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19/04/2018

En refusant le projet NDDL, Macron se démasque

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Comparaison paradoxale (et en partie discutable) entre le projet Notre-Dame-des-Landes et les promesses de Macron - mais qui dévoile la véritable nature du macronisme :


 

 <<   ...Et si ce petit village gaulois niché dans le bocage nantais représentait finalement tout ce que le chef de l’Etat devrait aujourd’hui protéger, voire encourager, au risque d’apparaître, en cas de refus, comme un des plus grands bonimenteurs politiques de ces dernières années ? [...] Sur ces 1 600 hectares de terre anciennement promis à la construction d’un aéroport, les quelque 200 personnes qui y habitent ont développé un véritable monde parallèle, largement autogéré, qui devrait séduire tous les tenants du nouveau monde. Ces jeunes prennent leur avenir en main, loin du soutien – de l’assistanat, disent les libéraux – de l’Etat et de ses services publics. Ils montent leurs propres "entreprises" (agricole, artisanale…), font preuve d’innovation, travaillent pour beaucoup sans compter leurs heures, assurant eux-mêmes leur subsistance, avec une énergie et une inventivité qui feraient pâlir de jalousie plus d’un startupper. Seule  différence avec le discours officiel du Président : leur démarche s’inscrit dans un cadre collectif et, bien sûr, dans le respect absolu de l’environnement.

Comment, dès lors, le chef de l’Etat peut-il tourner le dos à ce qui ressemble furieusement à d’énergiques auto-entrepreneurs – certes, communautaires – sans se renier lui-même ? L’absence de cadre légal ? Souvent l’innovation s’est faite hors des formats classiques, avant d’être régularisée. Et les zadistes sont pour la plupart disposés à rentrer dans les clous, pour peu qu’on garantisse le caractère collectif de leur démarche.

Valet du vieux monde finissant

Dans ces conditions, l’acharnement du président de la République à vouloir détruire l’univers de la ZAD est incompréhensible. Sauf à considérer, donc, que son propos sur l’initiative et l’autonomie n’était qu’un vain discours, un rhabillage idéologique destiné à sauver un monde terriblement daté. Macron et ses blindés détruisant les maisons hétéroclites et parfois incroyables qui peuplent la zone, écrasant les cultures originales et durables du lieu, les expériences sociales qui cherchent à y naître, ont en effet tous les atours de l’ancien monde cherchant à étouffer ceux qui tentent de s’en échapper.

Le candidat d’En marche [...] s’est mué [...] en valet d’un vieux monde finissant, d’un modèle de développement qui court à sa perte, écrasant à coups de blindés et de grenades "marcellines" un projet, certes imparfait, mais qui pourrait nous enseigner beaucoup, pour peu qu’on lui fiche la paix et sa chance, sur les moyens de nous en sortir.

En écrasant les zadistes (s’il y parvient, ce qui est loin d’être garanti), Macron gagnera à coup sûr les cœurs de la vieille France réactionnaire, avide d’autorité et de conformisme. [...] Après avoir vanté la disruption, Macron a basculé dans la répression. Son tournant à lui de la rigueur. Et sans doute sa plus grande erreur.  >>

 

(éditorial de Luc Peillon, Libération 19/04)

 

 

 

► Ce sera difficile à expliquer à nos libéraux-conservateurs, qui gazouillent leur joie depuis quinze jours : joie encore accrue - mais cette fois pudiquement -  depuis que le jeune monsieur grenade les ennemis de Vinci et de la France Bien Élevée.

 

 

 

 

1848 : un garde national mobile détruit une barricade.

2018 : le progrès fait rage.

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Est-ce qu'on en reviendra toujours là ?

 

 

 

Commentaires

VERSAILLAIS

> Eh oui, Macron est un Versaillais. Et si je me souviens bien, l'élite versaillaise se voulait aussi innovante et moderne. Elle incarnait la seule voie vers le progrès et le bonheur qui reposait à l'époque sur la révolution technologique, le libre-échange et la finance. Ah, c'est encore le cas, tiens...et les opposants sont des rouges antéchrist, tiens, tiens...
Plus sérieusement, il va y avoir des victimes et la société va être encore plus divisée. Cette élite devient vraiment un problème.
Au fait, un petit rêve: un évêque sur les barricades de NDDL? Comme en 1848 ?
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Écrit par : VF / | 19/04/2018

HULOT

> Et que fait notre ami Hulot dans tout cela ?? Notre gentil ministre qui se bat comme un lion pour la protection de sa personne (contre les méchants médias) plutôt que la protection de NDDL.
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Écrit par : Pascal / | 19/04/2018

EN INDE

> Macron a pourtant dit aux jeunes Indiens : "Ne respectez jamais les règles"
http://www.lefigaro.fr/politique/2018/03/10/01002-20180310ARTFIG00117-emmanuel-macron-a-la-jeunesse-indienne-just-do-it-et-ne-respectez-jamais-les-regles.php
Cette incohérence devrait être relevée et mise en avant par les ZADistes !
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Écrit par : Tony Z / | 19/04/2018

VENOM

> Voilà, PP, vous avez trouvé la bonne photo : YFP est bien Venom... en costume bleu marine. Un vrai dur :
https://www.youtube.com/watch?v=xeDKyl04G74&pbjreload=1
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Écrit par : Alex / | 19/04/2018

UNE STATUE

> Cher P.P.
Libération, c'est un journal de banquier d'affaires qui s'intéresse au rock. Entre banquiers d'affaires on aime s'échanger des amabilités.
Je suis quand même sidéré du côté petit vieux craintif de EM et NH sur le projet de Notre Dame des Landes. J'ai l'impression que c'est plus facile de partir pour la Syrie que de faire du bio dans le bocage.
il faudrait peut être suggérer aux agro de mettre une statue justement de Notre Dame dans les champs et de prier à ses pieds. Après son discours aux Bernardins, EM aurait du mal à envoyer la maréchaussée.
Allez, adesias PP
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Écrit par : Daniel Azan / | 20/04/2018

IL VOIT GRAND

>Rançon du fourvoiement que j’appellerai, au risque d’être désagréable, oedipien-jupitérien, vertical et ultralibéral de M. Macron : notre société se délite peu à peu dans la négation des liens familiaux, sociaux, professionnels, représentatifs qui sont traditionnellement constitutifs d’un peuple, d’une nation, d’un vivre-ensemble.
Le chef de l’Etat, on l’a compris, qu’il s’agisse de députés, de syndicalistes, de fonctionnaires, de salariés, de retraités, de parents, d’enfants, de malades, de croyants… ne se préocccupe au fond que des individus et veut ceux-ci à la botte de Mammon et de son patron. Sous son égide, La République Emmanuel-Macron met en œuvre un autoritarisme-cacquarantier, riche et facho, censé rendre au pays sa prospérité grâce à la formule magique bien connue du libéralisme : l’ouverture à la concurrence (jusqu’au contrôle de vitesse sur les routes, aux trains, aux universités et bien évidemment aux écolos-zadistes chercheurs d’un autre développement…).
Que le pays se porte mieux au détriment de ses habitants atomisés par leur smartphone est sans importance, l’essentiel étant que les privatisations s’accélèrent tous azimuts et que la Bourse et le Fisc dégagent du cash.
Avec M. Macron, c’est le macro qui compte. Que voulez-vous, il est ainsi fait : il voit grand. Dans chacun de ses dialogues « citoyens » en face à face et avec plan de coupe des chaînes d’infos, le président de la République porte un seul et unique message : « Toi petit qui vois petit, moi grand qui vois grand… fermez le ban ! » Un tel fonctionnement du chef de l’Etat serait lourd de menaces pour la paix sociale… si les macronocrates n’étaient pas là pour nous le rappeler, en caressant leur barbe de trois jours sous la lanterne des journalistes épatés : nous avons affaire, tous autant que nous sommes à un héros, un génie, un demi-dieu, un sauveur, l’Emmanuel marchand de nos rêves les plus fous !
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Écrit par : Denis / | 20/04/2018

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