devraient accepter de tenir compte des dirigés. Sans quoi ça ira plus mal..." Ma chronique de ce mercredi à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) et Radio Fidélité Mayenne :


 

https://www.radiopresence.com/IMG/mp3/22012020_chroeco_ai...

 

<<  En marge de Choose France, ce symposium d’investisseurs étrangers potentiels réunis à Versailles, sur le chemin de Davos, les commentateurs sont divisés. Les uns entonnent le refrain libéral bien connu depuis 35 ans en le tournant à la gloire d’Emmanuel Macron : grâce à la "disruption" installée par le président, disent-ils, la France abandonne ses caractéristiques forcément fâcheuses : le droit du travail, forcément "archaïque" ; les "prélèvements obligatoires", forcément "boulet pour les entreprises" ; les fonctionnaires, forcément "inutiles" ; et en général tout ce qui empêchait notre société de s’aligner sur le sacro-saint "modèle américain"

Au contraire, d’autres commentateurs font observer que le droit du travail est un contrepoids face aux dangers du casino global ; que les prélèvements obligatoires financent les services publics indispensables ; que les gilets jaunes eux-mêmes demandaient non l’abolition des fonctionnaires, mais leur maintien de proximité ; etc.

Mais je voudrais revenir sur un argument sidérant, entendu avant-hier au micro d’une radio française. L’invité, adepte d’idéologues économiques défunts comme Friedrich Hayek ou Milton Friedman, expliquait que l’intérêt des investisseurs pour la France actuelle était non pas freiné mais encouragé par les troubles sociaux : en effet, disait-il, "ces troubles sont le signe que le gouvernement veut supprimer ce qui tenait la France loin du modèle global".

Cette phrase en dit long sur l’état d’esprit des avocats du "modèle global". Car on peut lire tout autre chose dans les troubles sociaux actuels ! Si tant de gens s’inquiètent aujourd’hui, c’est qu’ils tiennent au système français de solidarité sociale, qui compense des inégalités économiques de plus en plus fortes : inégalités durement ressenties par les personnes et les familles, même si l’économie française, vue de loin, est en bonne santé.

D’où les réactions d’anxiété, puis de colère, ressenties par diverses catégories de la population, comme nous le voyons en ce moment. On peut bien sûr s’indigner de ce que nos télévisions appellent des "violences". Même si parfois ces "violences" ne sont pas violentes (cf. l’intrusion de cégétistes dans le hall de la CFDT l’autre jour), il est toujours risqué de glisser sur cette pente... Mais il n’y a pas de fumée sans feu : la fumée des manifestations de rue vient du feu des inquiétudes populaires.

Pour calmer ces inquiétudes, on doit se parler et surtout s’écouter. Pour écouter vraiment, les dirigeants devraient accepter de tenir compte des dirigés. Sans quoi ça ira plus mal.  >>

 

 

 retraites, macron

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08:00 Publié dans Macron, Social | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : retraites, macron

Commentaires

SOUVERAINETÉ

> On ne peut pas reprocher à Macron et Philippe d'être nationalistes, ce qui permet de vendre leur totalitarisme néolibéral comme un moindre mal.
Pourtant, il n'y a plus grand monde aujourd'hui à se dire "altermondialistes", tant on se rend compte du lien essentiel entre mondialisation et libéralisme.
Or cette mondialisation, depuis les conquêtes coloniales du XIXe siècle jusqu'aux guerres actuelles, repose sur l'idée universaliste de paix générale par le "doux commerce" et par les "droits de l'homme". Au niveau politique, il n'y a aucun autre universalisme capable de lutter contre celui-ci : même l'universalisme communiste aboutissait à peu près à la même chose. La seule possibilité qui s'offre à nous est de revenir aux souverainetés nationales : il n'y a pas de meilleure façon d'affronter les problèmes sociaux, environnementaux et démocratiques.

Guadet


( PP à Guadet – Pardon de me répéter : l'universalisme chrétien intègre les souverainetés nationales. Ne pas confondre universalisme et mondialisme, ou globalisme... Prendre en mauvaise part le mot "universalisme", c'est tomber dans la vieille idéologie pagano-identitaire. ]

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Écrit par : Guadet / | 22/01/2020

> Les dirigés ont choisi les dirigeants ! Comment faire pour que les choix soient meilleurs ?
______

Écrit par : J C Kill / | 22/01/2020

¨POST-DÉMOCRATIE

> On n'arrête pas de parler de démocratie. Nous avons la chance d'être dans un pays démocratique, bla bla, bla, bla.
Mais ce n'est plus vrai.
La démocratie veut dire que le peuple gouverne. Comme nous sommes très nombreux, il faut bien que chaque secteur du pays élise un représentant. Mais ensuite les représentants n'en font qu'à leur tête au lieu de défendre les intérêts de ceux qui les ont élus, persuadés que l'élection leur a conféré une onction qui les place au-dessus du menu peuple. Ils ont la science infuse, eux-seuls savent ce qui est bon pour ceux qui les ont portés au pouvoir. Donc le peuple n'a plus que le droit de mettre un ou des bulletins dans les urnes et on le somme de croire que c'est cela la démocratie et que maintenant il n'a plus qu'à se taire et courber l'échine.
Un comportement qu'on voit à tous les échelons. Il n'y a qu'au niveau communal, dans les petites communes surtout, que le peuple est encore écouté. Côté député, il est question qu'il ne représente plus un territoire et apparemment, à l'Assemblée Nationale où cela devrait faire tollé, l'opposition à ce projet n'est guère majoritaire.
______

Écrit par : Bernadette / | 22/01/2020

"Çà finira mal"

> Oui mais pour qui?
Les dirigeants? Pas sûr
Les dirigés, oui plus certainement
Une révolution? Non!
Pourquoi?
Parce que l'affaire est mondiale
Parce que les pouvoirs ancillaires sont aux ordres
Parce que, surtout, il n'y aujourd'hui aucun concept, aucun réflexion philosophique de fond pour une contre-société, véritablement élaborés qui fassent un contrepoint structuré et consensuel.
Et il n'y a aucun individu médiatiquement apprécié, intellectuellement solide et stratégiquement au point pour être "l'organisateur de la victoire"
La Révolution française a été précédée par un siècle de bouillonnement culturel, depuis John Locke, qui imprégna les intelligences de l'époque pour aboutir à une fermentation collective qui, de près ou de loin, s'inspirait de ses principes.
Plus il y aura d'écoles de commerce (pardon "Business school") plus il y aura d'enfants qui passeront pas ce moule de la décérébration avancée, plus le libéralisme outrancier s'imposera ...
Donc tout ira de mieux en mieux pour quelques uns sans que personne ne bouge, sauf si se récidive dans les forces de l'ordre la fraternisation du 17 ème régiment d'infanterie de Ligne en 1907 à Beziers, lors de la révolte des gueux du Languedoc ....

Albert E.


[ PP à Albert E. :

[ " Légitime était votre colère,
Le refus était un grand devoir.
On ne doit pas tuer ses père et mère,
Pour les grands qui sont au pouvoir.
Soldats, votre conscience est nette :
On n’se tue pas entre Français ;
Refusant d’rougir vos baïonnettes
Petit soldats, oui, vous avez bien fait !

Refrain
Salut, salut à vous,
Braves soldats du 17ème ;
Salut, braves pioupious,
Chacun vous admire et vous aime ;
Salut, salut à vous,
A votre geste magnifique ;
Vous auriez, en tirant sur nous,
Assassiné la République.

Comm’ les autres vous aimez la France,
J’en suis sûr même vous l’aimez bien.
Mais sous votre pantalon garance,
Vous êtes restés des citoyens.
La patrie, c’est d’abord sa mère,
Cell’ qui vous a donné le sein,
Et vaut mieux même aller aux galères,
Que d’accepter d’être son assassin.

Espérons qu’un jour viendra en France,
Où la paix, la concorde régnera.
Ayons tous au cœur cette espérance
Que bientôt ce grand jour viendra.
Vous avez j’té la premièr’ graine
Dans le sillon d’ l’Humanité.
La récolte sera prochaine,
Et ce jour là, vous serez tous fêtés !" ]

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Écrit par : Albert E. / | 22/01/2020

LES INFILTRÉS

> Le site des 'infiltrés' : personnellement, je me retrouve dans pas mal de témoignages y figurant.
https://infiltres.fr/2020/01/15/nous-cadres-sup-aux-cotes-des-grevistes/
Se sentir moins seul, c'est déjà ça...
______

Écrit par : Feld / | 22/01/2020

MACRON À JÉRUSALEM

> Un mot si vous le permettez à propos de la protestation présidentielle hier à Jérusalem.
En juriste, j'ai du mal à la comprendre car à ma connaissance l'église Sainte-Anne n'est que propriété de la France : elle ne jouit d'aucun privilège diplomatique et encore moins d'une souveraineté française. La sécurité israélienne a donc tout à fait le droit de ne pas la considérer comme l'équivalent d'une ambassade, dans la mesure où Israël y est puissance occupante (sans souveraineté sur Jérusalem-Est du point de vue français, mais avec annexion et administration sans souveraineté 'de jure' du point de vue israélien).
Certes, Tsahal n'est pas connue pour agir dans la dentelle, mais hors d'une voie de fait qui relèverait de l'incident diplomatique, sur quel fondement juridique Macron (ou Chirac en 1996) s'appuient-ils pour exiger de la sécurité israélienne qu'elle se retire d'une zone sans aucun statut diplomatique et sous occupation israélienne depuis la guerre des Six Jours ? Espère-t-il ainsi se voir rallier la rue palestinienne ?

PV


[ PP à PV – Pour comprendre Macron à l'étranger :
– pour l'incident de Jérusalem, revoir 'OSS 117 – Le Caire, nid d'espions'.
– pour la phrase sur les dictatures (dans l'avion), revoir 'OSS 117 – Rio ne répond plus'). ]

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Écrit par : Philippe de Visieux / | 24/01/2020

Albert E,

> vous avez raison : la Révolution française est l'aboutissement d'un long mûrissement, mais les moyens de communication modernes, les réseaux sociaux sont un puissant accélérateur. Soyez attentifs et vous verrez les signes de cette accélération. Et par-dessus tout, gardez confiance, le Seigneur veille.
______

Écrit par : Bernadette / | 24/01/2020

L'HÔPITAL DE NANCY

> https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/nancy-le-projet-de-demenagement-du-chru-vers-brabois-acte-par-l-etat-1580305248

Un exemple de doxa libérale : le CHRU de Nancy (où je fus longuement hospitalisé il y a dix ans et que je connais donc un peu 'de l'intérieur') va subir une "réorganisation" comme on dit en langage libéral, c'est-à-dire une cure d'amaigrissement.
Au menu : la fermeture de l'énorme hôpital central de Nancy et de la maternité attenante, le regroupement du CHRU sur un site unique avec comme conséquences principales la libération d'espaces considérables en centre-ville désormais dévolus à la spéculation immobilière, la suppression de 600 soignants sur cinq ans en sus des 210 suppressions imposées dès cette année par l'État et une nette diminution des capacités d'hospitalisation.
Tout ceci pour quoi ?
Pour pousser les patients à aller dans le privé, puisque l'hôpital public est en situation voulue de sous-capacité et de sous-effectif : les grands gagnants sont les actionnaires des cliniques, les sociétés immobilières et les praticiens hospitaliers qui peuvent, dans le privé, percevoir davantage d'honoraires.
Aucun étonnement d'apprendre de M. Hénart, le très libéral maire de Nancy ('à tablier', mais c'est une autre histoire), qu'il se félicite de l'opération puisque celle-ci vise "le retour à l'équilibre financier de l'établissement avec une réorganisation intelligente".
Pas certain qu'elle le soit au bénéfice des patients : on privatise la France à petits pas !

PV


[ PP à PV – A l'hôtel de ville de Nancy le tablier est de rigueur ! J'ai connu en son temps le sympathique Rossinot... ]

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Écrit par : Philippe de Visieux / | 30/01/2020

à Patrice :

> Sympathique Rossinot qui a quitté l'Hôtel de Ville pour... la Métropole et laissé le premier à un frère en loge. On se croirait en pleine IIIe République !
PV


( PP à PV – Oui, maillet battant. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 02/02/2020

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