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14/12/2019

Troisième dimanche de l'Avent : le Credo de l'aurore

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Le troisième dimanche de l’Avent est le prélude à la joie bimillénaire des croyants devant l’Incarnation du Fils éternel rédempteur  – promesse infinie révélée au genre humain :


C’est le dimanche de Gaudete, comme on disait naguère d’après l’antienne d’ouverture et la lettre aux Philippiens : Gaudete in Domino, “soyez dans la joie du Seigneur car Il est proche”… Dimanche en rose, couleur d’aurore. La nuit nous entoure mais à l’horizon une lueur annonce le matin éternel.

Notre religion exclut les nostalgies puisqu'elle est espérance. L’éternité en Dieu sera le bonheur inouï d’un commencement sans fin, toujours renouvelé : quelque chose d’inconcevablement exaltant, infini donc inimaginable avec nos moyens limités de créatures d’ici-bas. Mais, à travers ces limites, notre Credo ouvre des fenêtres sur l’infini annoncé et promis : “je crois à la communion des saints…”

“Pour celui qui, venant de sa propre vie étroite et amortie, reçoit la possibilité d’entrer dans cette vie de Dieu, tout se passe comme si s’ouvraient pour lui, lui coupant le souffle, des espaces à perte de vue. Des espaces dans lesquels on peut se précipiter dans la liberté la plus parfaite. Et ces espaces sont eux-mêmes des libertés qui attirent notre amour, l’accueillent, lui répondent…” [*]

Devant cette perspective, qui est certitude dans la foi, comment pourrions-nous patauger dans une morosité soupçonneuse ? Comment pourrions-nous douter de l’Esprit Saint, à l’œuvre maintenant dans son Eglise malgré les fautes et les drames ? Comment pourrions-nous oublier que nous sommes là pour montrer "l’espérance qui est en nous", selon la formule de Pierre dans sa première lettre ?  Nous ne sommes pas une tribu de "valeurs" (?) en voie de disparition. Nous ne sommes pas les "derniers" ceci ou cela ! Nous ne sommes pas des assiégés... Nous sommes des témoins.

L’époque est difficile mais c’est ce qui nous motive : le Christ a prévenu que ce serait toujours difficile, sous des formes toujours différentes, mais qu’au travers de ces épreuves nous aurons toujours la même mission de témoignage d’espérance pour tous. La tradition est une dynamique de renouveau perpétuel : elle ne se confond avec aucune de nos habitudes humaines. Au contraire, elle est là pour réactiver toujours la fidélité à l’Evangile, qui remet toujours en question nos habitudes ! Noël est dans dix jours : cette année comme chaque année, même et surtout dans une société secouée par ses divisions et ses angoisses, la Nativité est la raison de l’espérance. A nous de la vivre et de la partager…

 

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[*]  Hans Urs von Balthasar, Credo p. 116  (Nouvelle Cité 2002). Ce petit livre lumineux est une explication théologique et mystique du Symbole des apôtres. L’auteur conclut : “Ainsi le Credo atteint-il sa fin sans fin. Tous les énoncés particuliers s’interpénètrent car ils étaient tous – aussi comme faits historiques – seulement expression de la vie éternelle dans le langage de la parabole qui est celui de notre finitude…”

 

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Commentaires

St GRÉGOIRE DE NYSSE

> En écho à votre note, comme disait St Grégoire de Nysse, il nous faut "aller de commencements en commencements, vers des commencements qui n’auront pas de fin."
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Écrit par : Michel de Guibert / | 15/12/2019

CRISE À LA MAÎTRISE

> https://www.lefigaro.fr/culture/nouvelle-situation-de-crise-a-la-maitrise-de-notre-dame-de-paris-20191217

Tristesse devant cette nouvelle : on ne peut que comprendre la colère des chanteurs scandalisés de voir leur professeur de chant grégorien et de musique médiévale ainsi sacrifié sur l’autel de la froide comptabilité.
Certes, il ne faut pas minorer les difficultés économiques mais n’y avait-il pas d’autre alternative à ces licenciements ? Par exemple, en sollicitant de nos grands industriels si prompts à signer des chèques de centaines de millions d’euros qu’ils soutiennent également les hommes et les femmes qui ont fait vivre la cathédrale et continueront de l’habiter musicalement après sa restauration.
Un licenciement, dans la vie d’une personne, ce n’est pas moins grave qu’un incendie, si spectaculaire soit-il : derrière un homme ou une femme ainsi brutalement remerciés, il y a toujours de l’incompréhension, souvent des larmes, parfois des déchirements familiaux. Pour l’avoir vécu, je ne peux qu’espérer que la Maîtrise puisse trouver une solution humainement et évangéliquement acceptable pour tous.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 19/12/2019

@ Philippe de Visieux

> Certains voient dans ce choix, une volonté de bazarder une tradition musicale.
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Écrit par : PF. Huet / | 19/12/2019

à Philippe de Visieux

> L'excellent Sylvain Dieudonné a beaucoup donné, le remercier ainsi est choquant.
A l'heure où, excellente nouvelle, le chant byzantin vient d'être inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco :
https://www.francetvinfo.fr/culture/musique/le-chant-byzantin-inscrit-au-patrimoine-immateriel-de-l-unesco_3740447.html
il serait opportun que la Maîtrise de Notre-Dame de Paris soit inscrite au patrimoine musical immatériel de la Cathédrale.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 19/12/2019

à PF. Huet :

> En effet, et c'est pitoyable de bêtise.
Tous les soirs, je suis sur KTO les vêpres en direct de Saint-Germain l'Auxerrois, toujours remarquablement chantées par la Maîtrise. Je ne peux occulter le fait que ma prière est quotidiennement portée par ces voix qui, comme l'encens, montent vers Dieu.
À ma grande surprise, c'était Mgr Chauvet qui faisait chantre, hier soir :
https://www.youtube.com/watch?v=fBXdxk7pby0

L'absence des maîtrisiens est évidente : ceux-ci sont scandalisés devant les licenciements qui frappent leur maison. Comment en effet peut-on se dire d'Église, chanter quotidiennement l'office vespéral, célébrer l'Eucharistie, et dans le même temps sacrifier cinq salariés, à l'américaine, alors qu'il me paraît tout à fait improbable qu'il ne puisse y avoir d'alternative ? Les chevaliers de Colomb riches à milliards, paraît-il amis de la cathédrale, ne pourraient-ils pas être mis à contribution ?
Ces licenciements en série sont contraires à la doctrine sociale de l'Église : si j'étais l'un des chanteurs, j'aurais moi aussi fait grève hier soir à Saint-Germain.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 20/12/2019

CAPITALISME ?

> J’ajoute, toujours en relation avec la crise à la Maîtrise, que le communiqué publié par l’association Musique Sacrée, qui en assure la gestion, sonne comme un avertissement non dénué de menaces à l’endroit des chanteurs grévistes : « la remise en cause de la réorganisation et des économies nécessaires pourrait entraîner la mise sous tutelle du dossier Musique Sacrée à Notre-Dame de Paris sous la responsabilité du Tribunal de Grande Instance de Paris ».
Le président de l’association est un financier expert « dans la restructuration d’entreprises en difficulté et dans les montages financiers et fiscaux complexes » (sic !) ; l’assistent un vice-président évêque, un secrétaire prêtre et un trésorier cadre supérieur gestionnaire de fortune dans une grande banque d’affaires.
Que les deux laïcs se fendent de communiqués menaçants à l’égard des chanteurs scandalisés refusant d’obtempérer au capitalisme pur et dur n’est guère étonnant, mais que les deux clercs les cautionnent est particulièrement décevant : incompréhension et tristesse devant un tel gâchis, a fortiori venant de gens qui se réclament du Christ et croient en sa Parole.

PV


[ PP à PV – Il faudrait tout de même connaître le dossier. Pour ma part j'ignore les causes exactes de cet affrontement.]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 20/12/2019

à Patrice :

> Effectivement, mais le fait qu'un collectif de 22 chanteurs, d’anciens maîtrisiens et de parents ait dénoncé "des procédures extrêmement graves de cinq licenciements, totalement abusifs et injustifiés" laisse pour le moins songeur... Pour aller jusqu'à boycotter en bloc les vêpres retransmises sur KTO, c'est que l'affaire doit être sérieuse.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 20/12/2019

à PP

> Les causes immédiates, ce sont les licenciements brutaux (voire abusifs) pour cause économique de 5 professeurs, dont Sylvain Dieudonné, responsable du département de chant grégorien et de musiques médiévales.
La cause première, la baisse des revenus, liée notamment à la baisse des revenus des concerts, depuis l'incendie de Notre Dame.
Il y a de l'argent pour rebâtir Notre-Dame, il serait opportun qu'une part vienne soutenir la musique liturgique à Notre Dame, aujourd'hui délocalisée à Saint Germain l'Auxerrois.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 20/12/2019

> Sur Sylvain Dieudonné :
https://www.collegedesbernardins.fr/intervenants/dieudonne-sylvain
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Écrit par : Michel de Guibert / | 20/12/2019

> Ayant (modestement) apporté mon soutien à l'Association "Musique sacrée à Notre Dame de Paris" et à la Maîtrise de la Cathédrale après le dramatique incendie de Notre Dame, j'ai l'impression déplaisante d'avoir été floué...
Pour ceux qui voudraient apporter leur soutien (en demandant des garanties !), voici les liens :
https://www.musique-sacree-notredamedeparis.fr
https://www.musique-sacree-notredamedeparis.fr/faire-un-don
https://www.helloasso.com/associations/musique-sacree-a-notre-dame-de-paris
https://www.helloasso.com/associations/musique-sacree-a-notre-dame-de-paris/formulaires/1
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Écrit par : Michel de Guibert / | 20/12/2019

Pétition du Collectif Haut les Choeurs

> Notre-Dame de Paris : un patrimoine musical unique en péril
https://www.mesopinions.com/petition/art-culture/appel-soutien-patrimoine-musical-dame-paris/77976
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Écrit par : Michel de Guibert / | 20/12/2019

à Michel de Guibert :

> En effet : l'argent (US) coulait à flots pour organiser le spectacle 'Dame de Cœur', il semble y avoir un mécénat américain qui, attaché à la cathédrale, soutiendrait probablement la Maîtrise s'il était sollicité.
Même sans traverser l'Atlantique, le trésorier actuel est gestionnaire de fortune spécialisé dans la noblesse française à gros capitaux, tandis que le président est expert en redressement d'entreprises ; il est curieux dans ces conditions qu'une option aussi brutale, choquante d'un point de vue chrétien, ait été préférée... et cela à une semaine de Noël.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 20/12/2019

à PF Huet

> Sur le sujet, lire aussi :
'Entendra-t-on encore le chant grégorien à Notre-Dame de Paris ?'
https://www.lefigaro.fr/vox/culture/entendra-t-on-encore-le-chant-gregorien-a-notre-dame-de-paris-20191220
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Écrit par : Michel de Guibert / | 21/12/2019

"Quand il y a du flou c'est qu'il y a un loup !"

> Nous avons là affaire à une association loi 1901 qui reçoit de chaque année des subventions plus que conséquentes de la part de la ville de Paris, du ministère de la Culture et du diocèse de Paris mais qui se dispense de l'obligation de publier chaque année ses comptes alors qu' "aux termes de l’article L 612-4 du Code de commerce toute association ayant reçu annuellement une ou plusieurs subventions dont le montant global dépasse 153 000 euros doit établir des comptes annuels comprenant un bilan, un compte de résultat et une annexe (comptabilité d’engagement), faire certifier ces comptes par un commissaire aux comptes, et en assurer la publicité sur le site Internet de la direction des journaux officiels dans les trois mois de l’approbation des comptes par l’organe délibérant."
Si vous cherchez, vous ne trouverez rien de tel !!
En 2013 un audit révèle que les subventions reçues s'élèvent à (cf. http://api-site-cdn.paris.fr/images/132344.pdf) à 766 675 € en 2011, les 2/3 en provenance de la mairie de Paris et du ministère de la Culture, c'est-à-dire de l'argent public.
On relève également dans ce rapport que la participation aux activités cultuelles représente à cette époque 1000 "interventions" des chantres professionnels...
C'est un curieux mélange des genres entre le cultuel et le culturel, et de ce fait, l'association diocésaine de Paris n'est pas l'employeur des chantres et des musiciens qui officient pourtant à la cathédrale.
Je pense qu'un peu plus de clarté (et d'éthique) serait les bienvenus.
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Écrit par : J-Luc / | 21/12/2019

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