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12/06/2019

France : alerte aux hôpitaux !

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Les dédains de Mme Buzyn font aux soignants le même effet que les mépris de M. Macron firent aux gilets jaunes... Ma chronique de ce matin à Radio Présence (Toulouse / Midi-Pyrénées), texte et son :


 


https://prod.radiopresence.com/…/12062019_chroeco_airtemps.…

 

 << Dans les services d’urgence de nos hôpitaux, grève des personnels soignants à cause de leurs conditions de travail de plus en plus invivables. Pourquoi invivables ? Pour une série de raisons qui s’ajoutent les unes aux autres : l’affluence de patients en nombre démesuré mais toujours grandissant ; les agressions de soignants par des patients ou des proches de ceux-ci ; l’insuffisance croissante des effectifs ; la crise des EHPAD ; la disparition étrange et progressive de la médecine de ville, etc.

D’où la grève de cette semaine : le 11 juin à Paris, le personnel hospitalier urgentiste s’est de nouveau rassemblé dans la rue pour réclamer plus de moyens à son ministre de tutelle, Agnès Buzyn. Les soignants reprochent par ailleurs à celle-ci une attitude qu’ils ressentent, à tort ou à raison, comme dénuée d’empathie à leur égard.

Le fait est que la situation paraît inextricable. Le fond du problème est l’argent : le déficit général des finances publics explique la baisse des moyens hospitaliers, celle des effectifs, et même celle du nombre d’hôpitaux ou de services... Le déficit particulier de la Sécurité sociale explique (selon les médecins libéraux) que le numerus clausus des études médicales ait été prolongé si longtemps qu’aujourd’hui les médecins font défaut dans des départements entiers... Les normes étranges et draconiennes imposées aux médecins de ville expliquent que beaucoup de cabinets ferment sans être repris... Tout concourt à tourner la masse des malades vers les services d’urgence des grands hôpitaux, qui deviennent, dans l’esprit du plus grand nombre, la seule offre de soins en cas d’alerte.

C’est ainsi que des personnels trop peu nombreux se trouvent submergés en permanence, forcés de travailler nuit et jour au-delà des capacités physiques de chacun, et aujourd’hui menacés d’un  burn out collectif. Déjà des centaines de malades en sont réduits à patienter six ou sept heures, ou plus encore, sur des brancards improvisés posés dans des couloirs. On n’ose imaginer ce qui se passerait cet été en cas de canicule grave…

Alors que faire ? La fameuse "réforme Buzyn", qui consiste à ressusciter l’accueil des patients en ville hors des hôpitaux, comme autrefois ? et à créer des maisons de santé dans des départements en difficulté, en espérant que de jeunes médecins voudront bien aller s’y installer ? Oui, sans doute... Mais ça ne répond pas à la question d’aujourd’hui, qui est douloureuse et brûlante et ne souffrira pas de retard. Et la réponse urgente sera nécessairement financière. Il faudra trouver des crédits. C’est un choix : si Bercy répond que c’est impensable compte tenu des critères européens anti-déficit, l’hôpital français explosera.

Il faut aussi que Mme Buzyn cesse de blesser les personnels soignants par des paroles malencontreuses. Avant-hier soir à la télévision, elle les tançait en les accusant, je cite, de ne faire la grève que "pour des raisons salariales". C’est avec ce genre de formules méprisantes que l’on a déclenché l’an dernier l’incendie national des gilets jaunes. La leçon devrait être méditée. >>

 

 

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09:56 Publié dans Santé | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : urgences hôpitaux

Commentaires

SON MARI

> si Buzyn se donnait autant de mal pour l’hôpital qu'elle s'en est donné à caser son mari....
Voir le député Lassalle : https://www.youtube.com/watch?v=iM3shXVEJWw
(ou pour aller en cassation pour obtenir la mise à mort de V. Lambert ; n'est-ce pas de l'acharnement ?)

Je fais allusion au fait que son mari, Y Lévy, a été "nommé directeur général de l'INSERM le 11 juin 2014 et le renouvellement de ce mandat en 2018 éveille un soupçon de conflits d'intérêts. L’opacité de la procédure de nomination est critiquée par le journal médical 'The Lancet'. Yves Lévy est reconduit comme président de l’INSERM par intérim le 11 juin. Le 30 juillet 2018, il annonce par un communiqué sa décision de retirer sa candidature à un second mandat. Le 11 octobre 2018, il est nommé conseiller d'État en service extraordinaire, sur proposition de la ministre de la Justice. Selon Le Figaro « sa nomination est déjà la cible de procès en copinage »."

https://www.thelancet.com/pb-assets/Lancet/pdfs/16_6_ed_french_translation.pdf

https://www.liberation.fr/france/2018/06/12/yves-levy-reconduit-par-interim-a-la-tete-de-l-inserm_1658496

http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/coulisses/2018/10/11/25006-20181011ARTFIG00172-le-mari-de-la-ministre-de-la-sante-nomme-conseiller-juridique-du-gouvernement.php
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Écrit par : E Levavasseur / | 12/06/2019

WALLONIE

> En Belgique francophone, il y a le même mouvement des personnels soignant. "Le malaise des blouses blanches" dixit les médias.
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Écrit par : Raphaël R. / | 12/06/2019

UN FARDEAU POUR LE CONTRIBUABLE

> https://www.nouvelobs.com/sante/20190623.OBS14803/la-pma-pour-toutes-sera-remboursee-cela-va-de-soi.html

Mme Buzyn se montre large dans le remboursement de la PMA dite "pour toutes" alors que les services d'urgences sont à sec.
La PMA ne devrait être remboursable que lorsqu'elle consiste en une thérapie, c'est-à-dire en l'impossibilité pour un couple hétérosexuel de procréer par les voies naturelles ; dans le cas de lesbiennes, la PMA ne saurait être considérée comme une option thérapeutique puisque, jusqu'à nouvel ordre, deux femmes ne peuvent concevoir d'enfant sans un tiers donneur masculin.
Lorsqu'elle est "pour toutes", la PMA (à supposer qu'elle devienne légale) relève non de la thérapie mais du confort : la sécurité sociale n'a donc pas à la rembourser, de même qu'elle ne rembourse pas la chirurgie esthétique ou les implants capillaires.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 23/06/2019

@ Philippe de Visieux sur la PMA

> Votre analyse est extrêmement intéressante et juste, et la raison donnée par le ministre - « Donner un droit sans le rendre accessible, c’est le condamner à être formel et non réel. » - ouvre un océan de réflexion qui ferait sombrer le gouvernement et le droit-de-l'hommisme.
Cf Simone Weil et Michéa
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Écrit par : Guadet / | 24/06/2019

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