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08/08/2019

Climat, agro-industrie et "décideurs politiques"

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Au moment où paraît le rapport du GIEC et où l’opinion publique commence à s’inquiéter sérieusement, qui arrêtera le trump de Brasilia, les libre-échangistes bruxellois et les macronistes ? Il faudrait une révolution…


Qui arrêtera M. Bolsonaro, alias “capîtão Motoserra” (“capitaine Tronçonneuse”) ? La déforestation de l’Amazonie a plus que triplé par rapport à l’été 2018 : 2 254 km² de zones ont été rasées en juillet contre 596,6 km² en juillet 2018, soit + 278 % sur un an. Et elle a progressé de 67 % depuis la prise du pouvoir par ce nouveau président... Affichant une écolophobie commune à tous les libéraux-conservateurs “occidentaux”, le trump de Brasilia entreprend de raser la forêt amazonienne – vitale pour l’atmosphère terrestre – au profit de l’agro-industrie, alors que le nouveau rapport du GIEC (8/08, 1200 pages) dénonce la dégradation des sols par le productivisme agro-industriel  (et les effets de plus en plus létaux du dérèglement climatique), 

Qui arrêtera les libre-échangistes fous de Bruxelles ?  Alors qu’ils ont participé au débat de l’ONU autour du rapport du GIEC, et qu’ils veillent à prendre la pose “climato-responsable” devant les caméras, ils imposent aux Vingt-Huit (plus ou moins complices) des traités de libre-échange avec des Etats qui ignorent nos prétendues normes environnementales et sanitaires… Normes de plus en plus bafouées, d’ailleurs, par notre propre agro-industrie avec la complicité des pouvoirs publics, comme on le voit encore en ce moment avec l’affaire de la ferme-usine des 120 000 poulets à Langoëlan, cf. ici la note d'hier.

"La manière dont nous mangeons contribue à la destruction des écosystèmes", souligne la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, grand prix de l’Académie des sciences, prix Irène Joliot-Curie, directrice de recherche au CEA, co-présidente du groupe de travail 1 du GIEC, et auteur du livre Climat, le vrai et le faux qui réfutait en 2011 la désinformation des négationnistes (financés par l’industrie pétrolière). Elle constate “une  prise de conscience, partout dans le monde, des enjeux d’une transformation profonde de l’usage des terres” : mais les politiciens et les managers de multinationales (qui prennent l’air grave dès que des journalistes leur parlent du climat), persistent en coulisses à faire le jeu du système économique ravageur.

Comme le souligne le rapport du GIEC, l’urgence serait de rompre avec ledit système et de passer à unegestion durable des terres” reposant sur “la réduction de la déforestation, mais aussi la promotion de l’agroforesterie (mode d’exploitation combinant production agricole et arbres), l’amélioration de la productivité, la diversification des cultures, l’optimisation de l’usage de l’eau, la restauration des écosystèmes et de la capacité des sols à stocker du carbone…” Une des clés serait la transformation du système alimentaire mondial,celui-ci étant aujourd’hui à l’origine – en prenant en compte l’ensemble de la chaîne de production, de transformation, de distribution et de consommation – de 21 % à 37 % du total des émissions de gaz à effet de serre. Deux leviers apparaissent comme prioritaires. D’abord, la lutte contre les pertes et le gaspillage, qui représentent entre 25 % et 30 % de la production de denrées. Ensuite, un changement de régime alimentaire, réduisant la demande en produits animaux au profit de céréales, de légumineuses, de fruits et de légumes…” (Le Monde 8/08)

Autant dire une disruption véritable, donc inverse de celle que prône le groupe Macron, qui consiste à détruire ce qui freinait encore le système ravageur. Y compris l'Office national des forêts, dont les jours semblent comptés au profit des intérêts privés.

Qui aurait la lucidité de procéder à une telle révolution, dans le monde dit développé ?

 

 

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Commentaires

LE GASPILLAGE

> Gaspillage: oui. Mais d’où vient-il? des particuliers? pas principalement. Beaucoup de portions servie dans la restauration, en particulier dans les collectivités, sont délirantes. Il y a aussi un abus du aux dates de péremption.
D'autre part, comme vous le notez mais ne le mentionne pas l'extrait cité dans Le Monde, la principale réforme du système alimentaire mondial serait qu'il ne soit plus mondial.
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Écrit par : PF. Huet / | 08/08/2019

ZÜRCHER

> "la réduction de la déforestation, mais aussi la promotion de l’agroforesterie (mode d’exploitation combinant production agricole et arbres), l’amélioration de la productivité, la diversification des cultures, l’optimisation de l’usage de l’eau, la restauration des écosystèmes et de la capacité des sols à stocker du carbone…”
Ce passage est glané (ou bien alors ce n'est que simple coïncidence conclusive de travaux épars menant aux mêmes préconisations) chez Ernst Zürcher, 'Les Arbres, entre visible et invisible' éd. Actes Sud 2016.
Honni par ses pairs durant les décennies 1990 voire 2000, il est enfin réhabilité, en attendant (in spem, dirons-nous) qu'il soit tout simplement habilité - une bonne et instructive lecture aoûtienne, si justement vous en cherchiez.
Voilà, (hors-sujet à présent) ma part du colibri, comme dirait Pierre Rhabbi, consistant à acheter des lopins épars de terres, non viables, parfois minuscules, taillis, bourriers abandonnés, maldécoupes industrielles, friches non vendables de la Safer, etc... pour y faire pousser des arbres, que je vois comme les racines du ciel dans mes accès d'optimisme incontrôlés, c'est typiquement une lecture qui me ragaillardit et me fait souhaiter de la partager.
Tout le chemin, de l'ostracisation à la lumière, qu'Ernst Zürcher a emprunté, parle à l'enfant poussé in fide et libre dans la campagne, le drageon qui s'est fertilisé aux ouvrages de Jacques Brosse, que je tends à demeurer.
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Écrit par : Aventin / | 08/08/2019

RIONS

> Un peu éloigné, encore qu'il s'agisse de Macron, histoire de rire un peu, un site à visiter: https://enlyseeboutique.fr/
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Écrit par : ND / | 08/08/2019

GAËL GIRAUD

> Sur son compte Twitter, Gaël Giraud, s.j. a "retweeté" le message suivant qui illustre bien à mon sens la situation actuelle (le message était en anglais, la traduction est mienne) :

Souvenons-nous :

1. L'Arctique suffoque.
2. Le Groenland fond.
3. La forêt amazonienne est en train d'être détruite.
4. L'écosystème sous-marin est proche du point de rupture.
5. Les sols sont en phase de dégradation rapide.
6. Les systèmes alimentaires approchent de l'extinction.
7. La rareté des ressources en eau a explosé.
8. La famine fait son retour.

Le chaos climatique est pour aujourd'hui.

PV


[ PP à PV – Mais ça n'empêche pas la droite figée de nous dire que le cimat n'est pas important... ]

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Écrit par : Philippe de Visieux / | 09/08/2019

DÉSINFORMATION PÉTROLIÈRE

> Le problème est que le lobby pétrolier est encore bien investi dans son entreprise de désinformation, comme le montre cette vidéo :

https://youtu.be/zyt81qmTz6g

Un ingénieur pétrolier en retraite, Jean Laherrère, ancien X ayant travaillé 37 ans pour Total, affirme [49:45] "moi, je suis géologue, je raisonne en millions d'années. [...] Tout le monde sait qu'en l'an mil, les Vikings avaient élevé des vaches au Groenland et qu'il y avait de la vigne à Londres. [...] Personne ne sait ce que sera le climat, personne ne peut prévoir. Je suis climato-sceptique : on est incapable de prévoir le climat." Et à la question 'mangez-vous de la viande ?', notre homme répond : "oui, j'assume ma nature d'être humain omnivore, je suis désolé" et de tirer à boulets rouges sur le GIEC et ses rapports, qualifiés de fantaisistes.
Il semble que malgré la réalité maintenant quotidienne du dérèglement climatique de l'anthropocène, Claude Allègre et ses disciples soient encore (beaucoup trop) nombreux.

PV


[ PP à PV – D'autant que l'argument du Groenland "vert" est scientifiquement insignifiant, ainsi que l'ont prouvé et re-prouvé les paléoclimatologues. Ce qui n'empêche pas les cornillots (dont aucun scientifique du climat) de le rabâcher en boucle depuis vingt ans. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 09/08/2019

PROPAGANDISTES

> Vous avez raison, Philippe : on n'en a que plus de sympathie pour ceux qui dépensent une énergie fabuleuse à contrecarrer ces propagandistes, lesquels n'ont que trop tendance à mettre en avant une autorité scientifique très contestable. Un exemple passionnant :
https://www.youtube.com/watch?v=XGq4WRTLfvc
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Écrit par : Cédric Verrier / | 09/08/2019

GROENLAND

> Le Groënland soit disant le vert pays. Il paraît que ce serait en réalité une blague de Vikings, parce que le pays était justement tout sauf ...vert. Il me souvient d'un documentaire historique qui s'interrogeait sur la raison du départ des Vikings du Groënland au Moyen-Age.La réponse fait froid, peut-être pas dans le dos, mais en raison de la température annoncée; la température moyenne en hiver était en effet, de mémoire, passée de -13°C à -13,5°C ce qui avait rendu les conditions de vie déjà difficiles tout simplement intenables. Les pays est froid, et l'a toujours été. Tout le reste est du baratin.
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Écrit par : ND / | 09/08/2019

> D'après un doc archéologique récent vu sur Arte, les Vikings s'installent au Groënland a cause du commerce de l'ivoire. De petites colonies vivant de la chasse aux morses et du trafic de l'ivoire très recherchée au milieu de Moyen Age. Les approvisionnements venant d'Afrique étant beaucoup plus difficiles à ce moment (cf l'invasion turque et la coupure des routes de pèlerinage par exemple).
Quand les routes commerciale du sud se ré-ouvrent, les prix baissent et l'exploitation de l'ivoire du nord devient trop peu rentable et trop difficile. Du coup, les communautés repartent. Les fouilles montrent de petits village et peu de cultures: des potager rudimentaires, des étables. Mais pas de silos, du moins a ma connaissances. Or, si on cultive des céréales, on fait des silos.
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Écrit par : vf / | 10/08/2019

CAGADE

> https://www.lepoint.fr/monde/bolsonaro-suggere-de-faire-caca-un-jour-sur-deux-pour-sauver-la-planete-09-08-2019-2329163_24.php

Superbe sortie du capitaine Tronçonneuse, climato-sceptique en chef : « Il suffit de manger un peu moins. Vous me parlez de pollution environnementale. Il suffit de faire caca un jour sur deux, ce sera mieux pour tout le monde ». On serait tenté de rire, mais le sujet est suffisamment grave pour ne pas se mettre à la hauteur de cet inconscient.

PV


[ PP à PV – J'interprète ça comme une volonté stupide de caricaturer certaines préconisations écologiques. C'est le genre de grosses c...ies dont raffolent nos libéraux-conservateurs depuis des années. La droite est transatlantique ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 10/08/2019

BOLSONARO NO !

LAUDATO SI !

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Écrit par : Pierrot / | 10/08/2019

LES ÉVANGÉLIQUES LÂCHENT-ILS BOLSONARO ?
SI OUI, C'EST POUR DE MAUVAISES RAISONS

> Il semblerait que les évangéliques commencent à lâcher Bolsonaro. Pas à cause de l'Amazonie, hélas, mais en raison du caractère jugé trop militariste de son gouvernement et surtout de son refus de transférer sur-le-champ l'ambassade brésilienne à Jérusalem.
Je n'ai jamais totalement compris cette alliance contre-nature entre évangéliques et juifs orthodoxes car si ces derniers peuvent se réjouir du soutien des premiers, ils n'ignorent pas que les évangéliques y voient la première étape d'une conversion de tous les juifs au christianisme dans l'attente du retour du Christ. Comment les électeurs les plus ultras du Likoud peuvent-ils l'admettre ?
Les pasteurs évangéliques peuvent-ils d'ailleurs sérieusement considérer que le Christ serait sensible à un déplacement d'ambassade comme prélude à son retour (dans un pays qui n'est d'ailleurs pas l'Israël biblique mais est un État de création récente qui en porte le nom) ? La réponse est dans l'évangile d'hier : nous n'en connaissons ni le jour, ni l'heure...
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 12/08/2019

L'IMPOSTURE PSEUDO-CATHOLIQUE DE SALVINI

> Le Bolsonaro milanais, Matteo Salvini, en devient indisposant de débauche pseudo-catholique. Aujourd'hui, il se baignait sur une plage italienne, arborant un crucifix retombant très ostensiblement sur le bide. Il y a quelques jours, le 5 août, il remerciait la Vierge dont c'était "l'anniversaire" (sic) alors que la Nativité de Marie est célébrée le 8 septembre. Les exemples sont légion.
Il serait bon que la foi ne soit pas ainsi intrumentalisée par quelqu'un qui fait si peu cas des enseignements évangéliques.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 12/08/2019

O P A

> https://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/donald-trump-envisage-d-acheter-le-groenland-pour-l-integrer-au-territoire-americain_3578791.html

Ce n'est pas une blague : voici que Donald Trump souhaite, au nom des États-Unis, acheter le Groenland au Danemark ! Les glaces y fondant à une vitesse affolante, voici la grande île de plus en plus rentable, idéale pour y construire des résidences pour Américains fortunés en attente du grand effondrement : le système capitaliste a (tragiquement) de beaux jours devant lui.

PV


[ PP à PV – Ou plutôt ils en feront une base mlitaro-industrielle pour la transformation de l'Arctique en océan de pétrole (en concurrence avec la Russie des oligarques). Drill baby, drill ! ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 16/08/2019

BOLSONARO ET LANGOELAN

> Suite au commentaire de Monsieur Aventin, je suis dans la lecture du livre de Ernst Zurcher "Les arbres entre visible et invisible"depuis début août! Voici les propos d'Ernst Zurcher par rapport à la forêt amazonienne:
>
Donc, il va faloir se calmer, Capitaine Tronçonneuse! Pour info, j'habite à 8 Km du projet de la ferme usine des 120 000 poulets de Langoelan, mais il y a une forte mobilisation contre cette folie.

LLM

[ PP à LLM – Les propos de Zurcher ont disparu dans l'envoi, svp donnez-les nous ! ]
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Écrit par : Louis Le Mée / | 17/08/2019

> Suite du commentaire Bolsorano et Langoelan.
Voici les propos de Monsieur Zurcher:

« Le "coeur climatique" de la terre menacé: Au-delà d'un simple recyclage des précipitations local,les forêts sont à l'origine d'un transfert d'humidité atmosphérique des océans vers l'intérieur des continents,grâce à des cycles répétés d'évapotranspiration-condensation. La reconnaissance de ce rôle va nous amener à réévaluer l'importance des forêts naturelles et la nécessité de les maintenir pour assurer le fonctionnement des régimes hydrologiques terrestres.
Dans ce contexte,la situation actuelle est probablement beaucoup plus critique qu'on ne l'imaginait jusqu'alors. En effet,certains experts estiment que la forêt amazonienne ne devrait pas passer au-dessous du seuil des 70% de sa surface initiale si ce "coeur climatique" doit pouvoir continuer à battre. Le danger réside dans les coupes rases effectuées sur de grandes surfaces, entamant les massifs naturels fermés très riches en eau, dont on sait qu'ils ne peuvent brûler spontanément. Il se forme ainsi des fronts de coupe exposés à un rayonnement solaire intense, provoquant un dessèchement des arbres mis à nu. Les incendies de forêt peuvent alors se déclencher, s'autoalimenter de façon accélérée et devenir incontrôlables.Ce phénomène a déjà provoqué des ravages en Indonésie et en Malaisie à la suite de déforestations à grande échelle effectuées au profit de plantations de palmiers à l'huile. Perspective à long terme, si cette tendance suit son cours dans le Bassin amazonien: une désertification dramatique de l'écosystème le plus vital de notre planète.»
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Écrit par : Louis Le Mée / | 18/08/2019

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