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08/05/2018

Fracture atlantique et incohérences européennes

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Sauf volte-face imprévue, M. Trump reniera ce soir la signature US de l'accord avec l'Iran. Il pourrait s'ensuivre une recomposition géopolitique... si les Européens n'étaient pas incohérents :


 

La décision du "complexe militaro-industriel américain" (formule d'Eisenhower) sera annoncée ce soir par M. Trump, qui a tout fait pour préparer le monde à un reniement de la signature américaine de l'accord à sept sur le nucléaire iranien.

Si la Maison Blanche se retire de cet accord, elle se retrouvera isolée sur la scène internationale - avec pour seuls alliés les gouvernements d'Israël et d'Arabie saoudite. "Alliés" est d'ailleurs un terme inexact ; mieux vaudrait dire : co-inspirateurs de la décision trumpienne, puisque M. Nétanyahu, et moins ouvertement le prince MbS, veulent la guerre (sous parapluie américain) contre l'Iran.

Il y aura donc apparence de possibilité d'une "fracture atlantique" entre Washington et l'Union européenne, dans la mesure où Paris, Berlin et même Londres - grande première - se déclarent résolus à maintenir l'accord iranien en dépit de Washington. Ce qui, très paradoxalement, place dans cette affaire Paris, Berlin et même Londres... du même côté que Moscou et Pékin !  On voit ainsi s'esquisser (en pointillé virtuel) ce que pourrait être une géopolitique du XXIe siècle libérée de la fiction de l'empire américain.

Cependant ce n'est que du virtuel. En ce qui concerne l'Iran, les Européens semblent ne pas vouloir sacrifier leurs intérêts à ceux du tripode Washington/Ryad/Tel-Aviv : mais cette lucidité dans un  domaine est contredite par une cécité dans les autres... Réduit à l'économicisme, rivé au mirage d'une "amitié" Paris-Washington, le champ visuel de M. Macron est aussi déformé que celui de ses prédécesseurs. D'autre part Mme May  - comme toute l'Angleterre -  semble incapable de voir en la Russie un interlocuteur plutôt qu'un monstre. Et la priorité de Mme Merkel est introvertie : maintenir l'UE dans les critères allemands passe avant toute préoccupation extérieure.

Quant à l'algorithme financier bruxellois, toujours gagnant en dernier ressort, il exclut l'idée même de géopolitique. Tant que les Etats européens se soumettront à cette technostructure étrangère à l'histoire, les opportunities offertes par des "fractures atlantiques" seront autant d'occasions manquées.

 

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11:38 Publié dans Europe, Trump, USA | Lien permanent | Tags : europe, iran, trump