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12/06/2018

Vatican : le discours du pape aux pétro-gaziers mondiaux

pape françois, écologie, pétrole

"L’exigence de croissance économique continuelle a provoqué de sévères conséquences écologiques et sociales, notre système économique actuel prospérant sur l’extraction toujours croissante, la consommation et le déchet..." Sévère dans son diagnostic, chaleureux dans ses encouragements à la prise de conscience, c'est le discours du pape François aux représentants des secteurs de l'énergie réunis le 9 juin au Vatican :


 

 

Discours du pape François

aux participants à la rencontre avec les dirigeants

des principales compagnies pétrolières et gazières

et des autres secteurs concernant l’énergie

 

Salle clémentine, samedi 9 juin 2018

 

 

<< Je vous souhaite chaleureusement la bienvenue en conclusion de votre conférence sur La transition énergétique et le souci du bien commun, tenue ici au Vatican [à l’invitation de l’Académie pontificale des sciences]. C’est un signe très positif que de voir des hommes et des femmes en position d’influencer des décisions, des initiatives et des investissements dans le domaine de l’énergie, aient engagé un utile partage de vues et de champs de compétences. Je vous remercie d’avoir pris part à cette rencontre importante et j’ai confiance dans le fait qu’en vous écoutant mutuellement, vous avez pu réexaminer les vieux principes et acquérir de nouvelles perspectives.

Le rythme rapide du progrès des sciences et de la technologie s’accompagne d’une communication accélérée. Tout élément nouveau, vrai ou faux, toute idée, bonne ou mauvaise, tout nouvelle façon de faire, fructueuse ou non, peuvent être diffusés en quelques secondes. Les personnes peuvent se rencontrer et les biens s’échanger avec une rapidité et une efficacité jusque là inconcevables, traversant instantanément continents et océans. Nos sociétés sont plus interconnectées de jour en jour.

Ce mouvement massif de l’information, des personnes et des choses dépense d’immenses ressources d’énergie. Plus que jamais auparavant, des pans entiers de notre existence dépendent de l’énergie. Et il faut déplorer que nombre de gens dans notre monde – plus d’un milliard selon les estimations – manquent d’accès à l’électricité.

Nous voilà au défi de trouver les moyens de fournir cet immense approvisionnement d’énergie, requis pour répondre aux besoins de tous, tout en développant les moyens d’user des ressources naturelles sans provoquer des déséquilibres environnementaux, une dégradation et une pollution gravement nuisibles à notre famille humaine dans le présent et l’avenir.

Il n’est pas juste d’assouvir cette “soif” en ajoutant à la soif d’eau, subie par d’autres peuples, la pauvreté ou l’exclusion sociale. Le besoin d’énergie grandissante et immédiate pour actionner notre machinerie ne peut se satisfaire au prix de la pollution de l’air que nous respirons. Le besoin d’étendre les espaces d’activités humaines ne peut se satisfaire par des moyens mettant sérieusement en danger notre propre existence et celle des autres espèces vivant sur la Terre.

C’estle faux présupposé qu’une quantité infinie d’énergie et de ressources soit disponible, qu’il soit possible de les renouveler rapidement, et que les effets négatifs de l’exploitation de l’ordre naturel puissent être aisément absorbés” (Laudato Si’, 106).

La question de l’énergie est devenu l’un de nos principaux défis, en théorie et en pratique, au regard de la communauté internationale. La façon dont nous affrontons ce défi déterminera notre qualité globale de vie et la possibilité concrète de résoudre des conflits dans différentes régions de notre monde - ou, à cause de graves déséquilibres environnementaux et du manque d’accès à l’énergie, d’infliger à ces régions de nouvelles causes de destruction de la stabilité sociale et des vies humaines.

D’où le besoin de définir une stratégie d’ensemble à long terme, capable de procurer la sécurité énergétique et – par des engagements précis envers le problème du changement climatique – de soutenir la stabilité économique, la santé publique, la protection de l’environnement et le développement humain intégral.

Dans mon encyclique Laudato Si’, j’ai appelé les personnes de bonne volonté (§§ 3 et 62-64) au soin de notre maison commune, en particulier pour une “transition énergétique” (§ 165) visant à éviter les désastreux changements climatiques qui compromettraient le bien-être et l’avenir de la famille humaine et de notre maison commune. Sous ce rapport, il est important que de sérieux efforts soient faits pour opérer une transition vers un plus grand usage de sources d’énergie efficientes mais peu polluantes.

C’est un défi historique. C’est aussi une immense occasion d’encourager les efforts pour assurer un accès énergétique plus complet aux pays moins développés, spécialement dans les régions isolées, ainsi que pour diversifier les sources d’énergie et promouvoir un développement viable des formes d’énergie renouvelables.

Nous savons que tous ces défis sont liés entre eux. Si nous voulons éliminer la pauvreté et la faim, comme y appellent les Objectifs de développement durable des Nations-Unies, le milliard de gens privés d’électricité doivent y avoir accès. Mais cette énergie doit aussi être propre, par la réduction de l’usage systématique des carburants fossiles. Notre désir d’assurer l’énergie à tous ne doit pas mener à l’effet pervers de changements climatiques extrêmes dus à une élévation catastrophique des températures globales, à des environnements plus hostiles et à une pauvreté croissante.

Comme vous le savez, en décembre 2015, 196 Etats ont négocié et adopté l’accord de Paris avec sa ferme décision d’empêcher le réchauffement global de dépasser 2 degrés centigrades et, si possible, 1,5 degrés centigrades. Deux an et demi plus tard, les émissions de dioxyde de carbone et les concentrations de gaz à effet de serre restent très élevées. C’est une inquiétude et une cause de véritable préoccupation.

Encore plus inquiétante : la recherche continuelle de nouvelles réserves de combustibles fossiles, alors que l’accord de Paris souligne l’urgence de les laisser sous terre...

C’est pourquoi nous avons besoin de parler ensemble – industrie, investisseurs, chercheurs, consommateurs – de la transition et de la recherche d’alternatives. La civilisation a besoin d’énergie, mais l’énergie ne doit pas détruire la civilisation !

Mettre sur pied une formule énergétique adéquate est essentiel pour combattre la pollution, éliminer la pauvreté et promouvoir l’égalité sociale. Ces aspects se renforcent souvent mutuellement : la coopération dans le domaine énergétique concerne à la fois le secours à la pauvreté, la promotion de l’inclusion sociale et la protection de l’environnement. Et si l’on veut atteindre ces objectifs, cela demande aussi de respecter les droits des peuples et des cultures… (cf. Laudato Si’, § 144). Devraient être compatibles avec ces objectifs les mesures fiscales et économiques, les transferts de capacités technologiques, et, plus généralement, la coopération nationale et internationale dans des domaines comme l’accès à l’information ; cette dernière devrait n’être pas vue comme le produit d’une idéologie particulière, mais comme faisant partie d’une société civilisée…

Toute exploitation de l’environnement qui refuserait de prendre en compte ces enjeux à long terme, ne tenterait que de stimuler une croissance économique à court terme – mais aurait certainement, dans la durée, un impact négatif qui affecterait l’égalité entre générations et les processus de développement.

Une évaluation critique de l’impact des décisions économiques sur l’environnement sera toujours nécessaire, afin de prendre en compte leurs coûts humains et environnementaux à long terme. Dans la mesure du possible, une telle évaluation devrait impliquer les institutions et communautés locales dans les processus de décision.

Un progrès a résulté de vos efforts. Des compagnies pétrolières et gazières développent des approches plus précautionneuses pour évaluer le risque climatique et lui ajuster leurs pratiques professionnelles. C’est louable. Des investisseurs globaux affinent leurs stratégies pour prendre eux aussi en compte les questions d’environnement et de viabilité. De nouvelles approches de “finance verte” commencent à se faire jour.

Un progrès a réellement été fait : mais est-ce assez ? serons-nous dans les temps ? Personne ne peut répondre à cela de façon certaine, et chaque mois qui passe rend plus pressant le défi de la transition énergétique.

Les décisions politiques, la responsabilité sociale de la part du monde des affaires, les critères gouvernant les investissements – tout cela doit prendre pour guide la poursuite du bien commun à long terme et la solidarité concrète entre les générations. Il ne devrait plus y avoir de place pour les efforts opportunistes et cyniques afin de gagner de petits résultats partiels et court-termistes – qui se déchargent des coûts et dégâts sur les générations futures.

Il y a aussi des raisons éthiques pour se tourner vers une transition énergétique globale avec un sentiment d’urgence. Nous le savons, chacun est concerné par le changement climatique. Mais ses effets ne sont pas distribués uniformément. Ceux qui souffrent le plus du réchauffement climatique sont les pauvres, avec la perturbation croissante du secteur agricole, l’insécurité en matière d’eau et l’exposition aux événements météorologiques sévères. Beaucoup de ceux qui en ont le moins les moyens, sont déjà forcés de quitter leurs foyers et d’émigrer vers d’autres lieux, qui se révèlent accueillants ou non. Un nombre encore beaucoup plus grand devra le faire dans l’avenir... La transition vers une énergie accessible et propre est notre devoir envers des millions de nos frères et sœurs de par le monde, envers les pays pauvres et envers les générations futures.

Un progrès décisif dans ce sens ne pourra se faire sans une conscience accrue du fait que nous sommes tous membres de la même famille humaine, unie par des liens de fraternité et de solidarité. Ce n’est qu’en pensant et en agissant dans le souci constant de cette unité sous-jacente qui dépasse toutes les différences, en cultivant le sens de la solidarité inter-générationnelle universelle, que nous pourrons aller de l’avant.

Ce monde interdépendant nous appelle à concevoir et réaliser un projet commun à long terme : investir aujourd’hui pour construire les lendemains. L’air et l’eau ne suivent pas différentes lois selon les pays qu’ils traversent ; les polluants n’agissent pas différemment selon l’emplacement géographique : ils suivent les mêmes règles partout. Par conséquent ils appellent des réponses globales, à chercher dans la patience et le dialogue, et à mener avec persévérance et rationalité.

La foi illimitée dans les marchés et la technologie aura mené beaucoup de gens à croire que s’en remettre aux systèmes économiques ou techniques suffirait à remédier aux déséquilibres écologiques et sociaux. Mais nous devons admettre que l’exigence de croissance économique continuelle a provoqué de sévères conséquences écologiques et sociales, notre système économique actuel prospérant sur l’extraction toujours croissante, la consommation et le déchet.

Le problème est que nous n’avons pas encore la culture nécessaire pour faire face à cette crise ; nous manquons de chefs de file capables d’ouvrir des chemins en cherchant à répondre aux besoins actuels mais en incluant tout le monde et sans nuire aux générations futures… (Laudato Si’, § 53).

Réfléchir à ces questions culturelles, qui sous-tendent le reste, nous mène à de nouvelles pensées sur le sens véritable de la vie. “Il n’y aura pas de nouvelle relation avec la nature sans un être humain nouveau” (Laudato Si’, § 118) : de tels renouvellements demandent une nouvelle forme de leadership, et de tels leaders doivent avoir une conscience claire et profonde du fait que la Terre est un unique système et que l’humanité est un unique ensemble. Le pape Benoît nous a rappelé que “le livre de la nature est unique et indivisible, qu’il s’agisse de l’environnement comme de la vie, de la sexualité, du mariage, de la famille, des relations sociales, en un mot du développement humain intégral. Les devoirs que nous avons vis-à-vis de l’environnement sont liés aux devoirs que nous avons envers la personne considérée en elle-même et dans sa relation avec les autres. On ne peut exiger les uns et piétiner les autres. C’est là une grave antinomie de la mentalité et de la praxis actuelle qui avilit la personne, bouleverse l’environnement et détériore la société” (Caritas in Veritate, § 51).

Chers frères et sœurs, j’en appelle particulièrement à vous, hommes et femmes si doués en talents et en expérience. Vous avez démontré votre aptitude à innover et à améliorer la vie de nombreuses personnes par votre créativité et votre expertise professionnelle ; mon espoir est que vous mettrez ces dons au service de deux grands besoins du monde d’aujourd’hui : se soucier des pauvres et se soucier de l’environnement. Je vous invite à devenir le noyau d’un groupe de leaders envisageant la transition écologique globale d’une façon qui prenne en compte tous les peuples de la terre et les générations futures, toutes les espèces, tous les écosystèmes. Voyez cela comme la plus grande de toutes les occasion de leadership : celle qui aura un effet durable pour la famille humaine, et celle qui fera appel à vos rêves et à vos idées les plus audacieux. Ce n’est pas quelque chose qui puisse être entrepris individuellement ou par vos entreprises seules ; pour autant et si vous travaillez ensemble, l’un avec l’autre, il y a une chance pour voir naître une nouvelle approche inédite jusqu’ici.

Embrasser ce défi impliquera une responsabilité immense, et demande la grâce de Dieu et la bonne volonté d’hommes et de femmes en tout lieu. Il n’y a pas de temps à perdre : nous avons reçu du Créateur la Terre comme jardin et foyer ; ne la laissons pas aux générations futures comme un désert. Avec ma reconnaissance, je vous donne ma bénédiction et je prie le Tout-Puissant d’accorder à chacun de vous la plus grande résolution et le courage de travailler ensemble pour servir notre maison commune. >>

 

 

 

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Commentaires

BENOIT XVI

> Et pour ceux qui croiraient encore pouvoir opposer le pape émérite au pape actuel, voici d'autres extraits de 'Caritas in Veritate' :

« 49. Aujourd’hui, les questions liées à la protection et à la sauvegarde de l’environnement doivent prendre en juste considération les problématiques énergétiques. L’accaparement des ressources énergétiques non renouvelables par certains États, groupes de pouvoir ou entreprises, constitue, en effet, un grave obstacle au développement des pays pauvres. Ceux-ci n’ont pas les ressources économiques nécessaires pour accéder aux sources énergétiques non renouvelables existantes ni pour financer la recherche de nouvelles sources substitutives. L’accaparement des ressources naturelles qui, dans de nombreux cas, se trouvent précisément dans les pays pauvres, engendre l’exploitation et de fréquents conflits entre nations ou à l’intérieur de celles-ci. Ces conflits se déroulent souvent sur le territoire même de ces pays, entraînant de lourdes conséquences: morts, destructions et autres dommages.
La communauté internationale a le devoir impératif de trouver les voies institutionnelles pour réglementer l’exploitation des ressources non renouvelables, en accord avec les pays pauvres, afin de plainfier ensemble l'avenir.
Sur ce front aussi, apparaît l’urgente nécessité morale d’une solidarité renouvelée, spécialement dans les relations entre les pays en voie de développement et les pays hautement industrialisés. Les sociétés technologiquement avancées peuvent et doivent diminuer leur propre consommation énergétique parce que d’une part, leurs activités manufacturières évoluent et parce que d’autre part, leurs citoyens sont plus sensibles au problème écologique.
Ajoutons à cela qu’il est possible d’améliorer aujourd’hui la productivité énergétique et qu’il est possible, en même temps, de faire progresser la recherche d’énergies substitutives. Toutefois, une redistribution planétaire des ressources énergétiques est également nécessaire afin que les pays qui n’en ont pas puissent y accéder. Leur destin ne peut être abandonné aux mains du premier venu ou à la logique du plus fort. Ce sont des problèmes importants qui, pour être affrontés de façon efficace, demandent de la part de tous une prise de conscience responsable des conséquences qui retomberont sur les nouvelles générations, surtout sur les très nombreux jeunes présents au sein des peuples pauvres et qui « demandent leur part active dans la construction d’un monde meilleur ».

50. Cette responsabilité est globale, parce qu’elle ne concerne pas seulement l’énergie, mais toute la création, que nous ne devons pas transmettre aux nouvelles générations appauvrie de ses ressources. Il est juste que l’homme puisse exercer une maîtrise responsable sur la nature pour la protéger, la mettre en valeur et la cultiver selon des formes nouvelles et avec des technologies avancées, afin que la terre puisse accueillir dignement et nourrir la population qui l’habite.
Il y a de la place pour tous sur la terre: la famille humaine tout entière doit y trouver les ressources nécessaires pour vivre correctement grâce à la nature elle-même, don de Dieu à ses enfants, et par l’effort de son travail et de sa créativité. Nous devons cependant avoir conscience du grave devoir que nous avons de laisser la terre aux nouvelles générations dans un état tel qu’elles puissent elles aussi l’habiter décemment et continuer à la cultiver.
Cela implique de s’engager à prendre ensemble des décisions, « après avoir examiné de façon responsable la route à suivre, en vue de renforcer l’alliance entre l’être humain et l’environnement, qui doit être le reflet de l’amour créateur de Dieu, de qui nous venons et vers qui nous allons ».
Il est souhaitable que la communauté internationale et chaque gouvernement sachent contrecarrer efficacement les modalités d’exploitation de l’environnement qui s’avèrent néfastes. Il est par ailleurs impératif que les autorités compétentes entreprennent tous les efforts nécessaires afin que les coûts économiques et sociaux dérivant de l’usage des ressources naturelles communes soient établis de façon transparente et soient entièrement supportés par ceux qui en jouissent et non par les autres populations ou par les générations futures: la protection de l’environnement, des ressources et du climat demande que tous les responsables internationaux agissent ensemble et démontrent leur résolution à travailler honnêtement, dans le respect de la loi et de la solidarité à l’égard des régions les plus faibles de la planète.
L’une des plus importantes tâches de l’économie est précisément l’utilisation la plus efficace des ressources, et non leur abus, sans jamais oublier que la notion d’efficacité n’est pas axiologiquement neutre.

51. La façon dont l’homme traite l’environnement influence les modalités avec lesquelles il se traite lui-même et réciproquement.
C’est pourquoi la société actuelle doit réellement reconsidérer son style de vie qui, en de nombreuses régions du monde, est porté à l’hédonisme et au consumérisme, demeurant indifférente aux dommages qui en découlent. Un véritable changement de mentalité est nécessaire qui nous amène à adopter de nouveaux styles de vie « dans lesquels les éléments qui déterminent les choix de consommation, d’épargne et d’investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que la communion avec les autres hommes pour une croissance commune » [123].
Toute atteinte à la solidarité et à l’amitié civique provoque des dommages à l’environnement, de même que la détérioration de l’environnement, à son tour, provoque l’insatisfaction dans les relations sociales.
À notre époque en particulier, la nature est tellement intégrée dans les dynamiques sociales et culturelles qu’elle ne constitue presque plus une donnée indépendante. La désertification et la baisse de la productivité de certaines régions agricoles sont aussi le fruit de l’appauvrissement et du retard des populations qui y habitent. En stimulant le développement économique et culturel de ces populations, on protège aussi la nature.
En outre, combien de ressources naturelles sont dévastées par les guerres! La paix des peuples et entre les peuples permettrait aussi une meilleure sauvegarde de la nature. L’accaparement des ressources, spécialement de l’eau, peut provoquer de graves conflits parmi les populations concernées. Un accord pacifique sur l’utilisation des ressources peut préserver la nature et, en même temps, le bien-être des sociétés intéressées.
L’Église a une responsabilité envers la création et doit la faire valoir publiquement aussi. Ce faisant, elle doit préserver non seulement la terre, l’eau et l’air comme dons de la création appartenant à tous, elle doit surtout protéger l’homme de sa propre destruction. Une sorte d’écologie de l’homme, comprise de manière juste, est nécessaire.
La dégradation de l’environnement est en effet étroitement liée à la culture qui façonne la communauté humaine: quand l’« écologie humaine » est respectée dans la société, l’écologie proprement dite en tire aussi avantage. De même que les vertus humaines sont connexes, si bien que l’affaiblissement de l’une met en danger les autres, ainsi le système écologique s’appuie sur le respect d’un projet qui concerne aussi bien la saine coexistence dans la société que le bon rapport avec la nature.
Pour préserver la nature, il n’est pas suffisant d’intervenir au moyen d’incitations ou de mesures économiques dissuasives, une éducation appropriée n’y suffit pas non plus. Ce sont là des outils importants, mais le point déterminant est la tenue morale de la société dans son ensemble... »
______

Écrit par : PP / | 12/06/2018

PRESSE ?

> comment cela sera t-il reçu dans la presse catholique ?
quand on voit un journaliste catholique faire de la pub pour le risible Charles Gave...

EL


[ PP à EL - On va voir, mais attendons-nous à plusieurs "déceptions". La FNSEA, le MEDEF et les annonceurs veillent au grain. ]

réponse au commentaire

Écrit par : eric levavasseur / | 12/06/2018

LE TORT QUE CERTAINS CATHOLIQUES CAUSENT A L'EGLISE

> Charles Gave, c'est bien lui, n'est-ce pas, qui prétend que la parabole du talent est à prendre au pied de la lettre (il faut spéculer en bourse) mais qui interprète l'injonction directe du Christ au jeune homme riche comme une parabole sur les relations entre Dieu et Israël ?
C'est bien lui aussi qui pense qu'un État qui prélève des impôts pour construire un hôpital, c'est de la spoliation, mais que détrousser l'économie réelle, les orphelinats et les écoles au profit de l'industrie financière, c'est une juste et rationnelle "grammaire des affaires", pour parler comme notre Présidentissime Maréchal Docteur ?
J'ai lu dernièrement les premières pages d'un roman du regretté Ayerdhal, excellent écrivain de SF très marqué à gauche. Une société de personnes aussi influentes que discrètes confient une mission de protection d'innocents persécutés à un général en retraite. Parmi ces personnalités, un cardinal romain extrêmement hostile aux puissances d'argent. A ce titre, nous dit Ayerdhal, désavoué par sa hiérarchie. Voilà les erreurs de jugement que commettent les athées bien intentionnés à cause des Charles Gave. Le tort qu'ils font à l'Église est épouvantable.
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Écrit par : Lucas / | 12/06/2018

DUR

> Dur, dur! Car dans l'état actuel des techniques,la seule énergie vertueuse est celle qu'on économise.
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Écrit par : Pierre Huet / | 12/06/2018

@ Lucas

> Je vous recommande la lecture de son 'Un libéral nommé Jésus', qui semble écrit par un mauvais élève de 4e.
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Écrit par : eric levavasseur / | 13/06/2018

CONSEIL AUX MASOCHISTES

> Apparemment, on peut lire le bouquin de Gave gratuitement, là : http://gavekal.com/CRM/attachment.cfm?src=BOK&id=24
______

Écrit par : Feld / | 13/06/2018

Les commentaires sont fermés.