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20/10/2017

La "présidence des riches" choque même à LRM

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Vote de la "flat tax" (globish !) abaissant fortement l'imposition des revenus financiers... Mais le député LRM Joël Giraud se joint à la gauche pour demander une étude d'impact sur les effets de la réforme de l'ISF. Réponses furieuses du gouvernement :


"Votre idéologie est dépassée, on est au XXIe siècle !" C'est tout ce que M. Le Maire trouve à répondre à un élu choqué de l'inéquité de défiscalisations qui multiplient les cadeaux aux plus riches... sans les forcer à investir dans l'économie réelle (Bruno Le Maire s'en remettant “à leur bon sens” pour qu'ils redirigent ces gains vers les entreprises). La mesure a été votée par la quasi-totalité de LRM, bloc de yes (wo)men autour de la jeune élue de l'Essonne Amélie de Montchalin [*], techno HEC, ex-experte à la Commission européenne et “disposant (dit sa présentation) d'une vision globale de l'économie grâce à son travail au sein d'AXA de 2014 à 2017”. Mme de Montchalin parle très vite et comme un manuel d'école de commerce ; elle est là pour faire marcher la troupe selon l'economically-correct à l'anglo-saxonne.

Il y a quelques rebelles chez LRM : notamment le député Joël Giraud, rapporteur général du budget. Il a écrit avant-hier à M. Le Maire pour demander une étude d'impact sur les effets de la réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune. Motif de cette démarche : le député des Hautes-Alpes est choqué de voir le gouvernement déséquilibrer la société au profit des plus riches sans contrepartie ni transparence. Dans sa lettre, il demande que l'étude d'impact cible “une première catégorie de population représentant 1 % des contribuables concentrant le patrimoine le plus important, une deuxième catégorie représentant 0,1 % de ces mêmes contribuables, ainsi qu'une dernière catégorie constituée des 100 Français les plus riches”. Il ne s'agit pas de publier des noms mais d'informer les élus, et sans violer le secret fiscal puisque les données transmises seraient “non-nominatives et par catégories de population”.

De leur côté, les députés de gauche s'indignent de l'annulation récente par le Conseil constitutionnel de la taxe (votée en 2012) de 3 % sur les dividendes des très grandes entreprises : annulation empreinte de la plus pure et parfaite idéologie libérale, et qui oblige l'Etat à rembourser 10 milliards à ces très grandes entreprises... Face à cela, la gauche demande la suppression de la niche Copé permettant aux grands groupes de déduire leurs intérêts d'emprunts spéculatifs : ce qui ferait rentrer 10 milliards dans les caisses de l'Etat.

Réaction furieuse de l'exécutif ! Ripostant à l'attaque du député Olivier Faure (« désormais le travail sera plus taxé que la spéculation !”), M. Le Maire lui a lancé : “Vos idées datent des années 1970 alors qu'on est au XXIe siècle” : c'est-à-dire au siècle où les grandes entreprises régentent le monde. On voit par là que, pour M. Le Maire, modernité veut dire règne de l'Argent. On comprend pourquoi il fut recruté par M. Macron ; et pourquoi les députés de droite (Eric Woerth, Gilles Carrez) ne trouvent rien à redire à cette “révolution fiscale”... qui figurait dans le programme Fillon, comme le rappelle Charles de Courson.

Péremptoire porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner qualifie la proposition Giraud de “chasse à l'homme”. On suppose que pour être compris des élus LRM il a traduit : witch hunt.

 

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[*] Mme de Montchalin est fille de M. Bernard Bommier, "vice-president Process Optimization and SAP Implementation" à Coca-Cola Enterprises.



Commentaires

"CATHOLIQUE ET LIBÉRALE"

> Montchalin se déclare catholique... et libérale. Elle doit véritablement être plus familière des manuels des écoles de commerce que des écrits des Souverains Pontifes. http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2017/09/27/25001-20170927ARTFIG00003-amelie-de-montchalin-une-experte-au-service-du-budget.php
On lui rappellera ce que disait le Bienheureux Pape Paul VI à ce sujet:
"Aussi le chrétien qui veut vivre sa foi dans une action politique conçue comme un service, ne peut-il, sans se contredire, adhérer à des systèmes idéologiques qui s’opposent radicalement, ou sur des points substantiels, à sa foi et à sa conception de l’homme : ni à l’idéologie marxiste, à son matérialisme athée, à sa dialectique de violence et à la manière dont elle résorbe la liberté individuelle dans la collectivité, en niant en même temps toute transcendance à l’homme et à son histoire, personnelle et collective ; ni à l’idéologie libérale, qui croit exalter la liberté individuelle en la soustrayant A toute limitation, en la stimulant par la recherche exclusive de l’intérêt et de la puissance, et en considérant les solidarités sociales comme des conséquences plus ou moins automatiques des initiatives individuelles et non pas comme un but et un critère majeur de la valeur de l’organisation sociale."
Amélie de Montchalin: non merci.

ND


[ PP à ND - Si le label "catholique revendiqué" (sic) autorise à penser le contraire de ce que pense l'Eglise - en particulier le pape - dans des domaines très sérieux, on se demande quelle futilité ce mot de "catholique" peut encore signifier dans certains esprits... ]

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Écrit par : ND / | 20/10/2017

RETROUVER LE SENS DU POLITIQUE

« Une majorité de Français a le sentiment de vivre dans une société de plus en plus injuste. Une France inquiète des injustices, et qui comprend mal par exemple le salaire indécent de certains grands patrons... Le dernier rapport du Secours catholique, paru en novembre 2015, est alarmant sur ce point avec le constat d'une pauvreté qui ne cesse d'augmenter dans notre pays, et les conséquences que cela entraîne en termes d'exclusion et de déstructuration de vie, en termes aussi de stigmatisation des pauvres...
La situation est grave pour tous ceux qui ne se sentent plus partie au contrat. Ce sont tous ceux qui sont exclus du système, les chômeurs en fin de droit, les sans domicile fixe, personnes vivant dans la précarité, qui se retrouvent "au bord du monde"...
Dans toutes ces situations, les valeurs républicaines de "liberté, égalité, fraternité", souvent brandies de manière incantatoire, semblent sonner creux pour beaucoup de nos contemporains sur le sol national.»
(Conférence des évêques de France,
livret 'Retrouver le sens du politique'
septembre 2016)
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Écrit par : PP / | 20/10/2017

ROBIN DES BOIS À L'ENVERS

> Et c'est la baisse des APL qui va financer ce cadeau fiscal aux riches.
"C'est normal, les riches c'est fait pour être plus riches et les pauvres plus pauvres !" selon ce cher Salluste.
Ou, dans une inversion de Robin des Bois, Macron, c'est voler aux pauvres pour donner aux riches.
C'est tellement monstrueux de cynisme que je ne sais pas vraiment ce que nous, en tant que citoyens, pouvons faire pour empêcher cela.

A-L P


[ PP à A-L P - Peut-être poser quelques questions directes à Mme de Montchalin sur son "catholicisme revendiqué" ? (cf l'article du 'Figaro' en lien dans le commentaire de ND). ]

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Écrit par : A-L P / | 20/10/2017

LA JEUNE AMÉLIE

> L'article du 'Figaro' donne effectivement un rire nerveux.
Surtout quand il cache la haute position financière transatlantique du papa de la jeune Amélie (vice-président de Coca-Cola) en parlant d'une "famille d'agriculteurs" !
C'est vrai, "famille d'agriculteurs depuis quatre générations" ça fait tout de suite plus terre-de-France-et-nos-valeurs : aussi tradi que la photo des Fillon devant le manoir dans 'Paris-Match'. Mais derrière le décor on trouve le fric sans frontières.
Ce faux-semblant c'est l'arnaque "libérale-conservatrice" dans toute sa splendeur.
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Écrit par : Molly Maguire / | 20/10/2017

ESCALADE

> Sur une page fb intitulée Escalade et dédiée au sport éponyme, en dessous d'une image très évocatrice, on trouve ce qui suit:

"Ce ne serait pas plus mal si monsieur Macron pouvait laisser l'escalade en dehors du débat politicien...
Nous ne lui avons rien demandé et surtout pas d'instrumentaliser notre sport pour justifier sa politique au travers d'une vision rétrograde et mensongère de l'alpinisme.
L'escalade n'est pas l'affaire de premiers de cordée héroïques tirant vers le haut des seconds de cordée admiratifs et frileux. C'est une histoire de passion partagée dont les réussites sont le résultat d'un engagement commun, d'une solidarité totale et dont le mérite ne peut se hiérarchiser.
A moins que monsieur Macron ne fasse allusion à ces anciennes premières des débuts de l'alpinisme, attachées au nom de l'aristocrate payeur quand les guides paysans ou les obscurs porteurs restaient dans l'ombre alors qu'ils étaient les véritables artisans de la réussite...
Il se pourrait dans ce cas que l'allégorie recherchée se retourne contre son auteur, pour coller de bien plus près à la réalité économique de notre société.
J'ai dit ça, j'ai rien dit.
Jean Roussie (créateur de cette page)."
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Écrit par : ND / | 20/10/2017

CADEAU

> Intéressants propos de M. Le Maire au "Monde" avant-hier : "Nous allons rendre 400 millions d’euros aux 1 000 premiers contributeurs à l’ISF". Un calcul enfantin permet d'évaluer ce "cadeau" à 400 000 euros par personne concernée. L'Etat sait faire des économies, apparemment, sans oublier pour autant les plus nécessiteux.
http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/10/18/bruno-le-maire-nous-defendons-l-allegement-massif-de-la-fiscalite-du-capital-je-le-revendique-haut-et-fort_5202565_823448.html
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Écrit par : Sven Laval / | 20/10/2017

BARBARIE EN COL BLANC

> Cordée; blablabla: http://www.lopinion.fr/edition/politique/francois-dosse-metaphore-cordee-permet-a-emmanuel-macron-definir-forme-136209

Le Pape François est lui nettement plus intéressant et poursuit logiquement ses idées: http://fr.radiovaticana.va/news/2017/10/20/le_pape_appelle_%C3%A0_repenser_l%E2%80%99%C3%A9tat-nation_et_%C2%ABciviliser_le_march%C3%A9%C2%BB_pour_r%C3%A9duire_lexclusion/1344161

Civiliser le marché. Je ne puis m'empêcher de penser à ce que disait Pierre Boutang (dont je ne partage par ailleurs pas les idées) à propos de VGE et de la raison pour laquelle il avait voté Mitterrand en 81: le libéralisme? C'est la barbarie, c'est flatter les plus bas instincts de l'homme.
Barbarie. C'est tout à fait ça. On sort d'une école de commerce, on porte un joli costume, un joli tailleur, il importe de faire impression, de faire semblant d'être cultivé, pour faire croire que l'on est civilisé. Pour le reste, le fond, c'est la barbarie. En col blanc, mais la barbarie tout de même.
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Écrit par : ND / | 21/10/2017

LEUR PROPAGANDE

> Le vice-président de Coca-Cola présenté comme "agriculteur" : pas mal !
Je remarque, surtout depuis Sarkozy, que la propagande de l'idéologie néolibérale en place ne recule devant aucune énormité. Et Macron n'hésite pas à aller encore plus loin. Le problème est de comprendre comment il se fait que ça passe auprès du public. Je ne pense pas trahir Ellul en disant qu'il aurait vu là le signe du désespoir des peuples occidentaux. Écrasés par la mondialisation, la technologie et la destruction de la nature, ils ne voient aucune solution pour éviter un avenir terrifiant. Il préfèrent se réfugier dans le mensonge qu'on leur offre.

Guadet


[ PP à G. - Le fond de l'abjection en matière de propagande libérale avait déjà été atteint par les journalistes lors du référendum de Maastricht (1992), quand ils étaient sur les marchés et persuadaient les ménagères que si elles ne votaient pas 'oui' il n'y aurait plus de commerce : "Vous aimez bien manger les bananes ? eh bien si c'est le 'non' qui passe, vous ne pourrez plus manger les bananes." Verbatim. Je l'ai entendu. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Guadet / | 21/10/2017

VIEILLERIE

> "Votre idéologie est dépassée..."
C'est vraiment la pelle qui se f... du manche !!!
De quand datent-ils, tous les clichés libéraux qui polluent les ondes et les espaces publics comme privés ? Du XVIIIe siècle au bas mot. C'est l'habillage technoïde qui change, mais la marchandise reste identique.
Du reste, je propose de rebaptiser le trickle down en tricard down, ça collera plus à la réalité du cynisme de ces messieurs-dames.
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Écrit par : Fernand Naudin / | 22/10/2017

@ PP

> Celui-là va vous plaire: c'est l'Angelus de dimanche. Le Pape: notre appartenance à Dieu est plus forte que les affiliations politiques
http://fr.radiovaticana.va/news/2017/10/22/ang%C3%A9lus_notre_appartenance_%C3%A0_dieu_est_plus_forte_que_les_r%C3%A9alit%C3%A9s_politiques/1344526

Écrit par : ND / | 22/10/2017

@ PP

> L'angoisse des Français ne touche pas que ceux ne sont pas encore sdf car elle n'est pas qu'économique: enseignement, sécurité, environnement, culture etc.
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Écrit par : Pierre Huet / | 23/10/2017

GLISSEMENT

> je me demande si beaucoup n'en seraient pas revenus à l'étymologie et finalement opéreraient le glissement : catholique -> universel -> monde global -> hégémonie -> domination de la finance...
Ne faudrait-il pas juste leur demander s'ils l'emploient en y adjoignant le mot chrétien pour éviter ce glissement de sens ?
Car n'oublions pas que selon la Genèse les 2 questions (il faudrait que je relise pour être sûr que ce soit les 2 1ères questions, mais il me semble bien que ce soit le cas) qui sont posée à l'homme sont "où es-tu ?" [j'ai entendu une fois un prêtre dire que puisque Dieu le savait très bien, il serait judicieux d'entendre cette question comme "où en es-tu de ta relation avec moi ?"], et la deuxième est "qu'as-tu fait de ton frère ?"
Et ces 2 questions nous seront posées à notre tour un jour ... avec d'autant plus de force si nous nous disons catholiques [chrétiens]... !
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Écrit par : franz / | 23/10/2017

@ Fernand Naudin
BUSINESS

> Lisez, "Le bon et le mauvais, christianisme et politique" de Claude Tresmontant.
Le kantisme sévit un peu partout. Il n'a pas que de mauvais effets: saint Jean-Paul II s'en servit pour critiquer l'utilitarisme (etc.). Mais au-delà, il a de nombreux effets délétères. Notamment, celui-ci: il n'y a plus ni bien ni mal, puisqu'il n'y a plus de vérité. Il faut donc inventer un substitut: on a inventé le nouveau (= bien), le vieux (= mal). Macron et Philippe ne font pas exception. Business as usual.
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Écrit par : ND / | 23/10/2017

APRÈS EUX LE DÉLUGE

> http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/11/01/l-equivalent-fonds-vert-pour-les-collectivites-francaises-du-pacifique-va-etre-supprime-en-2018_5208717_3244.html
- Alors que l'on rogne à dessein la fiscalité des plus aisés, on engage des coupes franches dans ce qui devrait au contraire "être sacralisé", pour reprendre un terme à la mode. Cette décision est incompréhensible, à l'heure où (pas plus tard qu'hier) on annonce qu'il est hautement improbable que l'on réussisse à maintenir la hausse de la température moyenne en deçà de deux degrés en 2100.
Le scénario le plus vraisemblable, au vu du peu d'empressement des grands États à appliquer les décisions prises il y a deux ans à Paris, serait une hausse de l'ordre de trois à quatre degrés à la fin du siècle, ce qui aboutirait à une catastrophe planétaire. Certaines études prévoient qu'un tel bouleversement serait irréversible pour certaines parties du globe comme l'Asie du Sud-est, qui deviendraient tout simplement invivables.
Comment M. Hulot, pourtant ministre d'État, ne s'oppose-t-il pas à ce type de mesure ? Fait-il de la figuration ?...
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Écrit par : Philippe de Visieux / | 02/11/2017

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