14/11/2018
Macron, ou la malédiction du vassal
Selon Corentin Sellin (professeur agrégé d'histoire et spécialiste de la politique américaine), interrogé par France Info. Extraits :
<< France Info : Comment interpréter les attaques de Trump visant Emmanuel Macron ?
Corentin Sellin : Il faut distinguer deux raisons à ces attaques, l'une structurelle, l'autre conjoncturelle. D'une part, Donald Trump est dans une position de force par rapport à Emmanuel Macron car la France – revenue au sein du commandement militaire intégré de l'Otan depuis 2009 – voudrait être le meilleur allié des Etats-Unis. Dans la continuité de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, Emmanuel Macron a cette idée-là, à un moment où le Royaume-Uni est en difficulté avec le Brexit. La France est donc en situation d'infériorité symbolique, infériorité matérielle aussi, car l'Hexagone (comme tous les pays européens) voit une grande partie de sa défense assurée encore aujourd'hui par l'Otan qui est une organisation où les Etats-Unis ont une part à la fois matérielle et symbolique prépondérante.
Structurellement, Emmanuel Macron est donc dans une position de demandeur car il veut absolument que les Etats-Unis soient toujours le régulateur de l'ordre international. On l'a vu avec l'accord de Paris, avec l'accord sur l'Iran... Il y a cet espoir de "normaliser" Donald Trump et de le "faire rentrer" dans l'ordre... Le président américain utilise cette infériorité structurelle de la France et d'Emmanuel Macron.
D'un point de vue conjoncturel, à mon avis, Donald Trump a très mal pris le discours de Macron, prononcé le 11 novembre... Le président des Etats-Unis s'est senti pris pour cible, montré du doigt et il n'a pas supporté ça. Cette vexation peut expliquer la violence de la réaction.
Est-ce inédit de la part de Donald Trump ?
Non, cette séquence ressemble beaucoup à juin dernier, lorsque Donald Trump s'en est pris à son homologue canadien, Justin Trudeau, lors du G7. Le président américain avait cru que Trudeau avait fait un discours dans son dos alors que lui était déjà reparti. Et il s'en est pris au commerce, aux taxes, avec le Canada.
En revanche, l'allusion à l'occupation allemande est atypique et ça dépasse ce qu'il a pu faire avec Justin Trudeau. Cela touche à l'histoire, à la mémoire collective à la fierté française... Ce tweet est extrêmement violent, il est blessant pour n'importe quel Français.... >>
00:59 Publié dans Macron, Otan, Trump | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : trump, otan, macron
Commentaires
BIEN VU
> Très bien vu ! Les choses commencent enfin à se dire. Là Macron ne fait que du Sarkozy.
Et Sarkozy a été un malfaiteur géopolitique, second fossoyeur de la Cinquième après Chirac.
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Écrit par : Churubusco / | 14/11/2018
MIEUX
> J'aime mieux entendre Sellin sur France Info hier et Villepin sur France Inter ce matin que le minable Ciotti, qui trouvait le moyen ce matin aussi de donner raison à Trump. Déshonorant. Une certaine droite a toujours été le parti de l'étranger. Heureusement d'autres de LR ont eu un réflexe plus sain. Tout le monde n'est pas vautré dans un atlantisme qui nous ramène aux années 50.
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Écrit par : André Tilmont / | 14/11/2018
RAPACE
> https://www.nouvelobs.com/economie/20181115.OBS5437/privatisation-de-l-aeroport-de-toulouse-l-actionnaire-chinois-vide-les-caisses.html
En rapport indirectement avec le sujet, puisqu'il s'agit d'Emmanuel Macron : l'actionnaire chinois aux commandes de l'aéroport de Toulouse, choisi par le ministre que Macron était, se comporte en rapace. Prenons garde à ce que d'autres fleurons ne suivent le même chemin !
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 16/11/2018
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