08/09/2017
Après Ubu-Trump : Zuckerberg à la Maison Blanche ?
Ce n'est pas un scénario de fiction ! Le maître de Facebook se place réellement pour succéder à Donald Trump :
Forts de ses deux milliards de connectés Facebook, Mark Zuckerberg envisage de devenir président des Etats-Unis en 2020. Il s'entoure d'ex-conseillers présidentiels (David Plouffe, Ken Mehlman, Ben LaBolt), suit des cours pour imiter l'éloquence et le comportement d'Obama, visite tous les Etats de l'Union, se pose en family man, etc. "Armé du canal informationnel ultime et d'une trésorerie sans fond", le milliardaire le plus influent de la planète peut se doter d'une image "irrésistible" et l'imposer en moins de deux ans, via une Global Community qui ringardise d'avance la REM d'Emmanuel Macron.
La trame d'une présidence Zuckerberg se devine : 1. ultralibéralisme économique ; 2. contrôle social "transparence et sécurité" absolu, intrusif, mais imparablement soft [*]. Le résultat serait inexorable : la démocratie remplacée par les algorithmes, c'est-à-dire "la" solution, machinique, à chaque "problème" individuel ou collectif. Algorithmes "prédictifs" pour imposer la sécurité. Algorithmes "d'affectation" pour canaliser la main d'oeuvre. Profilage et tracking de tous les citoyens... En clair : un Moloch souriant.
Ce phénomène naît de la dissolution du politique en Occident, effet du putsch ultralibéral des années 1990. D'une part, les GAFA ont atteint la masse critique, seuil à partir duquel des Etats-nations commencent à accréditer des ambassadeurs après d'eux. D'autre part, M. Trump est en train de carboniser le parti républicain après que Mme Clinton a sabordé le parti démocrate... À l'échelon américain, c'est l'équivalent du naufrage de LR et du PS en France : double chute qui entraîna l'arrivée du macronisme, système théoriquement "droite + gauche" mais concrètement technoïde. Comme M. Macron, M. Zuckerberg pense que le futur se confond avec la technologie : à ceci près qu'il en est, lui, le jeune empereur.
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[*] relire à ce sujet le roman Le Cercle, de Dave Eggers (Gallimard 2016).
17:06 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : zuckerberg
Commentaires
MILLIONNAIRES
> L’élection de Trump et celle de Macron ont constitué à bien des égards un signe terrifiant de ce qu’il est convenu d’appeler « l’abrutissement des masses », élevées en l’occurrence depuis cinquante ans avec pour tout - ou principal - horizon le consumérisme.
Il est clair que l’électeur moyen s’est dit, en France comme aux Etats-Unis : « Ce type est devenu millionnaire, il a enrichi les siens, votons pour lui, le pays sera plus prospère »… L’élection de Zuckerberg en 2020 participerait a priori de la même logique.
Merci de leur opposer votre prose, cher PP (« Face à l’idole Argent », PP président !)… à laquelle j'ajoute ce cri du psalmiste, qui pourrait servir de pierre angulaire à toutes nos actions civiques et politiques : « Incline mon cœur vers tes exigences, non pas vers le profit. Détourne mes yeux des idoles : que tes chemins me fassent vivre. » (Ps 118, 36-37)
Denis
[ PP à Denis - Merci, mais "président" n'est pas dans mes cordes ! ]
réponse au commentaire
Écrit par : Denis / | 08/09/2017
GAFAM....pas GAFA
> M pour Microsoft dont l'objectif actuel est de rattraper son retard sur la collecte des données privées.
D'où l’effrayant "mixed" entre Linkdin et Office 365. Et je peux vous confirmer la danse du ventre des représentants de Microsoft pour que les salariés utilisent leurs outils professionnels pour leur vie privée, le tout générant un mélange des genres les plus dangereux.
Et lorsque le Figaro rédige un article pour expliquer comment "Facebook menace la "Presse", je ne peux que confirmer qu'il récolte que ce qu'il a semé. Et bien entendu le Figaro va continuer à utiliser cet outil tellement merveilleux qu'est ce réseau social : https://fr-fr.facebook.com/lefigaro
Autant dire que c'est une drogue. Une drogue "dure".
C'est au Figaro (et à tous les autres éditeurs de presse) de faire le ménage, d'expliquer au consommateurs les risques de tous ces services et produits et d'arrêter de les utiliser. Et d'utiliser toutes les technologies alternatives, de les développer en investissant dedans, d'encourager les lecteurs à faire également de même (car le consommateur a également sa grande part de responsabilité).
Investissons dans Qwant, Jolla/Sailfish OS, LibreOffice, le logiciel libre en général.
Et curieusement je condamne la condamnation de Google par la Commission Européenne. En effet cette condamnation ne va aider vraiment pas aider nos éditeurs de presse et nos entreprises en général à se bouger les "fesses" pour faire autrement, le but pour eux n'étant que le pognon court terme avec zéro vision long terme.
Du coup la France est juste en train de devenir un parc d'attraction pour touristes. Nous perdons nos savoirs-faire y compris dans la technologie, car faire, pour toutes ces entreprises, cela coûterait soit disant trop cher.Sauf qu'au bout du bout, nous nous retrouvons à poil. Après avoir été pillé ?
Et si j'évoque la France, il faut évoquer la vieille Europe en général.
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Écrit par : Pierre O. / | 09/09/2017
CALIFORNIE
> Pour découvrir de l'intérieur comment on passe du rêve américain à l'enfer californien, en mode BD: https://commeconvenu.com/
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Écrit par : Anne Josnin / | 09/09/2017
INFO ET WEB
> Il faut savoir ce que l'on veut : rien n'est gratuit. Même avec des contributeurs gratuits, une informations, sa diffusion a un coût.
Ou bien il fut payer pour cela, ou bien il faut que ceux qui la servent trouve un moyen de faire payer : en collectant des informations [monnayables] sur sur ceux qui utilisent les services mis à dispositions. (Rappelons-nous toutes les encyclopédies qui existaient mais qui étaient payantes. Wikipédia les a toutes "tuées", tant les "papier" que les "électronique".
Remarquons au passage que cela n'est pas sans incidence, le papier figeait les choses à un instant donné, tandis que le Web met à jour en permanence, comment se feront plus tard les études historiques comparatives sur l'évolution des sens des mots, comment replacerons-nous une phrase dans son contexte de compréhension d'une époque ? Fausse question ? L'humanité aura-t-elle disparue avant ?
cf: http://sciencepost.fr/2017/03/futuriste-de-google-ray-kurzweil-prevoit-singularite-2029/ )
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Écrit par : Franz / | 09/09/2017
NIVEAU
> Zuckerberg est assis sur un trésor et un piedestal phénoménal, parce qu'il a su au bon moment exploiter un idée, cela lui ouvre bcp de portes, mais ne suffit pas à en faire un visionnaire, il ne me semble pas qu'il ait le niveau d'un Steve Jobs par exemple.
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Écrit par : franz / | 09/09/2017
@ Franz
> Prenons l'exemple du Figaro dans Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Le_Figaro&action=history
Et oui le logiciel libre (ou open source) n'est pas gratuit. C'est même payant !!!! Et sincèrement je préfère une gendarmerie qui utilise Libre Office ou Thunderbird qui participe à l'élaboration de ces logiciels en payant des salariés internes ou des prestataires externes et auxquels on va payer de la TVA pour développer la fonction qui manque ou corriger un bug que plutôt de payer Office en Irlande (directement ou indirectement) parce que Excel c'est juste extraordinaire.
Tenez voici un exemple de logiciel propriétaire dont vous n'avez pas les sources. Après dites moi si vous avez toujours confiance dans les freins de votre voiture ;-)
Bon c'est tombé sur une marque particulière mais cela vaut pour tous les fabricants !
https://linuxfr.org/news/encore-un-exemple-de-code-spaghetti-toyota
Et ce qui est "fou" c'est que Facebook est un des plus grands contributeurs mondiaux aux logiciels libres.
Dans la vieille Europe, opensource et libre reste encore chez beaucoup de monde des "gros mots". Nous avons encore un "wagon de retard".
https://code.facebook.com/projects
Mais vous pouvez aller chez Google :
https://opensource.google.com/docs/
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Écrit par : Pierre O. / | 10/09/2017
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