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04/12/2019

Le Mali, l'OTAN, l'Europe, le pape et la paix (2)

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Ma chronique à Radio Présence (Toulouse Midi-Pyrénées) :


https://radiopresence.com/IMG/mp3/04122019_chroeco_airtem...

<<  Ce lundi, la France a rendu les honneurs aux treize militaires morts au Mali au cours d'une opération. Le seul média à ne pas s'associer à cet hommage fut Charlie Hebdo, avec des caricatures ridiculisant la mort des treize hommes et la fonction militaire. Incohérence de la part du journal : en effet, nos militaires sont morts en combattant des terroristes semblables à ceux qui ont massacré la rédaction de Charlie en janvier 2015 !

Que Charlie, en novembre 2019, ne voie dans le drame du Mali qu’une occasion de répéter (une fois de plus) une vieille haine envers l’armée, témoigne d’une routine avoisinant la torpeur. D’aucuns parleraient même de “mort cérébrale”.

Cette expression (pittoresque) a par ailleurs été employée récemment par Emmanuel Macron à propos d’un autre sujet militaire : l’OTAN. Des médias s’offusquent du mot “mort cérébrale”. Ils ont tort. L’OTAN n’est peut-être pas tout à fait morte, mais elle ne tient plus debout. Son centre nerveux américain se déconnecte, son gros bras turc bouge tout seul…

Et surtout, son milieu vital d’autrefois n’existe plus. Je veux dire : elle n’a plus de raison d’exister en tant qu’Alliance atlantique… Même si la politique actuelle du Kremlin est critiquable selon les points de vue, personne ne peut croire que la Russie actuelle soit aussi dangereuse qu’autrefois l’URSS. A quoi sert aujourd’hui une alliance créée en 1949 par les Etats-Unis pour faire face à Staline ?  Ne serait-il pas urgent de discerner où sont les intérêts géopolitiques européens, dont M. Obama se détournait discrètement et dont M. Trump se détourne ouvertement ?

Fédéraliser les armées européennes paraît une utopie. Mais s’il y avait seulement un minimum de solidarité entre pays d’Europe, les Français, par exemple, ne seraient pas seuls au Mali. Il est temps que les Européens se réveillent, et comprennent qu’un certain rêve est fini : celui d’une Europe commerciale dans un paradis libéral imaginaire. Le monde réel est celui des conflits : la France est presque seule en Europe à reconnaitre cette réalité et à l’affronter. La plupart de nos partenaires européens voudraient que rien n’ait changé et que le parapluie nucléaire américain existe encore. Ils feraient mieux de réfléchir à ce qu’a dit le pape au Japon : face aux nouveaux défis, l’arme nucléaire (de toute façon) n’est plus une réponse.   Surtout à l’époque de M. Trump, a-t-on envie d’ajouter… Le pape appelle à construire la paix. Cela n’implique pas de cesser de résister à des agressions meurtrières : cela implique de renoncer à des instruments qui, en aucun cas, ne sauraient servir le bien commun. >>

 

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