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01/03/2019

Un bilan de ce "sommet pour bousculer les consciences" : à chaque évêque d'appliquer la feuille de route

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Par Christophe Henning dans Pèlerin du 28/02, un excellent résumé du sommet romain sur les abus sexuels (extrait) :


 

<<  Réunissant les présidents de conférences épiscopales, le pape [a voulu] responsabiliser tous les maillons d'une hiérarchie trop lente à réagir. Il attend désormais que chaque évêque de chaque diocèse mette en oeuvre concrètement les objectifs : protéger les enfants, renvoyer les prêtres pédophiles devant la justice civile, revoir la formation dans les séminaires... Des groupes d'experts doivent être créés pour accompagner les évêques dans la gestion des dossiers. La feuille de route est claire, les moyens d'y parvenir pas encore vraiment fixés. Mais quelque chose a changé : la transparence est l'un des axes de travail qui a été  largement évoqué, et qui fut même mis en pratique puisque les interventions devant cette assemblée ont été diffusées. Ainsi, chacun sait ce que les délégués ont entendu, et nul n'ignore les enjeux. Dans le précédent motu proprio Comme une mère aimante, publié en 2016, des règles étaient déjà édictées – comme par exemple, sanctionner les évêques qui couvrent ou dissimulent des agressions sexuelles. Appliquer les dispositifs existants serait déjà un réel progrès...

Après ce sommet de "purification", personne ne peut ignorer la gravité de la question. Il est vrai que a prise de conscience a été éprouvante. François ayantr conçu cette rencontre avec un sens aigue et jésuite de la pédagogie.  [...]  Il a donné la parole à plusieurs femmes qui ont marqué les esprits, il s'est appuyé sur des "hommes forts" de l'Eglise universelle, qui, tour à tour, entraînaient les particpants à prendre toute la mesure du drame...  >>

 

 

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Commentaires

'PÈLERIN'

> En effet, excellente double page dans ce numéro de 'Pèlerin'. De quoi oublier le choeur aigre des journalistes du 'Figaro' et de 'Libération'.
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Écrit par : Solène Ranson / | 01/03/2019

IDENTITAIRES

> Intéressante mais un brin incongrue, à propos de la « transparence » demandée – ou pas – aux autorités ecclésiastiques : la campagne de témoignages de prêtres homosexuels proche des « progressistes » catholiques de la CCBF pour légitimer cette orientation de leur sexualité et faire part de leurs combats pour dominer et contenir celle-ci – ou pas – et respecter – ou non – ce que la doctrine et le magistère disent à ce sujet.
A se demander, au train où vont les choses, si le prochain schisme dans le monde catholique ne verra pas la naissance d’une Eglise homopastorale !
Celle-ci aurait certes l’avantage d’être soutenue par la mentalité libérale-libertaire dominante, tant sur le plan économique que social et sociétal…

Denius


[ PP à Denis - La psychose identitaire frappe en tous domaines... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Denis / | 01/03/2019

à Denis :

> En effet, si la question des abus sexuels et de pouvoir est prioritaire, celle d'un clergé en partie homosexuel devra être traitée. Il y a à l'évidence une grande part de fantasme dans l'analyse de Martel (qui voit dans la consécration de Mgr Gänswein une pseudo-gay pride), mais également une part de réalité : les abus récemment médiatisés (O'Brien, McCarrick, Pell, Ventura) étaient tous de nature homosexuelle.
Quelques questions sont en effet à poser :
un clerc peut-il être homosexuel tout en étant chaste ?
Quid des clercs qui ont une vie sexuelle homosexuelle active (hors cas d'abus) ? Doit-on les inciter à renoncer au sacerdoce ?
Devrait-on inviter les clercs à assumer leur orientation sexuelle ?
Un point soulevé par Martel me semble en effet pertinent : la schizophrénie d'un clerc qui se sait homosexuel tout en n'ignorant pas ce que dit le catéchisme de l'homosexualité. De cette schizophrénie découle une porte ouverte à tous les chantages possibles : un évêque vu dans un sauna gay sera tenu pieds et poings liés par toute personne malveillante qui entend le faire chanter, etc.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 02/03/2019

@Philippe de Visieux

> Il y a possibilité de chantage dans un monde fait d'image et de réputation.
C'est un point sur lequel j'aimerais avoir la lecture de Mgr de Moulins-Beaufort: comment distinguer sainteté et réputation, en général comme en particulier, à l'heure du virtuel où la popularité se joue de plus en plus en nombre de followers, retweet de la part de stars du web comme de la planète et selfies avec des leaders de sa communauté (la tentation des jeunes prêtres d'aujourd'hui, et donc aussi leur faille pour les possibles scandales de demain).
Pour ma part j'en reviens à ce rejet de toute idéalisation "mise en niche" d'hommes et de femmes dont on fait des statues déshumanisées, aux couleurs artificielles du goût du moment, criardes et à froufrous pour les tradi, ternes et faussement pauvres pour les modernistes, pixelisées pour les branchés : à bas les idoles!
Le prêtre est un pauvre type au milieu de pauvres types, un pécheur au milieu des pécheurs, un chimpanzé du futur, un inutile, un substituable, comme on veut, mais qui nous montre le Christ à travers son humanité blessée et pécheresse, qui nous le montre comme il peut et nous le donne même les mains sales, folie de Dieu que de s'être fait prisonnier de ces pauvres types. Là où le péché abonde, la grâce surabonde: notre foi nait, grandit et se fortifie au coeur de ce scandale pour les païens.
Mais pour cela le prêtre doit s'assumer, à la suite des apôtres, comme humain pécheur, se reconnaître publiquement dernier des avortons, et ne pas chercher à jouer au curé comme il faut, venu d'on ne sait quelle planète.
C'est là qu'est la gravité du mal dont cherche à se purger enfin l'Eglise d'aujourd'hui: son péché n'est pas celui des petits et des pauvres, pour lequel le Christ est miséricorde sans limite, il est celui des riches et des puissants pour lequel le Christ n'a pas de mots trop durs, parce qu'ils habillent d'honorabilité leurs vices, détruisent les petits avec un sadisme pervers démoniaque, et par leur déni, dressent un mur infranchissable entre eux et le Salut.
Cette crise est aussi salutaire en ce qu'elle nous ramène à Dieu seul et brise les idoles qui encombraient l'Eglise où ont trop longtemps prospéré des marchands du temple moderne: donnez à telle communauté, à tel diocèse, tel séminaire...
Il ne me semble pas, quand Maximilien Kolbe s'est saisi des moyens de communication les plus modernes de son époque, qu'il l'ai fait pour diffuser des photos et reportages de sa super communauté de frères hyper pêchus, trop cool, à la soutane comme ceci, la coupe de cheveux comme cela, le chapelet au cou ou à la ceinture..., mais bien pour faire connaître, aimer et prier avec Marie notre Dieu et Père.
L'Eglise n'est ni un parti ni une agence de com'. Elle ne devrait pas avoir peur des pécheurs et chercher à les cacher, mais du péché, et le combattre, sans se soucier des répercussions pour son image et sa cote de popularité. L'option préférentielle pour les pauvres en unique et incontournable politique, à commencer par ce qu'il y a de pauvre en moi, où le Christ me rejoint.
Le chiffre d'affaire de l'Eglise s'effondre? Des diocèses doivent déposer le bilan? Alléluia! Un évêque à la rue, tabassé avec les autres SDF par une police municipale un peu zélée chassant la misère des centres villes, un curé en prison faussement accusé seront davantage présence du Christ au milieu des hommes qu'un prélat maquillé pour les caméras ou innocenté par un cabinet d'avocats d'hommes d'affaires.
C'est un fait: on ne convertit pas dans les diners mondains (à moins d'y faire scandale comme le Christ), on convertit dans les banlieues pauvres et les prisons (les musulmans nous le rappellent).
De ce point de vue, l'orientation sexuelle des prêtres me semble totalement secondaire, mais bien leur honnêteté vis-à-vis d'eux-même et de la communauté. Ils pourront aussi grandir dans la vertu par le soutien d'une communauté fraternelle à qui ils se montrent sans fard, non en devant cacher leurs fragilités, quelles qu'elles soient (ainsi des prêtres alcooliques!). Et leurs chutes ne seront pas occasion de scandales mais témoignages qui rejoint chacun: si lui aussi continue à se vivre aimé et pardonné avec ce qu'il vit, à chercher à avancer comme il est, alors le message évangélique est pour moi aussi.
Mais là où il y a enjeu de réputation, il y a prise pour le chantage et et risques de scandale. Libérons-nous de ce souci mondain!
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Écrit par : Anne Josnin / | 03/03/2019

à A.J.

> rien à rajouter !
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Écrit par : Raphaël R. / | 03/03/2019

Grand merci, chère Anne,

> ...pour votre réflexion. J'y souscris volontiers, faisant mienne une remarque du cardinal Barbarin à un étudiant de l'ESSEC qui lui rappelait que les statistiques de l'Église s'effondraient : on s'en moque, lui dit-il, car les chiffres n'ont aucune importance, contrairement au devoir d'évangéliser son prochain.
Je vous rejoins sur le fait que l'orientation sexuelle des prêtres n'a pas d'importance : seule compte la profondeur de sa foi et son désir de la transmettre.
Cependant, jusqu'à quel point la communauté devrait-elle soutenir la fragilité de ses clercs ?
Là est en effet toute la question. Un prêtre qui se sent attiré par d'autres hommes n'est pas en soi gênant, mais qu'en est-il s'il fréquente des boîtes gay, a une vie sexuelle active, vit avec son amant ? C'était en gros le cas du cardinal écossais O'Brien, qui était sans nul doute un bon pasteur, mais qui avait une vie homosexuelle active jusqu'à sa démission en 2013.
Comme le dit souvent le pape, toute double vie est problématique : ainsi d'un curé de paroisse que nous avions connu dans ma famille, parfait célébrant les dimanches mais allant aux putes une fois par mois en Allemagne. Il avait certainement conscience ce cette faiblesse puisqu'il l'avait reconnue, mais il ne me semble pas qu'il chercha jamais à s'en amender : il affirmait avoir un besoin qu'il soulageait quand nécessaire. Jamais mes grands-parents n'auraient osé lui suggérer de stopper ses voyages outre-Rhin : le statut du prêtre est (était ?) tel qu'une discussion franche et directe aurait été sinon difficile, du moins extrêmement embarrassante.
Je n'ai pas de réponse à ces questions qui relèvent davantage de la discipline cléricale que du problème des abus, mais qu'il faudra néanmoins aborder car elles touchent à la sincérité, donc à la crédibilité des personnes concernées.
Merci en tout cas pour vos belles paroles sur la pauvreté de l'Église comme proximité à l'évangile : on croirait lire du Ratzinger !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 03/03/2019

N.B.

> Concernant les selfies de jeunes prêtres, permettez-moi de citer ici l'exemple d'un saint homme hélas rappelé à Dieu en 2017, ancien recteur de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port, en Lorraine. Ce prêtre n'avait ni ordinateur, ni téléphone mobile, ni téléviseur, ni adresse électronique ; il n'avait qu'une machine à coudre (avec laquelle il confectionnait toutes ses chasubles) et une immense chaleur humaine qu'il puisait dans sa foi au Christ. Bien qu'antimoderne au possible, il était unanimement aimé et respecté : la gigantesque basilique n'était pas assez vaste le jour de ses obsèques.
C'est à son contact que j'appris que Dieu m'appelait à être autre chose que ce pour quoi j'avais été formaté en faculté de droit.
Il était le total contraire de l'Église 'cool' et pourtant a su convertir des dizaines de personnes, sans aucun clic sur les réseaux dits sociaux. Merci, père Jean-Louis.
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 03/03/2019

BERNANOS

> Ah merci Anne Josnin pour votre commentaire aux accents bernanosiens !
Ça décoiffe et ça fait du bien, non par goût du scandale, mais par le souci de la vérité qui rend libre, à l'envers de la mondanité et de ses pompes.
Oui l’Église est pécheresse et elle est appelée à la sainteté, qui n'a rien à voir avec la réputation.
Citons Bernanos et ce qu'il dit de la sainteté de l’Église :
"Notre Église est l'église des saints. Qui s'approche d'elle avec méfiance ne croit voir que des portes closes, des barrières et des guichets, une espèce de gendarmerie spirituelle. Mais notre Église est l'église des saints. Pour être un saint, quel évêque ne donnerait son anneau, sa mitre, sa crosse, quel cardinal sa pourpre, quel pontife sa robe blanche, ses camériers, ses suisses et tout son temporel ? Qui ne voudrait avoir la force de courir cette admirable aventure ? Car la sainteté est une aventure, elle est même la seule aventure. Qui l'a une fois compris est entré au cœur de la foi catholique, a senti tressaillir dans sa chair mortelle une autre terreur que celle de la mort, une espérance surhumaine." (Jeanne relapse et sainte)

Je ne résiste pas à citer encore Bernanos :
"Pas plus qu’un homme, une chrétienté ne se nourrit de confitures. Le bon Dieu n’a pas écrit que nous étions le miel de la terre, mon garçon, mais le sel. Or, notre pauvre monde ressemble au vieux père Job sur son fumier, plein de plaies et d’ulcères. Du sel sur une peau à vif, ça brûle. Mais ça empêche aussi de pourrir !" (Journal d'un curé de campagne)
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Écrit par : Michel de Guibert / | 03/03/2019

SANS PRÉCÉDENT

> Peut-être ceci quand même en guise de réflexion, dans le même esprit: "Aujourd’hui ce n’est rien encore que d’être un saint, il faut la sainteté que le moment présent exige, une sainteté nouvelle, elle aussi sans précédent." Simone Weil, Lettre au père Perrin du 26 mai 1942.
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Écrit par : Raphaël R. / | 03/03/2019

DISCUSSION

> L'orientation sexuelle des prêtres est-elle secondaire ? Nous sommes d'accord la foi prime.
Toutefois accepter des prêtres homosexuels, pose problème si l'on se dit qu'il vaut mieux se tenir éloigner de possibles tentations. Si les religieux et les religieuses ne sont pas mélangées, je pense que c'est pour les éloigner de possibles tentations. De ce point de vue accepter des prêtres homosexuels, équivaudrait à mélanger les religieux avec les religieuses. La prudence dit que pour éviter la tentation il faut commencer par éviter de se mettre en situation de tentation. "Le mal est tapi à ta porte" donc ne pas la lui ouvrir.
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Écrit par : franz / | 04/03/2019

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