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28/02/2019

"Main de Satan" ou chien enchaîné ?

abus sexuels,pape

Cafouillage et invectives sur un mot du pape François, décontextualisé et déformé par les médias. Mais faut-il s'étonner de cette incompréhension si typîquement postmoderne ?


 

Editorial du Monde d'hier. Double page de Libération ce matin... Toute la presse croit  qu'en disant "Satan" le pape a voulu diluer la responsabilité des abuseurs et de leurs évêques. D'où l'avalanche de rires gras des humoristes du service public. Et la bonne grosse vanne-titre de Libé, formule prêtée à l'un des accusateurs du nonce Ventura : "Ce n'est pas la main de Satan qui m'a touché les fesses !" 

Visiblement ni Laure Bretton, à Libé, ni l'éditorialiste du Monde, ni bien sûr les humoristes qui ne lisent que des tweets, n'ont lu le discours de François [*]. Il exclut en effet leur interprétation.

Voici le passage :

<<  La personne consacrée, choisie par Dieu pour guider les âmes vers le salut, se laisse asservir par sa propre fragilité humaine, ou sa propre maladie, devenant ainsi un instrument de Satan. Dans les abus, nous voyons la main du mal qui n’épargne même pas l’innocence des enfants. Il n’y a pas d’explications satisfaisantes pour ces abus sur des enfants. Humblement et courageusement, nous devons reconnaître que nous sommes devant le mystère du mal, qui s’acharne contre les plus fragiles parce qu’ils sont images de Jésus. C’est pourquoi dans l’Église s’est accrue, ces temps-ci, la prise de conscience de devoir non seulement chercher à enrayer les abus très graves par des mesures disciplinaires et des procédures civiles et canoniques, mais aussi d’affronter résolument le phénomène à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Église...   >>

François ne cherche pas à atténuer des responsabilités. Au contraire ! Même au cas – dit-il – où les abus commis viennent d'une "maladie" (pathologie mentale), c'est que "la personne" s'y est "laissée asservir" et a ainsi engagé sa responsabilité... Dans une homélie à Sainte-Marthe en septembre 2018, citant les Pères de l'Eglise, le pape disait déjà : "Satan est un chien enchainé. Ne t'en approche pas et il ne te mordra pas ; mais si tu vas le caresser par fascination....» S'il ne séduit que ceux qui l'approchent pour le caresser, parler de Satan à propos d'un crime n'innocente pas le criminel.

Dans le discours au sommet romain de la semaine dernière, François ajoute que des "mesures disciplinaires" doivent être prises par les deux justices, laïque et ecclésiale ; et que l'Eglise doit "affronter résolument" le phénomène criminel, présent dans ses rangs comme dans toute la société d'aujourd'hui. Constater la présence de la pédophilie dans tous les milieux (dont le clergé), ce n'est pas chercher à disculper les prêtres pédophiles : aux yeux du pape comme de tout croyant, ce crime est encore plus monstrueux de la part du prêtre que de celle du laïc.

Rien ne peut donc être reproché à ce passage... À condition de l'avoir lu, d'avoir compris ce qu'il dit, et de ne pas se contenter de réagir au mot "Satan" comme des téléspectateurs de Ciné+Frissons..

C'est pourtant ainsi que réagissent nos journaux et radios : à la fois par ignorance des religions et par conviction – sincère, massive – que l'Eglise est menteuse puisque le christianisme est un mensonge.

Rien ne sert de protester contre l'ignorance des médias : elle s'enracine dans une ignorance collective qui a de multiples causes. Mieux vaut nous demander, catholiques français, comment nous avons pu  laisser la foi au Christ devenir l'inconnue de l'époque.

 

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[*]  Texte intégral : ici, note du 24/02.

 

 

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Commentaires

LOUCHE

> https://www.liberation.fr/france/2019/02/28/emmanuel-macron-levez-l-immunite-diplomatique-du-nonce-apostolique_1711998

Mauvaise foi de 'Libé' dans l'affaire du nonce : le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères a pourtant affirmé qu'à "ce stade préliminaire de l'enquête, le statut de l'intéressé ne fait pas obstacle à la poursuite des investigations menées par la justice française". La charge de Mathieu de la Souchère, militant Act Up revendiqué, par voie médiatique, vise donc vraisemblablement un "autre agenda".
Que l'enquête se poursuive est une chose, mais sans voir les victimes supposées étaler leurs revendications dans la presse toutes les quarante-huit heures : ça en devient louche !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 01/03/2019

MACHINE

> Comment s'étonner qu'au fil du temps un nombre non négligeable de Français en soient venus à détester viscéralement la gent journalistique ?
Sur ce sujet comme en bien d'autres la machine médiatique se met en roue libre et n'a pas peur de raconter ou d'écrire absolument n'importe quoi. Du moment que c'est raccord avec le ronronnement du politiquement correct, la vérité n'a strictement plus aucune importance...
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Écrit par : Réginald de Coucy / | 01/03/2019

R.N.D.

> Le débat de ce matin était à la limite du supportable dans sa tonalité "François-bashing". Lindell, Sauvaget et Sévillia : le plus bergogliophile était probablement l'animateur ! Je suis assez scandalisé de constater tant de rancœur devant un discours papal de clôture supposément "raté", sans parler des sous-entendus lourdingues sur le pape François, jugé peu investi dans la lutte contre la pédophilie car "wojtylien", et les trois débattants de rappeler l'affaire chilienne et d'exhumer le soi-disant soutien pécuniaire apporté par Bergoglio à un homosexuel italien en poste à la nonciature en Uruguay (Mgr Battista Ricca).
Dommage que vous n'étiez pas l'un de leurs contradicteurs : de quoi rompre cette union anti-François entre progressistes et conservateurs !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 01/03/2019

> Merci pour ce texte
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Écrit par : Michel Durand / | 01/03/2019

INSOLUBLE

> Oui le vrai problème est un problème de foi. Comme vous le dites le manque de foi à conduit à ne plus l’annoncer et on voit le résultat
Mais il y a aussi autre chose : ce matin à Radio Notre-Dame j’entendais dire "les victimes ne sont pas du tout apaisées après ce sommet".
Cette approche pose question :
1/ les victimes sont intouchables et on prend cette réaction comme non discutable car elles ont un statut de quasi dieu.
2/ La question à poser est "qu’est-ce qui pourrait les apaiser ?" On voit bien que malgré tout ce que fait l’Eglise , rien ne semble suffisant.
3/ or le chrétien sait que la seule réponse vraie est le pardon réciproque. Tout le reste est utile mais doit aboutir à ce pardon. Est-ce que le sujet est posé ? Est-ce que ces victimes, pourtant éduquées dans l’Eglise, ont cette démarche ?
4/ Malheureusement je ne croit pas. Le problème est insoluble car la souffrance a remplacé le péché et l’épanouissement de soi l’aspiration au Salut (dans la pratique pas dans la doctrine). Et c’est là le deuxième sujet de foi.
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Écrit par : Ludovic / | 01/03/2019

DÉBALLAGE

> Hier soir 28.2 émission 'temps présent' tv suisse romande: "Esclaves sexuelles, ces religieuses abusées par des prêtres". le grand déballage continue.Ça fait mal.
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Écrit par : Jean-Michel / | 01/03/2019

JOURNAUX

> Très bien vu cher Patrice. 'Le Monde', comme le 'Spiegel' ou le 'New York Times', croient défendre la vérité et les pauvres alors qu ils ne sont que les auxiliaires plus ou moins habiles des nouveaux riches de la mondialisation Et de l'argent roi.
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Écrit par : Phil / | 01/03/2019

DÉGÂTS

> Et sur Arte le 5/03, une émission qui aborde la question des religieuses violées par des prêtres. Ces scandales vont faire plus de dégâts que les guerres de religions dans les esprits et les âmes de nos contemporains. Il va falloir beaucoup prier.
Mais il demeure une question: comment a-t-on pu laisser une telle corruption entrer dans l'Eglise?
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Écrit par : VF / | 01/03/2019

DOUTES ?

> Cardinal Pell : il a été rappelé que les faits reproché au cardinal Pell sont entachés de quelques doutes : l'un des agressé est mort et sa mère aurait dit qu'avant sa mort celui lui aurait dit qu'en réalité il n'a jamais été agressé, d'autre part certains affirment que vu le nombre personnes présentent lors des messes cardinalices, il est plus que improbable que le cardinal se soit retrouvé seuls dans la sacristie avec 2 enfants de coeurs, celle-ci étant en général plus que remplie lors de telles messes.
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Écrit par : franz / | 02/03/2019

ASSOCIATEURS

> Autre effet pervers de ce grand déballage : il sera désormais facile à certains de dire à des jeunes (ou des moins jeunes) en quête de sens : "tu vois, les associateurs sont en train de montrer leur vrai visage..." . Boulevard pour l'islam. On n'avait pas spécialement besoin de ça.
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Écrit par : Feld / | 02/03/2019

'LIBÉ'

> Ce n'est pas la main de Satan qui lui a touché les fesses,
& ce n'est pas non plus la main de Satan qui a écrit les articles faisant l'apologie de la pédophilie, mais bel et bien le journal 'Libération'.

EL


[ PP à EL – Mais c'était il y a cinquante ans ! Girouette des élégances, ce journal a viré de 180 degrés quand la pédophilie a cessé d'être chic : c'est-à-dire assez vite... ]

réponse au commentaire

Écrit par : E Levavasseur / | 04/03/2019

"Mais c'était il y a cinquante ans"

> Oui c'est ce qu'ils disent (tout en parlant quotidiennement du nazisme d'il y a 80 ans)
En fait c'est moins que ça; le dernier article doit dater des années 80 puis il y a eu l'affaire Dutroux dans les années 90 et là virage à 180° de la société donc Libé a suivi.
Mais même si c'est vieux, c'est suffisant pour ne pas s'ériger en juge comme le fait ce journal, pour ne pas ricaner des regrets et demandes de pardon de l'Eglise alors qu'on aimerait que Libé en fasse autant sachant que son influence (donc sa responsabilité) sur les mœurs est plus forte que celle de l'Eglise.
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Écrit par : E Levavasseur / | 05/03/2019

> Merci E Levavasseur de rappeler cela avec précision et justesse.
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Écrit par : Michel de Guibert / | 05/03/2019

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