28/08/2018
Nicolas Hulot reviendrait-il à la réalité ?
Hulot parti perturbe la Macronie. Tout en proclamant son affection pour ces gens, il dénonce le système de faux-semblants qu’il aura accepté de subir pendant un an. Mais surtout, il pose la question de fond : celle du système économique ! Verbatim :
<< Nicolas Hulot : Je vais prendre pour la première fois la décision la plus difficile de ma vie. Je ne veux plus me mentir. Je ne veux pas donner l’illusion que ma présence au gouvernement signifie qu’on est à la hauteur sur ces enjeux là. Et donc je prends la décision de quitter le gouvernement. Aujourd’hui.
Léa Salamé : Vous l’annoncez… Vous êtes sérieux là ? [1]
Nicolas Hulot : C’est la décision la plus douloureuse. Que personne n’en tire profit. Parce que la responsabilité, elle est collégiale, elle est collective, elle est sociétale. Et j’espère que cette décision qui est lourde, qui me bouleverse, qui mûrit depuis de longs mois, ne profitera pas à des joutes ou des récupérations politiciennes, mais à ce que notre société se retrouve sur l’essentiel.
J’ai une immense amitié pour ce gouvernement auprès duquel je m’excuse de faire une mauvaise manière. Mais, sur un enjeu aussi important, je me surprends tous les jours à me résigner, tous les jours à m’accommoder des petits pas. Alors que la situation universelle au moment où la planète devient une étuve mérite qu’on se retrouve et que l’on change de paradigme.
Et c’est donc une décision qui était un véritable dilemme, entre : soit m’accommoder des petits pas, en sachant que si je m’en vais je crains que ce soit pire ; soit rester mais donner ce sentiment que, par ma seule présence, nous nous mettons en France ou en Europe, dans une situation d’être à la hauteur sur le pire défi que l’humanité a jamais rencontré. Et je décide de prendre cette décision qui est une décision d’honnêteté et de responsabilité.
J’insiste bien, je souhaite que personne, personne ne récupère et ne fustige le gouvernement parce qu’à l’observation, c’est l’ensemble de la société - et je peux m’y mettre également - qui porte nos contradictions. Peut-être n’ai-je pas su convaincre, peut-être je n’ai pas les codes. Mais je sais que si je repars pour un an, oh nous aurons quelques avancées, mais cela ne changera pas l’issue.
Léa Salamé : Vous avez pris quand cette décision ?
Nicolas Hulot : Hier soir.
Léa Salamé : Pourquoi. Qu’est ce qu’il s’est passé hier soir, c’est au moment de la réunion avec les chasseurs.
Nicolas Hulot : Disons qu’elle a mûri cet été. Que j’espérais justement qu’à la rentrée, fort des longues discussions que j’ai eues avec le Premier ministre, le Président, il y aurait un affichage clair. Sur le fait que ce soit l’ensemble du gouvernement, l’Industrie, l’Économie, le Budget, les Transports (c’est déjà le cas), l’Agriculture, et bien d’autres, qui allaient être avec moi pour porter, incarner, proposer, inventer cette société écologique. Je sais que seul je n’y arriverai pas. J’ai un peu d’influence, je n’ai pas de pouvoir. Je n’ai pas les moyens.
Léa Salamé : Qu’est ce qui s’est passé hier soir ?
Nicolas Hulot : Cela va paraître anecdotique, mais pour moi c’était symptomatique et c’est probablement un élément qui a achevé de me convaincre que ça ne fonctionne pas comme ça devrait fonctionner. On avait une réunion sur la chasse, avec une réforme qui peut être une réforme importante pour les chasseurs mais surtout pour la biodiversité. Mais j’ai découvert la présence d’un lobbyiste qui n’était pas invité à cette réunion. C’est symptomatique de la présence des lobbies dans les cercles du pouvoir. Et il faut à un moment ou à un autre, poser ce sujet sur la table. Parce que c’est un problème de démocratie. Qui a le pouvoir ? Qui gouverne ? C’est un petit détail…
Léa Salamé : Est-ce que vous parlez de Thierry Coste ?
Nicolas Hulot : Oui, je parle de Thierry Coste à qui j’ai dit très frontalement qu’il n’avait rien à faire là, il n’était pas invité. Mais oublions cela, car ne pensons pas que ma décision vient simplement d’une divergence sur la réforme de la chasse. C’est une accumulation de déceptions. Mais c’est surtout que je n’y crois plus. Pas en l’état, pas en ce mode de fonctionnement, pas tant que l’opposition ne sera pas capable de se hisser au-dessus des querelles habituelles pour se retrouver sur un sujet qui est un enjeu supérieur qui détermine tout.
Je pensais qu’à la sortie de l’été où la Californie brûle, où la Grèce brûle, où l’Inde subit des inondations. Après nous-même une année terrible, à Saint-Martin, mais y compris en métropole. Quand je vais en Guadeloupe, je vois une petite conséquence du changement climatique ("petite", pardon pour les Guadeloupéens et les Martiniquais) :- l’invasion des sargasses qui leur pourrit la vie au quotidien... Et petit à petit, on s’accommode de la gravité et on se fait complice de la tragédie qui est en cours de gestation. Je n’ai pas forcément de solutions. Je n’y suis pas parvenu. J’ai obtenu un certain nombre d’avancées. Mais si vous n’avez plus la foi... Ce n’est pas l’énergie qui me manque. C’est un travail collégial. C’est un travail collectif. Je n’ai pas réussi à créer par exemple une complicité de vision avec le ministre de l’Agriculture alors que nous avons une opportunité absolument exceptionnelle de transformer le modèle agricole. On se fixe des objectifs mais on n’en a pas les moyens parce qu’avec les contraintes budgétaires, on sait très bien à l’avance que les objectifs qu’on se fixe, on ne pourra pas les réaliser. Voilà ma vérité.
Léa Salamé : Je précise pour les auditeurs que Thierry Coste œuvre pour la fédération nationale des chasseurs. Il est lobbyiste effectivement. Nicolas Hulot, est-ce que vous avez prévenu Emmanuel Macron et Édouard Philippe de votre décision ?
Nicolas Hulot : La réponse est non.
Léa Salamé : Donc là ils vont l’apprendre en direct ce matin.
Nicolas Hulot : Oui. Je sais que ça n’est pas forcément très protocolaire. Je sais que si je les avais prévenus avant, peut-être qu’ils m’en auraient – une fois encore – dissuadé. Mais c’est une décision entre moi et moi. Et je ne veux pas me mentir. Je ne veux pas donner, une fois encore, ce sentiment que si je repars, c’est parce que j’y crois. Mais je me pose la question : suis-je à la hauteur ? Qui serait à la hauteur tout seul ? Où sont mes troupes ? Qui ai-je derrière moi ?
Léa Salamé : Vous aviez le soutien du président de la République.
Nicolas Hulot : Oui. Non. Mais attendez, je le redis ici : j’ai une profonde admiration pour Emmanuel Macron et pour Edouard Philippe, et ce n’est pas, croyez-moi, pour atténuer l’effet de la décision de ce matin... Mais sur les sujets que je porte, on n’a pas la même grille de lecture. On n'a pas compris que c’est le modèle dominant qui est la cause. Est-ce qu’on le remet en cause ?
Léa Salamé : Vous voulez dire le libéralisme ?
Nicolas Hulot : Oui, oui. Mais je l’avais dit dès le départ, je me suis moi-même largement prononcé sur des traités comme le CETA et on va en avoir une floppée d’autres […] Mais attendez, moi, je ne critique personne. J’espère que mon départ provoquera une profonde introspection de notre société sur la réalité du monde. Sur le fait que l’Europe ne gagnera que si l’Afrique gagne. Est-ce que nous nous sommes mis en situation de passer un contrat d’avenir avec l’Afrique ? La réponse est non. Où est passée la taxe sur les transactions financières ? […] Le nucléaire, cette folie inutile économiquement, techniquement, dans lequel on s’entête... C’est autant de sujets sur lesquels je n’ai pas réussi à convaincre, j’en prends ma part de responsabilité. Et je pense que ce que les gens attendent d’un ministre, c’est que s’il n’est pas à la hauteur, s’il n’arrive pas à ses fins, eh bien il doit en tirer des leçons. Je les tire ce matin...
Pour ce qui est de la responsabilité française, j’invite parfois les observateurs qui critiquent, notamment les écologistes patentés, à comparer aussi avec les autres pays. La France est plutôt leader dans ce domaine là. Mais ce n’est pas suffisant. Ce n’est pas une raison pour nous en accommoder. Nous n’y arriverons que si le gouvernement dans son ensemble a la même impulsion, la même ambition, la même feuille de route, la même vision. Moi, je ne peux pas passer mon temps dans des querelles avec Stéphane Travert. C’est pas l’idée que je m’étais fait. Je suis rentré dans un esprit de coopération, pas de confrontation. Je ne dis pas que rien n’a été fait […] sur le glyphosate, contrairement à ce que dit Yannick Jadot, la France a été en pointe et elle a montré le chemin.
Léa Salamé : Rappelez-nous quels sont les acquis, les petits pas que vous avez réussi à faire ?
Nicolas Hulot : On a changé de tropisme sur les pesticides, on est rentré dans une dynamique qui va nous permettre de se séparer d’un certain nombre de molécules. On a programmé la sortie des hydrocarbures. C’est quand même des choses qui sont essentielles et importantes. J’espérais qu’on allait mettre le climat et la biodiversité dans l’article 1 de la constitution. Mais même là nos sénateurs ou l’opposition, sur un truc qui n’est pas quand même une révolution culturelle, simplement par posture politicienne, étaient prêts à s’y opposer. Tant que nous serons dans ces affrontements perpétuels, alors que l’humanité a emprunté un chemin tragique… Je crois qu’au moins on peut m’accorder des convictions. Mais un homme, une femme, quel qu’il soit, même s’il a des convictions, s’il est isolé dans un gouvernement, s’il est isolé dans la société… Si vous regardez tout l’été, les résistances anti-éoliennes. Alors ok, on ne veut pas d’éoliennes, on ne veut pas de centrales nucléaires, on ne veut pas de centrales thermiques… Comment on fait si on additionne tous les refus ? Et puis ceux qui critiquent, à tort ou à raison, qu’est-ce qu’ils proposent ? […]
Nicolas Demorand : ça a été une souffrance ces douze derniers mois pour vous ?
Nicolas Hulot : puisque je suis dans un moment de vérité… Oui. Oui, oui. Sauf, à basculer - ce que peut-être j’allais devenir : cynique. C’est-à-dire avoir une forme d’indifférence sur les échecs. Je me suis surpris parfois par lassitude, à baisser les bras. Et à un moment ou un autre à baisser mon seuil d’exigence. Et là, je suis dit : c’est le moment d’arrêter.
Léa Salamé : est-ce que vous aviez les épaules pour être ministre ?
Nicolas Hulot : peut-être pas. La question vaut d’être posée… peut-être pas.
Léa Salamé : est-ce que vous regrettez d’avoir accepté la proposition d’Emmanuel Macron ?
Nicolas Hulot : non, pas du tout. Pas une seconde. Et je souhaite à ce gouvernement, indépendamment de ce sujet et dont j’espère qu’il en tirera des leçons, le plus grand succès parce qu’il le mérite. Il y a des hommes et des femmes exceptionnels dans ce gouvernement. Cette diversité, elle est essentielle. Cette diversité est tellement importante dans notre société, s’enrichir de nos différences plutôt que de les confronter en permanence. Mais ça n’a pas forcément totalement opéré […] Les grandes tendances demeurent. La remise en cause d’un modèle agricole dominant n’est pas là. On recherche une croissance à tout crin. Sans regarder ce qui appartient à la solution et ce qui appartient au problème.
Quand on se réjouit - ça va vous paraître anecdotique - de voir sortir de Saint-Nazaire un porte-conteneurs qui va porter 50 000 conteneurs. Superbe performance technologique. Est-ce bon pour la planète ? La réponse est non. C’est sur toutes ces incohérences, ces contradictions... Et puis, dans cette équation impossible, […] est-ce qu’on essaie un peu d’être disruptif, d’investir dans la transition écologique ? Les investissements qui permettent de réduire nos dépenses énergétiques qui ne sont pas des dépenses mais des investissements. Est-ce qu’on s’est autorisé à essayer de sortir un peu de l’orthodoxie économique et financière ? Est-ce que la finance de spéculation qui spécule sur les biens communs on l’a véritablement remise en cause ?
On va me dire mais en un an, on ne peut pas tout faire. Certainement, sauf qu’il y a une telle urgence. On me dit "mais prends ton temps, sois patient". Mais ça fait trente ans qu’on est patient. Ça fait trente ans qu’on laisse les phénomènes se dérouler et qu’ils sont en train de nous échapper. On me dit : "fixe-toi deux-trois priorités". Mais tout est prioritaire ! Les sujets de santé-environnement qui viennent nous exploser à la figure, dont on va se rendre compte qu’ils ont des conséquences…
Léa Salamé : L’économie est aussi prioritaire. Quand on est ministre, on sait qu’il y a des arbitrages à faire. D’un côté, il y a une urgence économique et de l’autre, une urgence écologique et que parfois, elle est contradictoire.
Nicolas Hulot : On peut essayer de choisir dans l’économie ce qui participe à la solution. Il y a aussi des grandes opportunités dans la transition écologique, énergétique. Vous avez même la possibilité de passer dans un modèle agricole qui soit intensif en emplois et non en pesticides […] C’est cette vision d’ensemble... Je ne dis pas que j’ai toutes les solutions : moi, j’espérais qu'à un moment ou un autre, dans ce gouvernement, chacun apporte sa contribution. Au lieu de donner le sentiment que je peux être sur tous les fronts, résister à toutes les oppositions, à la croisée de tous les lobbies... Parce que les lobbyistes, ils sont là.
Est-ce que quelqu’un ferait mieux que moi ? Peut-être. J’en sais rien. L’avenir le dira. J’espère qu’on m’accordera que ce moment douloureux, de tristesse, mais pris d’une manière excessivement sereine, je l’ai pris au sortir de quinze jours de repos. Donc il n'est sous le coup d’aucune colère. C’est un acte de sincérité. Avec moi-même. >>
__________
[1] Ce « vous êtes sérieux, là ? » (proféré avec stupéfaction) est un symptôme : la journaliste de France Inter n’imagine pas que l’on puisse quitter Emmanuel Macron. C'est hilarant mais significatif.
18:57 Publié dans Ecologie intégrale | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : nicolas hulot
Commentaires
> Courageuse décision !
______
Écrit par : De Vos Alain / | 28/08/2018
REMARQUES
> Deux remarques sur ces propos intéressants :
1) M. Hulot utilise de manière habile l'affreux mot "disruptif", le retournant contre ceux qui l'utilisent d'ordinaire : qu'est-ce que cette "disruption" tant vantée si elle ne vise qu'à perpétuer, voire à étendre un système dont les dangers sont de plus en plus évidents.
2) "est-ce que vous aviez les épaules pour être ministre ?" lui demande Mme Salamé. Il est amusant (et triste) de constater qu'avoir "des épaules", une carrure, en un mot de la force signifie pour une journaliste "avoir la capacité de se taire et de cautionner une politique que l'on désapprouve vivement, histoire de gérer sa carrière". Mais bon, il faut admettre que pour certains le paillasson doit être une allégorie de la rectitude...
______
Écrit par : Sven Laval / | 28/08/2018
NAÏF
> Quelle naïveté incroyable ! Il voit les méfaits du libéralisme mais il comptait sur Macron et Philippe, et il les admire encore !
______
Écrit par : Guadet / | 28/08/2018
LE PAPE ET HULOT
> L'affaire Vigano et la démission de Hulot sont liées : elles démontrent que les forces ultra-libérales, qui ne peuvent tolérer que l'on remette en cause le modèle économique actuel, sont prêtes à tout pour empêcher cette remise en cause.
Nous sommes bien dans une lutte idéologique entre deux visions du monde, comme au temps de la guerre froide : la première vision - l'option "business as usual" du rapport Meadows de 1972 - vise à ne rien changer ou presque au modèle existant (Trump, Macron, Pell) ; l'autre est une prise de conscience radicale que continuer comme avant fera de la Terre dans quelques générations seulement un enfer où la vie humaine ne sera plus possible (le pape François, Hulot).
La cabale anti-François, dont les vrais commanditaires sont américains, rejoint le traitement qu'a subi Hulot au gouvernement depuis un an : "on ne veut pas de ton changement", "tu n'es qu'un idéaliste", etc.
Saluons le courage du Saint-Père, mais aussi celui de Nicolas Hulot.
______
Écrit par : Philippe de Visieux / | 29/08/2018
LE COURAGE D'AGIR
> En disant "où sont mes troupes", je le voyais demander "où sont les français pour me soutenir ? En effet, nous attendons TOUS que les politiques nous sauvent avec et malgré nos contradictions.
La majorité des français demandent au gouvernement de : réduire (voir supprimer) le nucléaire,
réduire les émissions de CO2,
réduire (ou ne pas augmenter) le prix de l'essence et du gazole,
consommer plus et pour moins cher,
le retour de la croissance, de l'emploi, etc ...
Qui demande à : réduire sa consommation, surtaxer le pétrole, chauffer son appartement 1 mois sur 2, supprimer sa climatisation l'été, ne plus prendre l'avion, etc ... ?
Vous ? moi ?
Qui de nous, qui lisons ce blog, s'est engagé concrètement et matériellement à diviser par 4 sa consommation d'eau, d’électricité et de gaz ? qui de vous ou de moi est sur cette pente ?
Nous pleurons parce que nos politiques sont incompétents, mais nous sommes comme eux.
Nous avons les politiques QUE NOUS MÉRITONS !
Et sauf miracle, je crains que les émissions de CO2 ne baissent qu'à la technique russe de 1990 : une crise économique majeure. En 4 ans, la baisse des émissions mondiales de CO2 a été de 10%, uniquement parce que le bloc de l'Est s'est effondré.
Nous sommes bien parti sur ce scénario.
Le drame va être pour les humains qui n'auront plus à manger à leur faim. Nous en ferons peut être partie....
La démission de Nicolas Hulot démontre bien que ce n'est pas un Messie charismatique et "inspiré" qui sauvera le monde (et contre celui-ci), mais la volonté de tout un peuple, en marche, solidairement. C'est aussi son appel dans son interview.
Saurons nous l'entendre ? aurons nous le courage d'agir ?
Cdt,
______
Écrit par : Bergil / | 29/08/2018
LE CLAN MACRON
> Nicolas Hulot a le bon goût, outre sa démission, d’utiliser les bons termes, comme celui de « spéculation » : « Est-ce que la finance de spéculation qui spécule sur les biens communs on l’a véritablement remise en cause ? », déclare-t-il dans cette interview.
L’écologie n’intéresse le clan Macron que si elle peut être pour la finance un objet de spéculation, au même titre que les retraités, les familles, les salariés en arrêt de travail pour maladie, les foyers fiscaux…
Le macronisme démontre jour après jour sa volonté de spéculer sur le dos de chaque citoyen, la bête de somme et la personne qui se cache derrière le terme d’« allocation retraite », d’« allocations familiales » ou d’« arrêt maladie », de « contribuable ». Toutes choses ne sont égales et fraternelles, dans la vision de M. Macron, que dans la mesure où la convoitise du financier a été préalablement satisfaite, que celui-ci œuvre dans le privé ou dans le public.
Un chrétien digne de ce nom ne peut que s’élever devant des mesures gouvernementales dont les maîtres-mots, si l’on examine bien leur nature, sont « convoitise » (de la finance sans frontière, des lobbies industriels…) et « trahison » (des acquis sociaux, de la solidarité nationale, de l’équité fiscale…). Deux maîtres-mots, il est vrai, pour tous les dévôts de Mammon, l’idole Argent !
______
Écrit par : Denis / | 29/08/2018
HULOT ET L'ÉCONOMIE
> Merci, le texte de Hulot est vraiment excellent.
Petite anecdote ; “Brut” a fait une vidéo de cette interview que j’ai vu sur les réseaux sociaux : ils n’ont gardé que la partie concernant sa démission du gouvernement mais pas du tout la critique du modèle économique dominant ...
Ludovic
[ PP à L. - "Brut" mais pas trop... ]
réponse au commentaire
Écrit par : Ludovic / | 29/08/2018
> Bien vu. Mais il critique les FUTURS traités de libre-echange sans remettre nommément en cause les existants.
______
Écrit par : Pierre Huet / | 29/08/2018
NIAIS OU CYNIQUE ?
> Ce pauvre (enfin, "pauvre"...) Hulot. Politiquement, il est niais ? ou il est cynique ?
Parce que, tout de même, c'était évident qu'avec Macron (et ses ministres "exceptionnels) il n'allait pas pouvoir faire grand chose en dehors de quelques mesurettes cosmétiques qui ne risquent pas de froisser l'oligarchie mondialiste et ses trafics totalement anti-écologiques.
Rien que l'affaire du glyphosate en dit long sur l'impuissance d'un ministre dans un gouvernement néo-libéral lui-même entièrement soumis aux diktats de la Commission de Bruxelles.
Ou alors il faut taper sèchement sur la table, comme les Italiens. Mais, à terme, il n'y a guère d'autre solution qu'une sortie pure et simple de l'UE. On parie combien que le glyphosate sera prorogé et les opposants contraints de se soumettre ?
L'alternative est claire et simple : Bruxelles ou la vie !
______
Écrit par : Réginald de Coucy / | 30/08/2018
PRIORITÉS
> "L’économie est aussi prioritaire. Quand on est ministre, on sait qu’il y a des arbitrages à faire."
"L'homme ne vivra pas de pain seulement" (Mt 4, 4)
PS
[ PP à PS - J'approuve ce que vous voulez dire, mais la phrase du Christ en Mt 4,4 n'est pas un rejet de l'économie : "L'homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu..." ]
réponse au commentaire
Écrit par : Philippe S. / | 30/08/2018
DOMINIQUE BOURG
> L'avis de Domninique Bourg sur Nicolas Hulot est intéressant: http://www.lavie.fr/actualite/ecologie/dominique-bourg-nicolas-hulot-etait-a-contre-emploi-28-08-2018-92421_8.php
______
Écrit par : ND / | 30/08/2018
@ Sven Laval
> Avoir des épaules = "avoir la capacité de se taire et de cautionner une politique que l'on désapprouve vivement, histoire de gérer sa carrière".
Cette définition n'est pas propre au monde politique. Elle concerne l'ensemble du monde du travail. En tout cas, c'est ce que je vis souvent. Peut-être en remplaçant "gérer sa carrière" par "pouvoir nourrir sa famille".
______
Écrit par : Feld / | 31/08/2018
CONSCIENCE
> Depuis des années, une phrase me hante, dont je n'arrive pas à retrouver l'auteur : "on peut tout obtenir d'un homme qu'on a réussi à faire parler contre sa conscience".
______
Écrit par : Feld / | 31/08/2018
Les commentaires sont fermés.