08/11/2019
Les parasites du catholicisme français
Incrusté dans le paysage depuis 2013, un micro-milieu propage au nom du "catholicisme" un ultralibéralisme contraire à la pensée catholique. À la télévision, l'une des jeunes stars de ce milieu (Julie Graziani) vient de pousser le mépris social jusqu'à la cruauté :
France Info 7/11 :
<< Lundi 4 novembre, invitée de l'émission '24 Pujadas' sur LCI, la chroniqueuse Julie Graziani réagissait au témoignage d'une femme célibataire face à Emmanuel Macron lors d'un déplacement à Rouen : "Seule avec deux enfants, au smic, je ne vois pas trop comment on peut s'en sortir", déplorait cette femme. "Qu'est-ce qu'elle a fait pour se retrouver au smic ? Est-ce qu'elle a bien travaillé à l'école ? Est-ce qu'elle a suivi des études ? Et puis si on est au smic, il ne faut peut-être pas divorcer non plus dans ces cas-là", avait estimé Julie Graziani. Journalistes sur le plateau et internautes n'ont pas manqué de réagir. Malgré les critiques, la polémiste a assumé ses propos. "Je mets les points sur i. Chacun est responsable de ses parcours de vie. Tu as fait le mauvais choix de boulot, tu as fait le mauvais choix de mec, tu assumes. Ce n'est pas à l'Etat d'arranger tes problèmes", a-t-elle notamment tweeté… >>
Wikipedia 7/11 :
<< Julie Graziani, née Lavoir en 1978, est une militante politique, éditorialiste et chroniqueuse de télévision française. Présentée comme catholique conservatrice et traditionaliste, elle se fait connaître au milieu des années 2010 en militant au sein de La Manif pour tous. Cofondatrice et porte-parole de L'Avant-Garde, elle est chroniqueuse à la télévision, notamment depuis 2015 dans l'émission 28 minutes sur Arte, et éditorialiste à partir de 2018 pour L'Incorrect, magazine œuvrant à la convergence entre Les Républicains et le Rassemblement national. En novembre 2019, ses propos polémiques tenus dans l'émission 24 h Pujadas sur LCI soulèvent une large indignation et entraînent la fin de sa collaboration avec L'Incorrect.
[…] Elle milite contre l'avortement ainsi que dans le collectif d'associations La Manif pour tous. Elle se présente comme une "lanceuse d’alertes" face à la "volonté de la gauche de détruire les repères naturels" […] Elle sort de l'anonymat lorsque ‘Ensemble pour le bien commun’, dont elle est devenue porte-parole, publie sa supplique au pape François, quelques jours avant le voyage présidentiel de François Hollande au Vatican, dans laquelle elle dénonce la "cathophobie" du gouvernement français et demande au pape de se faire "l'interprète du profond malaise et de l'inquiétude grandissante de nombreux catholiques de France" […] En 2015, elle devient porte-parole de la "marche pour la vie", qui s’oppose à l’IVG et à l’euthanasie […] Elle est aussi cofondatrice et porte-parole de L'Avant-Garde, mouvement politique visant au rassemblement des droites conservatrices avec le Rassemblement national, parfois classée à l'extrême-droite par les médias […] Dans une interview publiée par le magazine Valeurs actuelles, elle se dit contrariée d'être associée à l'extrême droite, se réclamant davantage "d'une droite thatchérienne et ultra-libérale". >>
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Pourquoi faire ici écho à ce énième épisode de la zemmourisation des chaînes d’info ? Parce que sa protagoniste est un archétype.
Brevetée HEC, Mme Graziani se déclare thatchérienne. D’où la cruauté froide – à la limite du darwinisme social – de ses propos sur la mère célibataire de Rouen : propos reflétant l’opinion de la bourgeoisie d’affaires (pour laquelle il est absurde de dépenser un pognon de dingue en aides aux gens fragiles au lieu d’investir dans la FrenchTech)... Mme Graziani a le droit d’adhérer à une idéologie inhumaine. Et les télés, de lui tendre le micro quand M. Zemmour a fini de célébrer les carnages du père Bugeaud : tout ce qui choque est bon pour l’audience.
En même temps, Mme Graziani joue les cathos-de-choc. Mais peut-on se dire catholique quand on manque de compassion chrétienne au point de tenir sur les mères célibataires des propos de juge victorien, et quand on professe une idéologie économique rejetée depuis toujours par les encycliques ?
Il est vrai que le micro-milieu dont fait partie cette jeune femme, et qui parle continuellement de “défendre le catholicisme”, ne lit pas les encycliques et ne fréquente pas l’Eglise concrète. Sans quoi il saurait qu’on n’écrit pas au pape pour lui dicter ce qu’il doit dire, comme Mme Graziani et ses copains le firent en 2014 : ce fut d’ailleurs l’une des choses qui dissuadèrent François de venir en France, tant que cette visite risquait d’être isolée des ‘vraies gens’ par un rideau d’excités surchauffés par leurs parades de rue.
Le CV de Mme Graziani (MPT, Marche pour la vie) montre la porosité, installée depuis 2013, entre : 1. un certain catholicisme de bourgeoisie hexagonale, 2. le micro-milieu où l’on trouve des Graziani, étrange petit monde d’imposteurs : “catholiques” contre le pape et les évêques, “rebelles” au service du Business, “patriotes français” professant une idéologie américaine... Combien de temps durera l’amalgame médiatique entre ces gens et le catholicisme ? Aussi longtemps que les évêques français se contenteront de le déplorer dans des conversations privées.
12:59 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : catholiques
Commentaires
Au sujet des mères célibataires...
> Il existe certes des mères de plusieurs enfants du même père déclaré qui reçoivent l'allocation femme isolée. Là n'est pas mon propos.
Parlons de celles qui se retrouvent enceintes avec un père disparu.
Il me semble que quand on est «farouchement anti-avortement», et connaissant la pression psychologique ambiante, on devrait les considérer comme des héroïnes. Qu'en pensez-vous ?
Olivier B.
[ PP à Olivier B. – Je suis de votre avis. On ne peut voir que comme des Tartufe ceux qui se prétendent "pro-vie", mais écrasent de leur mépris glacé les mères non conformes au modèle tradi. Surtout quand, par ailleurs, ils adhèrent au système ultralibéral qui détruit les familles ! ]
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Écrit par : Olivier B. / | 08/11/2019
PETITS CALCULS
> Je partage votre point de vue sur le rôle de nos clercs qui devraient dénoncer haut et fort cette profonde incompatibilité avec l’Évangile. Mais cette ""zemmourisation touche aussi des médias "chrétiens". je suis profondément choqué d'entendre régulièrement sur une radio, que bcp connaissent, un chroniqueur assez réactionnaire fustiger régulièrement les gilets jaunes et les "parasites sociaux"...
La forte droitisation du peu de catholiques pratiquants est une réalité : alors on laisse dire pour ne pas désespérer le peu de fidèles ni les auditeurs... Petits calculs ?
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Écrit par : Tangui / | 08/11/2019
"CATROLLIQUES"
> Cas d’espèce que celui du catholicisme identitaire de Mme Graziani.
En vérité, la grâce n’est pas là… dans ce « chacun pour soi » de l’idéologie libérale, agressif, individualiste, égoïste, qui va évidemment à contre-courant de la pensée chrétienne.
Faut-il le rappeler ? Qui dit « chacun pour soi » dit pharisien. Qui dit « pharisien » dit mécréant ; mauvais croyant puisqu’attendant tout de lui-même, de ses efforts humains, trop humains.
M’est avis que le discours de l’incorrecte chroniqueuse, comme celui de M. Zemmour, est inspiré par la peur, cette peur du prochain et du différent, consubstantielle à tout pharisaïsme.
Il illustre le manque de confiance et d’espérance en Dieu, la crainte qui rétrécit en l'homme le cercle de la charité jusqu’à ne plus faire de celle-ci qu’un point… ou un poing !
Reste à qualifier les tenants de ce catholicisme libéral et conservateur qui « trolle » le message des évangiles et prétend en remontrer au pape, « au nom des catholiques ».
Ne pourrait-on parler de « catrollicisme » – et de « catrolliques » ?
Salutations.
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Écrit par : Longin / | 08/11/2019
LE RETOURNEMENT
> Lire ou relire "La femme pauvre" de Bloy qu'elle doit citer à tort et surtout à travers.
Une réflexion très libérale en effet.
Passer quelques jours au Secours Catholique lui ferait du bien, histoire de voir que le chrétien doit être avec ceux qui souffrent et pas contre ceux qui "ont raté".
Étrange retournement en faveur de la réussite, des puissants, des 'winners'.
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Écrit par : Alex / | 08/11/2019
LA MORT EN FRANCE
> Sans aucun doute, Mme Graziani participera moins à l'évangélisation du pays que nombre d'anonymes de l'Église concrète, précisément.
Ma grand-mère ayant été rappelée au Père avant-hier à la suite d'une longue et douloureuse agonie, il m'a été donné de rencontrer hier et aujourd'hui les bénévoles de l'aumônerie de l'hôpital qui m'ont aidé à préparer les funérailles : gentillesse, compassion, prière, y compris tard le soir. La voici, l'Église concrète qui porte le message du Christ en des moments où tout semble s'effondrer autour de soi : son lent travail d'évangélisation ressemble aux plants de moutarde qui, s'ils peuvent nous sembler modestes, sont en réalité capables de grandes choses.
La société est en effet en phase de déchristianisation violente. Aux pompes funèbres ce matin, j'ai été choqué de constater que les croix et motifs religieux ont quasiment disparu des modèles proposés. À la place, on trouve tout et son contraire : lapins, motos, fusils de chasse, locomotives... Les roses en inox remplacent les croix sur les cercueils !
Dans le catalogue, les ornements religieux n'occupent que cinq pages sur une bonne cinquantaine et sont reproduits sous la rubrique 'Religion', volontairement placée dans l'ordre alphabétique entre 'Poids Lourds' (camions semi-remorques, autocars) et 'Sports' (football, saut en hauteur). Et encore ! Dans ledit chapitre 'Religion', le Christ côtoie Bouddha, le baha’i et même les symboles maçonniques (compas, équerre et triangle).
Un peu sonné par une telle absence de symboles chrétiens, je m'en suis ouvert à la chef de magasin qui m'a confirmé que cette tendance remonte à dix-quinze ans ; avant cela, faire graver Winnie l'Ourson en couleurs sur une pierre tombale aurait relevé du scandale, mais aujourd'hui c'est admis.
Voir le Christ remplacé par des semi-remorques, c'est la tragédie de notre temps.
Heureusement, il reste un petit troupeau de croyants : l'intuition de Ratzinger en 1969 quant à l'Église actuelle était juste. Les gens ne sont plus athées, ils sont indifférents au fait religieux, ce qui est encore pire sans doute. Ma sœur, qui en est un exemple, s'est ainsi opposée à la célébration d'une messe de sépulture (déjà quasiment impossible en raison du manque de prêtres) ; il me fallut me battre sur ces deux tableaux pour organiser néanmoins une Eucharistie. L'évangélisation de notre pays mériterait d'être reconnue grande cause nationale.
PV
[ PP à PV – Mes plus amicales condoléances.
Et je partage votre avis devant ce que devient la mort en France. Mais pas partout au même rythme... Les tombes normandes sont atterrantes depuis vingt ans (guitares, motos, photos de toutous etc), alors que les cimetières bretons restent dignes. ]
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 08/11/2019
L'EVANGILE AU QUOTIDIEN
> Cette situation demandait de la mesure, de la compassion. L'outil médiatique emballe tout et c'est un broyeur d'idées et d'expression tant il va vite, exige de la réaction immédiate, c'est un polluant comme le sont toutes ces chaînes (qui porte bien leur nom).
Le Secours catholique travaille sur deux jambes: la justice et la fraternité.Il se fait un devoir d'aider les plus faibles et les plus pauvres pour éteindre une situation délicate puis ensuite il donne le moyen, par l'apprentissage et l'éducation, de l'autonomie. C'est bien l'application de l'évangile au quotidien. Etre chrétien n'est pas quelque chose de confortable, ce n'est pas des mots pour servir une politique, c'est pour être au service des plus fragiles. C'est être au service de la vie, celle que le Christ nous a donnée.
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Écrit par : Alain De Vos / | 08/11/2019
DROITE
> Bonjour, savez-vous quelle est l'inspiration de ce 'Politique magazine' ?
https://www.politiquemagazine.fr/
J'ai reçu un mèl pour les découvrir, je n'en avais jamais entendu parler.
Alex
[ PP à Alex – C'est un mensuel assez gris, fait par l'une des micro-fractions issues de la décomposition de la petite Action française (déjà résiduelle) des années 1980-1990. Libéral-conservateur sans originalité. ]
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Écrit par : Alex / | 08/11/2019
MARCHE POUR LA VIE
> J'ignorais son rôle de porte-parole dans la marche pour la vie. Quel contre-témoignage.
Si cette femme n'a pas l'honnêteté (ou la clairvoyance ?) de reconnaître qu'elle n'est pas catholique, ni même chrétienne, il faut que nous soyons nombreux à le souligner.
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Écrit par : Bernadette / | 09/11/2019
> J'ai lu cette anecdote dans Le Canard enchaîné. Vous parlez de zemmourisation : peut-être au niveau "je parle choc", mais pas dans l'idéologie. Sauf erreur de ma part, l'ultra-libéralisme n'est pas le cheval de bataille de Zemmour.
Faut-il faire du cas Graziani un révélateur du catholicisme en France ? Franchement, je ne crois pas. C'est un cas pathologique, c'est évident. Être viré de 'L'incorrect', d'un niveau intellectuel très faible (j'ai lu un numéro), il faut quand même le faire. Ce n'est pas l'Eglise qui est cynique en "laissant dire" (personne ne dit ça dans les paroisses), ce sont les chaînes d'info qui mettent en avant les cas pathologiques.
Par contre ça correspond bien au droitard bien pensant de base, lecteur du 'Fig Mag' et du 'Fig' tout court, et d'une partie importante des électeurs de Macron. Je pense que cela correspond aussi aux thèses de Marion MLP, c'est pourquoi ça me surprend qu'elle ait été virée de 'L'incorrect'.
Etonnant aussi comment ces gens se pensent protégés de la mondialisation et du capitalisme de la robotisation et des algorithmes. Que des universités travaillent (avec un certain succès !) sur des logiciels capables de prévoir avec un bon pourcentage de réussite (70 ou 80%) les verdicts des cours de justice devrait les inviter à la réflexion. Personne n'est à l'abri du déclassement, et surtout pas les avocats, notaires, pharmaciens, médecins, traders, etc. Il est vrai que dans ce contexte, des éditorialistes éruptifs ont encore une chance, les journalistes se contentant de compiler des infos à peu près fiables venant de tiers étant déjà largement remplacés par des machines. Mais des gens comme David Cope travaillent à mettre la "créativité" dans la boîte de l'intelligence artificielle. ça ne donnera sans doute pas un nouveau Boulez, mais ça peut donner un créatif à petits bras comme un éditorialiste éruptif.
Pas sûre que mon propos soit encore clair.
Maud
[ PP à Maud :
– Bien sûr, Zemmour et Graziani ne font pas tout à fait le même numéro... Mais peu importe aux chaînes d'info qui leur tendent le micro : ce qui compte pour elles, c'est le volume de tapage produit. C'est la seule règle du jeu... Et nos petits "rebelles" d'ultradroite (des diverses écuries) jouent ce jeu avec volupté. Tout ça n'est que du showbiz.
– Il n'est pas surprenant que le magazine ait viré Graziani. Il roule pour Marion MLP, comme vous le faites remarquer, et elle ne tolère pas que ses groupies la mettent en porte-à-faux.
D'autre part, le magazine roule aussi pour l'utopie d'une copulation LR-RN : et là on est dans l'électoral direct, ce qui exclut les incartades publiques comme celle de Graziani à LCI...
– Je ne considère pas du tout Graziani comme un cas "révélateur du catholicisme en France" : au contraire, je souligne ce qui la rend incompatible avec le catholicisme réel (celui de l'Eglise réelle). ]
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Écrit par : Maud / | 09/11/2019
JÉSUS PAS ASSEZ LIBÉRAL
> "Qu'est-ce qu'elle a fait pour se retrouver au smic ? Est-ce qu'elle a bien travaillé à l'école ? Est-ce qu'elle a suivi des études ?"
C'est bien envoyé pour tous ceux qui n'ont pas eu la possibilité d'en faire, quelles qu'en soient les causes !
Ça l'est aussi pour tous les pauvres cités dans les Evangiles, qui visiblement ont roupillé pendant toute leur scolarité, au fond de la classe près du radiateur.
D'ailleurs je trouve Jésus un peu trop laxiste sur le sujet et je lui aurai plutôt conseillé de régler ça à coups de pompes dans le train si j'avais été son coach professionnel (mais bon, pour ça il aurait fallu que je puisse faire des études).
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Écrit par : Yvan / | 09/11/2019
JULIE BERGÉ
> Le roi David était berger il n'avait donc pas fait de bonnes études
Pourtant il est devenu roi.
Jesus a été crucifié c'est donc qu'il n'avait pas assez bossé sa com'.
Julie Graziani c'est la Aurore Bergé de Sens Commun.
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Écrit par : E Levavasseur / | 09/11/2019
LOIN
> Désolants propos, très loin de la charité chrétienne.
Cependant vous noterez qu’elle a été exclue de 'L'Incorrect' , son libéralisme à la Thatcher étant incompatible avec cette revue se revendiquant conservatrice de droite sociale.
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Écrit par : Ludovic / | 09/11/2019
SUGGESTIONS
> Catholique cette dame ? Peut-être mais pas chrétienne ! Ce qui est son droit. Invitons-la à lire les évangiles. Peut-être les trouvera-t- elle insignifiants et particulièrement datés ?
Quant au libéralisme dont elle se targue : qu'elle fasse ses preuves, qu'elle prenne ses risques comme une grande, en supprimant tous les "secours"de l'Etat dont elle bénéficie en France. Qu'elle coure rapidement aux Indes, par exemple, en ne comptant que sur ses propres ressources.
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Écrit par : J. Nobody / | 09/11/2019
à Alex :
> Non seulement "La Femme pauvre", mais aussi "Le Désespéré", où Mme Graziani et d'autres liraient ceci, qui n'est guère thatchérien :
"Tout riche que ne se considère pas comme L'INTENDANT et le DOMESTIQUE du Pauvre est le plus infâme des voleurs et le plus lâche des fratricides."
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Écrit par : Sven Laval / | 09/11/2019
PAROLE
> Il faudrait priver de parole ces gens là.
Roger
[ PP à Roger – Priver les gens de parole n'est jamais une solution ; en outre, la machine des médias a besoin d'eux comme provocateurs de tapages...
Mais ce qui peut être fait, à condition que ce soit de façon claire et nette, c'est d'ôter à ces gens l'image de "catholiques" (voire super-catholiques) dont ils jouent sur la scène publique... alors que leurs positions ne sont pas celles de l'Eglise, que d'ailleurs ils récusent. ]
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Écrit par : Roger / | 09/11/2019
à Ludovic
> Exclue : bof. Ce magazine roule pour Marion Maréchal ex-LePen qui se revendique libérale et va aux USA flagorner les trumpistes, ce qu'il y a de plus antisocial sur les cinq continents. Le magazine ayant un but électoral indirect (LR + RN etc) ne pouvait que se séparer d'une fille qui venait d'insulter d'un coup plusieurs centaines de milliers d'électrices mères célibataires. Vous imaginez la tête des deux partis politiques devant ce dégât ?
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Écrit par : Amicie Terray / | 10/11/2019
à Patrice :
> Merci beaucoup pour votre sollicitude, Patrice.
Il faut en effet beaucoup de foi pour traverser les épreuves, et en particulier la perte d'un être cher, en s'accrochant à "mon roc, ma forteresse".
Hier, il me fut hélas donné d'assister à une désolante manifestation de cléricalisme ; j'en fais ici mention car il me semble qu'elle traduit certains maux dont parle souvent le pape et qui constituent autant de freins à l'évangélisation.
En l'occurrence, sitôt annoncé le décès de ma grand-mère la semaine dernière, je me mis en rapport avec l'aumônier de l'hôpital, une laïque franciscaine particulièrement dévouée (à toute heure) qui me confirma que la chapelle de l'hôpital pouvait être utilisée pour les funérailles. Elle précisa que, comme à peu près partout en France, il ne s'agirait que d'une bénédiction, l'aumônerie ne dépendant pas de la paroisse mais directement de l'évêque : j'appris que le curé ne se déplaçait jamais à l'hôpital pour y célébrer des funérailles.
Désirant malgré tout pouvoir communier au Christ lors de cet à-Dieu, je contactai un autre prêtre qui, lui aussi aumônier, m'avait soutenu lors d'une longue hospitalisation que j'avais subie il y a dix ans. La femme aumônier de l'hôpital me donna son accord en s'en réjouissant : les messes de sépulture sont devenues exceptionnelles dans la chapelle de l'hôpital.
Hier, je me rends à la messe dominicale et rencontre le curé en lui demandant si une prière pouvait être dite pour ma grand-mère au cours de l'Eucharistie. Non seulement ce fut un non plutôt sec, mais il me dit avec une certaine véhémence n'avoir pas apprécié qu'un "confrère" vienne dire une messe sur "son territoire" ; je lui répondis que l'aumônerie ne dépendait pas de la paroisse et que l'aumônier m'avait donné son accord mais c'était à ses yeux égal : il eut préféré une bénédiction sans prêtre à une messe dite par un autre que lui. L'intention de prière, du coup, passa à la trappe : "ce n'est pas nécessaire de prier pour elle aujourd'hui, puisque l'enterrement a lieu mardi". Puis il prit congé, sans le moindre mot d'encouragement, ni de condoléances.
Pendant la messe, j'ai prié pour lui : un peu de tendresse aiderait à l'évangélisation.
PV
[ PP à PV – Figuiers desséchés ! Et ils s'étonnent que les gens s'en aillent chez les évangéliques, où règne la chaleur humaine... ]
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 11/11/2019
L'AVENIR
> Est-ce que ce ne serait pas à nos évêques d'avoir une parole forte à propos de ceux qui se disent catholiques mais tiennent un discours contraire à la foi? Mais, après en avoir parlé avec un frère de saint jean cet été, je me demande s'ils ne sont pas un peu trop fascinés, pour certains, par le monde de l'argent? Ou plus simplement, ils ont peur de perdre les soutiens financiers qui, à leurs yeux, permettent à l'Eglise de vivre?
Je ne sais pas trop mais autant on a vu et on voit les évêques s'exprimer clairement sur les sujets dits "sociétaux", autant sur l'appartenance au Christ, j'attends toujours...
L'avenir est à une Eglise pauvre, petite mais fidèle et lumineuse. Bref, suivons le Christ.
Mais que de vieux oripeaux à jeter aux orties restent-ils encore....
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Écrit par : VF / | 11/11/2019
PAS D'ACCORD
> je trouve assez piquant que vous reprochiez à Mme Graziani ses jugements en blanc et noir quand vous rejetez en bloc sans toujours argumenter les arguments du camp d'en face.
En l'espèce elle a raison, la société n'est pas obligée d'assumer le coût social de tous les phénomènes collectifs à commencer par les choix personnels malheureux.
fredi
[ PP à "fredi" :
Quant à moi, je trouve assez piquant d'être morigéné par des anonymes alors que je publie sous mon nom... (mais l'anonymat est une constante chez les grands guerriers de la droite bourrin).
Par ailleurs :
1. Ce que je rejette en bloc, ce sont les 'fake news' dont votre camp raffole ("pape idolâtre", "libéralisme sauveur", etc). Quand par hasard il y a un argument, j'en discute, s'il n'est pas stupide (genre : "ceux qui critiquent le libéralisme sont des nostalgiques de l'URSS") ;
2. Vous donnez une version très édulcorée des propos de Mme Graziani. Personne ne critique l'esprit de responsabilité, et ce n'était pas de ça qu'il était question.
3. Relisez ce que j'ai écrit : ce qui est inadmissible de la part de cette personne, c'est qu'elle se pose en "catholique" alors qu'elle professe une idéologie économique incompatible avec la doctrine sociale de l'Eglise et notamment l'encyclique 'Laudato Si' ; et qu'elle en donne même, par son vocabulaire méprisant, la version la plus glaciale et déshumanisée. Cette attitude est aux antipodes de l'Evangile. Que Mme Graziani cesse de jouer à la catho, et je n'aurai plus envers ses idées que les critiques méritées par le libéralisme en général. ]
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Écrit par : fredi / | 13/11/2019
RÉJOUISSANT
> Notre Souverain Pontife a eu, cette semaine, des termes assez forts, assez frappants (et réjouissants), mal traduits (entendez: quasi-édulcorés je trouve) dans le billet qu'en donne Vatican News:
https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2019-11/discours-pape-association-droit-penal.html
Il va de soi que les recettes libérales à la Thatcher, à la sauce-maison de Mme Graziani, sont dans le collimateur - je sais, nous n'en doutions pas, il va sans dire que cette engeance est le camp du mal : mais ça va encore mieux en le disant !
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Écrit par : Aventin / | 16/11/2019
"PARASITE" ?
> Bonjour,
Je parlerai de la liberté humaine. Cette dame est-elle responsable d'avoir choisi un mauvais mari? De n'avoir pas fait d'études supérieures? D'être une pauvre du point de vue économique? Est-elle entièrement responsable ou pas entièrement, un peu, beaucoup ou à la folie ? Qu'est-ce qui dépend de nous et qu'est-ce qui ne dépend pas de nous? Qu'est-ce qui dépend un peu de nous, etc.?
La complexité de la réalité humaine me semble interdire de répondre fermement à de telles questions (posées dans une langue indo-européenne).
Mme Graziani semble écraser la complexité de la réalité humaine sous un amas de réponses simplistes. C'est dommage pour elle. Elle rate quelque chose.
Est-il pour autant pertinent de parler de "parasite" à son encontre? Je ne le crois pas. Si elle se prend un jour à l'avenir une grosse claque existentielle en pleine figure, peut-être sera-ce là pour elle une belle initiation à la complexité humaine, et à l'amitié avec des gens de peu. Mme Graziani est une personne humaine, trop humaine, qui est dans un sentiment de toute-puissance et qui croit dur comme fer à sa représentation schématique du monde. Le mot "parasite" est un terme fréquemment employé lors des génocides. Soyons attentifs à la résonance des mots que nous employons, à plus forte raison dans un cadre religieux. Qu'en pensez-vous?
Godo
[ PP à Godo – Rassurez-vous, je ne souhaite aucun génocide... Si j'emploie le mot "parasite", c'est au sens radiophonique et pour définir une situation objective : le brouillage médiatique opéré par un réseau se proclamant catholique, mais répandant un message qui contredit celui de l'Eglise catholique sur de nombreux points – importants et touchant la dignité humaine. Le réflexe exprimé par Mme Graziani est symptomatique de ce milieu. ]
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Écrit par : Godo / | 24/11/2019
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