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26/02/2019

Sommet sur les abus : “l’Eglise a fait un grand pas en avant”, constatent les catholiques réformateurs américains

abus sexuels

“Je voudrais que les esprits négatifs admettent le succès du sommet romain de la semaine dernière aussi publiquement qu’ils avaient prédit son échec. Mes attentes ont été dépassées…” L'objectivité du catholique réformiste américain Michael Sean Winters manque à nos conservateurs, papophobes dont la véritable préoccupation est d'empêcher les changements dans l'Eglise :


 

Michael Sean Winters :

 

<<  Le cardinal de Boston Sean O’Malley, en première ligne plus qu’aucun autre contre les abus sexuels du clergé, me disait dimanche qu’à son avis aussi le sommet au Vatican – auquel il participait – a été un succès. “A ma connaissance c’est la première conférence de ce type qui ait pris place dans l’Eglise”, dit O’Malley dans un email : “Le Saint-Père a parlé on ne peut plus clairement. Le suivi, crucial, devrait être une nouvelle donne pour l’Eglise universelle.”

On a vu que quelque chose se dessinait quand les organisateurs ont annoncé qu’une partie des travaux seraient diffusés en direct et qu’un site était créé pour publier les principales interventions. On a vu aussi qu’ils avaient compris que le nerf du problème modifiait la culture cléricale et hiérarchique, lorsqu’ils ont annoncé qu’une journée entière serait consacrée à la question de la responsabilité, et une autre à celle de la transparence…

Il serait un peu facile d'oublier – surtout ici aux Etats-Unis – que cette réunion en elle-même était un pas en avant significatif : jamais on n’avait ainsi convoqué, à relativement bref délai, les présidents des épiscopats du monde entier pour traiter d’un problème spécifique. La préparation des synodes prend des années, mais le pape François ne voulait visiblement pas attendre. Sa volonté impatiente de trouver des solutions est la plus forte carte qui se puisse jouer dans l’univers de la hiérarchie catholique.

Le Saint-Père a ouvert le sommet en disant qu’il n’avait pas convoqué cette réunion sans précédent pour n’aboutir qu’à une “simple et prévisible condamnation” des abus. Il voulait “des mesures concrètes”“Nous avons besoin d’être concrets”, a-t-il répété. Pendant qu’il parlait, des assistants distribuaient aux évêques un document contenant “21 points de réflexion”. Le message était clair : nous sommes ici pour accomplir quelque chose de réel, et voici au préalable les points sur lesquels focaliser le débat.

Un peu plus tard dans cette matinée d’ouverture, l’archevêque maltais Charles Scicluna avait renchéri sur la responsabilité épiscopale : “Les croyants dont nous avons la charge doivent savoir que nous prenons tout cela au sérieux. Ils doivent savoir que nous les protègerons à tout prix, que nous engagerons nos vies pour le troupeau qui nous est confié !”

Le comité d’organisation et le pape avaient travaillé la préparation, et les 21 points indiquaient le genre de réponse attendu de toutes les conférences épiscopales dans le monde : une information claire et facile à comprendre pour les plaignants ; une formation pour tous les personnels d’Eglise ; des procédures d’investigation incluant des laïcs compétents ; etc.  Les 21 points impliquaient aussi un souci pastoral qui faisait totalement défaut en novembre 2018 aux propositions des évêques américains, que le Vatican avait donc eu raison de refouler… [1]

L’intervention du cardinal de Chicago Blase Cupich, le deuxième jour du sommet, s’est centrée sur la responsabilité et la synodalité : “Ce que nous devons chercher est une conversion des hommes et des femmes dans l’Eglise entière : parents et prêtres, catéchistes et religieux, animateurs paroissiaux et évêques ; et la conversion des cultures ecclésiales sur chaque continent ! Seule une vision synodale, enracinée dans le discernement, la conversion et la réforme à tous les niveaux, peut susciter dans l’Eglise l’action à laquelle nous appelle la grâce de Dieu :  une action intégralement vouée à la défense des plus vulnérables parmi nous…”  La formule “conversion des cultures ecclésiales” correspond au besoin. Entendre dire cela par un cardinal se tenant aux côtés du pape, ce n’était pas rien ! Cupich a poursuivi en indiquant quatre principes qui doivent guider la transformation de la culture ecclésiale :  l’écoute profonde, le témoignage des laïcs, la collégialité et la responsabilité. Il n’est pas resté au niveau des principes, mais il a suggéré des concrétisations pratiques, institutionnelles et légales. Il a proposé à nouveau que les accusations envers un évêque puissent être portées devant une commission de l’archevêché, composée de laïcs autant que de clercs. C’est une des clés : la moindre tentative d’étouffement doit donner lieu à une alerte lancée par des personnes connues pour leur indépendance, laïcs et membres du clergé.

Le moment le plus émouvant est venu avec l’intervention de Sr Veronica Openibo qui n’a pas mâché ses mots : “Actuellement nous sonnes dans la crise et la honte. Nous avons gravement obscurci la grâce de la mission christique. Est-il possible pour nous de revenir de la peur et du scandale vers la vérité ? Comment ôter les masques qui cachent notre coupable négligence ?” Elle a apporté son témoignage personnel sur le fait que les abus sexuels ne sont pas seulement un problème de l’hémisphère nord. Elle a aussi mis en cause, frontalement, la culture cléricale : “Essentielle sans aucun doute serait, dans les séminaires et la formation permanente des prêtres, des religieux/religieuses et des évêques, une instruction claire et équilibrée sur la sexualité…”– “Je m’inquiète quand je vois, à Rome ou ailleurs, traiter les jeunes séminaristes comme s’ils étaient plus spéciaux que quiconque : ça les encourage, dès le début de leur formation, à se faire une idée fausse de leur statut…”

Mettre en cause la culture cléricale est important, et pas seulement à cause de la nouvelle tentative pour obscurcir la crise des abus sexuels en faisant des homosexuels son bouc émissaire. [...] Le péché et le crime des abus sexuels harcèlera la race humaine aussi longtemps qu’elle vivra. Ce qui a transformé cela en crise, c’est l’étouffement des abus, l’empathie envers les agresseurs et non envers les victimes, et la perversion de l’idée théologique de scandale.

A tous ceux qui ont des oreilles pour entendre, le message de clôture du pape a martelé qu’il attendait de réels changements, non des promesses vides…

Divers médias rapportent que des groupes de défense des victimes se disent insatisfaits du sommet du Vatican, et proposent certaines pistes d’action. [L’une des forces de ce sommet fut l’attention portée à la parole des victimes], mais ce ne sont pas leurs groupes de défense qui détermineront la politique de l’Eglise. Il est devenu clair lors du sommet que les leaders de l’Eglise comprennent qu’elle est en procès. Comme dans un procès la victime doit être entendue ; dans beaucoup de systèmes judiciaires, la famille d’une victime peut s’adresser à la cour avant la sentence ; le rôle de premier plan donné aux victimes lors du sommet doit être vu comme la pierre de touche de tout effort de réforme… Mais la victime ne peut remplacer le rôle des évêques dans le changement de la culture cléricale.

Quoi ? Les évêques vont se juger eux-mêmes, avec le pape en instance finale ? Oui. Dans un procès civil, si l’un des juges est personnellement impliqué dans le dossier, il doit se récuser. Cela ne veut pas dire que tous les juges doivent se récuser. Quand le scandale des abus sexuels a frappé l’université de Pennsylvanie, les tribunaux ont poursuivi les crimes : mais il revenait aux officiels de l’université d’évincer ceux qui devaient l’être, de les remplacer par des gens acquis à la tolérance zéro des abus sexuels, et de démontrer à tout le monde qu’ils avaient fait le nettoyage. [...]

Les évêques ont provoqué un désastre – et c’est à eux d’y remédier. Il y a place pour une implication des laïcs, il doit s’instaurer des procédures claires de responsabilité et de transparence, mais les évêques ne peuvent pas faire réaliser par l’extérieur les nécessaires réformes structurelles, juridiques et spirituelles. Ils doivent les conduire. Durant ces derniers jours ils ont semblé déterminés, mais tout reste à faire, et c’est au pape de vérifier. Je tiens le pari que François le fera. >>

National Catholic Reporter, 25/02

 

__________

[1] Certains de nos grands médias (relayant des allégations extrémistes) répandent que le Vatican a censuré les propositions des évêques US “parce qu’elles étaient concrètes” ! En réalité, le pape a empêché la conférence épiscopale US de bloquer d’avance – par son document – le sommet des 21-24 février. L’aile ultra des évêques US ne cherche pas à réformer l’Eglise, mais à brouiller les cartes pour empêcher François de lancer cette réforme. Cf le coup Vigano… dont l’échec et le démasquage irritent encore, six mois plus tard, certains conservateurs parisiens.

 

 

abus sexuels

 

Commentaires

BUZZ

> Gag : les aigreurs anti-François des conservateurs et la vindicte anti-Eglise des LGBT s'alimentent aux mêmes buzz mensongers. Et finissent par dire la même chose, alors qu'ils se haïssent en principe.
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Écrit par : François Sarrazin / | 26/02/2019

MÉDIAS CATHOLIQUES

> A lire et écouter les médias catholiques français, on va rapidement savoir qui marche
avec la réforme de l'Eglise et qui "a un autre agenda" comme dit Philippe de Visieux !
Agenda séculier évidemment : "réac" ou "progressiste" mais guère uni au pape.
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Écrit par : Amicie Terray / | 26/02/2019

à Amicie Terray :

http://www.lavie.fr/debats/chretiensendebats/le-pape-et-satan-retour-sur-une-polemique-26-02-2019-96619_431.php

> 'La Vie' pointe du doigt l'inculture religieuse du monde journalistique : le pape dénonce la main du diable, donc le pape dédouane le clergé abuseur et fait porter le chapeau à Lucifer.
C'est tellement ridicule qu'on en rirait presque si le sujet n'était pas si grave.
Le Diabolos existe, il apporte la discorde, la division, il rompt l'union existant entre la créature et son Créateur. Mais dans les salles de rédaction parisiennes, le diable est une superstition moyenâgeuse : le pape devrait donc parler comme un PDG 'pragmatique', avec tout le matérialisme exigé d'un chef 'moderne' et rationnel.
On voit ici ce que cent dix ans de laïcisme militant peuvent produire : prendre la théologie pour de la superstition et ne surtout pas chercher à comprendre. Devant les horreurs sans nom commises par un certain clergé (Pell en chasuble sodomisant un garçonnet dans une sacristie immédiatement après une messe en l'ayant admonesté pour une broutille), on ne peut qu'être écœuré par l'œuvre de Satan dans l'Église du Christ ; relisons la prière à saint Michel en implorant l'Archange de la délivrer du démon.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 27/02/2019

ELLE-MÊME

> La hiérarchie de l'Eglise s'est mise elle-même dans la situation d'être lapidée par l'opinion publique.
Pour se transformer elle doit commencer par l'examen de conscience.
Et nous tous avec. Par exemple les parents qui ne voulaient pas croire ce que leurs enfants disaient.
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Écrit par : Myriam / | 27/02/2019

À Myriam :

> L'examen de conscience est effectivement indispensable. Cependant, la presse tend à forcer le trait par certains raccourcis du style 'le numéro trois du Vatican coupable de pédophilie'. Dans l'esprit de beaucoup de personnes, une telle phrase revient à dire 'le Vatican est un nid de pédophiles', voire 'le pape couvre des pédophiles', alors qu'il n'en est évidemment rien.
Pell n'a jamais été officiellement "numéro trois du Vatican" : il a dirigé le secrétariat pour l'économie mais s'en était retiré peu avant son retour en Australie. Cela n'enlève rien à la monstruosité des crimes commis par le prélat quinze ans avant son arrivée au Saint-Siège.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 27/02/2019

@ PdV

> Bon conseil à adresser aux confrères journalistes : qu’ils mémorisent la prière à saint Michel archange. C’est un puissant instrument de conversion, et je parle d’expérience puisque ma propre conversion, en 1993-1994, a pris appui sur cette prière. Bien évidemment, les confrères doivent a minima reconnaître le principe du combat spirituel comme aliment de toute vie en quête de Dieu, sinon, réciter cette prière ne servira à rien… Quoique… le Verbe s’est fait chair, et donc la prière qui est dite, qui retentit en nous, traverse notre personne (per-sona) ne peut que faire grandir tout notre être ! Ainsi donc…
« Saint Michel Archange,
défendez-nous dans le combat,
soyez notre secours contre la méchanceté
et les embûches du démon.
Que Dieu lui retire tout pouvoir
de nous nuire, nous vous en supplions.
Ô Prince très saint de la milice céleste,
repoussez en enfer, par la puissance divine,
Satan et ses légions d’esprits mauvais
qui rôdent dans le monde,
en vue de perdre les âmes.
Amen. »
(A noter : cette version de la prière donnée par Léon XIII est la meilleure que je connaisse dans la langue de Molière, même en tenant compte du sinistre vécu qui entoure pour nous, Français, l’usage du mot « milice » ; mais le fait est que ce mot a préexisté, avec l’archange, à la légion de « satans » hélas bien de chez nous qui s’en empara en 1943 avec la bénédiction du maréchal Pétain…).
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Écrit par : Denis / | 27/02/2019

À PV:

> Olivier Roy, dans son livre "L'Europe est-elle chrétienne", ne dit pas autre chose sur l'inculture religieuse.
Il faut dire que même certaines personnes ayant mission pastorale participent à cette inculture par le gnangnantisme dans lequel ils ont enfermé la Parole.
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Écrit par : Raphaël R./ | 27/02/2019

ÉDITORIALISTE PEU THÉOLOGIEN

> Voilà un avis nettement plus intéressant que celui du Monde. Le quotidien du soir en veut au pape qui évoque Satan; "Comme s’il suffisait de sortir le diable de l’enfer, de proférer un « vade retro Satana » pour exorciser le mal, les prêtres coupables étant sous l’emprise d’une force satanique et donc pas totalement responsables…"
'Le Monde' n'a pas l'air de savoir que pour les catholiques les êtres humains sont responsables de leurs faits et gestes et doivent en rendre compte. Il existe même une case "enfer" dans certains cas.
Voilà qui ne manque pas de piquant pour un journal qui en bien des cas sera prêt à exonérer des gens de leurs responsabilité quand il n'y a pas lieu, et qui ne semble pas comprendre que le pape durcit ici le ton contre les auteurs d'actes de pédophilie qui ont très probablement choisis leurs actes en pleine responsabilité...
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/26/pedophilie-en-incriminant-satan-le-pape-affaibli-son-discours_5428437_3232.html
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Écrit par : ND / | 27/02/2019

LA FUTURE RÉFORME

> La question n'est pas de marier les prêtres pour lutter contre les abus sexuels comme si le mariage ou le concubinage protégeait en quoi que ce soit contre la pédophilie, l'inceste ou tout types de perversion...(cela se saurait..), comme les non catholiques obsédés par l'Eglise catholique (!) ne cessent de les laisser supposer, mais plutôt d'avoir une réflexion plus globale me semble t-il sur la question de la théologie du sacerdoce et la "sacralisation" du prêtre qui a été grandement renforcée après la réforme protestante, en faisant des êtres à part, quasiment surnaturels, configurés au Christ, agissant seuls dans les sacrements "in personna Christi", récitant seul la prière eucharistique etc etc.
Notre curé nous a souvent dit de ne pas mettre les prêtres sur un piédestal pour éviter les emprises qui peuvent avoir lieu, mais en réalité il est assez difficile pour les fidèles moyens de ne pas sacraliser le prêtre et cela fait peut être partie des réflexions à avoir. Une partie du cléricalisme découle aussi peut être de la théologie même du sacerdoce.

Marie-Do /



[ PP à Marie-Do :
Je partage assez votre avis, sauf sur la théologie du sacerdoce. "Configuré au Christ" veut dire purement et simplement "configuré au Christ" : et le Christ a été très clair sur ce que cela veut dire... "Ne vous faites pas appeler père", n'imitez pas les grands-prêtres, etc... Être "configuré au Christ" veut dire assumer une fraternité universelle et une humilité radicale, comme l'a établi la théologie de la kénose.
Là est le remède aux vices et dérives institutionnels. Le seul chemin du témoignage évangélique...
Ce qu'il convient de réformer n'est donc pas la théologie du sacerdoce mais "le cléricalisme", comme le dit François !
Et il se fait insulter pour cela par les deux camps :
a) les "progressistes", qui veulent zapper les fondamentaux de la foi ( c'est objectivement à ça que tendent leurs efforts) ;
b) les "conservateurs", qui croient que la solution serait un retour au cléricalisme de le période 1930. (Ou 1820 pour les sites "qui ne mâchent pas leurs mots", comme disait un hebdo catho en 2005). ]

réponse au commentaire

Écrit par : Marie-Do / | 27/02/2019

à ND :

> Le problème, c'est que par une sorte de loi des séries, l'institution doit faire face à des accusations similaires à tous les niveaux. Aux procès Fort puis Barbarin succédèrent le sommet romain de la semaine dernière et le défroquage de Th. McCarrick ; le lendemain du placement en détention de George Pell, c'est au tour du nonce Ventura de faire l'objet d'une nouvelle plainte pour agression sexuelle remontant à sa période canadienne :
https://www.cath.ch/newsf/nouvelle-plainte-pour-inconduite-sexuelle-contre-le-nonce-en-france/

Cela fait beaucoup, trop même ! Évidemment, ces affaires font les gros titres dans les médias. Lorsqu'elles sont journalières, on peut logiquement penser que l'évangélisation n'est plus possible, tout simplement parce que l'institution n'est plus crédible.
La réforme de l'Église est absolument indispensable, mais elle n'empêchera pas tous ces démons du passé, en ressurgissant, d'étouffer son message évangélique : pour beaucoup de gens, abreuvés quotidiennement par ces monstruosités, l'Église est trop pourrie pour qu'on puisse lui accorder de l'intérêt.
Veillons donc à ce que le message de l'Église ne se marginalise pas au point d'être inaudible, ce qui est loin d'être simple en ces temps si pénibles.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 28/02/2019

SACERDOCE COMMUN

> Il me semble que Marie-Do n'a pas tout à fait tort en faisant un lien entre une certaine théologie du sacerdoce sacralisant le prêtre et faisant fi du sacerdoce commun des baptisés et le cléricalisme...
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Écrit par : Michel de Guibert / | 28/02/2019

à Marie-Do et Michel de Guibert :

> À mes yeux, Gaël Giraud représente une figure de prêtre pleinement intégré dans la société, vivant la dimension verticale de son sacerdoce en ne la comprenant pas comme un piédestal, d'où une chaleur humaine, un abord aisé et une empathie qui le dénuent de tout cléricalisme au sens bergoglien du terme. On imagine mal G. Giraud en cappa magna et galero à glands rouges, lui qui a vécu au Tchad au milieu des plus pauvres.
C'est sans doute ce type de prêtre qu'il nous faudra former : bien entendu configuré au Christ, fort d'une foi profonde et sincère, mais dénué de toute sacralité de sa personne, le prêtre restant une créature, un pécheur, un humble serviteur dans la vigne du Seigneur.
Ou, en d'autres termes, sur cette photo de 2007 : Bertone serait l'image du clerc excessivement sacralisé (d'ailleurs physiquement assis sur un piédestal) alors que Bergoglio incarnerait, en jésuite, la simplicité du témoignage hors de tout privilège ecclésiastique.

https://www.nybooks.com/daily/2014/06/16/fall-vice-pope-bertone/
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 28/02/2019

à Philippe de Visieux

> Mon propos n'était pas de distribuer des bons points et des mauvais points, mais de réfléchir à l'articulation entre le sacerdoce commun des baptisés et le sacerdoce ministériel (cf. chapitre 10 de la constitution Lumen Gentium sur l’Église) et de ses conséquences éventuelles sur les dérives cléricales (lesquelles du reste sont le fait aussi bien de laïcs que de clercs, chaque fois qu'une personne abuse de son pouvoir, la sacralisation du prêtre ne pouvant que favoriser de tels abus si le sacerdoce ministériel n'est pas compris comme un service pour tout le peuple).
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Écrit par : Michel de Guibert / | 28/02/2019

COURAGE

> Voir aussi le remarquable éditorial de Jean-Pierre Denis :
"Courage, chrétiens !"
http://www.lavie.fr//debats/edito/courage-chretiens-19-02-2019-96481_429.php
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Écrit par : Michel de Guibert / | 01/03/2019

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