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07/03/2019

Six mois avec sursis pour le cardinal Barbarin

barbarin

Le communiqué de la conférence épiscopale, et nos réflexions :


Le communiqué

<<  La Conférence des évêques de France prend acte de la décision de justice rendue aujourd’hui à l‘encontre du cardinal Barbarin pour non-dénonciation. Elle ne commentera pas cette décision. La CEF rappelle que, comme tout citoyen français, le cardinal Barbarin a le droit d’utiliser les voies de recours à sa disposition. C’est ce qu’il a fait et nous attendons l’issue de cette nouvelle procédure.

Quant à sa décision de présenter sa démission au pape François, elle relève de sa conscience personnelle. Elle aussi n’appelle pas de commentaire de la part de la CEF. Il appartiendra au pape de lui donner la suite qu’il jugera opportune.

La CEF réaffirme sa volonté de lutter avec détermination contre toutes les agressions sexuelles commises par des clercs sur des mineurs.

Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la CEF, a eu l’occasion d’assurer le cardinal Barbarin de sa prière pour lui et le diocèse de Lyon. >>

 

Notre commentaire

Malgré la surprise – générale – causée par ce jugement correctionnel de première instance (alors que le procureur n’avait pas requis de condamnation), la conférence épiscopale ne pouvait émettre que ce communiqué d’une sobre prudence. Etant, entre autres, l’une des institutions de la société civile, la CEF en tant que telle ne peut commenter une décision de justice. Elle ne peut que prendre acte de la double décision de Philippe Barbarin : remettre sa démission au pape, mais laisser ses avocats aller en appel. La démission (en tant que cardinal) sera sans doute jugée normale par les Français après la réunion des présidents d’épiscopats au Vatican il y a quinze jours. Mais l’appel (en tant que personne privée) produira parmi eux des effets plus contrastés… Beaucoup diront que le démissionnaire aurait mieux fait d’assumer sa condamnation.

La sévérité de l’opinion envers le cardinal depuis plusieurs années semble injuste à ses avocats, qui se placent exclusivement sur le plan du droit (à leur avis, le dossier des faits – vu sous l’angle strict du code pénal –  aurait dû conduire à la relaxe). Mais l’opinion vise autre chose : les réactions du cardinal au début de l’affaire ; son désastreux “grâce à Dieu” au sujet de la prescription ; le “manque d’empathie envers les victimes” qui lui est largement reproché, à tort ou à raison ; bref : ce qui a été perçu comme une attitude personnelle générale devenant le symbole, en France, de tout ce dont la hiérarchie de l’Eglise s’est rendue fautive dans divers pays pendant des décennies, en escamotant les coupables d’actes pédophiles (ou plus souvent éphébophiles) au lieu de les soumettre aux deux justices : la laïque et l’ecclésiastique. Par sa façon de réagir, autant que par son rang de primat, Philippe Barbarin s’est placé lui-même sur une sorte de pilori.

Les juges du tribunal correctionnel de Lyon ont suivi les avocats des victimes – et l’opinion publique – plutôt que le procureur. La cour d’appel décidera-t-elle que le tribunal a jugé trop subjectivement ?  L’avenir le dira. Le pape acceptera-t-il la démission du primat des Gaules ? C’est probable, et cette décision ne pourrait qu’appuyer l’entreprise de réforme dans laquelle l’Eglise catholique s’est engagée il y a quinze jours. Philippe Barbarin doit le sentir, et c’est certainement le motif profond de son départ.

 

 

barbarin

 

18:14 Publié dans Eglises | Lien permanent | Commentaires (47) | Tags : barbarin

Commentaires

SOUTENIR L'ÉLAN DE RÉFORME

> "Beaucoup diront que le démissionnaire aurait mieux fait d’assumer sa condamnation", écrivez-vous. Pire, à en lire les commentaires faits par les lecteurs des articles publiés dans des journaux "sérieux" (le Monde, le Figaro, etc.), un certain nombre de personnes se croient autorisées à réclamer son emprisonnement.
Que le cardinal Barbarin ne soit pas irréprochable, c'est possible, mais une telle ambiance de lynchage est écœurante. (Et voilà un effort à faire pour moi en ce carême : ne plus lire les commentaires en bas des articles de journaux.)
Peut-être mieux que de "sentir" la réalité de l'élan de réforme en cours, ne peut-on pas supposer que, par l'exemple de sa démission, le cardinal Barbarin entend le soutenir (bien que l'on ne puisse pas réduire cette décision à un simple "message", aussi important qu'il soit) ?
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Écrit par : Sven Laval / | 07/03/2019

MALSAIN

> Cette condamnation était à craindre. Dans un tel cas, la pression de l'opinion et de ceux qui la façonnent est importante. Il est malsain que de telles affaires pénales soient jugées en délibéré.
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Écrit par : Pierre Huet / | 07/03/2019

IMPRESSION

>Il faut avouer que Barbarin a fait tout ce qu'il a pu, au début et pendant plusieurs années, pour donner une impression de mauvaise volonté. Cela a été forcément mal pris par l'opinion publique, vu la gravité du problème.
Alors évidemment on peut donner tort aux gens, pauvres ignorants qui n'ont pas lu Marie-Dominique Philippe (oups pardon, mauvaise pioche). Mais donner tort aux gens n'est pas très évangélique. Jésus n'a donné tort qu'aux pharisiens et aux grands prêtres.
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Écrit par : Jean-René Bizot / | 07/03/2019

LA PREMIERE DÉMISSION

> Barbarin savait que ses réactions du début choquaient gravement beaucoup de personnes.
C'est pourquoi il avait présenté une première fois sa démission au pape.
Qui l'a refusée en attendant une décision de justice.
La décision vient d'arriver.
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Écrit par : Véronique / | 07/03/2019

LA PREMIÈRE RESPONSABLE

> Le jugement d'aujourd'hui est discutable mais n'oublions pas que la fautive de toute cette catastrophe c'est la hiérarchie de l'Eglise qui a refusé de faire justice dans de nombreux pays. C'est un pb international, pas franco-français.
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Écrit par : Bernard Gui / | 07/03/2019

PAS D'ACCORD

Cher Patrice
Pour une fois je suis assez peu d’accord.
Que le cardinal démissionne n’est pas le signe d’une réforme de l’Eglise mais plus un moyen de faire payer un innocent condamné par une foule vengeresse .
Certes on peut dire que c’est totalement Christique, mais en l’occurrence cela l’est si l’innocence est dévoilée. D’où mon désaccord. Comme le dit Sven, on est plus dans le lynchage bien pensant qui ne va rien résoudre .
La vraie conséquence sera de créer un climat de suspicion généralisée entre prêtres et évêques .
Je ne nie pas que le cardinal ait pu être maladroit . Mais il a largement prouvé qu’il n’était pas dans une logique de protection corporatiste qui est le vrai sujet dans ces affaires . Je ne vois pas en quoi une telle logique de non pardon disproportionnée puisse porter de bon.
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Écrit par : Ludovic / | 07/03/2019

à Ludovic

> "Pas dans une logique corporatiste", le cardinal Barbarin ? Vous oubliez sa réaction devant ce que lui disait la rédactrice en chef de 'La Croix' à propos de l'affaire : "C'est grave, ça va se savoir en dehors de Lyon", etc.
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Écrit par : Juliette Labé / | 07/03/2019

MAUVAISE GESTION

> Votre article est très mesuré, mais je crois que le malheureux cardinal Barbarin n'est pas seulement un bouc émissaire. Il symbolise toute une mauvaise gestion de l'Eglise depuis plus de vingt ans. Il y a besoin d'un renouvellement face aux conséquences de ce scandale de la pédophilie dans l'Eglise, et malheureusement la démission du cardinal était la première chose à faire en France. Tout cela est très sérieux, et engage l'avenir.
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Écrit par : Bégand / | 07/03/2019

Juliette

> Dites en un peu plus. C’est ce que pense la journaliste de La Croix, mais quels sont ses arguments ?
Je vous rappelle que le cardinal Barbarin a toujours encouragé les victimes à aller voir la police, y compris devant la journaliste de Lyon Mag qui avait voulu le piéger en se faisant passer pour une victime
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Écrit par : Ludovic / | 07/03/2019

à Ludovic

> Ce n'est pas ce qu'Isabelle de Gaulmyn "pense" : c'est la conversation avec le cardinal qu'elle a eue et qu'elle raconte, verbatim. Ce n'est pas elle qui interprète : c'est ce qu'il a dit spontanément. Sa réaction face au fait a été de craindre le "qu'en dira-t-on à l'extérieur".
Tout le monde connaît cette conversation d'abord rapportée dans 'La Croix', il en a encore été question dans les radios ce matin.
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Écrit par : Juliette Labé / | 07/03/2019

> Je le connais , et je sais pour quelles motifs personnels il écrit cela.
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Écrit par : à Michel de Guibert / | 08/03/2019

L'ÉPOQUE

> Les juges retiennent le manque de célérité du cardinal : au courant dès 2010 des agissements du père Preynat, il n'alerte les autorités que quatre ans plus tard. C'est une erreur de sa part, indiscutablement.
Quant à sa réaction vis-à-vis de Mme de Gaulmyn, elle est criticable, mais elle reflète hélas l'état d'esprit de l'époque. Sans chercher en aucune manière à légitimer les propos du cardinal, on peut affirmer que le souci du qu'en dira-t-on est compréhensible ; la protection des victimes aurait cependant dû l'emporter dès 2010, quelle qu'en soient les conséquences, et c'est sans doute ce qui lui vaut cette condamnation.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 08/03/2019

DISCERNEMENT

> Heureusement que nous avons un disciple de saint Ignace à la tête de l'Eglise ! Il sait discerner au milieu de ces tempêtes furieuses (cf sa conférence d'ouverture de Carême au clergé de Rome).
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Écrit par : B.H. / | 08/03/2019

SALUTAIRE ?

> Je ne connais pas assez bien les détails de l'affaire mais cela donne quand même la désagréable impression qu'on s'est "payé la tête" de Barbarin. En 2016, la justice avait prononcé un non lieu à son encontre, pourquoi ce revirement ? Le procureur l'avait requis également lors du second procés en janvier dernier. J'ai du mal à comprendre.
Après je pense que bien au delà de la personne du cardinal Barbarin, c'est aussi la succession de scandales absolument horrifiants que ce soit les abus sur mineurs, les abus sur religieuses, les dépravations de certains cardinaux de curie...Et la gestion où l'on ne peut pas nier une certaine culture du silence et de l'omerta...
Le comble c'est que l'Eglise n'applique pas son propre droit canon car de lourdes sanctions ( y compris le renvoi à l'état laic) sont prévues pour ces faits et un certain cardinal Ratzinger à l'époque préfet pour la congrégation pour la doctrine de la foi avait été très clair et avait renforcé ce droit...
La plupart du temps on s'est pourtant contenté de déplacer, de s'arranger...
Cela n'est juste PLUS POSSIBLE et cette crise, ce séisme est peut être dramatiquement salutaire qui sait ?
Résonnent les mots du cardinal Ratzinger lorsqu'il comparait l'Eglise à une "barque qui prend l'eau de toute part"...et les mots si durs qu'il avait eu en 2005.....Sans doute savait-il déjà tout cela....
En tout cas je suis navrée...Ecoeurée aussi autant par le traitement médiatique, l'inculture CRASSE qui règne dans les médias et chez nos concitoyens concernant ce qu'est le catholicisme....pire encore de ce qu'est l'Eglise. J'oscille entre désespérance et espoir que notre Eglise puisse sortir grandie....En fait on se sent un peu perdu et impuissant :-(

Marie-Do


[ PP à Marie-Do – Aucun désespoir n'est possible si l'on marche avec le Christ. Il est l'unique nécessaire.
Quant à l'institution, le pape François sait, et dit, qu'elle doit se réformer radicalement. Prions pour que tous les évêques l'y aident.]

réponse au commentaire

Écrit par : Marie-Do / | 08/03/2019

à bernard

> parce qu'il me surprend et me choque plus que je ne saurais le dire... et qu'il en aurait scandalisé bien d'autres. Je regrette profondément que vous ne perceviez pas cela.

PP
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Écrit par : à bernard / | 08/03/2019

> Ecclesia semper reformanda
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Écrit par : Daniel Azan / | 08/03/2019

LE CORPS DU CHRIST

> Le qu'en dira-t-on, le jugement des autres, d'autant plus menaçant quand l'institution est la cible de fortes critiques (le cas de l’Église depuis des décennies) : mais cette crainte du jugement n'épargne aucune organisation et non plus les familles.
Combien de recteurs d'académie, de directeurs d'hôpitaux ou d'instituts psychiatriques, d'inspectrices de la DAAS, de travailleurs sociaux, de directeurs de conservatoires, de responsables de colonies de vacances, de directrices d'établissements scolaires, combien de responsables d'organisations liées à des enfants ont caché, étouffé des actes dont ils ont eu connaissance depuis les années 60 ? Combien d'enquêtes sur la complicité des hiérarchies dans les faits divers de pédophilie ? Combien de situations clairement pédophiles confiées par nos collègues de travail, amis, relations ? Combien d'actes au sein des familles ?
Les dénonçons-nous à la justice ? Non. Les faits sont anciens, ne nous concernent pas, sont peut-être des ragots et ceux qui les rapportent ne veulent pas porter l'affaire en justice, n'en ont même pas idée.
Ceci pour dire que la querelle autour de la condamnation du cardinal Barbarin nous absout et absout la société de toutes ses complicités aux violences envers les enfants. Que la rencontre des évêques autour du pape n'ait suscité AUCUN débat dans les médias sur la pédophilie en général témoigne de cette puissante volonté de silence.
Souhaitons alors que cette condamnation pénale ouvre un précédent judiciaire permettant de contourner les délais légaux de prescription en attaquant ceux qui n'ont pas dénoncé les faits dont ils ont eu connaissance et ce, pour tout le monde et sans limite de temps. C'est injuste puisque le criminel n'est pas condamné mais des responsables qui ont souvent entériné des décisions prises avant eux mais peut-être le seul moyen à l'avenir d'expulser les criminels et de briser net le scandale en inversant le qu'en dira-t-on. Alors il menacerait davantage celui qui étouffe que celui qui révèle. Alors on commencerait enfin à s'interroger sur les violences commises contre les enfants.

YS


[ PP à YS – Aucun débat ? J'entendais ce matin même à la radio une victime de Preynat rappeler qu'il y a des abus sexuels dans beaucoup de milieux étrangers à l'Eglise.
Et la chose est rappelée dans divers journaux : Le Monde, Le Figaro, Libération etc.
D'autre part, et c'est l'essentiel :
AUCUNE institution n'est comparable à l'Eglise.
AUCUNE n'a la mission que lui a confiée le Christ.
Les gens, y compris la masse des incroyants, attendaient de prêtres du Christ qu'ils ne tombent pas dans cette horreur... Il est donc logique qu'on la reproche à l'Eglise beaucoup plus qu'aux milieux laïques : et ce reproche est une sorte d'hommage "en creux" que les incroyants rendent au caractère unique (et strictement incomparable) de l'eucharistie.
Nous ne sommes pas un parti qui se "défendrait" contre des "attaques". Nous sommes le corps du Christ. Ça devrait nous donner une autre façon de penser. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Yann / | 08/03/2019

JUSTICE

> Lyonnais, je pense que cette décision de justice montre que l'Eglise a besoin, malheureusement ou heureusement, de la société et ses institutions, aussi détestables nous semblent-elles par bien des aspects aujourd'hui, pour avancer.
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Écrit par : Hébert / | 08/03/2019

DÉPASSÉ

> Avec cette condamnation nous entrons en Carême. De fait, le "grâce à Dieu" (devenu légitimement titre de film entre temps) avait depuis longtemps montré à quel point le cardinal était dépassé par les événements et leur gravité.
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Écrit par : Alex / | 08/03/2019

LOGIQUE

> Le Cardinal Barbarin paie pour les fautes de ses prédécesseurs, c’est injuste.
Il est donc logique que ses avocats fassent appel.
Il est logique aussi dans ce contexte que le cardinal Barbarin présente sa démission au Pape, ce qui ne vaut pas culpabilité, car il ne peut plus gouverner sereinement son diocèse dans ce climat de suspicion et de haine dont il est victime.
______

Écrit par : Michel de Guibert / | 08/03/2019

CATHOS, OUVRONS LES YEUX !

> Je partage en tout point cette analyse.
Je suis même tenté d'aller au-delà : bien que j'éprouve une sympathie naturelle pour le card. Barbarin, j'ai été choqué par son attitude au tribunal et devant les victimes que les témoins pouvaient ressentir comme la distance d'un homme convaincu que sa responsabilité n'était pas de ce "monde".
Ca n'était évidemment pas acceptable ni pour les victimes, ni pour beaucoup de spectateurs de cette scène.
Tout ces événements doivent nous faire ENFIN ouvrir les yeux en qualité de chrétiens et considérer les choses comme elles sont.
Nous n'avons plus aucun crédit moral vis à vis de nos congénères en tant que chrétiens et, d'ailleurs, était il légitime que nous en ayons ?
Le Christ n'a t'il pas interpellé les moralisateurs "que celui qui n'a pas péché jette la première pierre" ?
Nous sommes attendus sur notre pratique concrète de l'Evangile à la façon des premières communautés de Jérusalem (Ac-2,42),
pas sur nos leçons de morale.
Il est temps de poser nos "valises". Que ces événements nous y encouragent !

PH94


[ PP à PH94 – Exactement. ]

réponse au commentaire

Écrit par : PH94 / | 08/03/2019

à PP

> Absolument d'accord que l’Église est plus fautive que toute institution sur la pédophilie mais ne voyez-vous pas le danger d'une attitude qui consiste à s'enfermer dans la seule condamnation de l'Eglise et de sa hiérarchie ?
Vous affirmez que les médias reconnaissent que la pédophilie existe ailleurs mais c'est une évidence et derrière l'évidence, où sont les dossiers et débats ? les mesures prises pour prévenir ces actes ? les procès mettant en cause les complicités hiérarchiques ? Il n'y a rien. Or vous savez bien que les médias sont les plus puissants des moyens de pression.
Il ne s'agit pas d'attaquer pour dissoudre les complicités mais de combattre les abus sur les enfants et notre silence, nos mea culpa n'aident pas. J'écrivais que chacun de nous est concerné. Qui peut le nier ? Et comment faire comprendre que tous sont concernés si on refuse de détourner les yeux de l’Église ?
Qu'elle serve d'exemple pour ouvrir et étendre les débats, oui et tant mieux. Qu'elle concentre les regards des fidèles comme des accusateurs, non.
La question n'est pas la gloire de l’Église, non plus d'améliorer son image, de lancer une renaissance en faisant table rase du passé, de souhaiter être mieux perçus par nos concitoyens, d'espérer de meilleurs prélats qu'on vénèrera en tout oubli du danger du cléricalisme, elle est de faire cesser cette indifférence aux violences contre les enfants.
Comprenez-vous qui si étendre le débat ressemble à une diversion, ce n'en est pas une mais le dépassement de cette diversion ? Que chacun de nous pourrait proposer autour de lui cette discussion sur la pédophilie pour que cesse le silence ? A l'exemple des meurtres de femmes battues qui sortent peu à peu du fait divers parce que les médias embrayent sur une prise de conscience de la société. A nous de lancer le débat autour de nous justement parce que le scandale nous aura permis de méditer sur nos propres silences.

Yann


[ PP à Yann – Vous ne voyez donc pas à quel point le scandale spécifique de ses abuseurs rend l'Eglise inaudible ? et à quel point (par conséquent) les catholiques ne sont pas en situation d'élargir eux-mêmes le problème ? Il doit être élargi, mais certainement pas par eux ! ]

répponse au commentaire

Écrit par : Yann / | 08/03/2019

DIGNITÉ

> On apprend que le cardinal Barbarin avait décidé de donner sa démission avant le rendu de l'arrêt du tribunal, et ce quelle que soit la décision de ce dernier.
Cette attitude digne l'honore et illustre que cette démission est pour le bien de son diocèse et de l’Église, et non conséquence de sa condamnation (laquelle sera peut-être, sans doute ?, invalidée en appel).

MG


[ PP à MG - Peut-être est-ce exact, et ce serait logique puisque le cardinal avait déjà présenté sa démission antérieurement dans le cadre de cette sinistre affaire. En de telles circonstances, le pape n'accepte une démission (ou l'inflige) qu'après condamnation judiciaire. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Michel de Guibert / | 08/03/2019

FUMIER DE SATAN

> http://www.lavie.fr/debats/edito/affaire-barbarin-la-lourde-facture-08-03-2019-96906_429.php

Un peu étonné par la tonalité excessivement pessimiste de l'éditorial de M. Denis. Certes, il y a un trop-plein tout à fait écœurant, surtout si on ajoute à la pédocriminalité les abus sur religieuses comme expliqué de manière très crue dans le reportage d'Arte. Un paroissien âgé rencontré il y a quinze ans lors de mes études aux États-Unis décrit tout cela comme "the Great Unwashed", cette grande saleté que l'Église doit nettoyer d'elle-même au risque de perdre toute crédibilité.
Cependant, je ne rejoins pas M. Denis lorsqu'il écrit "à ce train-là, et à mesure que l’Occident renie son rapport à la culture qui le fonde, on peut craindre que le Saint-Siège perde progressivement son statut de sujet de droit international, qui ne tient au fond que par la crédibilité morale."
Si c'était le cas, le Saint-Siège l'aurait perdu au XVIe siècle, lorsque les papes Borgia organisaient des orgies dionysiaques dans Rome.
D'autre part, la catholicité ne se limite pas à l'Occident sécularisé : le Saint-Siège a une action diplomatique séculaire et appréciée qui, si elle souffre évidemment de tous les scandales qui déstabilisent l'Église, n'est pas aujourd'hui remise en cause.
Prions pour que nous réussissions à purger l'institution du démon : le fumier de Satan doit cesser de s'amonceler dans l'Église.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 09/03/2019

Mgr GOBILLARD

> https://www.youtube.com/watch?v=2WkCJoNgCCk&feature=youtu.be
Je me permets de vous renvoyer à ce lien , où Mgr Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, nous livre une analyse très profonde, à mon avis, de la démission du cardinal Barbarin
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Écrit par : à bernard / | 09/03/2019

TÉMOIGNAGE

> Témoignage bouleversant et réflexions tellement juste d'Olivier Savignac dans cette émission de KTO :
http://www.ktotv.com/video/00263193/bilan-du-sommet-sur-la-lutte-contre-les-abus-sexuels-dans-l-glise
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Écrit par : Michel de Guibert / | 09/03/2019

à Bernard

> Union de prière.
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Écrit par : à bernard / | 09/03/2019

> Voir aussi cette autre interview de Mgr Emmanuel Gobilliard :
https://www.youtube.com/watch?v=oQLdp4hJS_E
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Écrit par : Michel de Guibert / | 10/03/2019

à Patrice :

> À la lecture de 'La Croix', il semble que Barbarin ne démissionnerait que de ses fonctions d'archevêque de Lyon : il est certain qu'il ne peut plus, dans les circonstances actuelles, exercer son ministère avec sérénité.
Cela étant, abandonnera-t-il aussi son statut cardinalice ? Si c'est le cas, il ne resterait plus que J.-P. Ricard et le très (trop ?) discret D. Mamberti comme cardinaux français 'actifs' à Rome, André Vingt-Trois étant hélas très affaibli par sa maladie. Une élection au siège pétrinien semble en tout cas compromise pour le primat des Gaules.
______

Écrit par : Philippe de Visieux / | 10/03/2019

POUR SORTIR DU BOURBIER

> Un ami chinois (non chrétien) me téléphonait hier ; nous avons abordé le cas du cardinal Barbarin. Il me disait ne pas comprendre la sévérité du tribunal car c'est le propre de l'homme de ne pas exhiber l'impureté de son clan, de sa famille, de soi-même. Une mère de famille qui apprend que son mari a eu une attitude indécente à l'égard de leur fille ne prendra pas le combiné pour avertir illico le procureur de la République mais cherchera d'abord à en parler au mari afin qu'il cesse son comportement inadmissible.
Le collège (catholique) que j'ai fréquenté en Lorraine avait eu aussi en son sein un professeur de français dont il était de notoriété publique qu'il s'était livré à des attouchements sur ses élèves ; le directeur de l'époque (un prêtre) avait alerté le rectorat mais avait maintenu l'enseignant en fonction : c'était l'époque "pas de vagues". Celle-ci est fort heureusement révolue.
J'ai répondu à cet ami que le traumatisme que vit l'Église est peut-être voulu par la Providence pour l'amener à une nécessaire purification ; l'institution ecclésiale, épouse du Christ, n'est en effet comparable à nulle entité séculière et ne peut donc pas s'abriter derrière un "les autres font comme ça donc on fait pareil".
Il faudra des années pour que nous sortions de ce bourbier, mais je suis persuadé que l'Église en sortira grandie et plus forte.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 10/03/2019

LE "GRÂCE À DIEU"

> J'ai tjrs interprété le "Grâce à Dieu" en rapport avec "zéro victimes supplémentaires depuis" et non en rapport avec "les faits sont prescrits".
Le cardinal est maladroit dans la forme. Consciemment ou non, il "veut" payer pour des crimes abominables avec lesquels il n'à rien à voir mais dont il s'estime responsable et coupable.
Il ressemble en cela à son maître.
Est-ce le nôtre ?
Pour l'ensemble des vraies victimes, attendre le procès à venir...
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Écrit par : Michel / | 10/03/2019

> Permettez-moi d’apporter une modeste contribution à ce débat qui me déstabilise non dans ma foi mais dans ma confiance, plus qu’ébranlée, en l’institution ecclésiale.
La condamnation du primat des Gaules d’une part, expression acuminée des révélations de pédophilie répétée dans l’Eglise de la part de ses pasteurs, et les révélations d’une multitude de turpitudes voire de viols, parfois avec avortements forcés, dans la part de prêtres sur des religieuses dont les témoignages foisonnent dans un récent reportage diffusé sur ARTE, ne seront pas sans retentissements délétères et pour longtemps sur l’Eglise catholique et la foi chrétienne.
J’ai la nausée devant ces révélations et de la peine pour les nombreux prêtres qui, sans aucun reproche, seront, maintenant, a priori suspect par principe et par définition !

Pour en revenir à la condamnation de l’archevêque de Lyon dont le passage dans mon diocèse, celui de Moulins, n’a pas laissé que de bons souvenirs. Sa façon de faire, que j’ai pu constater à plusieurs reprises, pouvant être prise pour du mépris, n’a pu qu’alimenter, d’un bord (traditionnel) comme de l’autre (progressiste), de l’aigreur.
Renvoyer en milieu rural avec 23 clochers un prêtre de 70 ans, malade, qui remplissait son église citadine d’une foule de croyants de toutes conditions, pour y placer un de ses amis venant de l’autre bout de la France qui réussit à vider les bancs aux heures de messe en quelques mois ; ou refuser une messe de mariage « selon le rite de saint Pie V » pour une jeune d’une famille dont l’une des filles venait de rentrer au Carmel, pour …. « ne pas choquer »(1) alors que 4 mois plus tard le C.I.E.L. remerciait ce même évêque dans les colonnes d’une revue nationale (2), pour avoir permis, durant plusieurs jours, de célébrer tous ses offices selon l’ancien rite au prieuré de Souvigny, ne sont pas des attitudes qui font la grandeur d’un pasteur.
Qu’il paye son engagement dans les manifestations de la « Manif pour tous » et ses prises de positions multiples dans les médias, ne me semble pas vraiment à évacuer sans examen, même s’il est vrai que le discernement ne fut pas toujours à son actif, la preuve en est, et ses ambiguïtés par contre me paraissent bien à son passif.
Effectivement que de choix malheureux dans cette frénésie : écrire à quatre mains avec un rabbin plagiaire usurpateur de titre universitaire, ou courir hors de son diocèse pour prononcer une homélie lors des funérailles du Père Marie-Dominique Philippe, laisse quelque peu songeur, quelle perspicacité !
Que n’eut-il écouté les enfants qui lors de toute première visite pastorale comme nouvel évêque de Moulins lui disait leurs attentes à son égard au lieu de le leur lancer « j’ai bien fait de venir pour m’entendre donner des leçons sur ma façon d’être évêque … » !
Il est des leçons que seule l’humilité peut recevoir.
Cela ne fait pas de lui un coupable mais la réflexion permet le recul, et le recul demande de savoir se poser pour comprendre et les enjeux et les pièges de plus en plus nombreux que notre société tend à tout ce qui n'est pas dans sa mode. Il paye un changement de société.
Le temps n’est plus où l’institution avait la puissance, son silence n’est plus de cacher la face obscure de certains de ses serviteurs, il doit être de cette faiblesse humaine qui est la force de l’Evangile et non « l’Evangile de la Force ».

Oui, mon Eglise me fait mal ! ….

1) J'étais présent à cette réunion où cela a été dit
2) J'étais abonné à cette revue.
______

Écrit par : Albert E. / | 10/03/2019

SIGNALER ET POURSUIVRE

> Il y a la justice des hommes, la loi, qui dit ce qui est permis dans la société, ou non, et la justice de Dieu, qui dit ce qui est bon ou non pour l'Homme.
Jésus a dit "malheur à l'homme qui cause le scandale à un des ces petits, mieux vaudrait lui attacher une pierre au cou et le jeter dans la mer".
La pédophilie et les abus sexuels, sur mineurs ou majeurs sont un de ces scandales.
J'ai entendu une interview de l'avocat de Barbarin qui disait qu'il "était choqué que la justice demande à des supérieurs de se substituer à des victimes majeurs pour déposer plainte à leur place, alors qu'étant majeures elles pourraient le faire elles-même". Pour être très proche de victimes d'abus sexuel majeure, je peux vous dire que pour de telles victimes, même majeure il leur est IMPOSSIBLE de saisir la justice seules, sans être soutenue, encouragées, poussées par des amis, des autorités, par l’Église.
IMPOSSIBLE car elles sont brisées intérieurement et terrorisées à l'idée d'aller face à l'autorité, à la justice, porter plainte contre une personnes, une institution à laquelle elles faisaient confiance.
Les propos de cet avocat, même si "légalement" ils sont justifiés, argumentés, sont MORALEMENT INACCEPTABLES, non recevables par des victimes qui, par ces propos se retrouvent à nouveau accusées, culpabilisées, condamnées.
OUI ! les responsables de personnes "suspectées d'abus sexuels" ont le devoir moral d'aller faire un signalement en justice (même simplement par courrier), pour "signaler" le problème. A charge à la justice de savoir si elle veut ouvrir une enquête.
C'est un DEVOIR MORAL d'autant plus important si ce responsable, cette structure est membre de l’Église.
Car le dépôt de plainte ne doit pas être motivé par la "peur d'être condamné pour la justice pour non dénonciation", mais par le mouvement de CHARITE envers la VICTIME.
Regardez l'attitude du Christ face aux pharisiens, docteurs de la loi, et à la femme adultère : le Christ n'est pas resté à l'application de la loi (disant qu'il fallait la lapider), mais il a appliqué la justice de Dieu visant à protéger le faible (la femme) face aux forts hypocrites (les pharisiens, et l'homme adultère avec elle, qui lui est "reparti libre").
Malheureusement, l'attention aux victimes et la charité envers elles est bien moins importante dans les mentalités (on le voit dans divers commentaires ci-dessus, où "gérer en vase clôs le problème sans faire appel à la justice" est une solution "normale") et la compassion envers Barbarin (qui peut être légitime), mais bien peu de réactions de compassion envers les victimes qui elles peuvent trouver ce jugement ... "juste".
D'ailleurs, un caractère symptomatique dans l’Église : vous connaissez la "pastorale des prisons", la prière pour la "libération des prisonniers" que l'ont dit régulièrement à la messe ou ailleurs. Mais connaissez vous la "pastorale des victimes" ? avez-vous déjà entendu prié (régulièrement) pour les "victimes" ? Non ? moi non plus.
L’Église a plus de compassion pour les "coupables en prison" (en espérant qu'ils soient tous coupable, et qu'il n'y ait pas d'innocents), que pour les "victimes restées dehors", et si souvent abandonnées à leur sort....
Cdt,

bergil


[ PP à Bergil – D'accord en tous points.
Je me demande simplement pourquoi vous avez l'air de croire que notre blog est favorable à l'omertà. C'est exactement l'inverse, et ça l'a toujours été. ]

réponse au commentaire

Écrit par : bergil / | 11/03/2019

PAS D'ACCORD

> Pour une fois, pas d'accord. Profondément, cette décision judiciaire est une injustice : que peut-on reprocher à Barbarin ? Des maladresses, "un manque d'empathie" apparent, des lenteurs. Sur les faits, peu ou bien peu... Rien qui permette de justifier 6 mois de sursis. Un chrétien ne doit jamais accepter qu'on condamne un innocent pour le symbole. C'est exactement ce qui est arrivé au Christ.

Je vis à côté de prêtres, et je vois l'autre scandale de la pédophilie, l'instrumentalisation des victimes de la pédophilie pour en créer d'autres : les prêtres.
Qu’ont-il fait ces prêtres qui n’ont aucun actes pédophiles sur la conscience ? Rien. Et pourtant il doivent porter le poids d’être présumé coupables, car le matraquage a réussi à convaincre les gens qu’ils avaient une disposition particulière. Un prêtre religieux me partageait son impression de porter « un habit de criminel » lorsqu'il se promène dans la rue. Sans parler de la crainte toujours présente de tomber sur un(e) taré(e) qui fasse une fausse accusation, d’être lâché par son évêque (ils sont aux abois et on les comprend), d'être livré aux média sur la moindre suspicion…

Et tout le monde trouve ça normal, au nom des injustices commises par d’autres prêtres ou évêques. Pire encore, on vous soupçonne de « cléricalisme » : comme si défendre des prêtres innocents était la même chose que défendre des prêtres pédophiles.

Qu’il faille poursuivre durement les coupables, mille fois oui ; qu’on fasse le ménage comme le fait le pape François (et avant lui Benoit XVI), mille fois oui.

Mais hors de question d’accepter que tous nos pasteurs soient tous traînés dans la boue par des médias qui feignent hypocritement de s’émouvoir (alors qu’un ministre ouvertement pédophile les laissait de marbre il y a peu…). Si nous voulons pouvoir évangéliser, faisons le ménage sans concession mais rappelons aussi sans cesse que d’après la seule étude quantifiée sur le sujet, un prêtre a 4 fois moins de chances d’être pédophile qu’un père de famille ordinaire. Nos prêtres (encore une fois les innocents) n'ont jamais eu autant besoin d'être entourés et aimés par les laïcs. Et non, ce n'est pas du cléricalisme, c'est la simple fraternité chrétienne qui se doit se vivre dans la vérité à tous les niveaux.

GT


[ PP à GT :

► Où prenez-vous que j'approuverais le fait de "traîner tous nos prêtres dans la boue" ?
Et où sont-ils "tous" traînés dans la boue, hormis 'Charlie Hebdo', 'Le Canard enchaîné' et les bouffons salariés de France Inter ?

► Avec quoi exactement n'êtes-vous "pas d'accord ?"
Essayons d'être précis.
Je n'ai pas écrit que les juges avaient eu raison.
J'ai écrit : "Les juges du tribunal correctionnel de Lyon ont suivi les avocats des victimes – et l’opinion publique – plutôt que le procureur. La cour d’appel décidera-t-elle que le tribunal a jugé trop subjectivement ? L’avenir le dira."
Trouvez-vous cette objectivité répréhensible ?
En ce cas, qu'eût-il fallu dire ?
Non, j'ai simplement essayé de voir pourquoi ils avaient jugé ainsi. Et j'ai ajouté :
" La sévérité de l’opinion envers le cardinal depuis plusieurs années semble injuste à ses avocats, qui se placent exclusivement sur le plan du droit (à leur avis, le dossier des faits – vu sous l’angle strict du code pénal – aurait dû conduire à la relaxe). Mais l’opinion vise autre chose (..) à tort ou à raison (...) ce qui a été perçu comme une attitude personnelle générale devenant le symbole, en France, de tout ce dont la hiérarchie de l’Eglise s’est rendue fautive dans divers pays pendant des décennies..."

On peut évidemment dire que l'opinion ne compte pas. Mais ça équivaudrait à remonter notre pont -levis et à nous comporter en parti furieux d'être maltraité : attitude peu conseillée à des missionnaires. Surtout compte tenu de la pourriture répandue dans l'Eglise, sur laquelle certains néanmoins (contrairement au pape) n'ont pas encore renoncé à se voiler les yeux !

Vous me parlez de "ce qui est arrivé au Christ".
Et vous avez raison.
Il n'a pas envoyé un communiqué de protestation.
Il n'a pas crié au complot christophobe.
Il a offert sa vie d'innocent pour les crimes des coupables.
Nous ne devrions pas trouver ce sacrifice scandaleux.
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Écrit par : Gilles Texier / | 11/03/2019

LE CAS BARBARIN

> Je pense que Mgr Barbarin est poursuivi pour son activisme lors des Manif pour tous, mais ce qu'il paye surtout c'est "grâce à Dieu" ! Comment plaider ensuite ne pas avoir voulu protéger l'institution ? Certes protéger l'institution fait partie de son rôle d'évêque, mais pas à n'importe quel prix.
Ensuite il est clair que les média ne font pas leur travail. Entendre des gens se plaindre qu'il était scandaleux ne l'évêque n'ait même pas demandé pardon, a fait naître de l'empathie pour ceux qui disaient cela : néanmoins il suffit de moins de 2 min sur internet pour voir que cela est faux, les évêques l'ont fait en novembre 2017 à Lourdes (j'avais oublié). Que des journalistes relayent sans vérification ce que dit n'importe quelle personne de la rue, devrait suffire à leur retirer leur titre de journaliste : ils ne sont plus que de simples rapporteurs de bruits.
Autre point, un évêque peut-il mettre en doute des paroles d'un prêtre reçues en confession ? (Preynat lui assurant lui assurant qu'aucun acte n'avait été commis depuis 1991 et n'ayant pas lui même eu de plaintes depuis / et que je sache les plaintes déposées concernent des faits entre 1986 et 1991). Jusque récemment la prescription était de 10 ans (passées à 20 ans, après majorité de l'agressé, ces dernières années [en 2013 ?]). On lui reproche de n'avoir rien fait en 2010. Ou bien je me trompe on bien on décontextualise les choses.
Espérons qu'à plus long terme cela sera bénéfique.
Au moins Mgr Barbarin est lucide, quoiqu'il advienne il restera entaché et pour l'institution (et les combats à venir) mieux vaut qu'il laisse la place.
En effet pendant ce temps là Marlène Schiappa peut annoncer tranquillement pour avant l'été la PMA pour toutes (encore au nom de l'empathie pour certaines femmes, passant sous silence le plus petit, l'enfant / l'empathie peut cacher le mal [le mal demande à être jugé sur l'individualisme et le court terme, le bien sur l'universalisme et le long terme])... Rappelons-nous que pour triompher le mal n'a besoin que du silence des gens de bien.
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Écrit par : franz / | 11/03/2019

Excellente chronique de Gérard Leclerc :

> Affaire Preynat ou affaire Barbarin ?
https://www.france-catholique.fr/Affaire-Preynat-ou-affaire-Barbarin.html
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Écrit par : Michel de Guibert / | 11/03/2019

à Albert E. :

> L'Église me fait aussi mal.
Mais n'oublions jamais que le Christ a dit qu'il serait avec son Église jusqu'à la fin des temps : gardons donc intacte la flamme de l'Espérance !
Il y a vingt ans, ma mère alors au chômage de longue durée, avait trouvé un travail de secrétaire dans une maison de retraite catholique. Encensée par la mère supérieure, elle revivait enfin. Un jour, elle apprit d'une collègue que le médecin de la maison de retraite souhaitait y placer sa fille, également secrétaire. Or, il n'y avait qu'un poste... Progressivement, la mère supérieure cessa d'être sympathique, jusqu'à ce que la chef du personnel signifie abruptement à ma mère que son contrat (aidé) ne serait pas reconduit. Une semaine plus tard, la fille du médecin l'avait remplacée. Ma mère fut immensément déçue, choquée, révoltée par la sournoiserie de la mère supérieure et des autres religieuses, qui ne l'ont en rien soutenue dans cette injustice. Elle aussi eu mal à son Église.
Profondément ébranlée, elle garda pourtant sa foi dans le Christ. C'est peut-être cette attitude que nous devrions adopter : le Christ voit en nos cœurs et est avec nous, pauvres pécheurs que nous sommes, dans toutes les souffrances que nous avons à traverser. C'est seulement dans ce cœur à cœur que nous pouvons surmonter l'insurmontable.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 12/03/2019

@ PP

> Je n'ai pas sous entendu que votre blog (et vous même) était favorable à l'omerta. Je penses avoir lu (et compris) dans les commentaires de certains internautes, que la tentation du silence était forte (voir une bonne chose), et que demander aux évêques (ou à d'autres responsables) de porter plainte en lieu et place des victimes était une absurdité (les victimes pouvant se débrouiller toutes seules).
Je tenais, par mon texte à appuyer sur le fait qu'il est "urgent" de ne pas se contenter du "droit civil", mais d'appliquer "la règle de l'amour" si l'on se dit chrétien, et de montrer sa foi par des actes concret (comme dit St Paul).
Entre l'omerta et la non-assistance il y a un pas, et si l'on refuse l'un, cela n’empêche pas certains de se complaire dans l'autre. Personnellement je refuse les deux (suite à mon expérience douloureuse, et s'il n'en avait pas été ainsi, je serais surement comme les autres).
Cdt,
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Écrit par : bergil / | 12/03/2019

LE NONCE

> https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2019/03/14/affaire-mgr-luigi-ventura-une-troisieme-plainte-deposee-pour-agression-sexuelle_5435676_1653578.html

J'avoue mal comprendre qu'en dépit de quatre plaintes - trois françaises et une canadienne - visant le nonce Ventura, le Saint-Siège s'emmure dans le silence. Je ne dis pas que Mgr Ventura est coupable, mais il serait bon que le Vatican prenne position, même de manière indirecte, par exemple en acceptant le départ à la retraite de l'intéressé. À l'heure des réseaux sociaux, il est une triste réalité que la présomption d'innocence est quasiment inexistante : le nonce a hélas perdu toute crédibilité, qu'il y ait eu mains aux fesses ou non.

PV


[ PP à PV – Le Saint-Siège est un Etat. Il ne va pas casser ce nonce ou lever son immunité diplomatique (ce qui serait exigé en cas de prise de position romaine), tant qu'une enquête officielle française n'aura pas conclu ! Sinon ce serait du tir forain contre tous les nonces, dans toutes les capitales, par le lobby LGBT ! Je n'ai guère d'estime pour Ventura, mais on doit raison garder. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 14/03/2019

CHRONIQUES

> Deux chroniques intéressantes dans "La Vie" :

* "État d’urgence ecclésial", par Erwan Le Morhedec (Koz)
http://www.lavie.fr//debats/etat-d-urgence-ecclesial-11-03-2019-96909_72.php

* "N’oublions aucune victime", par Jean-Claude Guillebaud
http://www.lavie.fr//debats/bloc-notes/n-oublions-aucune-victime-11-03-2019-96908_442.php
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Écrit par : Michel de Guibert / | 15/03/2019

à Patrice :

> Tout à fait d'accord mais la récente déclaration de Mme Loiseau laissait entendre que l'immunité diplomatique ne permettait pas à l'enquête d'être menée, d'où son appel du pied en direction de Rome. Si le nonce ne peut (ou ne veut) être entendu, il n'y a plus d'enquête...
Je me place ici davantage sur le plan pastoral que sur le plan juridique : dans un pays où un cardinal vient d'être condamné pour non-dénonciation, où le nonce fait l'objet de nombreuses plaintes, où l'opinion découvre les horreurs subies par des religieuses du fait de prêtres sadiques, je crains un sentiment de dégoût généralisé qui ferait perdre à l'Église le peu de crédit moral qui lui reste... Elle pourrait ne pas s'en remettre au plan de l'évangélisation.

PV


[ PP à PV – Ssur le plan procédural la justice française peut parfaitement constituer (sans le nonce) un dossier permettant de demander au Saint-Siège une levée d'immunité.
La question est de savoir si le gouvernement veut ou non cela. Tout en dépend. Et le Saint-Siège ne peut pas sévir en l'absence de données...
Le pape est sans aucun doute conscient du porte-à-faux entre l'enjeu "politique" et l'enjeu en termes d'image morale, mais le problème se pose réellement. C'est un fait. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 15/03/2019

DOSSIER

> http://www.lefigaro.fr/flash-actu/nonce-accuse-d-agressions-sexuelles-le-parquet-demande-la-levee-de-son-immunite-20190315
Vous avez vu juste : voici le dossier constitué. Le parquet entend par ce biais pouvoir auditionner le nonce : j'ose espérer que, face à une telle requête, Rome prendra la bonne décision.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 15/03/2019

LE CARDINAL ET LE PAPE

> Le pape refuse la démission de Barbarin à ce stade, ce qui est compréhensible puisque même le parquet a fait appel. Si le cardinal est de nouveau condamné en appel et ne forme pas de pourvoi en cassation, le pape se prononcera alors définitivement. Tout ceci paraît très logique.
M. Devaux, devant ce légitime refus du pape d'obéir à la dictature médiatique de l'instant, fustige « l’erreur de trop », allant jusqu'à délirer en affirmant que « cet homme-là (le pape) va réussir à tuer l’Église ». Devaux sait que le parquet a fait appel : pourquoi son propos ne l'évoque-t-il en rien ? Le parquet, par sa décision de faire appel, va-t-il "réussir à tuer" la justice française ? Tout ce qui est excessif est insignifiant, M. Devaux !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 19/03/2019

SAGESSE

> Le pape François refuse la démission du cardinal Barbarin.
Le pape et le Procureur de la République sont plus sages que le tribunal de Lyon.
Le cardinal Barbarin se met en retrait pour quelque temps.
Lui aussi est sage.

MG

[ PP à MG – Il aurait dû manifester de la sagesse dans ses réactions initiales à l'affaire, mais mieux vaut tard que jamais. ]

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Écrit par : Michel de Guibert / | 20/03/2019

LA MORANDAIS

> Vu en passant sur Sputnik (le 19 mars):
"Justifiant la pédophilie, un religieux français provoque un tollé (vidéo) L'Abbé [ ... ] a laissé entendre que les enfants victimes d’agressions sexuelles de la part de prêtres étaient plutôt en train de «chercher spontanément de la tendresse»."
https://fr.sputniknews.com/international/201903191040412140-pedophilie-pretres-abbe-justification/
Toutes ces affaires sont au-delà de toute compréhension. Ce n'est même plus pensable.

Pierrot


[ PP à Pierrot – D'une part, tous les médias ont parlé de l'affaire La Morandais (Sputnik n'est qu'un parmi d'autres). D'autre part, la faute revient à ceux qui invitent le faisandé La Morandais, personnage des salons d'il y a quinze ans, démonétisé de longue date et qui ne représente que lui-même ! Cette incapacité des télés-radios à renouveler leur carnet d'adresse a quelque chose de navrant. C'est d'ailleurs ce que disent avec violence les commentateurs, sur les sites de ces médias... ]

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Écrit par : Pierrot / | 20/03/2019

> Le jésuite Pierre de Charentenay sur l'affaire Barbarin
https://www.youtube.com/watch?v=NblPXqoMOhQ
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Écrit par : Michel de Guibert / | 05/04/2019

à Patrice :

> Oui, mais il me semble que le carnet d'adresses de La Morandais reste assez bien achalandé, à commencer par Ardisson... J'aimerais bien savoir ce qu'il pense de "sa" radio puisque c'est lui, je crois, qui a fondé RND à la demande de Lustiger.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 06/04/2019

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