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21/05/2019

Surprise : autour de Vincent Lambert, conflit de juridictions entre la cour d'appel de Paris et le Conseil d'Etat

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Le rebondissement d'hier soir au sujet de Vincent Lambert crée une situation inédite de conflit entre deux camps incluant, l'un et l'autre, une juridiction nationale et un organisme international (ONU ou CEDH) : 


Jamais on n'aura mieux vu le flou actuel de la notion de "droits de l'homme". Elle est invoquée aussi bien en faveur de la survie de Vincent Lambert qu'en faveur de son euthanasie active (ce n'est pas moi qui la qualifie ainsi mais l'ADMD elle-même, hier et pour s'en réjouir).

Une série de divergences se dessine donc :

– divergence entre les magistrats de la cour d'appel de Paris et ceux du Conseil d'Etat, pour des raisons sans doute multiples et dépassant le cas Lambert... Est-ce un hiatus entre le droit civil et le droit public ? Et voilà un embarras pour M. Macron, qui rejetait la supplique des parents Lambert au nom du respect de l'avis des magistrats  : lesquels ?

– divergence entre le Conseil d'Etat, qui opte pour l'euthanasie, et  le Comité international des droits des personnes handicapées (ONU), dont l'avis du 3 mai 2019 tend au maintien de l’alimentation et de l’hydratation au moins jusqu'à examen du dossier sur le fond... Est-ce une bouffée de gallicanisme politique contre l'universalisme onusien ?

– divergence entre la Cour européenne des droits de l'homme, qui refuse de prendre en compte les arguments juridiques des parents Lambert, et le Comité international des droits des personnes handicapées, qui leur fait partiellement droit... Est-ce un gap imprévu entre les éthiciens nord-européens (belges, néerlandais, allemands) et les juristes des Nations-Unies ?

– mais on doit aussi, puisque les médias mettent en cause les convictions religieuses des parents Lambert, être conscient de la divergence tacite entre l'Eglise catholique et le groupuscule qui tente de récupérer à son profit le drame des Lambert. L'obscénité de certaines vociférations hier soir au bas des Champs-Elysées ("on a gagné ! c'est la remontada !") signait l'appartenance de ces gens au micro-milieu idéologique qui hait le pape et vitupère en permanence les évêques français. En ce qui concerne ce micro-milieu, on pense au diagnostic du P. Jean-Marc Bot dans son remarquable nouveau livre Ce qui fait que nous sommes catholiques (Artège) : "On a le droit de dire qu'ils ne sont pas encore chrétiens, bien que baptisés..."

Pour savoir ce que pense l'Eglise réelle du drame de Vincent Lambert et de ses enjeux pour l'avenir, il faut lire la déclaration du Groupe bioéthique de la Conférence des évêques de France : je l'ai mis en ligne ici  le 19 mai. C'est bien autre chose.

 

 

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Commentaires

Mgr AUPETIT

> Texte fort aussi de l'archevêque de Paris, Michel AUPETIT, daté du lundi 20 mai 2019 :

Si aujourd’hui je me permets de prendre la parole au sujet de ce qui est en train de se passer pour M. Vincent Lambert, c’est que son cas si particulier est emblématique de la société dans laquelle nous voulons vivre.

Tout d’abord, mon cœur de prêtre me porte à prier pour lui, soumis à tant de pressions, et dont la vie ne peut dépendre que de décisions qui lui échappent. Il y a quelques années, il a déjà subi un arrêt de l’alimentation et de l’hydratation auquel il a survécu de manière étonnante. Cet homme de 42 ans, traumatisé crânien lors d’un accident de la route est actuellement lourdement handicapé, tétraplégique et dépendant dans un lit au CHU de Reims. Son cas est tout proche de celui de Michaël Schumacher, traumatisé crânien avec de lourdes lésions cérébrales et, lui aussi, en état pauci relationnel. Malgré la célébrité de ce champion de Formule 1, les médias ne se sont pas emparés de son cas médical et il peut jouir de soins spécialisés très attentifs en milieu privé. Dans le cas précis de M. Vincent Lambert, on constate qu’il a les yeux ouverts, qu’il respire normalement, qu’il est dans un état stable, pas du tout en fin de vie. Il a besoin d’une aide-soignante et d’une infirmière qui assurent le nursing et le changement de position, d’un kinésithérapeute pour éviter les escarres. La nutrition et l’hydratation se font par gastrostomie ou par sonde nasogastrique.

La décision d’interrompre les soins de confort et de nutrition de base chez un patient handicapé s’oppose à la loi Léonetti. Il n’est pas mentionné qu’il présente de souffrance insupportable qui nécessite une sédation profonde sauf évidemment dans le cas où l’arrêt de l’hydratation par les médecins entraînerait la douleur cruelle de mourir de soif. Il ne s’agit pas d’une « obstination thérapeutique » puisque ce ne sont pas des soins curatifs d’une maladie incurable, mais simplement les soins corporels et nutritionnels de base que l’on doit aussi aux personnes âgées dépendantes, hémiplégiques, et aux bébés qui ne sont pas encore autonomes.

On cite à l’envi les pays moins-disant éthiques comme la Belgique ou les Pays-Bas. Force est de constater que dans ces pays il y a une anesthésie totale de la conscience. On entend des enfants parler de manière naturelle de l’euthanasie de leurs parents comme s’il s’agissait d’une éventualité normale. Un membre du gouvernement belge, assise en face de moi lors d’une rencontre chez M. le Président de la République, était très fière que son pays soit « en avance », comme elle disait. Pourquoi ne cite-t-on jamais les pays qui ont une plus haute conscience éthique, comme l’Allemagne ou l’Italie ? Il y a aujourd’hui un choix de civilisation très clair : soit nous considérons les êtres humains comme des robots fonctionnels qui peuvent être éliminés ou envoyés à la casse lorsqu’ils ne servent plus à rien, soit nous considérons que le propre de l’humanité se fonde, non sur l’utilité d’une vie, mais sur la qualité des relations entre les personnes qui révèlent l’amour. N’est-ce pas ainsi que cela se passe lorsqu’une maman se penche de manière élective vers celui de ses enfants qui souffre ou qui est plus fragile ? C’est le choix devant lequel nous nous trouvons. Le Christ nous a révélé la seule manière de grandir en humanité : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ». Et il nous a donné la seule manière d’exprimer cet amour : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».

Une fois de plus nous sommes confrontés à un choix décisif : la civilisation du déchet ou la civilisation de l’amour.

+Michel Aupetit
Archevêque de Paris
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Écrit par : bernard / | 21/05/2019

NE PAS CONFONDRE

> Nous connaissons, cher PP, les tradis excités qui polluent cette affaire. Mais entre les évêques et eux, il existe des personnes qui rassemblent, comme la psychothérapeute Marie de Hennezel – le P. Brice de Malherbe s’est fortement référé à elle sur LCI hier matin. Or, disait très justement hier soir cette spécialiste des questions touchant à la fin de vie : « J’espère qu’à la suite de ce jugement et qu’à la faveur de cette suspension demandée par l’ONU on transférera enfin et rapidement #VincentLambert dans un service adapté aux personnes en état paucirelationnel. Il n’a rien à faire au CHU de Reims. https://t.co/Gfy7MvcC5B . »
Le transfert de Vincent Lambert dans un service correspondant à son état « paucirelationnel » de personne handicapé permettra, ajoute Marie de Hennezel, de ramener « un peu d’apaisement dans cette histoire ». Je pense qu’elle parle d’or.

Denis


[ PP à Denis – svp, ne confondons pas Marie de Hennezel et le groupuscule qui cherche à s'emparer du drame pour s'en faire un drapeau. Ça n'a rien à voir... ]

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Écrit par : Denis / | 21/05/2019

REMONTADA

> C'est vrai que l'expression "remontada" est malheureuse et n'a pas sa place.
A la décharge des avocats, et pour avoir assisté à l'audience, je relève que la procédure en question était une bouée jetée à la mer comme l'illustraient leurs plaidoiries.
Leur soulagement maladroitement exprimé est à mon sens à la mesure de la tension et de l'émotion qui étaient palpables lors des débats.

bézenac


[ PP à Bézenac – Vous avez sans doute raison en partie, et pour une partie d'entre eux...
Reste le fond du problème : dans ce cas particulier comme dans tout ce que touchent les extrêmes droites, leur tropisme de groupe transforme ce dont elles s'emparent en emblème de clan. Ce n'est plus une bataille désintéressée pour une cause : ça devient une bataille "du clan" et "pour le clan". D'où l'impression pénible que produisaient les scènes des Champs-Elysées : des vociférations de stade ou de manif et des "on a gagné", au lieu du recueillement sobre qu'auraient eu des chrétiens dans une pareille situation. Et j'ai vu souvent des dérapages de ce genre, dans des situations qui elles aussi auraient appelé un autre comportement.
Question d'orientation profonde... "Là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur" (Matthieu 6:21). De deux choses l'une : ou bien on accepte "qu'Il croisse et que je diminue", ou bien on hurle "wir sind uns".]

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Écrit par : bézenac / | 21/05/2019

MACRON ?

> Est-ce que c'est pas surtout Macron qui ne voulait pas de problème juste avant les européennes, et qui a donc repoussé un peu l'échéance ?
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Écrit par : RH / | 21/05/2019

UNE INDÉCENCE TRÈS INAPPROPRIÉE

> https://www.liberation.fr/france/2019/05/20/vincent-lambert-le-combat-pour-leur-fils-de-parents-ultra-catholiques_1728382

Cette indécence des avocats du couple Lambert, si elle scandalise les chrétiens que nous sommes, fait aussi les choux gras de la presse 'progressiste'. 'Libé' en rajoute une couche en rappelant que Vincent Lambert était opposé à sa mère, lefebvriste, que son père gynécologue était anti-IVG, etc. À mes yeux, ces considérations sont peut-être exactes, mais elles ne peuvent masquer la détresse que ressentirait tout parent devant la mort programmée de son fils.

En revanche, 'Libé' cite quelques-uns des groupuscules que vous évoquez, Patrice : l'institut Civitas, l'Agrif, les réseaux de Jean-Pierre Dickès. Si ce qui est écrit est exact, il s'agirait d'une inacceptable instrumentalisation de Vincent Lambert : les propos sur la "remontada" tendent à confirmer la nature politique de ce combat.

PV


[ PP à PV – Exactement. Il y a une différence de mobile et de nature entre l'activisme de la bande Triomphe-Agrif-Civitas et les analyses chrétiennes et médicales de l'épiscoipat français.
Rappelons aussi que l'Agrif est aux mains d'un petit groupe porteur d'une haine absurde envers le pape. Ces gens polluent tout ce qu'ils touchent, c'est le tropisme des extrêmes droites. J'ai bien connu la chose autrefois. ]

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Écrit par : Philippe de Visieux / | 21/05/2019

"PERVERS"

> Il ne faut pas se voiler la face. En 2015, Vincent Lambert a été privé d'alimentation et de boisson pendant un mois et il a survécu (d'une façon surprenante comme le relève Mgr Aupetit). Cette fois il s'agissait, pour les idéologues euthanasistes, de suspendre à nouveau toute alimentation et boisson, mais surtout, pour éviter de "rater leur coup" une nouvelle fois, de provoquer délibérément le décès de Vincent en lui injectant une substance létale.
On se trouve bien devant une entreprise perverse de mensonge et de mort.
Quant aux leçons de décence administrées par les pharisiens médiatico-politiques, on les écoutera une autre fois; il suffit de relire les réactions jubilatoires en Belgique lors du vote des lois criminelles de la culture de mort.
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Écrit par : B.H. / | 21/05/2019

"PAS INNOCENTE"

> Que de confusion !

"État végétatif" : non.
État pauci-relationnel relationel: oui.

"Soins" (traitement) : non.
Alimentation et boisson: oui.

Toute personne en bonne santé ne recevant AUCUN SOIN va naturellement mourir si on arrête l'alimentation et la boisson. Ceci prouve à mon sens que ce qui est suspendu n'est pas un soin au premier sens de " traitement " mais seulement un soin au second sens d'une aide à l'alimentation et à la boisson qui peut être administrée par n'importe qui même sans qualification.

L'ambiguïté de la terminologie sur ce mot n'est pas innocente.
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Écrit par : Roque / | 21/05/2019

"CE QUE LES MÉDIAS VOULAIENT"

> Ils sont, en effet, en train d'offrir aux médias ce qu'ils voulaient: quiconque est contre l'euthanasie des personnes sera dorénavant (c'était déjà un peu le cas mais là carrément) assimilé à un catho réac coincé bourgeois.
Idiots utiles dixit Lénine...
Et nos médias belges (et le corps médical euthanasiste) en profitent pour se gargariser de notre progressisme en matière de bioéthique face aux Français rétrogrades...
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Écrit par : Raphaël R. / | 21/05/2019

"INSTRUMENTALISATION DE PART ET D'AUTRE"

> C'est vraiment écoeurant toute cette instrumentalisation de part et d'autre, cet étalage de l'intime mais je dois dire que j'ai été vraiment profondément choquée, voire blessée y compris dans mes convictions les plus profondes, de voir ces cris de joie, ces mots "remontada", "nazis", au vue de la situation et du sujet sur lequel porte le débat : et en premier lieu le sujet est une personne, Mr Vincent Lambert, et une famille.
Ces personnes qui font honte (réellement) se rendent-elles comptent qu'elles nuisent même à la cause qu'elles défendent, par leur comportement et leur manière de présenter et communiquer les choses ??
Les deux mots qui me viennent à l'esprit concernant cette triste affaire sont les mots indécence et confusion.
Confusion car de nombreux termes sont utilisés par le grand public qui commente sans même savoir ce dont il s'agit. J'ai lu par exemple que Vincent Lambert était en "mort cérébrale" (évidemment faux car il n'y aurait alors aucun débat et nous n'en parlerions pas depuis 10 ans), qu'il allait "mourir de faim et de soif" (faux aussi, ce type de patient ne ressentent ni la faim ni la soif, tout comme les patients en fin de vie ne meurent pas de faim ni de soif).
La sédation profonde se pratique réguliérement dans les hôpitaux pour des patients en fin de vie, n'est pas contraire à la loi, ce n'est pas monstrueux ni immoral mais c'est seulement accompagner un processus inéluctable et ne pas être dans une obstination déraisonnable dès lors que l'on voit que le patient arrive au terme...
Bien sûr on peut toujours mettre à un mourant une sonde d'alimentation, une perfusion et attendre des jours et des jours avec souvent d'autres complications, quel est le sens ?? Donc les médecins ( dont je suis) préfèrent accompagner un processus qui est naturel , qui va aboutir au décés, avec des produits qui permettent que le patient ne souffre pas et qu'il s'"endorme" doucement...
La seule difficulté ici, est que pour moi Vincent Lambert n'est pas en fin de vie.
La fin de vie c'est le terme d'un processus lié à une maladie incurable (ou devenue incurable) dont l'aboutissement est inéluctablement la mort.
M. Lambert n'a aucune maladie incurable qui aboutisse spontanément à sa mort physique. Il est dans un état pauci-relationnel dont on ne connaît, en plus, encore pas grand chose.
Alors oui, je crois qu'il y a de vraies questions de fond qui sont soulevées mais dont on ne peut malheureusement pas discuter tant cette affaire a polarisé des positions extrêmes.
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Écrit par : Marie-Do / | 21/05/2019

ÉTRANGES DÉFENSEURS

> Merci pour cet article, qui est bien informé et équilibré. Je crains malheureusement que les défenseurs les plus bruyants du maintien en vie de Vincent Lambert ne finissent par être ses pires ennemis. Beaucoup d'articles de presse se concentrent sur leurs connexions extrémistes, ce qui permet à leurs lecteurs de pouvoir se faire un avis selon des arguments ad hominem.
Par ailleurs, la "modernité" des pays nordiques est un lieu commun... Le jeu de rôles qui se met en place me paraît assez inquiétant (et je ne parle pas d'un complot, juste de représentations plus ou moins digestibles pour les médias).
Il est très inquiétant que l'arrêt des soins soit présenté comme une solution plus humaine que leur poursuite.
Cela dit, le pauvre Vincent Lambert est devenu un symbole, ce qui n'est jamais très bon, ni pour lui, ni pour sa famille.
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Écrit par : lfa / | 22/05/2019

> Lire la lettre du Dr Sabine Paliard Franco envoyée à la ministre de la santé.
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Écrit par : Jean-Michel / | 22/05/2019

Merci Jean-Michel,

> je viens de lire la lettre du Dr Sabine Paliard Franco. Avec des mots simples, elle fait part de son expérience, qui effectivement devrait donner à réfléchir à nos décideurs.
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Écrit par : Bernadette / | 22/05/2019

L'OBS

> un peu de respect :
https://www.nouvelobs.com/edito/20190522.OBS13287/vincent-lambert-dans-la-tourmente-des-ideologues.html
C'est plutôt réconfortant de lire ce genre de propos sur le site de l'OBS ... (qui a hélas renoncé à être "nouvel Obs" mais le nouveau étant dé-qualifié obsolète avant d'avoir vécu on peut le comprendre dans aujourd'hui fugace des fièvres en tout genre)
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Écrit par : Gérald / | 22/05/2019

LE P. SAINTÔT

> Les propos les plus ajustés et sages que j'ai pu entendre sont ceux du Père Bruno Saintôt, Jésuite. https://youtu.be/hpW4sGTgY3A?t=883
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Écrit par : isabelle / | 22/05/2019

DIRECTIVES ?

> Merci pour la lettre du Dr Sabine Paliard Franco qui donne l'avis d'un médecin qui a travaillé en soins palliatifs. Elle pose en particulier le problème des "directives anticipées" qui me semblent assez terrifiantes. Comment peut-on savoir à l'avance ?
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Écrit par : Guadet / | 22/05/2019

LE VATICAN


> Le Saint-Siège réagit sur la situation de Vincent Lambert.

De Vatican News :

Le Saint-Siège réagit sur la situation de Vincent Lambert

Un communiqué conjoint du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie et de l’Académie pour la Vie revient sur la situation de Vincent Lambert, dont la justice française a finalement ordonné lundi soir la reprise des soins, de l’alimentation et de l’hydratation.
Le Saint-Siège a manifesté une nouvelle fois sa position en faveur de la protection de la vie de ce patient hospitalisé à Reims, et dont le médecin avait décidé de clore l’alimentation et l’hydratation, avant que, hier soir, la Cour d’Appel de Paris ne demande leur reprise, dans l’attente d’un avis du Comité de l’Onu pour la protection des personnes handicapées.

Dans un communiqué conjoint signé par Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la Vie, et par le cardinal Kevin Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, le Saint-Siège s’associe au texte publié il y a quelques jours par l’archevêque de Reims, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, et son évêque auxiliaire, Mgr Bruno Feillet, et rappelle que l’interruption de l’alimentation et de l’hydratation d’un patient à l’état végétatif représente «une grave violation de la dignité de la personne». Les droits fondamentaux des malades à la vie et au soin, en tant que «continuité de l’assistance humaine de base», doivent toujours être respectés.


«L’alimentation et l’hydratation constituent une forme de soin essentiel toujours proportionné au maintien en vie : alimenter un malade ne constitue jamais une forme d’obstination thérapeutique déraisonnable, tant que l’organisme de la personne est en capacité d’absorber nutrition et hydratation, à moins que cela ne provoque des souffrances intolérables ou ne se révèle nuisible pour le patient», expliquent les deux prélats.
La suspension de ces soins, comme cela avait été amorcé lundi par l’équipe médicale de l’hôpital de Reims, représente plutôt «une forme d’abandon du malade», alors que la continuité de l’assistance, notamment pour les personnes les plus fragiles et sans défense, devrait être «un devoir incontournable». Mgr Paglia et le cardinal Farrell assurent donc de «la prière du Saint-Père et de toute l’Église» pour que soient trouvées au plus vite «des solutions efficaces pour protéger la vie» de Vincent Lambert.

Dans un communiqué publié lundi, la Communauté Jean-XXIII s’était dite prête à accueillir Vincent Lambert dans l’un de ses établissements.
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Écrit par : Raphaël R. / | 22/05/2019

LES ÉVÊQUES

> Les médias pro euthanasie répètent à l'envie que les parents Lambert seraient des intégristes, mais "oublient " ce citer les déclarations de Mgr Aupetit, de mgr d'Ornellas, du Vatican. De même que la tactique LREM "Macron ou les fachos", on aurait le choix entre l'euthanasie et l'intégrisme.

Pr Tournesol


[ PP au Pr T. – Exactement. Et à LCI avant-hier soir, j'ai dû insister pour faire admettre aux journalistes que la commission de bioéthique des évêques français, bien plus importante que les agités intégristes (avec lesquels elle n'a aucun rapport), était par ailleurs ferme et claire sur le problème Lambert... ]

réponse au commentaire

Écrit par : professeur Tournesol / | 22/05/2019

LE FILM

> Le film anglo-américain 'Avant toi', sorti il y a trois ans, traitait déjà de manière poignante de cette tragédie qu'est l'euthanasie. On y voit une jeune femme qui, aide-soignante d'un tétraplégique, en tombe amoureux, ces sentiments étant partagés jusqu'à ce que l'homme, qui n'a pas arrêté de tenter de se suicider, se rend finalement en Suisse pour solliciter l'euthanasie. La scène finale montre la jeune femme, profondément ébranlée par ce décès, dans un café parisien, lisant la lettre laissée par le défunt dans laquelle il lui annonce lui laisser une fortune afin qu'elle puisse vivre comme elle l'entend.
Conclusion fort étonnante : la jeune femme aurait sans doute préféré vivre pauvrement mais avec l'homme qu'elle aimait. En se supprimant, ce dernier a agi avec égoïsme, ne considérant que son seul rapport à la souffrance, ignorant le vide que son décès pouvait laisser auprès de parents aimants et d'une compagne éprise.
En sortant de la salle de cinéma, je me souviens avoir réalisé que ce scénario dépeignait l'antithèse de l'amour chrétien ; pour avoir moi-même affronté une longue maladie, je n'ai jamais envisagé le suicide ou l'euthanasie comme solutions à une souffrance parfois intolérable, simplement parce que le regard de mes parents et grands-parents, à côté de mon lit d'hôpital, était celui du Christ réconfortant le paralytique ; se supprimer, c'était nier, refuser cet amour, c'était tourner le dos au Christ. Des années plus tard, me voici guéri ; l'amour est le même, il fut victorieux de la mort.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 23/05/2019

à Raphaël R.

> > Si le pauvre Vincent est accueilli par une communauté portant le nom de Jean XXIII (le pape de Vatican II), ce sera peut-être une salutaire occasion de réfléchir pour Mme Lambert mère qui fait partie des lefebvristes : les gens qui tiennent le concile pour diabolique et Jean XXIII pour un grand malfaisant !
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Écrit par : Bernard Gui / | 23/05/2019

LA FAMILLE

> très honnêtement, si quelqu'un semble digne en cette affaire que je maîtrise par ailleurs mal quant au fond et sur laquelle je suis trop limité dans ma réflexion pour me déterminer, ce me semble être Rachel Lambert. Les parents sont quant à eux des parangons du contre témoignage, à un point tel que plus personne ne s'en étonne. Tout le monde a le droit au rachat, mais les parents ont semble-t-il un lourd fardeau à déposer aux pieds de notre Dieu très miséricordieux. Ceci explique-t-il leur zèle ? Tout sonne incohérent pour moi dans leur histoire et leur comportement. Sont-ils mariés religieusement oui ou non? si oui comment ont-ils pu y parvenir dans une religion qui n'admet la procédure de déclaration de nullité que pour les Rois ou les puissants? Ont-ils vraiment trahi, comme ont le comprend dans ce qui nous est relaté, leur premier conjoint respectif ? Fausseté de la vie donnée à cet enfant Vincent sous un mauvais patronyme et qui a vécu ses premières années avec un père qui n'était en réalité pas le sien, mais qu'il aimait innocemment comme s'il l'était. Secrets inavouables avec le sacrifice de l'intégrité physique psychique et morale de cet enfant, passée par pertes et profits pour le bien supérieur de la communauté? Vidéo indigne enfin, qui n'aurait jamais du être diffusée, avec une mère s'adressant à son fils de 42 ans comme s'il était encore un enfant? Quelles blessures secrètes ne lui inflige-t-elle pas là ? Le diable s'y entend décidément bien pour brouiller les pistes et semer la confusion dans les esprits.
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Écrit par : Bertrand / | 23/05/2019

@ Bertrand

> Un fait incontournable : si Vincent Lambert végète depuis tant d’années dans ce service de CHU, dont la logique et le fonctionnement ne sont pas vraiment adaptés à son handicap, c’est certes la rançon des haines intra-familiales, mais c’est surtout le choix de son épouse et tutrice légale, Rachel.
L’horizon de tout homme s’éclaire dans l’amour. Il me semble que celui de Vincent, dont ses proches ont dépeint la personnalité entière et la volonté d’aller au bout des choses, s’éclairera lorsque plus personne, dans sa famille, ne souhaitera sa mort.
Nous devrions prier à cette intention.
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Écrit par : Denis / | 23/05/2019

Votre message "Que de confusion" a déjà été publié ici le 21 mai.

Écrit par : à Roque / | 24/05/2019

DARWINISTES

> Les opinions favorables à l'euthanasie sont majoritaires parmi ceux qui ont accès aux médias. Cela n'a rien d'étonnant puisque ces "médiatiques" sont dans le peloton de tête de la course darwinienne. Pour arriver à cette situation dominante, ils se sont montrés plus forts et plus adaptables que les autres. La faiblesse, la dépendance, l'impuissance sont leur pire cauchemar.
A contrario, le mouvement des Gilets jaunes a mis en avant le grand nombre de ceux qui s'occupent de handicapés ou le sont eux-mêmes.
Par ailleurs, comme nous sommes en plein dans une de ces situations de conflit mimétique si bien analysées par René Girard, il faudrait se garder de prendre parti pour ou contre des camps, même par dérivation (camps qui soutiennent les camps familiaux) et s'en tenir, comme l'a fait l’Église, au point central : Vincent Lambert, l'homme au-dessus de qui planent les vautours.
Prier et agir pour que la belle-mère et la belle-fille se réconcilient : c'est l'essentiel.
Proposer d'autres modèles pour sortir les antagonistes d'un enfermement répétitif et sclérosant. Ainsi de Corinna Schumacher (j'y reviens car la situation de Michael Schumacher est un contre-exemple dont les médias se gardent bien de s'emparer).
L'épouse de Michael S. le protège férocement des médias : villa transformée en bunker, silence presque absolu sur son état de santé. La célébrité ne semble pas une protection mais un danger, et il est vrai que l'enseignement de l’Évangile est terrible : la foule adoratrice des Rameaux, en moins de huit jours, devient foule persécutrice et haineuse.
Ces trois femmes auraient sans doute beaucoup à partager.
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Écrit par : Yann / | 24/05/2019

@ Bertrand

> Commenter l'affaire en soi, les décisions de justice, les questions d'euthanasie ou d'acharnement, les délires Civitatesques (le sud-rail, le CGT port du Havre du lefébvrisme), oui.
Se poser en juge de affaires privées des Lambert à grands coups de "notre Dieu très miséricordieux" (trois fois béni soit son nom) jusqu'à être à deux doigts d'exiger de connaître leur vie personnelle, non.
"Ont-ils vraiment trahi ?"
"Sont-ils mariés religieusement oui ou non? si oui comment ont-ils pu y parvenir dans une religion qui n'admet la procédure de déclaration de nullité que pour les rois ou les puissants? (là ça déconne encore)"
Vous n'avez pas les réponses à ces questions simplement parce que ça ne vous regarde pas.
On n'est pas dans Voici ou Public.
Vous raisonnez comme la bigote dans le film de Pagnol "la femme du boulanger" : cette dernière ayant trompé son mari, une grenouille de bénitier exige de la voir passer devant elle et qu'on lui fasse baisser les yeux.
"à quoi ça sert la vertu si l'on ne peut en écrabouiller les autres ?" semblez-vous penser.
Les catholiques ne sont pas une sorte d'oumma où le pécheur est montré du doigt et où tout le monde estime avoir son mot à dire sur le comportement des autres.
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Écrit par : E Levavasseur / | 24/05/2019

à Bertrand :

Ne pensez-vous pas que l'amour que peuvent porter M. et Mme Lambert à leur fils dépasse largement la question de la validité de leur mariage religieux ?
Quasiment personne en Asie ne s'est marié devant monsieur le curé : est-ce à dire que les liens matrimoniaux n'existeraient qu'à moitié dans cette partie du monde ?
Non : c'est l'amour qui fait de l'affaire Lambert une tragédie, amour des parents pour leur fils, amour d'une épouse pour son mari, d'un neveu pour son oncle.
Ne cherchons pas à adopter une vision manichéenne de cette situation : il n'y a ni bons ni méchants, Dieu voit et entend la tristesse, le désespoir, le désarroi de chacun des membres de la famille Lambert, tout comme il se tient proche de Vincent et le rappellera à Lui, l'accueillant dans Sa lumière à l'heure qui n'est connue que de Lui seul.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 25/05/2019

de Régis de Castelnau :

> http://www.entelekheia.fr/2019/05/24/mourir-dans-la-dignite-les-tristes-lecons-de-laffaire-lambert/
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Écrit par : Yvan / | 25/05/2019

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