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04/09/2018

Un universitaire catholique américain décrit le "schisme conservateur" en cours aux USA

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Michael S. Winters, professeur invité au Catholic University’s Institute for Policy Research and Catholic Studies, auteur notamment d’une biographie de l’agitateur politico-religieux Jerry Falwell : God's Right Hand: How Jerry Falwell Made God a Republican and Baptized the American Right (Harper One, janvier 2012). Extraits de son article du National Catholic Reporter  (31/08):


 

 

Est-ce le début du “schisme EWTN” ?

 

Extraits

<< Depuis les controverses sur l'américanisme et le modernisme [1], il n’avait plus été à craindre qu’une partie de l’Eglise des Etats-Unis glisse dans un schisme. Mais cette semaine, nous avons vu quelques évêques s’évertuer à célébrer l’intégrité de l’archevêque Carlo Maria Vigano. L’ex-nonce venait de publier un dossier de règlements de compte égocentrique, qui violait dans ses onze feuillets – et à une échelle sans précédent – le secret pontifical. Vigano diffamait aussi ses confrères évêques, mais cela ne refroidissait pas son fan club. Et cet homme, qui pendant des années avait eu la place d’honneur dans les événements ecclésiastiques en tant que « représentant personnel de Sa Sainteté », voilà qu’il appelait Sa Sainteté à démissionner parce que – selon Vigano –  elle aurait levé des sanctions contre l’ex-cardinal McCarrick, sanctions que le pape Benoît XVI aurait promulguées mais visiblement jamais appliquées.

Les évêques Joseph Strickland, Robert Morlino et Thomas Olmsted, les archevêques Charles Chaput et Salvatore Cordileone, ont ainsi réussi à faire l’éloge de l’ex-nonce, de son intégrité et de son honnêteté, sans un mot de considération envers le pape François… Cordileone et les autres sont, en un certain sens, déjà dans un schisme. Ils vivent dans ce que nous pouvons appeler la « bulle EWTN », au sein de laquelle une certaine catégorie américaine d’attitude conservatrice en éthique et en politique est présentée comme étant le catholicisme orthodoxe. De même que les gens qui ne regardent que Fox News vivent en circuit fermé dans une réalité alternative [...], ainsi les gens qui regardent EWTN absorbent systématiquement une version déformée du catholicisme. A la longue, regarder Fox News et EWTN modifiera chez le téléspectateur le sens de ce qui est croyable ou non. Ce qui paraîtrait à la plupart d’entre nous outrancier et appelant le scepticisme, devient habituel à leurs yeux. Les invités [de ces chaînes] visent à se surpasser les uns les autres :  un tweet devient une preuve ; les gens qui émettent un doute sont disqualifiés comme « RINOs » (« Republicans In Name Only ») ou « catholiques light »... « Donald Trump est le plus intelligent de tous les présidents », « le pape François fricote avec l’hérésie » : ce genre d’opinions devient recevable.

EWTN est désormais associé au National Catholic Register [2], dont le correspondant romain Edward Pentin est l’un des piliers du tapage verbal anti-François. Raymond Arroyo anime le show-vedette d’EWTN, The World Over, dont on peut dire charitablement que ses invités sympathisent avec la politique de Trump plus qu’avec l’enseignement social du pape François. Et la ligne de démarcation entre EWTN et des sites d’ultra-droite comme LifeSiteNews ou Church Militant est de moins en moins nette…

Il faut malheureusement constater que les évêques engagés dans le soutien à Vigano ne sont que trop à l’aise avec les thèmes d’EWTN. Ce sont les leurs. Ils veulent la guerre des civilisations. Ils se complaisent dans une fixation polémique –  étrange de la part de certains – sur la question homosexuelle. Ils expriment leur indignation contre les journaux qui critiquent le président. Le P. Antonio Spadaro [jésuite, directeur de La Civilta Cattolica] vise juste quand il écrit que les intégristes catholiques, faisant équipe avec les fondamentalistes protestants dans le domaine politique, subordonnent l’enseignement social catholique aux objectifs politiques du conservatisme. [...]

Ce qui arrive à notre Eglise dans ce pays ressemble à ce qui est arrivé au parti républicain. [...] Est-ce que quelque chose de similaire n’est pas arrivé dans les milieux catholiques conservateurs ? Est-ce que le verbiage de l’enfermement et de l’énervement, les accusations d’hérésie chuchotées, l’obsession haletante d’avoir perdu la guerre des civilisations, et – plus que tout – la peur que l’Eglise (dont ils se croyaient propriétaires) soit en réalité appelée par l’Esprit Saint sur de nouveaux chemins et dans d’autres directions, est-ce que tout cela n’a pas fabriqué une bulle EWTN dans laquelle il devient acceptable qu’un évêque proclame sa loyauté envers un ex-nonce et non envers le pape ?  Je vous rappelle le titre donné par le Register à l’histoire Vigano : ‘Un ex-nonce accuse le pape François de n’avoir pas agi contre les abus de McCarrick’.  A ceci près que le pape François est celui qui manifestement a agi contre McCarrick… Il n’y aura pas de video montrant Francis, le jour de sa renonciation, accueillant McCarrick avec un chaleureux sourire comme l’a fait Benoît.

Les catholiques d’ouverture ne sont pas les seuls à dire combien mal inspirées sont ces attaques contre le pape. Jim Towey, le président de l’université Ave Maria qui est aussi conservateur que possible, a publié une charge enflammée contre les détracteurs du pape :  « Les attaques personnelles contre le Vicaire du Christ et les appels à sa démission sont follement diviseurs et manifestement mauvais, en un temps où l’Eglise souffre du scandale causé par tant de membres de sa hiérarchie… Les soi-disant catholiques conservateurs qui défient maintenant l’autorité légitime du Saint Père et sapent ouvertement son pontificat, trahissent leurs propres principes et blessent l’Eglise qu’ils affirment aimer. Ils doivent cesser tout de suite. »

Aujourd’hui, des conservateurs américains résistent aux idées que le pape François apporte dans le cadre du ministère pétrinien. L’attachement à la papauté, qui fut longtemps leur marque de fabrique, est maintenant abandonné par eux parce que le pape professe certaines nuances théologiques qu’ils avaient tenté d’éradiquer comme « innovations hérétiques ». A ceci près qu’il n’y a rien de « novateur » dans la miséricorde, et que la miséricorde est le principe théologique central de ce pontificat.

La miséricorde n’était pas très en valeur chez les jansénistes du XVIIe siècle, et elle est positivement haïe par les néo-jansénistes de notre temps. Le jansénisme est une hérésie, et lui aussi a produit un schisme. C’était quinze ans après la condamnation du jansénisme par la bulle Unigenitus de 1713 et la soumission du cardinal Louis de Noailles en 1728 à Paris. Quelques âmes furent alors détournées par les schismatiques, comme aujourd’hui quelques-unes peuvent l’être par les néo-jansénistes qui soutiennent Vigano. Ne nous y trompons pas :  le but de tout cela n’est pas de protéger de la prédation sexuelle les enfants ou des adultes vulnérables. Les gens qui défendent Vigano partagent à l’encontre de François l’hostilité théologique conservatrice, qui faiblissait faute d’élan. Bien avant que Vigano ne soit mis à la retraite de la nonciature, ils attisaient la fièvre anti-François sur EWTN, dans les pages de First Things et aux conférences du Napa Institute... Ce qui vient d’être démontré cette semaine, c’est qu’ils n’hésitent plus à sortir du bois et à dévoiler à tous où vont leurs allégeances. Ils ont de la chance d’avoir un pape aussi enclin à la miséricorde. >>

  __________

[1] sous Léon XIII puis sous Pie X.

[2] publication intégriste. A ne pas confondre avec le National Catholic Reporter, que les intégristes vouent aux flammes de l’enfer.

 

 

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Commentaires

'EWTN' ET NOS ULTRAS

> Ce qu'il dit sur EWTN peut se dire aussi de certains sites où blogs français, très lus dans les milieux cathos conservateurs, a commencer par toute la galaxie Thieulloy.

Edel


[ PP à Edel - Absolument, et cette galaxie imite la bulle EWTN aux Etats-Unis. Avant même d'être absorbés par Thieulloy, ces sites étaient d'ailleurs l'écho de l'agitation de la Religious Right protestante américaine : cf le climato-négationnisme, invétéré chez ces Américains fondamentalistes qui rejettent les sciences de l'environnement. Servir de piétaille aux industriels pétro-gaziers ne gêne pas ces héritiers des brûleurs de sorcières. ]

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Écrit par : Edel / | 04/09/2018

@ PP

> Dans votre version du texte, vous traduisez "culture wars" par "guerres des civilisations". On devrait plutôt parler de "guerres culturelles", qui font référence aux questions de mœurs (avortement, mariage gay, etc.). L'expression "guerres de civilisations" renvoie plutôt aux rapports avec l'islam.
Évidemment, ceux qui sont obnubilés par les "guerres culturelles" et les "guerres de civilisations" sont en partie les mêmes...

François Sarrazin


[ PP à FS - Vous avez sans doute raison. Le mot "culture(s)" est devenu tellement vague aujourd'hui sous la pression du globish, que l'on a souvent le choix entre plusieurs interprétations. ]

réppnse au commentaire

Écrit par : François Sarrazin / | 04/09/2018

COLOMBUS WAOUH

> Je connais mal l'Eglise catholique américaine...et même les Etats-Unis en général (je n'y suis d'ailleurs jamais allé). J'ai simplement l'impression qu'après une période de "catacombes" (les "papists"étaient mis au même rang que les "negroes" par le Ku Klux Klan me semble-t-il), les catholiques US ont tout fait pour donner des gages d'intégration au pacte social américain. Quitte à accepter beaucoup de ce qui est contraire à l'enseignement traditionnel de l'Eglise.
Dans la conception calviniste du salut personnel, je crois que l'enrichissement personnel revêt une valeur quasi-sacramentelle. En l'absence de sacrements - et donc de signes tangibles institués de l'action de Dieu - la relation entre Dieu et l'individu est un face-à-face anxieux. La seule façon d'être certain de faire partie des prédestinés, qui seront sauvés après leur mort, est de devenir riche. Très riche. Et les pauvres ? Comme ils iront en enfer, de toute façon... Tout ceci n'a pu que déteindre sur une partie des catholiques d'outre-Atlantique, non ?
Cherchant un mouvement religieux où vivre une spiritualité un minimum "virile", j'avais envisagé un moment d'approcher les chevaliers de Collomb, implantés en France depuis peu (2015, alors qu'ils ont été fondés par le P. McGivney en 1881). J'étais prêt à passer sur le caractère disons ... atypique des 'Chevaliers', à la fois mouvement religieux et...société d'assurance. Mais le fait qu'ils aient gardé des liens très forts avec les US me refroidit un peu, à l'aune de ce que je peux lire sur les milieux conservateurs catholiques dans ce pays.

Feld


[ PP à Feld - L'arrivée des 'Colombus' en France marque une étape de plus dans l'américanisation (déculturation) d'un certain milieu catho hexagonal, celui des bons jeunes gens issus des écoles de commerce : ceux qui croient qu'évangéliser implique de parler le sabir globish de la pub. Et en avant les 'church parties' et les 'catho waouh'... ]
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Écrit par : Feld / | 04/09/2018

LA PROPHÉTIE RATZINGER

> En 1969, quatre ans seulement après la 'Nouvelle Pentecôte' que fut le concile Vatican II, l'abbé Joseph Ratzinger, alors professeur de théologie dogmatique à l'université de Ratisbonne, s'exprimait à la radio allemande sur l'avenir de l'Église. Son propos, toujours d'actualité, sonne particulièrement juste à la lumière des tourments qui nous agitent :

« Je pense, non, je suis sûr, que le futur de l’Église viendra de personnes profondément ancrées dans la foi, qui en vivent pleinement et purement. Il ne viendra pas de ceux qui s’accommodent sans réfléchir du temps qui passe, ou de ceux qui ne font que critiquer en partant du principe qu’eux-mêmes sont des jalons infaillibles [...]. Nous n’avons que faire d’une Église qui célèbre le culte de l’action dans des prières politiques. Tout ceci est complètement superflu. Cette Église ne tiendra pas. Ce qui restera, c’est l’Église du Christ, l’Église qui croit en un Dieu devenu Homme et qui nous promet la vie éternelle [...]. De la crise actuelle émergera l’Église de demain – une Église qui aura beaucoup perdu. Elle sera de taille réduite et devra quasiment repartir de zéro. Elle ne sera plus à même de remplir tous les édifices construits pendant sa période prospère. Le nombre de fidèles se réduisant, elle perdra nombre de ses privilèges. Contrairement à une période antérieure, l’Église sera véritablement perçue comme une société de personnes volontaires, que l’on intègre librement et par choix. En tant que petite société, elle sera amenée à faire beaucoup plus souvent appel à l’initiative de ses membres [...]. L’Église sera une Église plus spirituelle, ne gageant pas sur des mandats politiques, ne courtisant ni la droite ni la gauche. Cela sera difficile pour elle, car cette période d’ajustements et de clarification va lui coûter beaucoup d’énergie. Cela va la rendre pauvre et fera d’elle l’Église des doux. Le processus sera d’autant plus ardu qu’il faudra se débarrasser d’une étroitesse d’esprit sectaire et d’une affirmation de soi trop pompeuse. On peut raisonnablement penser que tout cela va prendre du temps. Le processus va être long et fastidieux, [...] mais quand les épreuves de cette période d’assainissement auront été surmontées, cette Église simplifiée et plus riche spirituellement en ressortira grandie et affermie. Les hommes évoluant dans un monde complètement planifié vont se retrouver extrêmement seuls [...]. Pour moi, il est certain que l’Église va devoir affronter des périodes très difficiles. La véritable crise vient à peine de commencer. Il faudra s’attendre à de grands bouleversements. Mais je suis tout aussi certain de ce qu’il va rester à la fin : une Église, non du culte politique car celle-ci est déjà morte, mais une Église de la foi. Il est fort possible qu’elle n’ait plus le pouvoir dominant qu’elle avait jusqu’à maintenant, mais elle va vivre un renouveau et redevenir la maison des hommes, où ils trouveront la vie et l’espoir en la vie éternelle. »

Ce texte fut prononcé il y a près de cinquante ans. Ratzinger voyait déjà le besoin de se débarrasser de l'étroitesse sectaire qui caractérise aujourd'hui nos identitaires. L'Église "des doux", l'Église des pauvres qui renonce au pouvoir d'antan pour se renouveler de l'intérieur... N'est-ce pas le chemin que le pape François nous invite de prendre ?

(L'allocution de J. Ratzinger est retranscrite en intégralité sur Aleteia : https://fr.aleteia.org/2016/07/15/le-jour-ou-joseph-ratzinger-a-predit-lavenir-de-leglise/)
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 05/09/2018

OFFICIEL : VIGANO c/ VATICAN

> Dernier épisode de l'opération schismatique menée par le clan conservateur aux États-Unis : LifeSiteNews donne à présent en temps réel la liste des prélats ayant approuvé le libelle Vigano (https://www.lifesitenews.com/news/list-of-bishops-cardinals-who-support-investigating-viganos-claims-live-upd).
Tout sur le site y est décrit, dans le plus grand style manichéen cher aux Américains, comme une lutte entre les bons (Vigano) et les méchants (le Vatican) :
"Mgr Vigano réplique à la contre-attaque du Vatican" ("Archbishop Viganò responds to Vatican pushback") : https://www.lifesitenews.com/news/archbishop-vigano-responds-to-vatican-pushback-about-popes-meeting-with-kim.

Le clou est certainement, dans le droit fil de la 'Filiale Supplique' des derniers mois, un appel à pétition visant à soutenir le libelle Vigano : https://lifepetitions.com/petition/pledge-of-support-pray-for-archbishop-vigano. La page est accompagnée d'un texte truffé d'inexactitudes : il y est affirmé que le pape François aurait été au courant des "strictes sanctions canoniques" imposées à McCarrick par Benoît XVI mais que le pontife aurait "manifestement choisi de les suspendre".
Les gens de LifeSite doivent sentir le plancher craquer sous le poids de leurs mensonges éhontés puisque, dans leur texte, "McCarrick" devient fort comiquement "McCormick" !
Tout ceci laisse sans voix...

PV


[ PP à PV - Ils en sont donc au vocabulaire du schisme. En riposte à la "contre-offensive du Vatican", Vigano n'a plus qu'à afficher ses Onze Feuillets sur la porte de l'église de Wittemberg. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 05/09/2018

Cher Patrice,

> je suis, sur ce blog notamment, le double drame épouvantable des scandales pédophiliques plus graves et plus profonds encore qu'on ne le craignait, et de la cabale pré-schismatique contre le pape François. J'en suis atterré au point d'en avoir des réveils en sueur au milieu de la nuit, et si je n'interviens pas, c'est faute d'avoir quoi que ce soit à dire (je m'exerce au jeûne hebdomadaire, j'ai peur que ce ne soit tout).
Mais je tenais à vous remercier, ainsi qu'un certain nombre de vos lecteurs (je pense notamment à Philippe de Visieux) de l'énergie que vous mettez à combattre et à documenter la fausseté de ces attaques virulentes où certains catholiques importants commettent le double crime d'attaquer l'Église pour la punir de ne pas s'incliner devant le parti des riches et des nantis ; et, ce faisant, de gêner les efforts radicaux, indispensables (on ne sait plus quel terme employer) nécessaires pour mettre enfin les enfants à l'abri (et les adolescents, et les adultes).
Nous ne disons rien, mais nous vous lisons avec beaucoup de reconnaissance, et je voulais vous le dire. Merci à tous.
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Écrit par : Lucas / | 05/09/2018

à Lucas :

> Je m'associe à vous en remerciant Patrice d'offrir, sur son blog, une information objective sur le monde actuel et tout particulièrement sur cette situation pré-schismatique extrêmement préoccupante.
Je suis, comme vous, épouvanté par le machiavélisme des instigateurs de cette crise sans précédent, choqué également par la mauvaise foi et la malveillance de prélats et de laïcs qui osent se dire catholiques mais n'ont aucun scrupule à tirer à boulets rouges sur leur propre Église au risque de la décrédibiliser durablement au mieux, de la scinder au pire.
À mon sens, l'appel du pape aux journalistes à enquêter sur l'affaire Vigano était comme un cri de détresse adressé à toute la catholicité.
Il me semble que si le Saint-Père acceptait de descendre dans l'arène et de répondre d'égal à égal avec un ancien nonce qui le calomnie et exige sa démission, il risquerait d'entacher la sacralité de la fonction pontificale.
Ne pouvant se défendre lui-même, il a aujourd'hui besoin du soutien de tous les baptisés - ses homélies matinales à Sainte-Marthe, reprises hier, le montrent bien -; c'est la raison de notre action.

PV


[ PP à tous - C'est pourquoi nous sommes présents dans ce débat, que seuls des aveugles ou des irresponsables jugent superflu. ]

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Écrit par : Philippe de Visieux / | 05/09/2018

DEUX L

> Je me rends compte que, dans mon précédent commentaire, j'ai mal orthographié le nom des 'chevaliers' Deux "l" à Colomb... C'est sûr, en créant son mouvement, le P. McGivney avait en tête la FM américaine... Mais quand même.. Serait-ce mon inconscient de "frère" raté qui remonterait à la surface ?
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Écrit par : Feld / | 05/09/2018

LES UNIVERSITÉS

> Cher Patrice,
savez-vous si des universités catholiques de France ont de leur côté réagi, et à la lettre au Peuple de Dieu, et à l'affaire Vigano?
Elles constituent aussi il me semble une donnée importante du paysage catholique, institutions qui manquent souvent d'entrain et de franchise dans leurs relations officiellement filiales avec l'Eglise Catholique, plus encore de clarté dans leur relations avec les puissances économiques et financières dont elles vivent et avec lesquelles elles travaillent au quotidien.
Ce pourrait aussi leur être l'occasion d'entrer officiellement dans la bataille avec les armes intellectuelles et spirituelles qui sont les leurs, dans la belle tradition européenne de la disputatio thomiste.
Et de faire entrer dans l'arène des amphi des auteurs comme François Jullien, Gaël Giraud, Pablo Servigne, des innovateurs comme Rob Hopkins, Damien Carême,...d'aller étudier sur le terrain les ZAD, les villages en autoconstruction et permaculture, et tous ces autres lieux à la marge de notre société dont l'effondrement a commencé.
Elles aussi ont vocation il me semble à devenir les incubateurs, en lien avec des communautés monastiques aussi en besoin d'être régénérées, d'une église populaire au vent de Pentecôte de Laudato Si, au coeur d'un monde en nécessité vitale de décroissance heureuse.
On a vingt ans pour tout changer, en commençant par apprendre l'humilité à laquelle nous obligent ces séries de scandales.
L'occasion aussi de retrouver la liberté de qui sait n'être rien (la démission de Nicolas Hulot rejoint oui l'appel du pape François: il y a plus de liberté d'action pour le citoyen que pour le ministre, dans l'Eglise pour le simple croyant pécheur que pour le Pape!), et de s'autoriser alors à toutes les audaces d'un coeur donné.
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Écrit par : Anne Josnin / | 08/09/2018

Chère Anne,

> je vous approuve à cent pour cent. mais j'ai bien peur que cela n'arrive jamais. les université cathos semblent être autant gagnées ("pourries"?) par l'USAdolâtrie que le reste de l'Eglise de France... Soit on fout dehors ces andouilles aveuglées par le pouvoir et la pseudo gloire de la puissance dite dominante, soit on attend que les chrétiens que la Providence nous envoie du monde entier remplacent le vieux monde momifié et stérile.
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Écrit par : VF / | 08/09/2018

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