10/09/2019
"Ensemble nous pouvons lutter contre ces idolâtries..."
Le pape François à Madagascar... Son homélie d'Antananarivo devant un million de fidèles, dont beaucoup avaient marché toute la nuit pour rallier le lieu de la grand-messe populaire :
MESSE
HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE
domaine diocésain de Soamandrakizay (Antananarivo)
dimanche 8 septembre 201
<< L’Évangile nous a dit que "de grandes foules faisaient route avec Jésus" (Lc 14, 25). Comme ces foules qui se massaient sur le parcours de Jésus, vous êtes venus nombreux pour accueillir son message et pour vous mettre à sa suite. Mais vous savez bien que le fait de marcher à la suite de Jésus n’est pas de tout repos. Vous ne vous êtes pas reposé, et beaucoup d’entre vous ont aussi passé la nuit ici. L’évangile de Luc rappelle aujourd’hui en effet les exigences de cet engagement.
Il est important de noter que ces prescriptions sont données dans le cadre de la montée de Jésus à Jérusalem, entre la parabole du banquet où l’invitation est ouverte à tous (spécialement aux personnes rejetées qui vivent dans les rues et sur les places, aux carrefours) ; et les trois paraboles appelées "de la miséricorde", où l’on organise la fête quand ce qui est perdu est retrouvé, quand celui qui semblait mort est accueilli, fêté et rendu à la vie dans la possibilité d’un nouveau départ. Toute renonciation chrétienne n’a de sens qu’à la lumière de la joie et de la fête de la rencontre avec Jésus-Christ.
La première exigence nous invite à regarder nos relations familiales. La vie nouvelle que le Seigneur nous propose semble inconfortable et se transforme en injustice scandaleuse pour ceux qui croient que l’accès dans le Royaume des Cieux peut seulement se limiter ou se réduire aux liens du sang, à l’appartenance à un groupe déterminé, à un clan ou à une culture particulière. Quand la “parenté” devient la clé décisive et déterminante de tout ce qui est juste et bon, on finit par justifier et jusqu’à “consacrer” certaines pratiques qui aboutissent à la culture du privilège et de l’exclusion (favoritismes, clientélismes et puis corruption). L’exigence du Maître nous amène à élever notre regard et nous dit : quelqu’un qui n’est pas capable de voir l’autre comme un frère, d’être ému par sa vie et par sa situation, au-delà de son origine familiale, culturelle, sociale « ne peut pas être mon disciple » (Lc 14, 26). Son amour et son dévouement, c’est un don gratuit en faveur de tous et pour tous.
La seconde exigence nous montre combien il est difficile de se mettre à la suite du Seigneur quand on veut identifier le Règne des Cieux avec ses propres intérêts personnels ou avec la fascination d’une idéologie quelconque qui finit par instrumentaliser le nom de Dieu ou la religion pour justifier des actes de violence, de ségrégation et même d’homicide, d’exil, de terrorisme et de marginalisation. L’exigence du Maître nous encourage à ne pas manipuler l’Evangile par de sombres réductionnismes, mais à construire l’histoire dans la fraternité et la solidarité, dans le respect gratuit de la terre et de ses dons contre toute forme d’exploitation ; avec l’audace de vivre "le dialogue comme chemin ; la collaboration commune comme conduite ; la reconnaissance réciproque comme méthode et critère" (Document sur la fraternité humaine, Abu Dhabi, 4 février 2019) ; en ne cédant pas à la tentation de certaines doctrines incapables de voir grandir ensemble le bon grain et l’ivraie dans l’attente du maître de la moisson (cf. Mt 13, 24-30).
Et, enfin : combien il peut être difficile de partager la vie nouvelle que le Seigneur nous offre quand nous sommes continuellement poussés à nous justifier nous-mêmes, en croyant que tout provient exclusivement de nos forces et de ce que nous possédons ; quand la course à l’accumulation devient étouffante et accablante – comme nous avons entendu dans la première lecture – aggravant l’égoïsme et l’utilisation de moyens immoraux. L’exigence du Maître est une invitation à retrouver la mémoire reconnaissante et à prendre conscience que, bien plus qu’une victoire personnelle, notre vie et nos capacités sont le fruit d’un don (cf. Exhort. ap. Gaudete et exsultat, n. 55) tissé entre Dieu et beaucoup de mains silencieuses de personnes dont nous ne parviendrons à connaître les noms que dans la manifestation du Règne des Cieux.
Avec ces exigences, le Seigneur veut préparer ses disciples à la fête de l’irruption du Règne de Dieu, en les libérant de cet obstacle dangereux, en définitive, un des pires esclavages : le vivre pour soi-même. C’est la tentation de se replier dans son petit univers qui finit par laisser peu d’espace pour les autres : les pauvres n’entrent plus, on n’écoute plus la voix de Dieu, on ne jouit plus de la douce joie de son amour, on n’a plus d’enthousiasme à faire le bien… Beaucoup de personnes en se renfermant, peuvent se sentir apparemment en sécurité, mais finissent par se transformer en personnes amères, plaintives, sans vie. Ce n’est pas l’option d’une vie digne et pleine, ce n’est pas cela le désir de Dieu pour nous, ce n’est pas la vie dans l’Esprit qui jaillit du cœur du Christ ressuscité (cf. Exhort. ap. Evangelii Gaudium, n. 2).
Sur le chemin vers Jérusalem, le Seigneur, avec ces exigences, nous invite à élever le regard, à ajuster les priorités et surtout à créer des espaces pour que Dieu soit le centre et l’axe de notre vie.
Regardons autour de nous : combien d’hommes et de femmes, de jeunes, d’enfants souffrent et sont totalement privés de tout ! Cela ne fait pas partie du plan de Dieu. Comme elle est urgente, cette invitation de Jésus à mourir à nos enfermements, à nos individualismes orgueilleux pour laisser triompher l’esprit de fraternité – qui naît du côté ouvert de Jésus-Christ, d’où nous naissons comme famille de Dieu – et où chacun peut se sentir aimé, parce que compris, accepté et valorisé dans sa dignité. Devant la dignité humaine piétinée, souvent on reste les bras croisés ou on ouvre les bras, impuissants face à la force obscure du mal. Mais le chrétien ne peut rester les bras croisés, indifférent, ou les bras ouverts, fataliste, non. Le croyant tend la main, comme fait Jésus avec lui... (Homélie à l’occasion de la Journée Mondiale des Pauvres, 18 novembre 2018).
La Parole de Dieu que nous avons écoutée nous invite à reprendre la route et à oser faire ce saut qualitatif et à adopter cette sagesse du détachement personnel comme base pour la justice et pour la vie de chacun de nous : parce qu’ensemble nous pouvons lutter contre toutes ces idolâtries qui focalisent notre attention sur les sécurités trompeuses du pouvoir, de la carrière et de l’argent et sur la recherche des gloires humaines.
Les exigences que Jésus indique cessent d’être lourdes quand nous commençons à goûter la joie de la vie nouvelle que lui-même nous propose : la joie qui naît de savoir qu’Il est le premier à venir nous chercher à la croisée des chemins, même quand nous sommes perdus comme cette brebis ou ce fils prodigue. Puisse cet humble réalisme – c’est un réalisme, un réalisme chrétien – nous pousser à affronter de grands défis, et vous donner l’envie de faire de votre beau pays un lieu où l’Evangile puisse devenir vie, et que la vie soit pour la plus grande gloire de Dieu.
Engageons-nous et faisons nôtres les projets du Seigneur. >>
12:39 Publié dans Pape François | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : pape françois
Commentaires
ACHETER UN HUMAIN
> La parenté prend un coup attendu mais violent dans l'aile avec l'abolition des lois sur l'esclavage: il va à nouveau être permis d'acheter un humain:
https://www.francetvinfo.fr/societe/loi-sur-la-famille/gestation-pour-autrui/info-franceinfo-le-gouvernement-va-reconnaitre-la-filiation-des-enfants-nes-dune-gpa-a-letranger_3610139.html
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Écrit par : Aventin / | 10/09/2019
GOULARD
> Favoritismes, clientélismes et puis corruption... Nous en avons un bel exemple aujourd'hui avec la nomination de Mme Goulard à la Commission européenne : elle qui a détourné des fonds européens pour alimenter la caisse du parti, qui les a remboursés il y a quelques jours seulement et qui est promue de la sorte par Macron... Que ressentir sinon dégoût et lassitude (d'autant que l'ex-ministre, recasée illico presto à la Banque de France, a rejoint un lobby américain) ?
PV
[ PP à PV 2 Comme dit d'elle un député : "Elle parle en américain et pense en allemand. C'est la suivante de Schäuble..."]
réponse au commentaire
Écrit par : Philippe de Visieux / | 10/09/2019
@ PV
> Sur ces mots du pape: le drame de l'Afrique qu'il dénonce est que là bas, ce comportement qui nous indigne est encore considéré comme normal par beaucoup.
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Écrit par : PF Huet / | 10/09/2019
Pape François, la suite
> Suite qui n'est pas mal non plus. Dans un voyage, il y a l'aller et inévitablement, il y a le retour. Voir: https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/10/le-pape-francois-dramatise-les-tensions-dans-l-eglise-catholique-en-evoquant-l-hypothese-d-un-schisme_5508802_3210.html
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Écrit par : ND / | 11/09/2019
@ PP
> Par rapport à mon précédent commentaire: regardez aussi, la page facebook de KTO, vous aurez l'explication de texte dans le détail, par le pape lui-même.
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Écrit par : ND / | 11/09/2019
à PF Huet
> "Oui là-bas tout est abus de pouvoirs. Ce n'est pas dans notre belle France qu'on verrait ça."
Signé Ferrand, Goulard, Bailey, Balkany, etc etc
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Écrit par : Calamity Jehanne / | 12/09/2019
BIZARRE ÉDITORIAL
> http://www.lavie.fr/debats/edito/le-pape-francois-et-ses-cartes-postales-australes-10-09-2019-100179_429.php
Éditorial des plus curieux de Jean-Pierre Denis :
"Quand ce pape qui n’a jamais franchi les Alpes en plus de six ans a envie de dire une prière dans notre langue, il file… à Madagascar".
Comment peut-on ressentir de la "jalousie" devant un pape embrassant des Malgaches qui vivent sous le seuil de pauvreté ?
Ce "et nous, alors ?" résonne comme un insupportable caprice d'enfant gâté, d'autant que François a bel et bien franchi les Alpes lorsqu'il s'est rendu à Strasbourg.
Non, le pape ne "file pas" à Madagascar : il embrasse ceux qui n'ont plus la force d'espérer et leur rappelle ce que le Christ a dit en Matthieu 25. Prions pour nos frères : nous montrer envieux d'eux n'a rien de chrétien.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 12/09/2019
DU ZEMMOUR
> à P. de Visieux. Oui, c'est du niveau Zemmour. "Notre belle langue..."
Bientôt un titre genre Action française 1926 : "Le pape de l'Anti-France" ?
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Écrit par : D. Turpault / | 12/09/2019
> C'est vrai, ça, plutôt que de venir dans le beau pays de ses admirateurs bien connus (Zemmour, Marion Maréchal), ce pape métèque va chez les nègres ? fi, que diantre !
Finalement c'est Philippe de Villiers qui a raison : "la religion est un poison" (interview au 'Point').
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Écrit par : Charlotte Montard / | 12/09/2019
> Concernant les voyages papaux de manière générale, un point de réflexion dans le sillage de 'Laudato Si'. J'ai remarqué que le pape voyage systématiquement sur Alitalia à l'aller, mais souvent sur la compagnie nationale du pays visité au retour. Ainsi, il a pris un vol LAM (Linhas Aéreas de Moçambique) entre Maputo et Tananarive, un vol Air Madagascar entre Tana et l'île Maurice, un vol d'Air Mauritius entre Maurice et Tana et de nouveau un vol d'Air Madagascar pour rentrer à Rome.
Le problème est qu'il semble que ces avions rentrent nécessairement à vide puisque d'autres appareils assurent le transport du pape et de sa délégation : pourquoi voler sur Air Mauritius quand l'avion malgache, posé le matin même à Maurice, aurait parfaitement pu assurer le vol retour vers Tananarive ? Sans doute le protocole exige-t-il de voyager sur la compagnie locale, ce qui peut se comprendre, mais à l'heure de 'Laudato Si', des aménagements sont à prévoir : pourquoi Alitalia ne pourrait-elle pas assurer l'intégralité des vols... et ainsi ne pas rentrer à Rome à vide ?
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 13/09/2019
@ Calamity Jehanne
> Je veux simplement signaler que c'est pour l'instant plus toléré du public que chez nous. D'oú cette admonestation. Et que la kleptocrarie y est beaucoup plus paralysante.
Et pourquoi croyez-vous que Benoît XVI a viré le tiers des évêques de certains pays ?
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Écrit par : PF Huet / | 13/09/2019
@ Charlotte Montard
> Sur Ph de Villiers: quand a-t-il dit cette chose?
@ de Visieux
> A la décharge de Jean-Pierre Denis:
si, de fait, le pape François à matériellement franchi les Alpes, c'était une visite extra-territoriale au parlement de l'Empire.
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Écrit par : Pierre Huet / | 13/09/2019
à PIERRE HUET
> Pardon, P. de Villiers n’a pas dit « poison » mais « maladie » :
‘Le Point’, 23/12/2010 (Anna Cabana)
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« La tragédie du dernier roi de Vendée
» Confidences. Après le non-lieu dans l'affaire familiale, Philippe de Villiers sort enfin de son silence.
Paragraphe 9 de l’entretien :
» Et soudain, le voilà qui rugit : "Je n'en peux plus de ces trucs de cathos ! La religion, c'est une maladie !" Il a arrêté de se confesser à l'âge de 6 ans :" Je ne suis pas croyant." »
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Voilà. Propos jamais démentis depuis 9 ans.
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Écrit par : Ch. Montard / | 13/09/2019
MEDJUGORJE
> https://www.youtube.com/watch?v=rErPuQ_h8qE
Une question sans lien direct avec le sujet. Etant un fidèle téléspectateur de la chaîne KTO sur Youtube, de nombreux liens me sont quotidiennement proposés en faveur d’interventions de soeur Emmanuel Maillard de Medjugorje, comme celle disponible par le lien ci-dessus.
Que penser de ces présentations et plus généralement des « Enfants de Medjurgorje » et autres « Open Medj » ?
PV
[ PP à PV – Medjugorje est devenu au fil du temps un difficile problème, que Benoît XVI et François n'ont pas pu trancher.
Comment faire le tri entre les comportements plus que douteux des "voyants" et l'indubitable sacramentalisation valide de milliers de pèlerins ?
Entre le "mystic business" des uns et la sincère conversion-confession-communion de milliers d'autres ?
C'est cette contradiction qui rend le cas aussi difficile. Si imposture il y avait au départ, il eût fallu écouter l'évêque de Mostar qui n'y croyait pas, et tout arrêter dans l'oeuf. On ne l'a pas fait alors. Une condamnation aujourd'hui blesserait l'âme de trop de gens...]
réponse au commentaire
Écrit par : Philippe de Visieux / | 19/09/2019
Medjugorje
> Et les phrases incroyables prêtées à Marie par les transcripteurs de ses "messages" : "L'évêque de Mostar est un mauvais homme" !!! J'avais lu ça dans les controverses de l'époque. Si on a vraiment fait dire cette chose aux apparitions, rien que ça aurait pu suffire à déclarer ces apparitions fictives.
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Écrit par : Lazar / | 19/09/2019
à Patrice :
> Le pape François a effectivement affirmé qu'il ne croyait pas à une « Madone chef de bureau télégraphique qui envoie des messages tous les jours », et on le comprend.
Certaines affirmations de soeur Emmanuel Maillard, très présente médiatiquement sur Youtube, peuvent ainsi laisser songeur, comme cette évocation du « bonheur de sœur Lucie elle-même, qui n'a jamais cessé de voir la Vierge depuis 1917 et à qui Marie parle aujourd'hui… de ce qu'elle fait à Medjugorje » - propos suivis de deux démentis formels venant du sanctuaire de Fatima et de l'ordre du Carmel.
Il serait bon que Rome mette de l'ordre dans tout cela, par exemple en rappelant à l'ordre les marchands du temple - surtout lorsqu'ils portent l'habit religieux -, de la même manière que le Siège apostolique met actuellement de l'ordre à Lourdes : on ne peut que se réjouir de la récente nomination de Mgr Ribadeau-Dumas comme nouveau recteur.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 20/09/2019
LES ÉVÊQUES DE MOSTAR
> Puisque "Medj" vient sur le tapis, une question:
J'avais lu qu'en matière d'apparition, il appartenait à l'évêque du lieu de juger de son authenticité.
Est-ce vrai? Deux évêques de Mostar n'y croyaient pas, on ne les a pas laissé agir. Y a-t-il eu des manœuvres?
Le problème pastoral est bien réel. Mais il doit y avoir moyen de le désamorcer en douceur.
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Écrit par : Pierre Huet / | 20/09/2019
MEDJUGORJE
> https://youtu.be/Yj28Y5iIiFk
Un mot à nouveau à propos de Medjugorje : je viens de tomber, via un lien suggéré par Youtube, sur cet "abracadabrantesque" commentaire par sœur Emmanuel Maillard du soi-disant message transmis par la Vierge en date du 25 juillet dernier, avec références à Fatima, etc.
Tout ceci flaire l'entourloupe à plein nez. Comment une religieuse peut-elle agir aussi librement sans contrôle de sa congrégation ou de l'évêque de Mostar (puisqu'elle vit à Medjugorje) ?
Ce n'est pas avec ce type de témoignage qu'une évangélisation sérieuse pourra être entreprise ; or cette religieuse semble très présente sur Youtube.
Le pape a bien dit que la Vierge n'est pas une fonctionnaire de bureau télégraphique : il faudrait que sœur Emmanuel en tienne compte et cesse d'inonder le web de ses vidéos...
PV
[ PP à PV – Ces gens-là nuisent à l'image du catholicisme. Mais la faiblesse de l'autorité envers eux nuit tout autant. Et ça dure depuis trois papes... ]
réponse au commentaire
Écrit par : Philippe de Visieux / | 02/10/2019
"PYTHIE CHARISMATIQUE"
> Dès 1990, les partisans de Medjugorje nous expliquaient que Jean-Paul II avait dit en privé qu'il souhaitait s'y rendre ; cela m'avait paru à l'époque un sommet de manipulation.
Il me semble que la même chose a été dite de Benoît XVI.
La sœur Emmanuel était déjà très active à l'époque. Dans son livre "Medjugorje ou la fabrication du surnaturel", Joachim Bouflet parle d'elle comme d'une pythie charismatique (bien vu). Ce livre est à lire ; je ne pense pas qu'il ait perdu de son actualité.
Je me demande ce qu'est devenue la commission mise en place en 2011. À l'époque, Natalia Trouiller, sur son blog hélas disparu, en avait détaillé les participants dans un article féroce (envers les aficionados de Medjugorje, pas envers les membres de la commission). J'ai attendu un an, puis deux...
J-M
La décision, en mai dernier, d'autoriser les pèlerinages publics m'a légèrement (?) chiffonné ; j'essaie de me dire que c'est un signe de la miséricorde de l'Église pour ses enfants.
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Écrit par : Jean-Marie / | 02/10/2019
PRÉLATS RIPOUX
> http://espresso.repubblica.it/inchieste/2019/10/02/news/vaticano-clamoroso-scandalo-milionario-indagine-su-un-monsignore-e-il-capo-dell-aif-1.339417?ref=twhe&twitter_card=20191002135139&refresh_ce
Ceci aussi, ça nuit grandement à l'image du catholicisme : on apprend par 'L'Espresso' que la Gendarmerie vaticane a procédé à la confiscation de documents confidentiels et d'ordinateurs dans les bureaux de la première section de la Secrétairerie d'Etat et au siège de l'Autorité d'information financière de la Cité du Vatican (AIF), organe chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent dans l'Etat pontifical.
Selon 'L'Espresso', des prélats de la Secrétairerie d'Etat et rien de moins que le directeur de l'AIF ont été suspendus hier et interdits d'entrée sur le territoire de l'Etat.
En cause : des transactions immobilières à hauteur de plusieurs millions d'euros en Grande-Bretagne et, peut-être plus grave encore, un détournement du denier de Saint-Pierre à hauteur de 400 millions d'euros.
Mgr Mauro Carlino, suspendu hier, a été pendant de nombreuses années le secrétaire particulier du cardinal Angelo Becciu, aujourd'hui préfet de la Congrégation pour les causes des saints ; il travaillait jusqu'à hier à la Secrétairerie d'Etat.
'L'Espresso' souligne que "le pape François a été averti au début de l'été par les dirigeants de l'Institut pour les Œuvres de Religion [la banque vaticane] et par le Réviseur général (qui, de fait, est devenu une sorte d'autorité anti-corruption de la cité pontificale) de possibles infractions financières gigantesques commises ces dernières années. Le pape Bergoglio a donc ordonné une enquête ponctuelle et très stricte ; "il ne fera de faveur à personne" (pas même donc au cardinal Becciu s'il devait être inquiété).
Dix ans après les scandales Vatileaks qui ont épuisé Benoît XVI, les vieux démons de la curie romaine se rappellent à nous. Si les faits sont avérés, il serait parfaitement scandaleux que le directeur de l'autorité anti-blanchiment du Vatican se soit livré à des activités de... blanchiment ; tout aussi abject que des prélats aient détourné des centaines de millions d’euros destinés aux œuvres de charité du pape pour assouvir leur soif de lucre et de pouvoir.
On constate que l’institution par le pape François d’un Réviseur général, au sein du Saint-Siège, assorti de prérogatives dans la lutte contre la corruption, a permis à ce type de scandale d’être révélé : les réformes vont par conséquent dans le bon sens.
On comprend mieux le discours sur l’Alzheimer spirituel : si tous les fonctionnaires du Siège apostolique sont certainement dévoués au bien de l’Eglise, il demeure des « boucs » qu’il est nécessaire de démasquer et, le cas échéant, de punir car ils constituent un frein substantiel à l’action évangélisatrice du Saint-Père.
C’est finalement un bien pour l’Eglise que Garibaldi, en 1870, ait mis fin au pouvoir temporel des souverains pontifes : on voit ce que quarante-quatre hectares de souveraineté peuvent aujourd’hui donner comme scandales en tous genres, on n’ose imaginer ce qu’il en serait si les Etats pontificaux étaient toujours gérés par le Saint-Siège. On ne peut s’occuper à la fois de questions spirituelles, en conduisant la barque de Pierre, et laisser le temporel à des sbires pour certains sans scrupules car, dès lors qu’un scandale affecte le temporel, c’est le message spirituel tout entier qui en sort affecté : il y va en effet de la crédibilité de l’Eglise.
Prions pour le pape : que le Seigneur lui donne la force d’affronter cette épreuve pour le bien de l’Eglise universelle.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 03/10/2019
à Jean-Marie :
> Aux yeux du grand public, autoriser les pèlerinages revient à reconnaître les apparitions : là est le problème. Quand j'étais jeune, l'une de mes grand-mères allait annuellement en pèlerinage à Saint-Damien (San Damiano), près de Plaisance en Italie. Longtemps, j'ai cru que c'était le 'Lourdes' local, avant d'apprendre que l'Église n'avait jamais authentifié les apparitions : il est vrai qu'un peu comme à Medjugorje, la voyante 'Mamma Rosa' aurait reçu une multitude de messages de la Vierge, style "bureau télégraphique".
Ma grand-mère fait partie de ces gens qui ne se posent pas trop de questions : elle ignorait évidemment que l'Église n'avait en aucune manière reconnu le témoignage de 'Mamma Rosa' comme authentique.
Il serait bon, à Medjugorje comme à Saint-Damien, que l'Église s'exprime plus clairement puisque, en attendant, les marchands du temple pullulent : la seule Vérité de foi réside dans la Révélation, c'est-à-dire dans la Parole de Dieu.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 03/10/2019
"MOI JE..."
> merci de ces messages sur Medjugorje dont il est quasiment impossible de parler calmement, avec bon sens, sens de l'Eglise.
Il y a au sein de l'Eglise, une véritable dictature du ressenti sur ce point.
-"moi je crois qu'elle apparaît"
et donc ? la foi est l'adhésion à la Vérité révélée et non pas l'agrément qu'on éprouve à entendre certaines choses.
-"on sait qu'il y aura des persécutions" vous dit-on si vous rappelez ce qu'a dit l’évêque de Mostar et les réserves du pape ; commentaire TRÈS GRAVE car cela sous-entend que le pape est un persécuteur de ceux qui sont dans le vrai= qui y croient !
Cet ajout : "La décision, en mai dernier, d'autoriser les pèlerinages publics m'a légèrement (?) chiffonné etc" est de Jean-Marie ou de PP ?
EL
[ PP à EL – Il n'est pas de moi. J'avais déjà eu l'occasion de donner mon sentiment à ce sujet. ]
réponse au commentaire
Écrit par : E. Levavasseur / | 03/10/2019
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