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28/10/2019

L'homélie que n'ont pas lue (et ne liront pas) les opérateurs du pathétique buzz sur le "pape idolâtre"...

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MESSE POUR LA CONCLUSION DU SYNODE DES ÉVÊQUES

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

basilique vaticane
XXXe dimanche du Temps ordinaire, 27 octobre 2019


 

<<  La Parole de Dieu nous aide aujourd’hui à prier à travers trois personnages : dans la parabole de Jésus, le pharisien et le publicain prient ; dans la première Lecture, on parle de la prière du pauvre.

LA PRIÈRE DU PHARISIEN commence ainsi : « Mon Dieu, je te rends grâce ». C’est un très bon début parce que la meilleure prière est la prière de gratitude, celle de louange. Mais nous voyons immédiatement le motif pour lequel il rend grâce : « parce que je ne suis pas comme les autres hommes » (Lc 18, 11). Et il explique aussi le motif : il jeûne deux fois par semaine, alors que c’était obligatoire une fois par an ; il verse le dixième de tout ce qu’il a, or la dîme était prescrite seulement pour les produits les plus importants (cf. Dt 14, 22 ss). En somme, il se vante parce qu’il accomplit au mieux des préceptes particuliers. Mais il oublie le plus grand : aimer Dieu et le prochain (cf. Mt 22, 36-40). Trop sûr de lui-même, de sa capacité d’observer les commandements, de ses mérites et de ses vertus, il est centré sur lui-même. Le drame de cet homme, c’est qu’il est dépourvu d’amour. Mais même les meilleures choses, sans amour, ne servent à rien, comme dit saint Paul (cf. 1 Co 13). Et sans amour, quel est le résultat ? C’est qu’à la fin, au lieu de prier, il se loue lui-même. En fait, il ne demande rien au Seigneur parce qu’il ne se sent pas dans le besoin ou redevable, mais il se sent créditeur. Il est dans le temple de Dieu, mais il pratique la religion du moi. Et tant de groupes “illustres”, de “chrétiens catholiques”, sont sur ce chemin !

Et en plus de Dieu, il oublie le prochain, mieux il le méprise : pour lui, le prochain est vil, il n’a pas de valeur. Lui se considère meilleur que les autres qu’il appelle, littéralement, “les restants, les restes” (“loipoi”, Lc 18, 11). C’est-à-dire qu’ils sont “des restes”, des déchets dont il faut s’éloigner. Que de fois ne voyons-nous pas cette dynamique en acte dans la vie et dans l’histoire ! Que de fois celui qui est devant, comme le pharisien par rapport au publicain, n’élève-t-il pas des murs pour accroitre les distances, en rendant les autres encore plus des déchets. Ou bien en les considérant rétrogrades et vils, il méprise leurs traditions, il efface leurs histoires, il occupe leurs territoires, usurpe leurs biens. Que de prétendues supériorités qui se transforment en oppressions et en exploitations, même aujourd’hui - nous l’avons vu durant le Synode lorsque nous avons parlé de l’exploitation de la création, des gens, des populations de l’Amazonie, de la traite des personnes, du commerce des personnes ! Les erreurs du passé n’ont pas suffi pour qu’on arrête de détruire les autres et d’infliger des blessures à nos frères et à notre sœur terre : nous l’avons vu dans le visage défiguré de l’Amazonie. La religion du moi continue, hypocrite avec ses rites et ses “prières” – bien des gens se déclarent catholiques mais ont oublié d’être chrétiens et humains -, elle oublie le vrai culte à Dieu qui passe toujours par l’amour du prochain. Même des chrétiens qui prient et vont à la messe le dimanche sont adeptes de cette religion du moi. Nous pouvons nous examiner intérieurement pour voir si, même pour nous, quelqu’un est inférieur, jetable, même seulement en paroles. Prions pour demander la grâce de ne pas nous considérer supérieurs, de ne pas nous croire en règle, de ne pas devenir cyniques et moqueurs. Demandons à Jésus de nous guérir de la propension à dire du mal et à nous plaindre des autres, de la propension à mépriser quelqu’un : ce sont des choses qui déplaisent à Dieu. Et providentiellement, aujourd’hui, prennent part avec nous à cette Messe non seulement les indigènes de l’Amazonie, mais aussi les plus pauvres des sociétés développées, nos frères et sœurs malades de la Communauté de l’Arche. Ils sont avec nous, au premier rang.

LA PRIÈRE DU PUBLICAIN nous aide au contraire à comprendre ce qui plaît à Dieu. Il ne commence pas par ses mérites, mais par ses lacunes ; non pas par sa richesse, mais par sa pauvreté : ce n’est pas une pauvreté économique – les publicains étaient riches et gagnaient même injustement aux dépens de leurs compatriotes – mais il sent une pauvreté de vie, parce qu’on ne vit jamais bien dans le péché. Cet homme qui exploite les autres se reconnaît pauvre devant Dieu et le Seigneur écoute sa prière, faite simplement de sept paroles mais traduisant des attitudes vraies. En fait, pendant que le pharisien était devant et debout (cf. v. 11), le publicain se tient à distance et “n’ose même pas lever les yeux vers le ciel”, parce qu’il croit que le Ciel existe et est grand, tandis que lui se sent petit. Et “il se frappe la poitrine” (cf. v. 13), parce que dans la poitrine il y a le cœur. Sa prière naît précisément du cœur, est transparente : il met devant Dieu son cœur, pas les apparences. Prier, c’est se laisser regarder de l’intérieur par Dieu – c’est Dieu qui me regarde quand je prie –, sans feintes, sans excuses, sans justifications. Souvent nous font rire les repentirs remplis de justifications. Plus qu’un repentir, cela ressemble à une autocanonisation. En effet, c’est du diable que viennent opacité et fausseté – ce sont les justifications -, de Dieu lumière et vérité, la transparence de mon cœur. C’était beau et je vous suis très reconnaissant, chers Pères et Frères synodaux, d’avoir dialogué, durant ces semaines, de tout cœur, avec sincérité et franchise, en mettant devant Dieu et nos frères les fatigues et les espérances.

Aujourd’hui, en regardant le publicain, nous redécouvrons d’où repartir : de la conviction d’avoir tous besoin du salut. C’est le premier pas de la religion de Dieu qui est miséricorde envers celui qui se reconnaît misérable. Au contraire, la racine de toute faute spirituelle, comme enseignaient les anciens moines, c’est de se croire juste. Se considérer juste, c’est laisser Dieu, l’unique juste, hors de la maison. Cette attitude de départ est si importante que Jésus nous l’illustre par une comparaison paradoxale, en mettant ensemble dans la parabole la personne la plus pieuse et la plus dévote de l’époque, le pharisien, et le pécheur public par excellence, le publicain. Et le jugement est inversé : celui qui est bon mais présomptueux échoue ; celui qui est mauvais mais humble est exalté par Dieu. Si nous nous examinons intérieurement avec sincérité, nous voyons en nous tous les deux, le publicain et le pharisien. Nous sommes un peu publicains, parce que nous sommes pécheurs, et un peu pharisiens, parce que nous sommes présomptueux, capables de nous justifier nous-mêmes, champions dans des justifications artificielles ! Avec les autres, ça fonctionne souvent, mais pas avec Dieu. Avec Dieu, ce procédé ne fonctionne pas. Prions pour demander la grâce de sentir que nous avons besoin de miséricorde, que nous sommes intérieurement pauvres. C’est aussi pourquoi, ça nous fait du bien de fréquenter les pauvres, pour nous rappeler d’être pauvres, pour nous rappeler que c’est seulement dans un climat de pauvreté intérieure que le salut de Dieu agit.

Nous arrivons ainsi à LA PRIERE DU PAUVRE de la première lecture. Cette prière, dit Ben Sira le Sage, « traverse les nuées » (35, 21). Tandis que la prière de celui qui se considère juste reste à terre, écrasée par les forces de gravité de l’égoïsme, celle du pauvre monte directement vers Dieu. Le sens de la foi du peuple de Dieu a vu dans les pauvres “les portiers du Ciel”: ce sensus fidei qui manque dans la déclaration [du pharisien]. Ce sont eux qui nous ouvriront toutes grandes ou non les portes de la vie éternelle, eux qui se ne sont pas vus comme des patrons en cette vie, qui ne se sont pas mis eux-mêmes avant les autres, qui ont eu seulement en Dieu leur richesse. Ils sont des icônes vivantes de la prophétie chrétienne.

Durant ce Synode, nous avons eu la grâce d’écouter les voix des pauvres et de réfléchir sur la précarité de leurs vies, menacées par des modèles de développement prédateurs. Et pourtant, précisément dans cette situation, beaucoup nous ont témoigné qu’il est possible de regarder la réalité différemment, en l’accueillant à mains ouvertes comme un don, en considérant la création non pas comme un moyen à exploiter, mais comme une maison à protéger, en ayant confiance en Dieu. Il est Père et, Ben Sira le Sage le dit encore, « il écoute la prière de l’opprimé » (v. 16). Et bien des fois, même dans l’Eglise, les voix des pauvres ne sont pas écoutées, voire sont bafouées ou sont réduites au silence parce qu’elles sont gênantes. Prions pour demander la grâce de savoir écouter le cri des pauvres : c’est le cri d’espérance de l’Eglise. Le cri des pauvres, c’est le cri de l’espérance de l’Église. En faisant nôtre leur cri, notre prière aussi, nous en sommes certains, traversera les nuages. >>

 

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Commentaires

LE SALUT

> Votre commentaire est lumineux. D'abord comprenons bien le Salut. Dieu nous sauve.
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2019/10/26/prier-dieu-est-le-contraire-de-se-chercher-soi-meme.html
Et merci pour votre titre d'hier.
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Écrit par : Alain De Vos / | 28/10/2019

ZEMMOUR-VALLET, DIALOGUE DANS LA LUNE

> Je viens de tomber sur Zemmour et Odon Vallet parlant du synode de l'Amazonie et du pape. C'est vraiment une expérience à vivre. il y a longtemps que je n'avais entendu autant de poncifs et de désinformations. Il est amusant de voir Zemmour défendre toutes les thèses de Lefebvre et des intégristes (la faute à Vatican II, le retour de la théologie de la libération, un pape soumis aux médias, etc.). Sans parler de son plaidoyer envers les 30 rois de France excommuniés par les méchants pape car ils défendaient le royaume contre la main mise de l'Eglise...quand 5 mn avant, il défendait l'Eglise qui a "fait" la France....Sans oublier son délire de la foi acquise uniquement par la contrainte...
Les deux sont d'accord pour dire que le seul avenir de l'Eglise en France est dans la "tradition" version latin, frou frou et magna cappa...
En ce moment, je débute une formation pour laïc dans mon diocèse. La première journée à été consacrée à la compréhension de ce qu'est l'Eglise et son mystère. Et quand j'entends ces "intellectuels" en parler, je mesure l'abîme sidérale qu'il y a entre ce que le Christ à bâti et fait vivre et ce les Hommes modernes en perçoivent...
Et Odon Vallet parlant de l'Eglise comme d'un parti...
Il y a eu une chose étonnante, c'est la journaliste (dont je n'ai pas retenu le nom) qui a essayé d'élever le débat en parlant foi et spiritualité quand les deux parlaient tendances politiques du pape ou de "drame" que le pape François ne soit pas venu en France...
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Écrit par : VF/ | 28/10/2019

LUMINEUX

> Merci mille fois pour ce texte.
Je trouve ce pape tout à fait lumineux et on se sent parfois bien seul...Je crois qu'il est d'ailleurs victime du même problème que Benoît XVI avec les "progressistes" en son temps: beaucoup commenté, jamais lu... En fait par ceux qui ne voient l'Eglise que comme un champ de bataille politicienne et s'enferment dans cette logique en oubliant l'essentiel ! Ceci est assez valable pour tous les "bords"...
Exemple d'un adepte de la religion du moi...
Je reproduis ici car il faut le lire pour le croire (cela émane d'un évêque...mais en fait ce sont un peu toujours les mêmes en croisade contre le pape....surtout boursouflés de tellement d'orgueil qu'ils finiraient par éclater ^^) :
''Les larmes aux yeux et avec une douleur sincère au cœur, il faut offrir à Dieu des prières d’intercession et de réparation pour le salut éternel de l’âme du pape François, Vicaire du Christ sur terre, et le salut des prêtres et fidèles catholiques qui ont commis de tels actes de culte interdits par la Révélation divine.''
« Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, recevez de notre cœur contrit, par les mains de Marie, Mère Immaculée et toujours vierge de Dieu, un acte sincère de réparation pour les actes d’adoration d’idoles et de symboles en bois qui ont eu lieu à Rome, Ville éternelle et cœur du monde catholique, pendant le synode sur l’Amazonie. Répands dans le cœur de Notre Saint-Père le Pape François, des cardinaux, des évêques, des prêtres et des fidèles laïcs, ton Esprit, afin qu’il expulse les ténèbres de leurs esprits, afin qu’ils reconnaissent l’impiété de ces actes qui ont offensé ta Divine Majesté, et qu’ils t’offrent des réparations publiques et privées."

Sans rire...

Marie-Do


[ PP à Marie-Do :
Qui est ce boursouflé ? Ils sont peu nombreux.
Encore une fois l'auxiliaire des steppes à chameaux ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : Marie-Do / | 28/10/2019

SUPERBE

Je reçois d'une bergogliophobe signant "Teresa" ce message, que je n'hésite pas à qualifier de superbe pour la raison que j'indique ensuite.

► Le message :

« Voici un document informatif sur le Synode de l'Amazonie:
https://magnificat.ca/odm/fr/un-seul-dieu-tu-adoreras/
Lisez avec objectivité et en priant l'Esprit-Saint. »

► Après enquête, voici la raison pour laquelle je trouve ce message "superbe" (en tout cas superbement révélateur de ce que sont les bergogliophobes) :

Le site Magnificat.ca est tenu par un type qui se fait appeler Grégoire XVIII, et dont voici le CV :
Sergio Maria Jesùs Hernandez y Martinez, né le 1er juillet 1959 à Puebla de Mula, est une personnalité espagnole, chef de "l'Église catholique palmarienne" (du nom de la ville de Palmar de Troya) du 15 juillet 2011 au 22 avril 2016 sous le nom de règne de Grégoire XVIII.
Il fut le secrétaire particulier du "pape" Pierre II , chef de "l'Église palmarienne", jusqu'à son décès en 2011. Pour lui succéder, Sergio Maria est "élu par conclave" (?) et choisit le nom de Grégoire XVIII pour exercer son ministère. En 2016 il perd la foi et est déclaré (par qui ?) "coupable d’apostasie" après avoir entretenu des relations coupables avec une femme, déjà mère de deux enfants, durant plusieurs années au cours de son "pontificat". Il est destitué le 22 avril 2016 et son secrétaire particulier d'origine suisse Markus Josef Odermatt, alias Eliseo María, lui succède en prenant le nom de Pierre III. Sergio Maria en quittant la résidence pontificale aurait emporté avec lui en toute illégalité une somme de 2 000 000 €, ainsi que de nombreux biens, bijoux et une voiture de marque BMW appartenant à l'Église catholique palmarienne, dont il est excommunié. Après quoi il s'est marié. La secte et Sergio Hernandez perdurent et tentent apparemment un come-back en surfant sur la bergogliophobie de l'extrême droite transatlantique.

Et ce sont ces gens-là qui anathématisent le synode des évêques sur l'Amazonie ???
En manque de branche spirituelle, Marion Maréchal devrait prendre contact avec eux.

PP
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Écrit par : Teresa / | 29/10/2019

FRANÇOIS ET FRANÇOIS

> Ils ont dit « pape idolâtre » ?… Est-ce à dire qu’entre le trou de terre où des peuplades d’Amazonie amazoniens concentrent leurs offrandes à la déesse mère Pachamama, et donc leurs espoirs de fertilité et de récolte, et la prière du « Pachapapa » pape François portant « le cri des pauvres », qui « traverse les nuages », il nous faudrait choisir ?
Si avec le Vigano du jour, Mgr Athanasius Schneider, les contempteurs du pape pasteur rejettent avec virulence le trou premier (d’où ces statues de Pachamama sorties d’une église de Rome et jetées la semaine dernière dans le Tibre par quelques « héros » et néanmoins bourrins indécrottables de « l’identité catholique »), il reste à apprécier, pour juger de leur fidélité à l’Eglise, leur réponse à l’encyclique ‘Laudato Si’ – c’est là le véritable test !
Puisse la réflexion de tous être alimentée à cette source… tout autant qu’au fameux « prêche aux oiseaux » du Frère François :
« Son amour était si débordant qu’il témoignait même aux créatures inférieures et privées de raison une grande affection et une grande douceur. Arrivé tout près d’eux, il constata que les oiseaux l’attendaient ; il leur adressa le salut habituel, s’émerveilla de ce qu’ils ne se fussent pas envolés comme ils font d’habitude, leur dit qu’ils devaient écouter la parole de Dieu et les pria humblement d’être attentifs.
Il leur dit, entre autres choses :
“Mes frères les oiseaux, vous avez bien sujet de louer votre créateur et de l’aimer toujours ; Il vous a donné des plumes pour vous vêtir, des ailes pour voler et tout ce dont vous avez besoin pour vivre.
De toutes les créatures de Dieu, c’est vous qui avez meilleure grâce ; il vous a dévolu pour champ l’espace et sa simplicité ;
Vous n’avez ni à semer, ni à moissonner ; il vous donne le vivre et le couvert sans que vous ayez à vous en inquiéter.“
À ces mots, rapportent le saint lui-même et ses compagnons, les oiseaux exprimèrent à leur façon une admirable joie ; ils allongeaient le cou, déployaient les ailes, ouvraient le bec et regardaient attentivement.
Lui allait et venait parmi eux, frôlant de sa tunique et leurs têtes et leurs corps. Finalement, il les bénit, traça sur eux le signe de la croix et leur permit de s’envoler. Il reprit la route avec ses compagnons et, exultant de joie, rendit grâce à Dieu qui est ainsi reconnu et vénéré de toutes ses créatures.
Il n’était pas simple d’esprit, mais il avait la grâce de la simplicité. Aussi s’accusa-t-il de négligence pour n’avoir pas encore prêché aux oiseaux puisque ces animaux écoutaient avec tant de respect la parole de Dieu. Et à partir de ce jour, il ne manquait pas d’exhorter tous les oiseaux, tous les animaux, les reptiles et même les créatures insensibles, à louer et aimer le Créateur, car à l’invocation du nom du Sauveur, il faisait tous les jours l’expérience de leur docilité. »
(Thomas de Celano : “Vie de saint François d’Assise”, Éditions franciscaines).
Salutations

Longin


[ PP à Longin :
Merci de ces rappels indispensables.
Cela dit : leur attitude ne nous demande pas de choisir entre la prière du pape et les rites amazoniens... Ils rejettent la prière du pape, comme tout ce qui vient de lui.
Comme dans la scène de Jésus chez Caïphe, ils déchirent leurs vêtements en disant : "Il a blasphémé ! Qu'en pensez-vous ?" Et ils se répondent à eux-mêmes : 'Il mérite la mort."
On peut craindre qu'il ne se trouve quelque part un fou assez sénile (ça ne manque pas dans ce milieu) pour chercher un revolver et appliquer la sentence... On vient de le voir à Bayonne dans le même milieu mais dans un autre domaine.]

réponse au commentaire

Écrit par : Longin / | 29/10/2019

ALLÉGORIE

> En fait, ce qui leur donne de l'urticaire, c'est que les indiens d'Amazonie représentent la terre sous les traits d'une femme enceinte.
Il leur suffirait de réfléchir pour voir qu'au Moyen-Age, la justice était représentée sous les traits d'une femme aux yeux bandés tenant une balance. C'est ce qu'on appelle une allégorie.
Pour saisir certaines réalités, les hommes ont besoin d'une image tangible.
Il faut seulement veiller à ce que l'allégorie reste une image et ne soit pas confondue avec la réalité qu'elle manifeste.
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Écrit par : Bernadette / | 29/10/2019

L'HOMÉLIE

> Fabuleuse homélie ! Merci beaucoup pour ce partage Monsieur de Plunkett ! Je vais là diffuser.
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Écrit par : Louis Le Mée / | 29/10/2019

à Bernadette :

> https://twitter.com/austeni/status/1188380172925448192

J'aime beaucoup cette image de "Notre-Dame de l'Amazonie et du Tibre", si bien nommée. Aucune des représentations de la Vierge ne se ressemble, et c'est très bien ainsi car elle ne saurait appartenir à un peuple particulier mais à toute la communauté des croyants : sur la colline de Sion en Lorraine, elle a les traits d'une Occidentale, à Akita, elle est Japonaise, en Amazonie, elle est indigène. Point de paganisme dans tout cela dès lors que la personne qui la vénère reconnaît en elle la Mère de Dieu et, par son intercession, prie le Rédempteur.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 30/10/2019

à Marie-Do :

> En réponse aux protestations de Mgr Schneider, on pourrait opposer que le choix du 1er novembre pour la célébration de la fête de la Toussaint et la commémoration des fidèles défunts le lendemain serait peut-être lié à la fête celtique de Samain ('Halloween') : n'oublions pas le rôle qu'ont joué les moines irlandais dans l'évangélisation de l'Europe continentale (matérialisé par certains noms de lieux comme Munster dans le Haut-Rhin, Saint-Colomban en Bretagne, etc.).
Ou rappeler comme le fait Lucien Jerphagnon avec humour que les chrétiens ont gentiment squatté les fêtes païennes...

PV


[ PP à PV – Pas seulement les fêtes : les lieux aussi (temples devenus églises). Et même des personnages liés aux rituels polythéistes ! On trouve des effigies de Sibylles - devineresses païennes - à la chapelle Sixtine, dans les cathédrales (Sienne, Amiens, Beauvais, Auch) et dans de nombreuses églises (p. ex. Santa Maria della Pace à Rome). L'idée du catholicisme de la Renaissance étant que la révélation chrétienne complète harmonieusement la méditation païenne ! Je ne vois aucun de nos réacs s'indigner contre ça. Bizarre ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 30/10/2019

Réponse à Patrice:

> le texte cité, en fait une sorte de "prière de réparation" (!) émane de Mgr Schneider. Merci encore pour cette magnifique homelie (dans la même veine que Laudato Si) ainsi qu'au commentateur plus haut pour le texte sur St François d'Assise.
Bien à vous

Marie-Do


[ PP à Marie-Do – C'est lui que visait mon allusion à "l'auxiliaire des steppes à chameaux".
Mgr Schneider (auprès duquel feu Mgr Lefebvre aurait l'air d'un moderniste échevelé) est l'évêque auxiliaire du Kazakhstan. Le texte de sa "prière de réparation" paraît copié-collé d'un prêche pré-schismatique de la FSSPX dans les années 1980. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Marie-Do / | 30/10/2019

@ Philippe de visieux :

> totalement ! j'étais à Rome cet été , je l'ai constaté et j'en faisais aussi mention comme remarque dans un autre commentaire. Au 7ème siècle, l'Eglise catholique transforme le Panthéon de Rome en une Eglise dédiée aux saints martyrs. Au culte des divinités issues de la Rome paienne se substitue le culte des saints. La fête de la Toussaint apparaît à peu près à la même époque.
Notons aussi que la fête de Noël était à l'origine la fête du solstice et du "soleil invaincu", fête devenue à l'époque de Constantin celle de la Nativité du Sauveur et de la Lumière apportée par le Christ, "le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière, sur le pays de l'ombre, une lumière a resplendi"....
Le christianisme naissant est une synthèse du monde greco-romain, de la philosophie et de la nouveauté apportée par le Christ.
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Écrit par : Marie-Do / | 30/10/2019

à Marie-Do :

> ... c'est ainsi que le pendant estival de Noël, le 24 juin, célébré par les païens qui allumaient de grands feux à l'occasion du solstice, devint la Nativité de saint Jean-Baptiste car il est écrit dans l'Évangile : "il faut qu'il croisse, et que je diminue" (Jean 3, 30). CQFD.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 31/10/2019

D'UN BERGOGLIOPHOBE

> Non, ce n'est pas une belle homélie. C'est encore un texte (les deux premiers paragraphes en tout cas) qui sépare, qui punit, qui condamne, qui critique. A des lieues des propos des papes précédents, qui unissaient, encourageaient, catéchisaient, rassemblaient le peuple de Dieu, le pape François continue d'être dans la posture du maître d'école qui tance et sanctionne.
On ne peut pas lui reprocher de manquer de constance : sa cible est toujours la même : les catholiques occidentaux en général, européens en particuliers, coupables, presque par nature, d'hypocrisie et de sécheresse de cœur, du seul fait d'être catholiques en essayant de rester fidèles au minimum de la foi et de la pratique.
Un pape qui évoque tranquillement l'hypothèse d'un schisme - hypothèse qui faisait pleurer Jean-Paul II - m'inquiète encore plus qu'un pape qui accepte et promeut des prosternations devant des objets non identifiés dans les jardins du Vatican. Vous pensez ce que vous voulez de cette fameuse statue : quand bien même elle serait une représentation de la sainte Vierge (chacun ses goûts, après tout), un catholique ne se prosterne pas devant la sainte Vierge.
Aurez-vous l'honnêteté de publier ce commentaire, en contradiction avec ceux de vos autre lecteurs ? On ne peut pas fructueusement discuter qu'avec ceux avec qui on est en accord...

Calguès


[ PP à "Calguès" (c'est un pseudonyme, comme si souvent avec eux) :
Je suis responsable de ce qui paraît chez moi, et je ne publie que les commentaires qui contribuent au bien commun.
Ce n'est pas le cas du vôtre (simple relais d'une campagne organisée), mais je le publie à titre d'exemple.
► Vous n'admettez-pas que le pape appelle les catholiques des vieux pays riches à un examen de conscience.
► Vous feignez de croire que s'il nous appelle à cet examen de conscience (catholiques des vieux pays riches), c'est parce qu'il nous accuse de défauts que vous énumérez mais dont lui ne parle pas à propos des catholiques occidentaux en général.
► Quand il énumère des défauts, graves, il parle de deux secteurs bien circonscrits (dont les catholiques occidentaux ne sont nullement solidaires) :
1. milieux corrompus de la Curie romaine,
2. réseau politico-économico-religieux déguisé en "gardiens de la vraie foi"...
Deux milieux dont "les catholiques occidentaux" ne sont nullement solidaires, comme vous feignez de le croire ! Et cette feinte vous situe nettement.
► Vous achevez de vous situer en prétendant que les défauts contre lesquels le pape met en garde sont en réalité le fait "de rester fidèle au minimum de la foi et de la pratique". Cette idée est absurde, car :
– c'est prétendre ridiculement que le pape brade la foi et la pratique ;
– c'est prétendre nous faire croire (non moins ridiculement) que la clique politico-religieuse anti-François est là pour défendre la foi et la pratique – et quand on les connaît il y a de quoi rire.
Dernier point : la "tranquillité" du pape devant la menace de schisme n'a rien d'étonnant. Quand on a connu comme lui les années de plomb en Argentine, on ne perd pas son flegme devant la petite rage de certains bourgeois européens. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Calguès / | 31/10/2019

à PP

> Ce Calguès me fait marrer d'invoquer Jean-Paul II, quand on se souvient de la haine et du mépris que les milieux intégristes cathos avaient contre "le pape du barnum païen d'Assise" !!!
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Écrit par : Adam K. / | 31/10/2019

LA DATE DE NOËL

> Autant je suis d'accord pour l'inculturation par ré-incorporation des lieux, dates (Toussaint, St Jean d'été et ses feux) et saints (Brigitte, Cornely...).
Autant pour la date de Noël, je mets un bémol. Le 25 décembre a été retenu, pas le 22 (la réelle date du solstice) et ce n'est pas neutre. J'ai lu (il me semble que c'est dans l'enfance de Jésus de Ratzinger, mais je peux confondre) que les attestations de la fête du sol invictus sont postérieures à celles de la Nativité, et que cette fête serait justement une lutte côté païen pour contrebalancer la fête chrétienne qui faisait de l'ombre aux saturnales.

CMB


[ PP à CMB – Le problème est compliqué. D'une part, la fête de 'Sol Invictus' est postérieure au christianisme (elle ne reçoit le label impérial qu'en 275, sous Aurélien). D'autre part, depuis la proto-histoire "européenne", le solstice en lui-même était pris dans un groupe de douze jours dont l'ensemble constituait le rite d'hiver. L'enjeu de la date du 25 n'était donc pas crucial.
Par ailleurs, l'Eglise chrétienne a abouti à cette date du 25 à la suite de savants calculs fondés sur l'agenda des tours de service des prêtres du Temple de Jérusalem...]

réponse au commentaire

Écrit par : Charles-Marie Bera / | 31/10/2019

@ Philippe de Visieux:

> à propos des fêtes de la St Jean, de la Nativité et de ce que vous évoquez "Il faut qu'il croisse et que je diminue"...Ce passage que vous citez de l'Evangile de Jean me fait penser à un superbe texte que j'ai découvert récemment (une véritable cathédrale de mots et de sens) du grand St Augustin sur la voix et la parole (sermon 288) , il y évoque très precisément cela en conclusion de son sermon...

« Je suis la voix de celui qui crie dans le désert. » (Jean, 1-23). Par cette parole, Jean se déclare la voix. Jean est la voix. Et le Christ, pour qui le prends-tu, sinon pour la Parole ? La voix doit d’abord se faire entendre pour qu’ensuite la parole soit comprise. Mais de quelle parole s’agit-il ? Écoute : « Au commencement était la Parole et la Parole était près de Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Tout fut par elle et sans elle rien ne fut. » . Tout a été fait par la Parole, et Jean aussi. Quoi d’étonnant si la Parole s’est faite une voix !
Cherchons donc ce qui fait la différence entre voix et parole. Cherchons avec attention, car c’est important, il faut nous y arrêter.
Voici donc deux choses: la voix et la parole. Qu’est-ce qu’une voix ? Qu’est-ce qu’une parole ? Il n’y a parole qu’autant qu’il y a signification. Si une parole n’avait pas de sens, ce ne serait pas une parole. Lorsqu’une voix ne fait que résonner sans faire entendre de sens, comme le son que fait entendre quelqu’un qui crie sans parler, c’est une voix, ce n’est pas une parole. Car j’ai dit de toute parole qu’elle veut dire quelque chose : il ne s’agit pas de vains sons.
Si donc vous comprenez cette différence entre la voix et la parole, contemplez-la avec admiration dans Jean et dans le Christ.
De plus, séparée même de la voix, la parole peut avoir son efficacité ; tandis que sans la parole la voix est vaine. Rendons compte de cette proposition, expliquons-la si nous le pouvons. La voix crie dans le désert mais la parole répond même au silence, et répond aussi de lui, tout comme le silence répond à son tour à la parole dans un perpétuel et vif entrelacs. Silence éloquent, affirmatif, de l’écoute attentive, silence bruissant du chant ou du cri intérieur, où le désir monte vers Dieu tel une flamme en s’arrachant à l’obscurité...
Or en moi, dans le centre de mon cœur, dans le secret de mon âme, la parole est antérieure à la voix. La voix ne résonne pas encore dans ma bouche, et déjà la parole est née dans mon cœur. Mais pour que parvienne jusqu’à toi ce que j’ai conçu dans mon cœur, j’ai besoin de l’aide de la voix. Je sais ce que je veux dire, je l’ai présent à mon esprit, je cherche le terme pour l’exprimer; avant que mes lèvres ne fassent entendre aucun son, la parole existe au-dedans de moi-même. La parole précède donc ma voix; en moi vient d’abord la parole, ensuite la voix.
Mais chez toi au contraire, ma voix doit venir d’abord frapper ton oreille pour que tu me comprennes, pour faire pénétrer une parole dans ton esprit.
Si donc Jean est la Voix et le Christ la Parole, le Christ existe avant Jean, mais du point de vue de Dieu, par contre le Christ vient après Jean, mais de notre point de vue. C’est un grand mystère, frères ! Prêtez-y attention, scrutez de plus en plus la profondeur de cette vérité.
Dans ce mystère, Jean personnifie la voix, mais il n'est pas seul à être la voix. Tout homme qui énonce une parole est la voix de cette parole (..)
Considérez maintenant la portée de ces mots : « Il faut qu’il croisse et que je diminue ». Mais pourrai-je exprimer ma pensée ? Pourrai-je même, non pas vous faire comprendre, mais comprendre moi-même de quelle manière, dans quel sens, dans quel but, pour quel motif, la voix, Jean, a dit, d’après la distinction que je viens d’établir entre la voix et la parole : « Il faut qu’il croisse et que je diminue » (Jean,3-30)? Pourquoi ce langage? Parce que les voix se taisent quand la Parole, le Verbe grandit : « Il faut qu’Il croisse et que je diminue». Sans doute, considérée en elle-même, la parole ne croît ni ne décroît. Mais en nous on peut dire qu’elle croît, lorsque nos progrès nous élèvent vers elle. C’est ainsi que la lumière croît dans les yeux, lorsqu’en guérissant, les yeux voient plus qu’ils ne voyaient étant malades. Oui, la lumière était moindre dans les yeux souffrants que dans les yeux guéris, quoiqu’en elle-même elle n’ait pas diminué d’abord ni augmenté ensuite.
On peut donc dire que en nous l’utilité de la voix diminue à mesure qu’on s’approche davantage de la parole, de ce qui signifie.
Dans ce sens il faut que le Christ croisse et que Jean diminue.
C’est ce qu’indique aussi la différence de leur mort. Jean décapité a été comme raccourci ; le Christ élevé en croix a en quelque sorte grandi. C’est ce que rappellent encore les jours de leur naissance ; car à dater de la naissance de Jean les jours commencent à diminuer, et ils recommencent à augmenter à partir de la Nativité du Christ."
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Écrit par : Marie-Do / | 31/10/2019

PROPHÈTES

> Opposer les religions entre elles est particulièrement stupide aujourd'hui.
- D'abord le danger vient aujourd'hui plutôt de l'absence d'esprit religieux que d'une autre croyance.
- Ensuite, si je crois vraiment à la supériorité de la religion chrétienne, je ne peux voir les autres qu'avec indulgence comme des étapes vers la mienne.
- Enfin l'idolâtrie n'est pas toujours là où on la croit.

Il ne faut pas croire que la religion chrétienne se soit bâtie sur la destruction. Des oracles ou des mythes ont par exemple été gardés comme prophétiques. Des textes de philosophes païens ont conservé toute leur valeur. J'ai eu à étudier un peu la question à propos d'un ensemble de tapisseries commandé à la fin du XVe siècle pour le chœur de la cathédrale de Coutances. Elles représentaient les douze travaux d'Hercule. Hercule, Socrate, Œdipe ou Antigone sont aussi des prophètes de l'avènement du Christ.
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Écrit par : Guadet / | 03/11/2019

@ Guadet

> Socrate, Antigone, ou encore la "Sibilla" célébrée par la tradition catalane, prophètes d'un appel comblé par le Christ, oui. Hercule ou Oedipe, j'ai du mal à comprendre.
Et j'avoue être peu ragoûté par l'obsession de l'Antiquité, bien différente de la connaissance qu'on en avait eu auparavant, qui s'est manifesté à partir de cette époque.
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Écrit par : PF. Huet / | 05/11/2019

@ PF. Huet

> Hercule était relu comme une certaine allégorie par les philosophes grecs du temps de Jésus. Pour eux, Hercule est le fils de Jupiter (dieu père étymologiquement) envoyé sur terre pour rétablir la justice. Il combat le mal mais semble finir terrassé par lui. En fait il obtient ainsi de monter sur l'Olympe et d'entrer dans l'assemblée des dieux. La ressemblance avec l'histoire du Christ a fait promouvoir cette version dans les siècles suivants pour s'opposer au Christianisme en prétendant que celui-ci n'apportait rien.
Œdipe est le type même de l'entrepreneur néolibéral : il pense qu'il s'est fait lui-même et qu'il maîtrise parfaitement sa vie. La réalité le ramène à la religion parce qu'il se rend compte que sa clairvoyance n'était que de l'aveuglement et que le salut est un don des dieux et non quelque chose qu'on acquiert par ses propres forces.
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Écrit par : Guadet / | 05/11/2019

à Guadet :

> Il y a plusieurs années, accompagnant un groupe de Chinois au château de Versailles, l'un d'eux me demanda pourquoi un roi "Très-Chrétien" avait pu consacrer l'ensemble des Grands Appartements à la civilisation grecque, païenne : salons d'Hercule, d'Apollon, le roi représenté sous les traits de dieux de l'Olympe, etc. Cet homme m'avait dit que, pour un roi catholique, Dieu avait dû se contenter des décorations de la chapelle, certes magnifiques, tandis que le paganisme avait obtenu quasiment tout le reste des ornements du château et du parc : nulle Vierge Marie en statue mais ici Artemis, là Cupidon au temple de l'Amour, etc.
Je lui avais répondu qu'il fallait y voir des décors, de l'art, tout au plus des allégories. Mais mon interlocuteur, évangélique, me rappela que la prohibition de l'idolâtrie aurait dû s'appliquer à toutes ces représentations car, liées au paganisme et non christianisées, elles n'avaient pas leur place dans la maison d'un roi professant sa foi en Christ.

PV


[ PV – Les objets amazoniens montrés au pape l'ont été dans le cadre du dialogue entre l'Eglise et la culture amérindienne, et au titre d'expressions pré-chrétiennes du respect du cosmos (créé).
Ils n'ont pas été installés à demeure et à grand fracas spectaculaire dans les espaces publics du Vatican, comme l'ont été les symboles gréco-romains à Versailles.
Enfin, il n'y avait aucune raison humaine de glorifier (comme on l'ont fait les rois de France depuis la Renaissance) des symboles païens morts depuis deux mille ans.
Au contraire, les objets amazoniens ont été apportés par des hommes et femmes vivants, pour la plupart non-chrétiens, avec lesquels l'Eglise est en dialogue et qu'elle veut protéger contre la Machine prédatrice mondiale (qui est, elle, le vrai danger du monde actuel).
A ce propos, je remarque que sur ma page Facebook, ces jours-ci, je fais face à une campagne anti-François à propos de ces objets amazoniens... et que cette campagne est menée par trois personnages qui se révèlent être des banquiers : soit en exercice, soit en retraite !
Des servants du vrai danger actuel (la Machine prédatrice), en train de pousser des clameurs d'effroi devant quelques objets des malheureux Indiens d'Amazonie, poignée de survivants menacés du pire par... les pistoleros des agro-industriels !
Il y a des coups de pied au cul qui se perdent.
"Le bourgeois est un monstre déchaîné qu'on ne peut arrêter que d'un paquet de mitraille", disait Léon Bloy un jour de comparable indignation. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 06/11/2019

à Ph. de Visieux et PP

> Et les plus indignés contre le pape sont souvent en même temps des nostalgiques adorateurs ridicules de feu M. Quatorze. Je connais au moins un boursier versaillais partisan de "Louis XX" (Luis de Borbon, l'arrière-petit-fils de Franco).
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Écrit par : Adhémar, baron des Alentours / | 06/11/2019

@ Philippe de Visieux

> Même à des Français, dépourvus aujourd'hui de culture classique, il est difficile d'expliquer le rapport du christianisme avec les différentes traditions religieuses. L'importance de la philosophie grecque n'est plus comprise. On oublie que saint Martin s'attaquait plus aux superstitions - même chrétiennes - qu'au paganisme, et que les bons missionnaires s'intéressaient toujours à la religion du peuple qu'ils évangélisaient pour y découvrir le chemin vers le Christ.
La religion est aujourd'hui vue comme un choix, façon supermarché, ce qui mène facilement au fondamentalisme. Si tu préfères telle bière tu n'achètes que celle-là et tu rejettes les autres.
J'ai connu une Japonaise qui avait été dans une école jésuite. Comme je lui demandais si elle était chrétienne elle me répondit que, chez elle, il y avait le Shintô pour la vie quotidienne et sociale, le bouddhisme pour la culture et le christianisme pour le Salut. Ce n'est pas forcément tomber dans le syncrétisme et c'est une voie intéressante pour un Japonais.
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Écrit par : Guadet / | 06/11/2019

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