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24/05/2018

Macron à Saint-Pétersbourg : faiblesses et contradictions

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On ne peut à la fois parler de "souveraineté" et se résigner à n'être que membre d'un "Occident collectif" sous suzeraineté américaine :


 

 

Emmanuel Macron à Saint-Pétersbourg : ce jeudi après-midi en tête à tête avec Vladimir Poutine, et le lendemain au Forum économique international. "Quand vous êtes faible, Poutine s'en sert", dit paraît-il le président français (Le Monde 24/05)... Or M. Macron n'est pas en position de force. Non "parce que l'UE est en crise", comme le répètent nos éditorialistes : mais parce que la position française n'est pas cohérente.

M. Macron se présente, et les Russes le perçoivent, comme "le représentant d'un Occident collectif". Or "l'Occident" est une fiction recouvrant les intérêts américains, et ceux-ci s'éloignent de plus en plus des intérêts français (voire européens). L'Amérique cherche querelle à la Russie depuis le tournant des années 1990. Dilatant l'américanisme jusqu'à l'obscénité, l'ère Trump cherche aussi querelle à l'Europe.

Si M. Macron était cohérent avec son discours d'Aix-la-Chapelle, il rendrait à la France son rôle international des années 1960 et prendrait au mot Angela Merkel quand elle constate la rupture de fait de Washington envers l'Europe.

Le fait-il ?  Dans un discours, oui... Mais "en même temps", il s'aligne sur les exigences anglo-saxonnes. Gesticulations à l'anglaise lors de l'obscure affaire Skripal [*], bombardements à l'américaine lors de la non moins obscure affaire de la Ghouta. Et face au partenaire iranien, M. Macron affirme vouloir maintenir l'accord nucléaire, mais prétend lui ajouter des clauses irrecevables par l'Etat souverain qu'est l'Iran : clauses faites pour amadouer le terrible M. Trump.

Face à Vladimir Poutine, Emmanuel Macron incarne donc... on ne sait trop quoi. Nos journaux croient que la Russie le reçoit en "porte-parole de l'Europe", mais tout le monde sait que sur le plan géopolitique l'UE n'existe pas, et que plusieurs de ses Etats membres se contredisent. Sur le plan économique, contradictions aussi : Bruxelles s'entend avec Gazprom, d'où fureur de Varsovie qui veut importer du gaz US ; le groupe français Engie et quatre autres groupes européens co-financent le doublement du gazoduc russe sous la Baltique, mais Bruxelles condamne cela comme "contraire aux intérêts de l'Ukraine" (sic) ;  M. Trump - qui veut vendre son gaz de schiste à l'UE - menace ces cinq groupes européens de sanctions, et ordonne à Mme Merkel de renoncer au gaz russe en échange d'un compromis commercial sur les exportations d'acier allemandes...  Voilà l'état de cette "Europe" dont M. Macron est le chantre, et voilà le climat de sa troisième rencontre avec M. Poutine.

 

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[*]  Affaire dont, étrangement, plus personne ne parle - après le vacarme outrancier déclenché en mars... Silence si surprenant que le Kremlin vient de demander à Londres où sont passés les Skripal père et fille ! "Les autorités anglaises n'autorisent  pas mon fils à me téléphoner", déplore sa mère nonagénaire. "Depuis près de deux mois, la Russie est empêchée d'accéder à des citoyens russes, c'est un fait. Un autre fait est que des citoyens russes sont d'une manière ou d'une autre retenus en Grande-Bretagne, probablement par la force, dans un lieu inconnu et dans un état inconnu", protestait le 23 mai le ministère russe des Affaires étrangères... Hush-hush, isn't it ?

 

 

 

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19:04 Publié dans Macron, Russie | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : macron

Commentaires

INEXISTANTE

> L'UE n'est pas en crise pour la bonne raison qu'elle est inexistante.
Sauf pour mettre des bâtons dans les roues des agriculteurs.
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Écrit par : eric levavasseur / | 25/05/2018

BIZNESS

> Les JT habituels de la mi-journée n’ont pas été prolixes sur cette visite à Saint-Pétersbourg. Dans la conférence de presse des deux chefs d’Etat hier soir, Emmanuel Macron a fait le beau, longuet, bavard, un brin donneur de leçons sur tous les sujets, mais probablement incompréhensible pour des commentateurs habitués au lait maternisé atlantique, même à l’heure d’Oncle-Donald-Folamour.
De son côté, M. Poutine s’est montré patient et charitable, de fait il y a des contrats à la clé et il est clair qu’il trouve son compte dans la volonté de son homologue français de donner la priorité au bizness !
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Écrit par : Denis / | 25/05/2018

PHRASES

> Macron à l'international, il ne fait que des phrases ronflantes pour exprimer des idées ressassées jusqu'à la nausée par n'importe quel politique quel qu'il soit. Aucun souffle, aucune vision. Il a rencontré Trump et à part se faire épousseter le costard et planter un arbre qui disparait le lendemain, quoi d'autre ? Il vient de rencontrer Poutine, oui et alors ? J'ai l'impression qu'il fatigue déjà Merkel. Et maintenant il tend la main à l'Italie alors qu'elle n'a ni gouvernement et encore moins de politique déclarée.
Il ne fait que jouer avec la panoplie de Président qu'il a eu pour Noël.
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Écrit par : Yvan / | 25/05/2018

MACRON

> Et maintenant il félicite le président Mattarella qui vient, avec courage, de jouer un sale tour à l'électorat italien et à la démocratie. Ben oui, les nouveaux élus voulaient sortir de l'€uro, voire de l'Europe. Si les Italiens se laissent mettre au pas comme les Grecs, faudra pas se faire d'illusions sur ce que valent vraiment les bulletins de vote des citoyens européens.
Doit y avoir des problèmes de gros sous là-dessous que n'avaient pas les Anglais.
https://www.ouest-france.fr/europe/italie/crise-politique-en-italie-macron-salue-le-courage-de-mattarella-5788318
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Écrit par : Yvan / | 29/05/2018

Les commentaires sont fermés.