30/12/2019
Ce n’est pas seulement “une question d’époque”…
Trente ans après, l’effacement des normes (en tous domaines sauf désormais la pédophilie) est toujours la doxa parisienne :
Il y a de l’idéologie dans tout ce sordide : et en dépit des changements de look, c’est la même depuis cinquante ans ! C’est toujours l’idéologie globale de la "déconstruction", du sans-limite, de l’individualisme narcissique et des “normes à effacer”. Elle a pris le pouvoir après 1990 et le garde aujourd’hui – au prix de quelques mues : par exemple elle a cessé d’inclure la pédophilie, sous la pression du public qui fait de cette question le seul tabou… alors que les autres “tabous” (paternité, maternité, filiation etc) sont brisés par l’engrenage sociétal du libéralisme, dont l’idéologie des nouvelles moeurs est l’accompagnatrice.
D’où maintenant la gêne, risible, des commentateurs parisiens de l’affaire Matzneff. Témoin Libération qui bat sa coulpe ce matin : son directeur reconnaît que le journal publiait jusque dans les années 1980 des textes “révoltants” (dit-il) en faveur de la pédophilie. Il en indique les causes, mais assure qu’elles sont périmées : “Culture libertaire dirigée contre les préjugés et les interdits de l’ancienne société…” “Esprit répandu à l’époque qui tendait à dénoncer toute réminiscence de l’ordre moral…” “Il était entendu dans certains cercles que toute loi, toute norme, renvoyait à l’exercice d’un pouvoir oppressif, omniprésent et diffus […] au profit de la domination multiforme qui structurait la société capitaliste…”
Faisons observer à cet éditorialiste deux choses :
► l’idée que l’ordre moral (le “patriarcat”, dirait Mme De Haas) vienne du “capitalisme” n’a nullement disparu : elle est toujours à la mode dans l’aile gauche du #MeToo – en dépit du fait que cette idée aurait fait crouler de rire le vieux Marx ;
► en 2019 l’effacement de “toute norme” est toujours d’actualité : c’est la stratégie revendiquée par le LGBTQ+ libéral-libertaire ! (Voir les interventions Eribon-Borillo-Fassin au colloque de l’IRIS à l’EHESS [1] en avril 2013 : ce qui montre le lien étroit entre le LGBTQ+ et le néolibéralisme sociétal au pouvoir dans tout l’Occident)…
Ce dernier point fragilise le raisonnement de l’éditorialiste quand il dit que son journal a changé de ligne : “ ‘Libération’ se recommande désormais de la logique des droits humains, appuis solides des démocraties qui prescrivent l’égalité des dignités et s’étendent, par là même, aux enfants…” Si leur “dignité” est aussi bien garantie que celle des personnels hospitaliers ou des salariés de Whirlpool, les enfants seront en danger. Et si “les démocraties” n’ont d’autre “appui solide” que des “droits humains” instables, mal fondés et toujours mouvants dans le monde néolibéral, ce sont les citoyens qui seront en danger.
On voit aussi la fragilité des excuses invoquées en 2019 par les personnalités parisiennes qui jadis encensaient Gabriel Matzneff... Ainsi Bernard Pivot : “Dans les années 1970 et 1980, la littérature passait avant la morale ; aujourd’hui la morale passe avant la littérature…” Comme si (dans tous les domaines sauf la pédophilie) “aujourd’hui” ne poursuivait pas le chantier d’arasement des normes ouvert en 1970 et 1980 ! Et comme si la triade Barthes-Sartre-Beauvoir, qui pétitionnait en 1975 pour la pédophilie, n’était pas toujours l’objet en 2019 d’une révérence automatique en tant qu’Olympe de la pensée…
“La notion de majorité sexuelle est instaurée pour la première fois en 1832, à 11 ans. Elle sera progressivement augmentée à 15 ans en 1945”, souligne à juste titre l’historienne Virginie Girod. Elle oublie de dire que le courant post-68, inventeur de la disruption, a rejeté justement “l’ancien monde” (en tant qu'ancien) dans tous les domaines : notamment celui des lois et des moeurs… Renverser les “frontières d’âge” faisait partie de cette idéologie de “rupture” qui n’allait plus cesser de croître, dans une spectaculaire continuité du combat pour… la discontinuité. C’est ainsi, dit le sociologue Pierre Verdrager, que “le journal de Matzneff est à la pédophilie ce que les carottes glaciaires sont à la climatologie”.
L’affaire Matzneff n’a donc pas fini de faire des dégâts dans le paysage parisien, et de la gauche à la droite ! En 1990 encore, sur France 3, Philippe Sollers traitait de “connasse” la journaliste canadienne Denise Bombardier parce qu’elle avait osé attaquer Matzneff (invité pour la cinquième fois chez Pivot) sur sa pédophilie… En 1999, Pierre Marcelle, ancien trotskiste tombé – comme tant d’autres – dans une gauche réduite au libéralisme des mœurs, traitait rétrospectivement Mme Bombardier de “torquemadesque” et l’assimilait à “Christine Boutin”... Mais à la même époque, Matzneff était aussi la coqueluche de milieux moins corrects : il était régulièrement invité à Radio Courtoisie et célébré dans la presse de droite, non comme abuseur d’enfants mais comme bel écrivain orthodoxe ! L’iconostase leur cachait la pédophilie.
Sur une photo de 1986, le jeune et brillant Gabriel pose dans son bureau. Au mur, derrière lui : une grande photo pédopornographique ; une photo de Nietzsche ; une photo de Dostoïevski [2]. A ses petites amantes le grand auteur apprenait le Notre Père en russe, révèle Vanessa Springora ! Dandysme et imposture… Matzneff était un cas-limite.
Mais n’oublions pas le contexte.
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[1] voir nos notes ici : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/01/31/gbt-et-universite-la-question-qui-n-existe-pas-selon-vincent-5286622.html#more
[2] Manque apparemment une photo de Montherlant, dont Matzneff avait dispersé les cendres à Rome sur le Forum en 1972 (d'où le dessin du Canard enchaîné : "Docteur, il y a là un M. Matzneff qui a une poussière dans l'oeil...") La biographie de Montherlant par Pierre Sipriot le montre en pédophile associé à Roger Peyrefitte.
Denise Bombardier
Insultée par Sollers pour avoir attaqué la pédophilie de Matzneff
17:53 Publié dans Idées, Moeurs, Société | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : matzneff
Commentaires
CHEZ MACRON
> Cet homme faisait partie des invités de la réception organisée par Macron, au soir du premier tour de la présidentielle, dans une brasserie de Montparnasse.
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Écrit par : B.H. / | 30/12/2019
PIQUE
> Avec bien sûr une pique contre l'Eglise (dans le genre "in cauda venenum"). Je cite :
" (...) Matzneff aggravait même son cas en contant ses frasques tout aussi choquantes auprès de gamins prostitués dans des bars asiatiques, ou encore en livrant des réflexions qu’on qualifierait aujourd’hui de machisme grossier, bien plus archaïque que les lois dont on se plaignait à l’époque. Rappel inoffensif, au demeurant, puisque les faits sont prescrits (on n’ajoutera pas «grâce à Dieu»)."
Comme pour dire : l'Infâme sera toujours la plus infâme. C'est ça, oui...
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Écrit par : Feld / | 30/12/2019
AUCUNE CONTRITION
> Ce qui me terrifie, c'est que :
1/ Ce type était un chrétien affiché (il faut croire que, au sein du milieu où il évoluait, compte tenu de ses penchants "disruptifs", on lui pardonnait sa foi ? ) ;
2/ A 83 ans, à la veille de rendre des comptes à son Créateur (et Juge), il n'exprime aucune contrition. Rien. Pas même un vague regret. Comme s'il avait déjà CHOISI de se jeter dans la géhenne de feu.
Le Christ a été très clair, s'agissant du sort réservé à ceux qui scandalisent les "petits". J'ai lu quelque part que Dieu (qui, étant en-dehors du temps, peut voir "à l'avance" des actes libres) décide parfois de faire périr sans délai un pécheur dont il sait qu'il ne se convertira pas. Non pour lui éviter l'enfer, mais pour limiter l'intensité de ses souffrances dans le feu éternel (directement liée à la masse des péchés commis pendant sa vie).
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Écrit par : Feld / | 30/12/2019
à Feld :
> Oui, cette absence de contrition chez quelqu'un qui s'affiche volontiers comme chrétien est assez terrifiante.
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Écrit par : Sven Laval / | 30/12/2019
MATZNEFF ET PAUWELS ?
> Dans les années 80 et 90, Matzneff publiait souvent des chroniques dans le Figaro-Magazine. Pauwels l'aimait beaucoup (Matzneff a toujours su se faire aimer des grands pontes, même des plus honnêtes). Vous-même, cher Patrice de Plunkett, qui étiez rédacteur en chef de ce magazine, vous avec dû assister de près à cette collaboration, et peut-être la déplorer ? Votre témoignage "de proximité" serait éventuellement assez intéressant. Comment le pédophile débauché, soi-disant orthodoxe, avait-il réussi à entrer en grâce ? Aujourd'hui, cela paraît évidemment extravagant.
Bégand
[ PP à Bégand – Je n'ai franchement aucun souvenir d'une collaboration de Matzneff au FigMag. Si elle a existé, elle passait alors directement par Pauwels ; la rédaction dont je m'occupais n'avait donc pas de droit de regard (ce qui expliquerait mon absence de souvenir). Ce circuit spécial était d'ailleurs le cas d'autres auteurs "bien parisiens" ou considérés comme tels par LP... ]
Réponse au commentaire
Écrit par : Bégand / | 30/12/2019
BIEN-PENSANCE
> L'affaire Dutroux a changé la donne, mais toute la bien-pensance faisait auparavant, dans les années 70 et 80, l'apologie de la pédophilie et pétitionnait pour supprimer la majorité sexuelle des enfants :
https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=apologie+de+la+p%C3%A9dophilie
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Écrit par : Michel de Guibert / | 30/12/2019
à Feld
> Je serai moins dur que vous sur l'allusion à Barbarin. Son "grâce à Dieu" fut quand même une affreuse bourde sémantique et humaine.
Mais la phrase de Pivot "la littérature passait avant la morale" est une bourde tout aussi déplorable !
La responsabilité de Pivot à propos de Matzneff est comparable à celle de Barbarin à propos de Preynat. Les deux ont préservé (ou créé) la "position d'autorité" du coupable.
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Écrit par : Amicie Terray / | 30/12/2019
> Aucun doute, il faut permettre aux écrivains de se marier pour résoudre le problème !
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Écrit par : Thomas Mousset / | 30/12/2019
ÉDITEURS
> Et honte aux éditeurs qui ont accepté de publier ces horreurs !
https://www.editionslatableronde.fr/Catalogue/vermillon/douze-poemes-pour-francesca
Je viens de lire un poème du Monsieur, décrivant une nuit d'"amour" avec un jeune garçon de 10 ans. A la limite du supportable... Non, au-delà de la limite du supportable.
Feld
[ PP à Feld – Se rappeler que les éditions de La Table Ronde, étaient une institution très respectée de la droite post-hussards ! Entre ça et le reste, on comprend l'irritation de gens de droite aujourd'hui devant l'affaire Matzneff. Ils aimeraient tellement que la pédophilie soit un monopole de la gauche-paillettes ! ]
réponse au commentaire
Écrit par : Feld / | 31/12/2019
BINGE-PARTOUZE NUMÉRIQUE
> Une certaine presse parisienne (‘Libération’, ‘L’Obs’), qui se veut dans l’air du temps, entend banaliser certains comportements en les détachant de toute norme morale.
Ainsi des ‘Tinder Surprises’ (https://www.nouvelobs.com/tinder-surprise/) avec des titres aussi surréalistes que :
« Le date marrant de Zoé, Marco, Simon et Emma : ‘Et on peut baiser si tout le monde est partant ?’ - Avec le numérique, une partouze sur une péniche s’organise en une demi-heure. »
Bien entendu, je ne place pas ce genre de pratique sur le même plan que le comportement criminel de M. Matzneff : il n’y a aucune infraction, si les participants au « date marrant » sont tous majeurs et consentants.
Mais, en qualifiant une telle expérience de « marrante », ‘L’Obs’ contribue à la banaliser et à la normaliser, à valider une déconstruction des normes sociales et morales sans s’interroger sur la vacuité de ces rencontres ultra-rapides permises par le numérique mais en les justifiant puisqu’elles sont ‘fun’, seul but qui compte dans la logique individualiste.
Ces apologies du libertarisme omettent de développer une analyse plus poussée de telles pratiques : la solitude probable de leurs participants une fois le jeu terminé, l’impossibilité de nourrir un amour authentique et sincère, le rejet de tout engagement sur le long terme au profit de partenaires avec qui l’on rompt à la moindre lassitude, l’idolâtrie de l’apparence au détriment du coeur. Tout est tourné vers soi, vers la satisfaction de ses désirs, de la même manière que la ‘méditation’ actuellement en vogue vise au bien-être personnel, sans relation aucune avec le Créateur ou avec son prochain : « parce que je le vaux bien » proclamait naguère une publicité.
Évidemment, si l’on se pose ces questions, le « date » à quatre sur péniche devient beaucoup moins « marrant », mais qu’est-ce qui donne un sens à sa vie ? S’éclater avec des inconnus pendant une heure ou aimer une personne toute une vie, avec ses qualités et ses défauts, en l’accompagnant à travers les difficultés de l’existence, dans le Christ ?
Le libéralisme détruit les économies, il détruit aussi les hommes !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 31/12/2019
INCOMPRÉHENSIBLE
> S'afficher chrétien et justifier tous ses actes sans aucun remords en fin de vie est effectivement incompréhensible. De même que je n'ai jamais compris comment on pouvait être prêtre et pédophile, pendant de longues années sans disjoncter. Ça me dépasse totalement. Seule explication pour un croyant : une possession diabolique.
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Écrit par : BMC / | 31/12/2019
LOUIS PAUWELS
> Puisqu'il est question de Louis Pauwels, peut-on dire que son célèbre éditorial de 1986, à l'exception du passage trop dur « c’est une jeunesse atteinte d’un sida mental », avait vu juste quant à l'idéologie dans laquelle ont été plongées toutes les générations depuis 1968 ? Pauwels écrivait à une époque où la gauche n'était qu'anticapitaliste, mais peut-être avait-il pressenti l'arrivée de celle que nous connaissons aujourd'hui, davantage héritière de Foucault et Derrida que de Marx et Lénine.
PV
[ PP à PV – Mais au même moment, Pauwels s'inféodait aux plus idéologues des libéraux (Madelin, Léotard & Cie), qui niaient d'avance que leur système économique puisse avoir des effets sociétaux pervers... Il devint ainsi l'un des précurseurs d'une droite actuelle qui "chérit les causes des effets qu'elle déplore" ! ]
réponse au commentaire
Écrit par : Philippe de Visieux / | 31/12/2019
DISCUSSION
> Cher Patrice, pardon de n’être pas tout à fait d’accord quant à votre explication par les “ sujets tabous “ et les causes idéologiques, ce qui vous fait mettre quasi sur un même plan remise en cause de la filiation, paternité, maternité et pédophilie ( si je vous ai bien compris ). Il y a à mon sens une différence radicale , que les gens du peuple et les honnêtes gens sentent quasi instinctivement ( car cela part d’eux, au rebours de la dictature antimorale des élites ). Il s’agit du respect d’autrui, qui se traduit ici par la protection du plus vulnérable. Ce qui se joue derrière Me Too hier, Matzneff aujourd’hui, c’est la révolte contre les abus du pouvoir, pouvoir qui au nom de sa puissance de séduction fait d’un être vulnérable l’objet de sa jouissance, puis le jette à l’état de déchet , en se vantant encore qu’il l’a valorisé en lui accordant un J instant de l’intérêt . On est donc en amont des débats éthiques ( que signifie et à quoi engage être père , mère , enfant , questions qui restent ouvertes, et d’abord dans le christianisme avec sa Sainte Famille hors-norme ) , on est dans le principe de réalité qui consiste à distinguer le soi du non-soi, et à laisser le non-soi justement n’être pas soi, exister selon son propre mode d’être. « Laisser être » sans chercher à absorber autrui dans sa bulle egotique, voilà je crois le fondement de la loi naturelle universelle qui découle de ce principe de réalité : l’autre n’est pas moi. Le péché originel peut alors être compris comme la révolte face à cette limitation de mon royaume intime : la création autour de moi, pourtant là pour que je m’y réalise dans la joie, se refuse à ma volonté de domination-possession-absorption , et même , outrage suprême , existe sans moi. Vite, que je dévore ce fruit, qu’il soit à jamais ma propre substance et ne puisse me faire l’affront d’avoir sa propre destinée de fruit hors de moi! Et que ce que j’en recracherai me loue encore que je l’ai ainsi fait naître à l’existence par l’intérêt que je lui ai accordé en daignant le dévorer ! J’y vois aussi un signe des temps face à la destruction de notre planète , ce qu’il y a de nature image du Créateur se levant contre les Princes de ce Monde au nom du droit à être selon sa loi interne, l’enfant comme enfant, la femme comme femme, l’animal selon son mode d’être, et l’arbre, et le ruisseau qui court entre les collines: » Que cesse l’exploitation des créatures, qu’on nous laisse être!
Anne Josnin
[ PP à AJ – Piuis-je vous suggérer de lire le compte-rendu du colloque LGBTQ+ de l'IRIS, signalé dans ma note ? Vous y verrez que l'arasement de toutes les normes (dont l'âge des relations sexuelles aussi bien que la fonction parentale etc) est une stratégie revendiquée : et cela correspond à l'effet sociétal du libéralisme. On a eu assez de mal à faire entendre cela, face aux manifs bourgeoises myopes de 2013, pour ne pas se dérober aujourd'hui devant cette évidence !
Les idées ne tombent pas de la Lune : elles correspondent aux systèmes d'exploitation socio-économiques. Prendre conscience de cela doit passer avant les considérations moralisatrices, parce que c'est le socle de la réalité sociale vécue. Faute d'en tenir compte
on aurait les mains pures, mais on n'aurait pas de mains... ]
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Écrit par : Anne Josnin / | 31/12/2019
"PAS DE SENS DE L'HONNEUR"
> Le sens de l'honneur… C'est ce qui a le plus manqué et ce qui manque toujours à ceux de 68, avides d'expériences "émancipatrices" et toujours plus "libérales-libertaires" qui furent complices des turpitudes de Gabriel Matzneff…
Par leurs propres actes ou leurs applaudissements, ils ont blessé, souillé, ravagé des vies mais ne leur en demandez pas compte, surtout pas !… c'était l'époque qui le voulait, sa "morale", c'était la norme… et puis, "on ne savait pas" (!), dans le cas des actes pédophiles, que l'on "blessait", et que la blessure serait "inguérissable"…
Ce "sens de l'honneur" qui est profondément une vertu chrétienne, nous avons pu y réfléchir en voyant ces jours-ci au cinéma le "J'accuse" de Polanski ou "Une vie cachée" de Terrence Malick.
Non, on ne peut pas être antisémite et se prétendre un honnête homme – ayant le sens de l'honneur –, pas plus qu'on ne peut quêter la reconnaissance et l'hommage du public, les honneurs lorsque l'on s'est fait prédateurs d'enfants et d'adolescents, je pense à ces fameux retraités de "l'âge Pivot", aux "héros" (Matzneff, Cohn-Bendit… Polanski ?) de ces fameuses émissions "Apostrophes", lesquelles accomplissent au bout du compte aujourd'hui, grâce en soit rendue à l'archiviste des nos télévisions publiques, l'INA, leur mission de service public.
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Écrit par : Denis / | 31/12/2019
"CONS AUTORITAIRES"
> Le truc hilarant c'est la gêne des gens ultraconservateurs ou d'extrême droite qui ne voyaient pas de mal à ce que leurs radios, leurs journaux et leurs magazines encensent Matzneff puisqu'il cochait toutes les cases de l'Intellectuel Réac selon leur coeur ! Alors bon, qu'il soit pédophile n'était pas grave puisqu'il était de droite ! La pédophilie n'est mal que si elle est à gauche...
Du coup ils font des commentaires sur Facebook pour dire que cette histoire Matzneff est un vieux truc "que tout le monde connaissait", donc pas la peine d'en parler maintenant, etc. Tout pour ne pas assumer !
Ce genre de cons est autoritaire et injurieux mais lâche, c'est à ça qu'on le reconnaît.
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Écrit par : Seb Andrieux / | 31/12/2019
à Seb Andrieux
> Bientôt ils vont nous dire que l'affaire Matzneff est une diversion pour détourner l'attention du danger islamique ! Ecoutez certaines radios : ça va venir.
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Écrit par : Thierry Cadic / | 31/12/2019
à Seb Andrieux
> Je me souviens d'un type d'extrême droite assez connu à Paris dans les années 1980, faisant cette distinction pendant un dîner : "A gauche il y a les tarlouzes, à droite les homophiles distingués, ça n'a rien à voir." Il était ravi de son mot.
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Écrit par : Valérien K. / | 31/12/2019
@ Valérien K
> Oui, c'est Proust et Lyautey qu'on assassine !
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Écrit par : Feld / | 31/12/2019
à Feld :
> Lyautey, s'il vivait aujourd'hui, serait sans doute été décrié et à juste titre : sa vie de débauche au Maroc, qui lui valut le mot acerbe du Tigre, était la face cachée d'un catholicisme et d'un engagement dans le scoutisme particulièrement remarqués. Peut-être le vieux maréchal s'est-il repenti, après s'être retiré à Thorey ? Seul Dieu voit dans les cœurs !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 31/12/2019
PERVERSION, AU SENS PSY
> «S'afficher chrétien et justifier tous ses actes sans aucun remords en fin de vie est effectivement incompréhensible. De même que je n'ai jamais compris comment on pouvait être prêtre et pédophile, pendant de longues années sans disjoncter. Ça me dépasse totalement. Seule explication pour un croyant : une possession diabolique.»
Il y a une autre explication, curieusement oubliée par tout le monde semble-t-il dans cette affaire Matzneff : la perversion, au sens psychiatrique du terme, au sens lacanien aussi. On l'a un peu perdue de vue. Il est vrai que la "bible" des psychiatres désormais, les DSM successifs (DSM pour Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, manuel publié par l'Association Américaine de Psychiatrie), qui sont eux-mêmes indissociables d'une conception pharmaceutique et marchande de la psychiatrie, ces DSM donc, ont évacué cette notion de "perversion" (la pédophilie reste quand même un "pedophilic disorder"). Ce qui dérangerait le plus le petit milieu qui encensait Matzneff serait sans doute de devoir le reconnaître comme un "banal" malade, relevant de soins psychiatriques. Un dandysme littéraire, c'est ainsi qu'ils l'ont vu jusqu'à peu ; un sujet de débat gauche/droite, d'accord, c'est ainsi qu'ils le voient aujourd'hui ; un sujet de débat moral, d'accord aussi désormais ; un cas relevant de la justice, éventuellement ; mais un malade, non. C'est pourtant bien de cela dont il s'agit d'abord. Mais le reconnaître comme malade ce serait reconnaître aussi qu'ils l'ont suivi au moins un temps dans sa perversion, comme les Allemands avaient suivis Hitler dans sa paranoïa.
Ce serait reconnaître donc que tout un milieu a fonctionné et fonctionne peut-être encore sur le mode pervers (comme ce fut le cas de la secte des "petits gris" autour de Marie-Dominique Philippe). Ce serait vraiment trop pour eux.
JM
[ PP à JM – Sur Matzneff et la perversion au sens psychanalytique du terme, excellent et terrible article de Christine Angot (oui, elle !) dans 'Le Monde' daté du 1er janvier. C'est vraiment à lire. ]
réponse au commentaire
Écrit par : JM / | 31/12/2019
Cher Patrice,
> tout-à-fait d’accord avec vous pour dénoncer le « système d’exploitation socio économique » à l’œuvre et à la manœuvre derrière « l’arasement de toutes les normes. ». C’est peut-être leur choix de mettre dans le même lot crimes sexuels et organisations familiales, ramenant le tout à la notion de choix subjectif ( de fait du dominant seul, puisqu’en libéralisme capitaliste seul celui qui possède a voix). Ce n’est pas le mien. Je vois dans la mise à jour du ressort secret de leur politique « émancipatrice « , à savoir l’exploitation d'autrui, et de moi par moi, les êtres vus comme simples objets de jouissance à disposition de qui a les moyens , l’occasion pour nous catholiques de clarifier nos pensées et nos mœurs en en ôtant justement les reliquats cachés de domination-exploitation d’autrui, notamment dans notre vision de la famille, mais aussi dans notre rapport aux autres vivants , et au monde . Ce qui me mène à distinguer crime pédophilie- et l'organisation de la famille- Où la famille chrétienne est à chercher devant nous, non derrière-. La vision chrétienne du couple se propose par l’exemple, et nous n’avons pas le monopole de la recherche de l’amour authentique, où les crimes contre les plus vulnérables sont à combattre de la manière la plus ferme afin de protéger les victimes , afin de protéger la Création , non comme nôtre, mais comme lieu où chaque être créé est donné à lui-même par le Créateur, afin de pouvoir à son tour s’offrir librement. Notre réaction aux anti-Créateur , car il s’agit de cela- n’a pas à entrer dans leur stratégie d’amalgame et de discours normatif, à opposer norme à norme, mais à réveiller en chacun le goût du bien, du beau, du vrai, en défendant, protégeant , soignant la vie partout où elle est exploitée, abîmée , détruite , en commençant par en nous et dans notre propre communauté catholique , De la mesure dont nous userons pour chasser chez nous les esprits du monde de domination-exploitation-destruction, Dieu touchera ceux qui participent à détruire son œuvre . Voilà mon humble avis ouvert à la critique ! Pardon pour mes fautes de frappe et mes maladresses de formulation, mes commentaires tapés depuis mon téléphone portable. Bonne fin d’année à vous et aux lecteurs de votre si précieux blog! Bien fraternellement
AJ
[ PP à AJ – Bonne année à vous et à tous les vôtres, Anne. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Anne Josnin / | 31/12/2019
BOMBARDIER
> Pour aller dans votre sens, l'article d'arrêt sur image (dont je ne peux lire que le début, mais qui est édifiant) : https://www.arretsurimages.net/articles/une-denise-bombardier-peut-en-cacher-une-autre
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Écrit par : Maud / | 31/12/2019
BAYROU ET COHN-BENDIT
> Quand en 2009, Bayrou avait dénoncé les actes pédophiles de Cohn-Bendit, la presse écrivait que c'était Bayrou qui avait dérapé. Ce monde n'a aucune chance de survie.
https://www.lexpress.fr/actualite/politique/bayrou-derape-face-a-cohn-bendit-a-la-tele_765205.html
Cyril B
[ PP à Cyril B – "Dany" est une vieille vache sacrée du tout-Paris. Pour quelle raison ? Obscure, apparemment. Informulable. Subliminale.]
réponse au commentaire
Écrit par : Cyril B / | 31/12/2019
@ PP et AJ
> Pour autant que je me souvienne de cette triste époque, la volonté soixante-huitarde d'araser toutes les normes venait principalement d'individus qui se revendiquaient anticapitalistes, considérant la famille comme une structure d'exploitation au sens marxiste. Certes ces milieux trotskistes et maoïstes étaient des fils à papa, mais le fait est là.
PFH
[ PP à PFH – Le fait aussi est là qu'une grande partie de ces gens étaient dix ans après publicitaires ou politiciens au PS social-libéral. Que 68 ait fait le lit du putsch néolibéral atlantique des années 1990, est une évidence pour tout le monde. (Sauf évidemment ceux qui persistent à croire que 68 était un complot du KGB contre la libre entreprise ; mais pour ceux-là on ne peut rien). ]
réponse au commentaire
Écrit par : PF. Huet / | 31/12/2019
"GLOIRE ET DÉCHÉANCE"
Glenmor, 1969
https://www.dailymotion.com/video/xc26y4
“Ils sont nés d'un amour bien trop vague
Ces enfants qui marchent les yeux pliés
La crainte l'emporte et la peur divague
Ils sont fils de rois, leur père était berger
Ils sont l'empire des preux au cœur de la ville
Sodome est leur gloire et Gomorrhe le berceau
Le temps laisse leurs pas filer tranquilles
Ils ont Paris sous le pied
La haine sous le manteau
Ils ne sont beaux qu'à la lueur des nuits rances
Leurs étoiles sont de néon
Leurs paradis de bordels
Sodome c'est Paris et Paris c'est la France
L'on y crève à genoux, l'on y vit tout pareil
Sodome, ton empire de gloire et déchéance
Le pauvre se doit de dormir debout
On ne loge que l'argent en douce France
Le pauvre et le rat se terrent dans les trous
Sodome, fleuron de la brigade mondaine
Qui fait son beurre au pied des maquereaux
Ton nom porte en titre lumière en arme pleine
L'ombre y couche l'enfant et non pas le salaud
On accroche l'histoire au pied de Notre-Dame
Ce grand immeuble où l'on parle de charité
La chaise s'y vend et Paris s'y pâme
Quand Riquet le bavard y touche les entrées
C'est encore là que tout se vend ou s'achète
Au prix du vendeur, malgré le vendu
On y porte l'honneur à hauteur de braguette
L'on s'y fait une gloire en y montrant son cul
Les couples heureux qui passent à l'histoire
Ont de Cocteau l'esprit
De Marais la virilité
Les orgies d'alcôve, les sabbats de mémoire
Ont Sodome pour église et Paris pour cité…”
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Écrit par : Torreben / | 31/12/2019
à Cyril B :
> L'attitude de 'Dany le Rouge' face au président du Modem n'a pas été celle du repenti : s'il avait réellement dépouillé le "vieil homme" au sens paulinien qui sommeillait en lui, Cohn-Bendit aurait accepté d'évoquer ce passé peu glorieux pour le rejeter sans équivoque.
En 2001, il avait pourtant écrit que « prétendre que j’étais pédophile est une insanité. La pédophilie est un crime. L’abus sexuel est quelque chose contre lequel il faut se battre. Il n’y a eu de ma part aucun acte de pédophilie ». Propos de circonstance ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 01/01/2020
PIVOT HIER
> https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/2684703-20191230-affaire-gabriel-matzneff-bernard-pivot-regrette-avoir-mots-fallait
Hier, Bernard Pivot confiait :
« Il m’aurait fallu beaucoup de lucidité et une grande force de caractère pour me soustraire aux dérives d’une liberté dont s’accommodaient tout autant mes confrères de la presse écrite et des radios. Ces qualités, je ne les ai pas eues. Je le regrette évidemment, ayant de surcroît le sentiment de n’avoir pas eu les mots qu’il fallait ».
Croyons le sincère !
Bonne année 2020 à vous Patrice, ainsi qu'à tous ceux qui participent à votre blog.
PV
[ PP à PV – Bonne année à vous et à tous les vôtres ! ]
réponse au commentaire
Écrit par : Philippe de Visieux / | 02/01/2020
2020
> Bonne année à vous Patrice, ainsi qu'à vos proches, et également à tous les lecteurs de ce blog.
Bernadette
[ PP à Bernadette – Bonne année à vous et à tous les vôtres ! ]
répopnse au commentaire
Écrit par : Bernadette / | 02/01/2020
@ PV
> Sincère, pas sincère ? Pivot fait partie de ce monde parcouru par un vent conformiste ultra-puissant. Cracher à intervalles réguliers dans le sens du vent permet de rester dans l'acceptabilité sociale du microcosme qui détient les manettes du ventilateur. Quiconque ne l'a pas compris ou le transgresse délibérément se prend immanquablement les crachats dans la g...
Non seulement le DSM a évacué certaines pathologies (fleurissant naguère autour des vespasiennes...) de ses tableaux cliniques, mais il est probable qu'y figurent à leur tour, prochainement, les critiques et dénonciations de ces mêmes pathologies.
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Écrit par : Réginald de Coucy / | 02/01/2020
L'ÉCHEC DE LA PENSÉE POSTMODERNE
> https://lvsl.fr/quel-legs-intellectuel-pour-la-postmodernite/
Un long article sur l'héritage de la postmodernité, en particulier via l'intégration de la 'French theory' aux curricula américains qui ont "donné à son interprétation une teinture identitaire et communautariste face à un public moins sensible au concept de classe sociale qu’à celui d’ethnie ou de genre" : fort juste analyse qui conclut que "la pensée postmoderne offre une critique de la modernité sans pour autant parvenir totalement à la dépasser, ni à fournir de contre-modèle sous peine de tomber sous la critique même qu’elle déploie".
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 06/01/2020
à Philippe de Visieux
> Ce qui n'empêchera pas nos têtes de noeud politico-médiatiques de répéter qu'il faut "se garder de tout catastrophisme". Périsse la réalité plutôt que le libéralisme.
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Écrit par : Palomar / | 07/01/2020
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