04/04/2018
Et revoilà le mirage de la "droite politique catholique"
...mirage auquel les médias tiennent beaucoup :
Dans Le Monde (4/04), Olivier Faye consacre une sérieuse demi-page à ce sujet peu sérieux. Pourquoi "peu sérieux" ? Parce que cette droite se voulant politique, et même partisane, se dit "libérale-conservatrice" [1], terme deux fois contradictoire : en soi, et par rapport aux préconisations sociales de l'Eglise catholique.
► Le terme "libéralisme conservateur" est contradictoire en soi, le propre du libéralisme [2] étant de tout déstabiliser en permanence sous les coups de la finance : donc d'exclure la conservation de quoi que ce soit (sauf les intérêts de la classe dominante) - y compris dans le domaine des moeurs, que les cathos de droite croyaient être leur sanctuaire.
► D'autre part, le libéralisme - qui ne saurait être "conservateur" au sens rêvé par les cathos de la droite politique - est incompatible avec la pensée sociale catholique, constante depuis Léon XIII et précisée de façon toujours plus nette par les encycliques de saint Jean-Paul II, de Benoît XVI et de François. On en a fait dix fois la démonstration à partir de Centesimus annus, Caritas in veritate et Laudato Si' : quelles que soient les contorsions de nos "conservateurs" pour se soustraire à ce magistère - et ne pas l'accueillir avec l'ouverture d'esprit que demandait Jean-Paul II dans Christifideles laici -, l'Eglise propose un modèle économique et social incompatible avec : 1. le productivisme saccageur, 2. la société liquéfiée que programme le libéralisme. C'est un fait. Il faut pour le contourner une grande mauvaise foi
La "droite politique catholique" tente pourtant de le contourner, de longue date, en réduisant le catholicisme social à deux domaines (la famille et l'avortement) : donc en oubliant tous les autres domaines abordés par les encycliques et le Compendium.
Mais on ne peut plus faire les sourds quand l'Eglise parle avec la voix retentissante de Jorge Bergoglio ! La "droite catholique" est donc - et sera de plus en plus - hors sujet.
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[1] Charles Millon au Monde : "Fillon a été porté par le courant libéral-conservateur, mais il n'a pas assumé. Et comme il n'a pas assumé, il a fait reculer les idées..." Dans le contexte de cet article, "libéral-conservateur" désigne explicitement Sens commun, lui-même présenté - de façon très abusive - comme la branche politique du catholicisme.
[2] On parle ici du libéralisme réel (dont l'essence est de "déréguler" pour former une sphère financière sauvage échappant à tout contrepoids et tyrannisant les peuples). On ne parle évidemment pas du libéralisme imaginaire des époux Millon et de M. Beigbeder, sponsors de Mme Maréchal.
10:34 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : droite, catholiques
Commentaires
SACRISTAINS
> Les Millon, Beigbeder, MMLP : sacristains des multinationales. Les enfants de choeur de Trump.
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Écrit par : michel gauvain / | 04/04/2018
"CATHOS"
> Pourquoi l'emploi, de plus en plus fréquent, du terme "catho", jusque dans le titre de votre dernier ouvrage ? C'est un terme péjoratif, souvent utilisé par les haineux. Je me souviens d'une ancienne voisine, pour qui nous étions "les cathos d'à côté", dans le regard de laquelle on pouvait lire un mépris et une condescendance qui m'ont sérieusement interrogés à l'époque.
Thomas
[ PP à Thomas - La réponse est précisément dans mon livre, et c'est sa raison d'être... Je n'appelle ainsi que ceux qui s'appellent eux-mêmes (déplorablement) ainsi. ]
réponse au commentaire
Écrit par : Thomas / | 04/04/2018
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