11/09/2019
“Schisme” des ultras ? Ce qu’a dit le pape, et pourquoi
Les réponses du pape aux journalistes hier à propos du livre de Nicolas Senèze : livre en passe de devenir événement international, parce qu’il fait la lumière sur le très réel complot de milliardaires trumpistes contre François :
Extrait de l'article de Cécile Chambraud (Le Monde 11/09) :
<< [Le pape] a expliqué qu’il suivait simplement les traces et les enseignements de ses prédécesseurs, à la suite du concile Vatican II [...] « Par exemple, les choses sociales que je dis, c’est la même chose que ce qu’avait dit Jean-Paul II. La même chose ! Je le copie ! » La référence ne manque pas de malice, Jean-Paul II étant une référence absolue pour les courants conservateurs. [1]
[...] Selon lui, « le chemin du schisme n’est pas chrétien ». […] Il dit « prier pour qu’il n’y en ait pas », par sollicitude pour la santé spirituelle de ceux qui seraient tentés d’en provoquer un. « Je prie pour qu’il n’y ait pas de schisme, mais je n’ai pas peur », a-t-il résumé. [...] Cela […] réaffirme sa volonté de maintenir son cap en dépit des pressions. En second lieu, cela place ses adversaires dans une position de dissidents […] Peut-être est-ce aussi un acte d’autorité à l’orée d’un automne qui promet d’être chargé et mouvementé au Vatican. En octobre, un synode des évêques sur l’Amazonie devrait aborder la question de l’ordination d’hommes mariés pour pallier le manque de prêtres et améliorer la prise en charge pastorale de cette immense région. [...] Devrait en outre être enfin publiée la nouvelle Constitution vaticane, qui pourrait impulser d’autres changements substantiels dans le fonctionnement de l’Eglise et qui a déjà suscité des remous à l’intérieur de la curie romaine.
[...Quant aux] critiques faites « sous la table », [...] il y voit la signature de « petits groupes fermés qui ne veulent pas entendre la réponse à la critique » et qui « lancent la pierre en se cachant la main »... « Ce n’est pas vouloir du bien à l’Eglise et c’est suivre une idée fixe, non ? […]. » « Aujourd’hui, a-t-il ajouté, nous avons tellement d’écoles de rigidité dans l’Eglise, qui ne sont pas des schismes mais qui sont des chemins chrétiens de type schismatique. Et, à la fin, ils finiront mal. »
► Le pape ne "dramatise" pas. Il constate ce dont parlent ouvertement les médias chrétiens américains depuis plus d'un an maintenant : ainsi le National Catholic Reporter (NCR), en première ligne pour la défense de l'universalité de l'Eglise face au trumpisme de l'ultradroite libérale. Le NCR constatait il y a plus de dix mois l'amplification aux USA de ce qu'il nomme "le schisme EWTN", du nom de la néfaste télévision franciscophobe de l'Alabama avec son groupe de médias financés par les milliardaires trumpistes du Napa Institute et du réseau Legatus. Qui furent notamment les chefs d’orchestre de l’opération Vigano à l’été 2018… Montrer cela n'est pas du "complotisme" (comme disent les imbéciles) mais une simple relation des faits, puisque le Napa Institute (Tim Busch etc) affiche publiquement son intention de déstabiliser le Saint-Siège pour faire tomber le "socialist pope" ! Le livre de Nicolas Senèze explique ce très réel complot en donnant toutes les précisions nécessaires. D’où la fureur des gens mis en cause.
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[1] Les “courants conservateurs” mentent ou se mentent. Ils oublient l’aversion qu’ils exprimaient naguère envers Jean-Paul II (“Wojtyla d’Assise l’ami des musulmans, des hindouistes et des chamans”, “Wojtyla l’obsédé sexuel avec sa fausse catéchèse sur le corps”, etc). Et ils continuent, comme Madelin & Cie en 1991, à prétendre que Centesimus annus est une encyclique “libérale”… alors qu’elle exprime radicalement le contraire ! Et ils sont crus par une partie du public catho, le problème des “ׅconservateurs” étant leur ignorance : ils ne connaissent pas ce qu’ils prétendent “conserver”.
Les "écoles de rigidité dans l'Eglise"..
Le cardinal Burke, putschiste en dentelles
13:04 Publié dans AVEC LE PAPE FRANÇOIS | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : pape françois, schisme us
Commentaires
CHESTERTON
> Voici ce que pensait Chesterton dans son ouvrage intitulé le "Bœuf muet", consacré à Saint Thomas d'Aquin. C'est délicieux:
« Les anciens Manichéens enseignaient que Satan produisit toute l'oeuvre de la création qu'on attribue habituellement à Dieu. Les nouveaux Calvinistes enseignaient que Dieu produisit toute l'oeuvre de damnation qu'on attribue habituellement à Satan. Un jette le regard sur le premier jour du monde, quand un démon agit comme un dieu; l'autre regarde au dernier jour, quand un dieu agira comme un démon. Mais les deux ont l'idée commune que le créateur du monde était essentiellement le créateur du mal, peu importe qu'on le traite de démon ou de dieu.
Comme on trouve bien des Manichéens parmi les Modernes, ainsi que nous le soulignerons bientôt, certains peuvent partager ce point de vue, certains peuvent être perplexes envers lui, et certains peuvent simplement s'étonner que nous y soyons opposés.
Pour comprendre la controverse médiévale, nous devons dire un mot de la doctrine catholique, qui est tout autant moderne que médiévale. Que "Dieu regarda toutes ces choses et vit qu'elles étaient bonnes" contient une subtilité que le pessimiste ordinaire ne saisit pas ou qu'il est trop pressé de remarquer. Cette thèse soutient qu'il n'existe aucune mauvaise chose, mais seulement de mauvais usages des choses. Ou, si vous préférez, il n'existe pas de mauvaises choses, seulement de mauvaises pensées, et surtout de mauvaises intentions. Les Calvinistes sont les seules personnes qui peuvent véritablement croire que l'enfer est pavé de bonnes intentions. C'est précisément la seule chose qui ne peut pas servir pour le paver. Par ailleurs, on peut avoir de mauvaises intentions concernant de bonnes choses; et certaines bonnes choses, comme le monde et la chair, ont été déformées par une mauvaise intention appelée le diable. Mais il ne peut pas rendre les choses mauvaises. Elles demeurent bonnes comme au premier jour de la création. Le travail du ciel est le seul qui soit matériel, dans la fabrication d'un monde matériel. Le travail de l'enfer est entièrement spirituel.
Cette erreur a pris bien des formes, mais surtout, comme dans le cas d'à peu près toute erreur, elle a eu deux formes principales: une forme plus violente, hors de l'Église et s'attaquant à l'Église, puis une forme plus subtile, qui était dans l'Église et corrompait l'Église. Il n'y a jamais eu d'époque où l'Église ne fut pas déchirée entre cette invasion et cette trahison.
On l'a vu, par exemple, à l'époque victorienne où la "compétition" darwinienne, dans les conflits commerciaux ou raciaux, était un assaut tout aussi résolument athée au dix-neuvième siècle que le mouvement bolchevique anti-Dieu du vingtième siècle. Vanter une prospérité brutale, admirer les millionnaires les plus croches qui sont parvenus à établir un monopole sur le blé par une manoeuvre quelconque, et parler des personnes "inadaptées" (imitant ainsi le penseur scientifique qui les achèverait parce qu'il ne peut même pas achever sa phrase — inadaptée à quoi?) — tout cela est aussi simplement et ouvertement anti-chrétien qu'une Messe noire. Pourtant, il y a des Catholiques anémiques et mondains qui ont eu recours à ce charabia en faveur du Capitalisme, dans leur première résistance pitoyable au Socialisme. Ils le firent, du moins, jusqu'à ce que la grande encyclique du Pape sur les Droits du travail mette un terme à cette absurdité.
Le mal se retrouve toujours à l'intérieur et à l'extérieur de l'Église; mais il a une forme plus sauvage à l'extérieur et une forme plus raffinée à l'intérieur. Nous avions déjà vu cela au dix-septième siècle lorsque le Calvinisme se trouvait en dehors de l'Église et le Jansénisme à l'intérieur. »
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Écrit par : ND / | 11/09/2019
CHESTERTON 2
> Un peu hors sujet (encore que) une autre petite citation de Chesterton:
"Le monde s’est divisé entre conservateurs et progressistes. L’affaire des progressistes est de continuer à commettre des erreurs. L’affaire des conservateurs est d’éviter que les erreurs ne soient corrigées."
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Écrit par : ND / | 11/09/2019
PASTEUR UNIVERSEL
> https://youtu.be/YSp2cydJ1bg
La réalité de la prise de parole papale n'est pas celle d'une "dramatisation" [44:28].
Le pontife évoque la logique schismatique, toujours négative, en s'appuyant notamment sur l'exemple de l'Église vieille-catholique, partie après Vatican I, qui s'estimait être la 'vraie Église' et qui aujourd'hui ordonne des femmes.
On ne perçoit pas d'animosité dans le message du pape : il parle non en accusateur mais en pasteur de l'Église universelle.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 12/09/2019
DIVISIONS
> Pour un chrétien, le scandale c'est la division. C'est tout simplement ce que rappelle le pape.
Dans notre monde si individualiste, parler de division c'est "dramatiser".
Comprenne qui voudra !
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Écrit par : Antoine R. / | 12/09/2019
MARTEL PENSE FAUX
> https://www.lepoint.fr/societe/y-a-t-il-un-complot-de-l-amerique-contre-le-pape-11-09-2019-2335055_23.php
Notre spécialiste ès-homosexualité livre une appréciation contrastée du livre de Senèze. Le titre serait erroné : il faudrait plutôt lire 'Comment les nostalgiques de Benoît XVI veulent changer de pape'.
M. Martel écrit :
"Ces réseaux ultraconservateurs sont pour une part américains, mais beaucoup plus européens, latinos, africains ou asiatiques. Ce qui les relie, ce n'est pas Donald Trump ou Steve Bannon : c'est Joseph Ratzinger".
Vraiment ? Si c'était le cas, que feraient-ils des positions anticapitalistes et écologiques du pape émérite ?
M. Busch ne veut pas d'une Église qui professe une doctrine sociale condamnant le libéralisme économique, quel que soit le pontife à sa tête ; si Ratzinger est instrumentalisé par certains comme l'anti-François, à nous baptisés de rappeler que cette opposition est factice, donc inexistante.
L'auteur de 'Sodoma' semble minimiser l'importance des officines américaines : la coalition anti-François serait à ses yeux strictement romaine.
Oublie-t-il qu'il a lui-même déjeuné avec M. Bannon ?
Que M. Bannon intervient à la chartreuse de Trisulti ?
Que l'ancien conseiller de Donald Trump souhaite adapter 'Sodoma' sur les écrans ?
Si Frédéric Martel était réellement le défenseur du pape François qu'il affirme être dans l'article, il s'abstiendrait d'agir de la sorte ; mais cette peu flatteuse entreprise, bien entendu, est soigneusement omise. Aux innocents les mains pleines !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 12/09/2019
CHESTERTON
> Magnifiques citations de Chesterton !
Et l'humour subtil de la deuxième citation en particulier :
"Le monde s’est divisé entre conservateurs et progressistes.
L’affaire des progressistes est de continuer à commettre des erreurs.
L’affaire des conservateurs est d’éviter que les erreurs ne soient corrigées."
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Écrit par : Michel de Guibert / | 13/09/2019
MARTEL LIBÉRAL
> Martel emploie à tour de bras les termes "extrême droite", "ultra-conservateurs" (méchants) ; "libéraux" (gentils). Ça fait accrocheur â bon compte sans vouloir dire grand' chose...
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Écrit par : PF Huet / | 13/09/2019
à Philippe de Visieux
> Frédéric Martel voit tout et juge tout par le prisme de l'homosexualité, ce qui finit par être singulièrement réducteur.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 13/09/2019
MARTEL & BANNON
> On a bien compris pour qui roulait Martel (décidément pas dans la ligne et exact contraire de Charles le carolingien!!!). D'autant qu'il en profite pour médiatiser ses fantasmes (la dentelle et les messes pieuses l'excitent apparemment) tout heureux de ramener tout à un débat progressistes/conservateurs qui sert ses vrais amis (la bande à Bannon) ! Plus besoin d'ennemis quand on a des amis comme Martel !
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Écrit par : Raphaël R. / | 13/09/2019
OÙ SE SITUE RÉELLEMENT LA CONFUSION ?
> Je trouve qu'il y a une confusion ici et c'est dommage.
Je connais bien des personnes qui ne sont pas à l'aise avec tout ce que dit le pape François et ne sont ni libéraux, ni fan de la dentelle.
Ludovic
[ PP à Ludovic :
– Où voyez-vous une confusion ?
– Faites le test auprès des ^personnes dont vous nous parlez et qui "ne sont pas à l'aise" : demandez-leur ce qu'elles ont lu de l'enseignement pastoral et spirituel du pape. Vous constaterez qu'elles n'en ont rien lu, et qu'elles se sentent "mal à l'aise" pour une double raison :
1. la discordance entre leurs opinions personnelles et les préconisations sociales de l'Eglise
2. les gros titres (déformants) de la presse quotidienne, absorbés sans chercher à vérifier ce que le pape a réellement dit, ni pourquoi, ni dans quel cadre...
Être "mal à l'aise" n'est pas une position sacrée ni indiscutable. Il y a des malaises légitimes ("l'erreur invincible", dit-on en théologie morale) et d'autres qui ne le sont pas (le refus de s'informer quand on ne veut pas confronter ses opinions de milieu avec la pensée de l'Eglise)...
Se complaire dans un "malaise" dont on pourrait très bien sortir en s'informant, n'est pas une posture à encourager. C'est ce que j'ai souvent envie de dire aux animateurs de certains médias catholiques français, qui courent derrière la frange franciscophobe de leur public :
en flattant le malaise illégitime au lieu d'aider à en sortir, ils font un travail peu honorable. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Ludovic / | 13/09/2019
QUESTIONS
> Un schisme est quelque chose de grave. Mais je me suis posé une simple question, de qui parle-t-on ?
D'une mouvance tradi à la Burke ? ou d'une mouvance progressiste à la Pedotti rassemblant en France les cathos votant Macron ?
Ludovic
[ PP à Ludovic :
Mais on sait très bien de qui et de quoi il s'agit.
– Personne n'accuse la "mouvance tradi" en tant que telle. Le cardinal Burke n'est pas "la mouvance tradi". Je connais pour ma part des fidèles de la forme extraordinaire du rite, qui font l'effort de s'informer sur ce que dit réellement l'Eglise (au lieu de s'en remettre à des éditoriaux malveillants). Le cardinal Burke n'est qu'un carrirériste frustré, mutiné contre le pape pour avoir été écarté de son poste à la Signature Apostolique. Sur la sottise et la perversité de cette mutinerie, vous devriez lire le livre de Senèze : vous y verriez par exemple le rôle toxique (et le mensonge) de Burke lors de la crise interne à la tête de l'Ordre de Malte...
– L'enquête de Nicolas Senèze porte sur le rôle abusif des milliardaires trumpistes dans les milieux catholiques américains, et sur leur campagne de désinformation permanente contre le pape et les évêques unis au pape. Elle ne porte pas sur la France ni les milieux bobos macronistes, même sous pavillon chrétien. Reprocher à une enquête sur les USA de ne pas être une enquête sur la France, serait créer, là, une réelle confusion... ]
répônse au commentaire
Écrit par : Ludovic / | 13/09/2019
MUTINERIE BURKE, ACTE 5
> https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Pape/Nouvelle-attaque-cardinal-Burke-contre-Synode-2019-09-13-1201047299
Filiale supplique, bis repetita : notre amateur de dentelles et de cappa magna reprend du service à l'approche du synode sur l'Amazonie, avec cette fois quarante jours de jeûne pour laver les supposées "hérésies" du pape François.
N'ayant pas lu le document, je ne peux le commenter ; ce qu'en dit 'La Croix' n'incite cependant guère à l'optimisme puisque Burke n'a pas attendu le synode pour lancer les hostilités.
Mme Sauvaget estimait hier que les propos du pape sur le risque de schisme avaient été prononcés de manière préventive : le synode risque en effet d'être sanglant, probablement davantage que celui sur la famille puisque l'ordination de 'viri probati' est une ligne rouge pour une certaine frange de l'Église. Position étonnante quand on sait qu'il n'y a rien de dogmatique dans le célibat presbytéral : cette question d'ordre disciplinaire, ouverte à la discussion comme le fait le pape avec ce synode, ne saurait constituer une hérésie si elle devait évoluer en faveur d'une ordination d'hommes mariés, au cas par cas bien évidemment.
PV
[ PP à PV – Prendre la responsabilité de fracturer l'Eglise contre le pape est déjà lourd.
Le faire à propos de choses qui n'engagent pas le noyau de la foi mais seulement la discipline et l'organisation pastorale, relève d'une futilité criminelle. C'est pourtant ce que certains préparent... Et le pire, c'est que leur véritable mobile (pour déstabiliser le pontificat) est politique et nord-américain, l'aspect religieux ne servant que d'instrument ! ]
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 14/09/2019
@ MG
> Pour la première citation:
Chesterton connaissait manifestement très bien l’Eglise catholique, le christianisme, son histoire et saint Thomas d’Aquin. Chesterton, qui écrit ici sur saint Thomas d’Aquin, exprime ici le caractère fondamentalement oblatif de la vie : la vie, le monde, la réalité, tout est gratuit et parfaitement inutile. Voilà qui devrait nous transporter de joie. Mais parfois, nous nous laissons aller à la tristesse. Chesterton pointe alors l’influence du gnosticisme dans et hors de l’Eglise : la réalité est mauvaise. Ceux qui souscrivent à l’idéologie libérale, peut-être pour certains sans s’en rendre compte tombent dans ce piège. Il leur faut alors soudainement considérer que certains ne sont pas dignes de vivre, ou en tous cas, moins que les autres. La tristesse est un fruit du diable. Relisez l’Epître aux Galates (ch 5), ou encore ce qu’écrit Saint Ignace de Loyola, vous verrez que l’Esprit Saint ne produit rien de tel. Ou tout au plus une tristesse qui conduit au repentir et à la joie de se savoir pardonné.
Pour la seconde : oui, il avait beaucoup d’humour. Mais derrière, il y a une gigantesque connaissance du christianisme. J’ai l’impression, que chez lui, rien n’est superflu.
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Écrit par : ND / | 14/09/2019
L'INFORMATION
> Je vous remercie de vos réponses mais du coup j’ai du mal à voir le risque de schisme si c’est seulement la cabale de milliardiaires trumpiens qui ne représentent du coup pas grand monde.
Ludovic
[ PP à Ludovic – Lisez donc le livre de Senèze ! Vous y trouverez les réponses détaillées à vos questions. Et vous verrez que l'influence de ces millardaires est considérable sur une trentaine d'évêques américains : ceux qui ont pris partie contre le pape lors du putsch Vigano, l'an dernier.
L'information est là, il suffit de lire... ]
réponse au commentaire
Écrit par : Ludovic / | 14/09/2019
à Patrice :
> À l'approche des débats houleux qui s'annoncent le mois prochain, sans doute serait-il bon que l'Église rappelle avec clarté que le sacerdoce n'est pas incompatible avec le mariage chrétien : nos frères maronites, qui sont en communion avec Rome, ordonnent des hommes mariés ; ajoutons qu'il en a été ainsi dans l'Église latine pendant tout de même plus de mille ans, jusqu'à la réforme grégorienne.
Il serait bon que Burke et consorts en prennent conscience avant de sonner l'hallali contre un soi-disant "pape socialiste" qui entendrait par ses "hérésies" détruire la Rome "de toujours", pour paraphraser Lefebvre...
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 15/09/2019
WASP ?
> Une autre question : pourquoi ces mouvements se développent contre le pape François qui combat autant le libéralisme que son prédécesseur ?
Il y a toujours eu chez les wasp un esprit très hostile au pape...
Ludovic
[PP à Ludovic – En l'occurrence il ne s'agit plus des WASP mais bien de grands notables laïcs catholiques, milliardaires trumpistes, qui font passer pour de la religion leurs intérêts et leurs opinions de milieu.
S'ils s'en sont pris à François dès le début de son pontificat, c'est parce qu'il exprimait sur un ton plus "grand public" (donc plus dangereux à leurs yeux) les mêmes critiques anti-libérales que ses prédécesseurs.
Rappelons tout de même que les rares ultra-conservateurs US à lire les textes du Magistère s'en étaient pris, sous Benoît XVI, à l'encyclique 'Caritas in veritate', taxée par eux de complaisances envers le "socialisme" !
Parmi ces rares-là : le fameux George Weigel, un des fétiches US de la droite catho française.
Cette droite voudrait opposer le pape émérite au pape actuel... et invoque pour ce faire "l'autorité" de Weigel. Ignore-t-elle que dans ses jugements faux et partiaux à l'encontre de 'Caritas in veritate', il lançait contre Benoît les mêmes accusations qu'aujourd'hui contre François ? ]
réponse au commentaire
Écrit par : Ludovic / | 15/09/2019
ONIRISME
> Ajoutons que l'intitulé même du document publié par Burke est inacceptable : "une croisade de prière et de jeûne afin d'implorer Dieu pour que l'erreur et l'hérésie ne pervertissent pas la prochaine assemblée extraordinaire du synode des évêques sur l'Amazonie".
L'usage du terme "croisade" est excessif et offensant à l'égard du souverain pontife puisqu'il dénote, par son aspect militaire, le caractère violent, sinon agressif, de la manoeuvre.
PV
[ PP à PV – Comme disait autrefois un polémiste, ces gens vivent "dans l'onirisme et l'onanisme".]
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 16/09/2019
@ Ph. de Visieux :
> Martel, dans sa recension du Journal non censuré de Green, semble plutôt essayer d'insinuer qu'il admire en Ratzinger un homosexuel non pratiquant "touchant" et "honnête" (sic) :
"A ce stade, le lecteur catholique en sait déjà assez. Il a compris que la statue de Julien Green allait être déboulonnée des sacristies. Longtemps, chez les croyants français, l’écrivain fut pris au sérieux car, ayant des tendances, il avait réussi à les dominer au prix d’une chasteté qui faisait presque de lui un saint. Claudel qui s’était converti en lisant Rimbaud, et Joseph Ratzinger qui avait appris le français pour lire Claudel dans l’original, plaçaient la chasteté au-dessus de tout. Et si un homosexuel refusait ses penchants, restant homophile sans pratiquer la sexualité, pour ne pas offenser Dieu, il était doublement "saint". On connaît la formule classique de Claudel : "L’œuvre de Dieu dans une telle âme n’en est que plus admirable". Le pape Benoît XVI a fait de l’homosexuel non pratiquant son modèle, sa règle de vie, et c’est ce qui l’a rendu touchant et si profondément honnête..."
On admire, en passant, dans ce passage, le nombre d'allégations non démontrées (aucune note de bas de page, pas de références...). Sans doute tâche-t-il de le faire dans 'Sodoma', mais je n'irai pas m'infliger cette lecture. Cette obsession argumentative me fait penser au style des lefebvristes, on y trouve le même acharnement à damer le pion des adversaires sous un flot infini de textes.
C'est exactement ce qu'a expliqué François sur l'infection de la doctrine par les idéologies, même quand elles sont pavées de bonnes intentions...
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Écrit par : Alex / | 17/09/2019
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