23/09/2019
Les évêques et le projet de loi de bioéthique
Ma chronique à Radio Espérance (Auvergne Rhône-Alpes) :
<< Les médias ont fait du tapage la semaine dernière autour de la réunion des évêques au collège des Bernardins, à Paris, pour présenter la position de l’Eglise catholique sur le projet de réforme de la loi de bioéthique. Pourquoi ce tapage ? Pour deux raisons : 1. le président de la conférence épiscopale, Mgr de Moulins-Beaufort, avait prononcé le mot « devoir » à propos de la manifestation prévue le 6 octobre par des associations dont ‘La Manif pour tous’ ; 2. Certains des organisateurs du 6 octobre avaient affirmé (à la légère) qu’on allait juger l’influence de l’Eglise sur le nombre des manifestants.
Ces deux choses appelaient une mise au clair, qui est venue très vite du porte-parole des évêques : 1. Ce que Mgr de Moulins-Beaufort avait voulu dire, c’est qu’une partie des catholiques se faisait un « devoir » de participer au 6 octobre ; 2. Il avait dit par ailleurs qu’il y a plusieurs façons d’exprimer notre désaccord envers certains aspects du projet de loi (la PMA sans père), par exemple aller voir chaque député ; et que l’Eglise de France n’appelle jamais à manifester dans les rues, car, dit l’archevêque, « ce n’est pas sa façon d’agir ».
On ne peut pas être plus clair. Il suffisait (au lieu de se laisser impressionner par le tapage des radios et la surenchère des magazines), de regarder le compte-rendu des déclarations des Bernardins.
De même : pour connaître les positions de l’Eglise dans les questions de moeurs, notamment sur la fameuse question du « genre » qui obsède les médias (mais qui menace aussi de devenir un serpent de mer dans l’esprit de certains d’entre nous), il suffit de lire un petit document qui vient de paraître aux éditions Salvator : sous le titre Il les créa homme et femme, c’est le texte de la Congrégation romaine pour l’éducation catholique, suivi des commentaires de l’Institut catholique de Paris, par son recteur et sa directrice des études religieuses.
Il en ressort qu’à condition de ne pas faire dévier cela vers des idéologies comme on le fait trop souvent aujourd’hui, étudier le « genre » (les rôles sociaux de l’identité sexuée, le respect de toute personne, etc) peut devenir la responsabilité éducative à la fois de l’école, de la famille et de la société. Ce qui suppose évidemment que le rôle de la famille soit pris en compte et, lui aussi, respecté. Rien que de légitime dans cette requête, et l’on ne voit pas au nom de quoi – légitimement – les pouvoirs publics pourraient s’y opposer…
Voilà ce sur quoi je voulais insister dans le cadre de cette semaine de la bioéthique : pour échapper aux pressions médiatiques, mais aussi à nos propres emportements, le mieux à faire est d’étudier ce que dit notre Eglise catholique, apostolique et romaine. >>
16:37 Publié dans Idées, Moeurs, Société | Lien permanent | Tags : bioéthique, catholiques