Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/05/2019

Macron en mode "biodiversité" : une diversion électorale

montagne_d_or_001-768x364.jpeg

Avoir polarisé la campagne des européennes sur un duel "Macron contre populisme" qui n'intéresse que les dîners en ville – mais finir par concéder la victoire à Mme Le Pen le soir du 26 mai ? Cette éventualité affole l'Elysée. D'où la diversion de Mme Schiappa (ici note d'hier), et celle de MM. Macron et de Rugy sur la biodiversité, avec procrastination sur la méga-mine d'or en Guyane : 


 

Hier, le "ministre de la Transition écologique" a parlé avec froideur du monstrueux projet (Montagne d’or) d’un consortium russo-canadien, qui éventrerait la forêt amazonienne en Guyane [*]. M. de Rugy faisait ainsi écho – mais de façon ambiguë – au propos déjà équivoque de M. Macron lui-même, lundi, devant les scientifiques du groupe d’experts des Nations-Unies sur la biodiversité : “De manière très claire aujourd’hui”, avait dit le président, l’état du projet [Montagne d’or] ne le rend pas compatible avec une ambition écologique en matière de biodiversité. Mardi, M. de Rugy abonde donc dans le même sens : “S’il y avait une demande d’autorisation aujourd’hui, elle serait refusée…“   Manière de dire que, demain, l’autorisation pourrait être donnée à une condition évoquée par le ministre : que le projet Montagne d’or satisfasse à de nouvelles prescriptions du code minier. Mais comment un code minier pourrait-il se doter de dispositions anti-mines ? Et Il faudrait commencer par réformer ce code, procédure lente et complexe qui renverra au prochain quinquennat !

Macron et (à ses ordres) M. de Rugy ne disent donc pas vraiment non au projet d’éventrement de l’Amazonie : ils disent : “on verra plus tard”, ce qui leur permet de se poser pour l’instant en protecteurs de la biodiversité – croyant ainsi sauver une campagne électorale compromise.

Et pour faire bonne mesure, M. de Rugy ajoute quelques informations minuscules qui sont censées attendrir les défenseurs de l’environnement. Celle-ci, par exemple :  “Nous avons continué la politique de réintroduction des ours dans les Pyrénées, et une des femelles a fait des petits !”  En effet, ça compense la disparition des insectes pollinisateurs exterminés par l’agro-industrie… envers laquelle on serait surpris de voir sévir un gouvernement libéral.

Personne ne prend au sérieux les poses environnementales de la Macronie, qui suit (au service de la FNSEA) la politique de tous les gouvernements précédents. Et quant à la Guyane, on sait que M. Macron soutenait encore le projet Montagne d’or en octobre 2018... S’il semble maintenant vaciller dans son appui, c’est parce que ses difficultés politiques sont venues contredire ses réflexes idéologiques.

Que les associations de défense de l’environnement et les ligues amérindiennes guyanaises continuent la pression, et peut-être M. Macron finira-t-il par lâcher La Montagne d’or comme il a lâché Notre-Dame-des-Landes. Mais en contrepartie de Notre-Dame-des-Landes, le groupe Vinci compte obtenir infiniment plus avec Aéroports de Paris. Que donnera-t-on (pour qu'ils nous pardonnent de leur refuser la Guyane) aux Russes de Nordgold et aux Canadiens de ColumbusGold ?

 

__________

[*]   Le projet Montagne d'or consiste à creuser dans la forêt, au sud de Saint-Laurent-du-Maroni, une fosse géante (32 fois le Stade de France) pour extraire 6,7 tonnes d’or par an sur douze ans à partir de 2022. Le saccage amazonien serait massif et irréversible : déforestation et pollution chimique des eaux… Les retombées économiques pour la Guyane – présentées comme “superbes” par le lobby russo-canadien et ses amis de Cayenne – sont qualifiées de “mirage” par les analystes indépendants. C’est la réalité de tous les projets de ce genre : mais cette fois à des dimensions colossales.

 

montagne-or-guyane-fa7eb3-0@1x.jpeg

 

Commentaires

DINGUES

> A la place de l’or : indexer la richesse publique sur le nombre de nos ruches et abeilles en bonne santé… ça ferait du bien à la biodiversité, non ?
Un trou faisant 32 fois le Stade de France dans la forêt amazonienne… et tout cela pour extraire 80 tonnes d’or en douze ans… Vraiment une affaire de Frappadingos ! Pas plus fou, me direz-vous, que ces quelque 2500 tonnes de lingots d’or et pièces que la Banque de France garde en sécurité à près de 28 mètres sous terre en plein Paris ?
______

Écrit par : Denis / | 08/05/2019

OR ET MERCURE

> Les Guyanais sont donc censés se nourrir d'or et de mercure. Charmante perspective ! C'est sans doute cela la disruption tant prônée.
______

Écrit par : Bernadette / | 08/05/2019

A CÔTÉ DE LA PLAQUE

> Paraît-il, Jupiter a déclaré que pour la première fois on tient des données scientifiques sur l'effondrement des espèces !
______

Écrit par : Aurélien Million / | 08/05/2019

Les commentaires sont fermés.