Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/05/2019

Ils font des européennes un "référendum Macron"

remaniement-1024x576.jpg

En ne voulant que Mme Le Pen comme adversaire officiel, le parti de l'Elysée (photos : Mme Loiseau, M. Griveaux) transforme les européennes en référendum binaire pour ou contre M. Macron : 


 

Oubliant apparemment qu’il n’est plus porte-parole du gouvernement mais candidat à la mairie de Paris, M. Griveaux (à BFM TV) s’énerve contre la campagne électorale des listes d’opposition : selon lui, le RN, LR et LFI “infantilisent les Français” avec leur “programme commun” consistant, dit-il, “à faire de ces élections européennes un référendum contre le président de la République”. Donc les trois listes “volent une élection aux Français”.

Pour ne pas “voler” ces européennes, d’après M. Griveaux, il faudrait que nous donnions à M. Macron ce qu’il attend du scrutin du 26 avril : une majorité d’eurodéputés macroniens, qui fusionneraient avec le groupe parlementaire “libéral-démocrate” de l’ancien Premier ministre belge Verhofstadt ; si ce groupe atteignait lui-même le nombre de sièges suffisant, M. Macron aurait à travers lui un outil à sa main ; il aurait ainsi (enfin) le poids en Europe qui lui permettrait de lancer la fédéralisation accélérée du continent. Quand on rêve, autant rêver grandiose.

Mais tout ça exige une victoire électorale en France pour la liste LREM. Et là, M. Macron joue de travers. Il vient d’obliger Mme Loiseau à refuser dédaigneusement un débat avec M. Bellamy mais à en accepter un avec le jeune Bardella : ne vouloir que le RN pour adversaire de LREM, alors que l’image macronienne a souffert depuis six mois, c’est risquer simplement de refaire du RN le numéro 1 au soir du 26 avril – comme le FN aux élections européennes précédentes… Le camp présidentiel est enferré dans cette tactique, et c’est elle qui fera des européennes un référendum pour ou contre M. Macron.  M. Griveaux raconte donc n’importe quoi ; c’est son habitude.

 

ps – Ce dans quoi est embarqué M. Bellamy ne m’inspire aucune envie de lui apporter ma voix (non plus qu’à aucune des listes principales, je vous rassure). Mais le ton sur lequel LREM parle de lui – pour refuser le débat télévisé – est d’une arrogance grotesque : “François-Xavier Bellamy cherche à exister artificiellement”, etc... Il serait “artificiel” de prétendre débattre avec le parti de Sa Majesté ?  Pantins !

 

 

Macron_Affiche.png

 

Commentaires

GRIVE

> Griveaux et Loiseau cherchent-ils à nous "voler" l’élection ? Pour le premier, paraît-il, cela irait dans le sens de son patronyme (sur la grive chapardeuse : http://www.etymo-logique.com/le-mot-du-jour/griveaux-benjamin/ ).
Griveaux et Loiseau… une seule et même espèce, dans la "volière" politique. Si elle est menacée de disparition, je ne m'en plaindrai pas !
______

Écrit par : Denis / | 06/05/2019

DÉCROISSANTS

> J'ai repéré la liste Décroissance 2019 :
http://decroissance-elections.fr/liste-des-candidat-e-s-decroissance-2019-aux-elections-europeennes/
Th. Brulavoine, que les lecteurs de 'La Décroissance' connaissent, est en 20e position sur cette liste.
______

Écrit par : Alex / | 06/05/2019

PSYLACANYSE

> Parenthèse psylacanytique (en hommage au psychanalyste Jacques Lacan et à ses nombreux émules) : dans « référendum », il y a « référents d’homme », et ça le chef de l’Etat l’a bien compris.
Dans le même ordre d’idées… comment faire pour que la politique de M. Macron cesse d’être une longue torture pour notre pays et pour ses habitants ?
Tout bon psylacanyste vous le dira, un point est essentiel : le Président doit se convertir au « Bien commun », lequel est incompatible avec le mode verlan de cette expression, le « Main combien »*, caractéristique du règne macronien ; ou quand le politique se préoccupe avant tout de graisser la patte à tout un chacun, en commençant par la finance (la mesure emblématique du « Main combien » étant la suppression de l’ISF…).
Et c’est donc ainsi, en bonne logique lacanienne, qu’ “Est-manuel Mach’ronds” est l’incarnation parfaite du « Main combien » des puissants, variante antinomique et ignoble du « Bien commun » des peuples.
* On notera que le « Main combien » s’enrichit et s’éclaire de ses variantes : « Mains qu’ont biens », « M’incomb’(r)ien »…
_____

Écrit par : Denis / | 06/05/2019

VU DE "GAUCHE"

> https://www.nouvelobs.com/chroniques/20190506.OBS12538/europeennes-macron-la-vraie-tete-de-liste.html

la même chose vue d'une "espèce" de gauche gentiment fossilisée ...
______

Écrit par : Gérald / | 06/05/2019

à Denis :

> Pour compléter (fort imparfaitement) votre psylacanyse, il faut supposer que les porte-parole officiels ou officieux de M. Macron croient encore "la république en charme"...
______

Écrit par : Sven Laval / | 06/05/2019

ENCORE

> La tactique dans laquelle s'enferre le camp présidentiel révèle son manque complet d'imagination, même au plan très terre-à-terre de la tactique politicienne : "puisque ça a marché une fois, eh bien ça marchera encore".
______

Écrit par : Sven Laval / | 06/05/2019

FICELLE

> Il a gagné le deuxième tour de la présidentielle parce qu'il avait Le Pen en face de lui et ça a marché. Alors hop, on recommence; tirons sur la ficelle.
______

Écrit par : Yvan / | 06/05/2019

ANECDOTE

> François Taillandier, 'François, roman' (2019), Stock, p. 189-190 (l'auteur rapporte une anecdote : en 1976, alors qu'il est vaguement communiste comme tous les étudiants de sa fac de Lettres, ils abordent un de leurs professeurs d'université dans un jardin de Clermont-Ferrand) :
"Nous causâmes quelques instants avec cet homme que nous aimions bien, lui exposant avec feu nos vues et nos motivations politiques. Il nous écouta gentiment, avec l'air de nous prendre très au sérieux, puis, de sa voix flûtée, il nous décocha ces paroles incroyables : 'Très bien, très bien... Mais vous savez, on ne rénovera la société que par la pureté du coeur et le sentiment de l'honneur.' Nous le prîmes aussitôt pour un vieil imbécile, mais je sentis quand même, il me semble, la part de provocation pince-sans-rire que recelait ce propos, destiné à insinuer en nous un doute, une distance. Je le bénis aujourd'hui."
______

Écrit par : Alex / | 06/05/2019

VOIX

> Citation : "Ce dans quoi est embarqué M. Bellamy ne m’inspire aucune envie de lui apporter ma voix (non plus qu’à aucune des listes principales, je vous rassure)" (fin de citation).
Je suis rassuré : c'est également mon avis.
A part avec celle de https://www.lutte-ouvriere.org/europeennes/candidats, je ne vois guère de salut autre que https://parti-animaliste.fr/candidats.
______

Écrit par : Fondudaviation / | 18/05/2019

Les commentaires sont fermés.