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02/12/2019

D'ici à 2020, il va falloir guérir le public du 'Black Friday'

black friday

La "fièvre acheteuse" dont rêvent les pubards

Pour clore provisoirement ce sujet... Ma chronique à Radio Espérance (Auvergne Rhône-Alpes) :


<<  Le Black Friday est derrière nous mais le pilonnage des achats de Noël a déjà commencé : et l’on recommence à entendre dans nos radios des voix sucrées qui nous parlent de « la magie de Noël ». Mélanger Noël et magie c’est déjà dommage : dans ces conditions parler de Noël devient un non-sens.

Mais par ailleurs, réduire l’idée de « magie » à l’idée d’achats commerciaux, ça donne la mesure de ce que notre société est devenue. On dira : il faut faire marcher le commerce. Oui… Mais dans notre système économique et commercial mondial, il ne s’agit même plus de commerce au sens classique du terme. Il s’agit d’une surproduction énorme, toujours croissante. Et du marketing, aussi énorme, pour nous faire acheter les objets fabriqués par cette surproduction. Nous les faire acheter… que nous en ayons besoin ou pas ! Voilà le vice du système.

Revenons au Black Friday. Il n’a pas été inventé pour aider les commerçants des centre-ville, qu’on laisse dépérir et disparaître au profit d’un grands centres commerciaux…  Non, le Black Friday a été inventé par Amazon et autres colosses mondiaux de la très grande distribution.

Préparé à coups de publicités massives et de promotions extrêmes, le Black Friday nous pousse à nous ruer sur des millions de produits dont nous n’avons pas forcément besoin... Amazon a vendu plus de 11 milliards de produits l’année dernière. Ses prix bas, ses promotions quotidiennes poussent à la surconsommation.

Et le diable est dans les détails :  on nous martèle que nous pouvons acheter six t-shirts pour le prix d’un. Mais avons-nous besoin de six t-shirts  en plus ? Et réfléchissons : pour fabriquer un t-shirt il faut 10 kilos de matière première et 2700 litres d’eau (oui, 2700).

Et pensons à la très pauvre main d’œuvre qui les fabrique, en sous-sous-traitance pour nos fameuses « marques » ! Fabriquer un t-shirt ne rapporte en moyenne que 15 centimes à la personne qui les fabrique. Ce sont des conditions d’exploitation du travail qui se rapprochent de l’esclavage.

A ce régime-là, aussi peu cher que la grande distribution nous propose des objets, elle y gagne – et massivement.  La preuve : 30 % des acheteurs en ligne, quel que soit leur âge, commandent plus de vêtements qu’ils n’en ont besoin et en retournent une partie après essayage. Ça c’est de la faute des acheteurs. Mais ces articles retournés finiront détruits, leur coût de leur remise sur le marché étant plus élevé que celui de leur destruction. Et ça, c’est de la faute du système économique.  Voilà où nous en sommes…  >>

 

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