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08/05/2018

Non, M. Macron, il y a beaucoup d'autres choix...

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Ma chronique d'hier à Radio Espérance :


 

<< Bonjour à tous. N’entrons pas sur le terrain des opinions, où les divisions et les polémiques seraient inévitables alors qu’ici nous nous attachons à ce qui unit entre eux les catholiques. Mais n’esquivons pas une question à la fois générale et précise : la confrontation (souvent difficile) entre le politique et ce que notre Eglise préconise dans le domaine socio-économique.

Prenons un exemple tout récent : l’entretien d’Emmanuel Macron au magazine financier américain Forbes, entretien qui a fait du bruit dans nos médias.

Dans cet entretien, M. Macron énonce avec autorité dans quelle direction il veut faire aller la société française, et il conclut en disant, je cite : « Il n’y a pas d’autre choix ».

Cette phrase pose un problème. Dire qu’il n’y a plus de choix en politique, c’est dire qu’il n’y a plus rien à débattre et que des forces mondiales anonymes nous contraignent. Or il n’y a pas de politique sans démocratie, c’est-à-dire sans débat.

Et dire qu’une certaine vision de la société économique est la seule possible, c’est peu admissible pour nous, catholiques, dans la mesure où précisément les encycliques sociales de nos papes s’évertuent sans cesse à ouvrir d’autres pistes que la doxa dominante.

Prenez la dernière encyclique sociale, celle du pape François Laudato Si. Ce document, remarquable de richesse et d’audace, dit en de nombreux passages l’inverse de l’entretien au magazine Forbes !

Dans Laudato Si, le pape François appelle les responsables politiques à ne pas se laisser dicter leurs décisions par les intérêts économiques et financiers, mais, au contraire, à conduire leur peuple vers le bien commun : notion qui intègre bien entendu l’économie, mais qui tient compte aussi des autres dimensions de la vie en société.

Le pape François, comme avant lui Benoît XVI, saint Jean-Paul II, Paul VI etc, souligne avec force que la foi des catholiques peut et doit, quand c’est nécessaire, les mener à proposer et à faire prévaloir des formules sociales et économiques différentes de ce qu’on appelle l’idéologie dominante.

D’oiù la nécessité pour nous autres, laïcs catholiques engagés dans la société, de ne pas nous contenter des bonnes paroles que tel ou tel leader politique peut nous adresser.

Bien sûr, mieux vaut qu’un président de la République parle courtoisement aux évêques plutôt que de les traiter avec mépris comme ce fut le cas dans un passé récent. Mieux vaut qu’un président nous dise qu’il reconnaît le rôle de la culture catholique dans l’histoire de France.

Mais ces bonnes paroles n’engageraient pas à grand-chose si le même président patronnait, ce qu’à Dieu ne plaise, de nouvelles lois bioéthiques sapant les fondamentaux de la condition humaine. Si tel devait être le cas, ce serait la preuve qu’il ne suffit pas de parler élogieusement des racines chrétiennes de la France : le politique n’est pas le domaine des mots, c’est le domaine des réalisations concrètes.

Les catholiques français sont des gens paisibles. Ce sont aussi des gens cohérents. Ils n’applaudiraient pas demain, de la part d’un chef d’État qui a bien voulu leur parler poliment, ce qui les révoltait hier de la part d’un chef d’État beaucoup moins poli.

Les catholiques français ne sont pas un lobby de gens prêts à accepter n’importe quoi du moment qu’on les traite avec des égards. Jésus a prévenu les catholiques que les accommodements avec le monde ont des limites… A la semaine prochaine. >>

 

 

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08:12 Publié dans Idées, Macron | Lien permanent | Tags : macron