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17/08/2017

Présidence Trump : la vraie nature du populisme

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Sur la dernière prestation de Trump, il y a deux façons de voir :


 

 

Il y a le point de vue de la droite-de-droite, solidaire de n'importe quoi du moment que "les gauchistes" s'y opposent. Et il y a le point de vue de l'observateur, qui cherche juste à démêler le pourquoi du comment.

La droite-de-droite  (Twitter et Facebook depuis hier) trouve le moyen, dans l'affaire de Charlottesville, de donner raison à M. Trump quand il fait une équivalence entre le groupe des pancartes Black lives matter et le groupe des racistes blancs [1], l'un et l'autre censés inclure, dit-il, "des gens bien". D'où le tweet de remerciements de l'ex-Grand Sorcier des Knights of KKK David Duke, supporter officiel de M. Trump en 2016. Et l'article du site Daily Stormer à la gloire de M. Trump : "Cet homme fait tout ce qui est en son pouvoir pour nous soutenir... Il utilise nos éléments de langage selon lesquels George Washington et Thomas Jefferson sont les prochains visés après les monuments confédérés..."  [2]

L'observateur, quant à lui, constate que M. Trump - ayant créé un chaos national - se replie sur le pire de son électorat. On ne sait où le conduira ce recroquevillement.

On constate aussi autre chose. Le populisme racialisant est la "stratégie" soufflée à M. Trump par M. Bannon, que lui avaient présenté ses amis les Mercer (seuls excités parmi son cercle de milliardaires). M. Bannon est un idéologue cohérent :  son populisme racialisant, résurgence de l'obscur recours au bouc émissaire décrit par René Girard, s'accompagnait logiquement du désir de taxer les grosses fortunes pour plaire aux Blancs pauvres. Mais M. Trump n'a retenu que la moitié du système Bannon : la démagogie ethnique. Il a récusé l'autre moitié... Bien sûr : M. Trump est un outil des plus riches.

Telle est l'imposture du populisme quand il vient au pouvoir : malgré les clameurs à l'usage des pauvres dupés, encore et toujours c'est l'Argent qui gouverne. Jusqu'à ce que le populisme - utile un moment - devienne gênant pour les affaires ;  alors l'Argent s'en débarrasse. C'est peut-être ce qui vient de s'amorcer à Washington.

 

__________

[*]  Tout le monde a pu les voir à la télévision avec leurs emblèmes.

[2] L'expression "Monuments confédérés" est un anachronisme : les statues déboulonnées ces jours-ci avaient été érigées dans les années 1920, à l'époque où le néo-KKK régnait sur des villes du Sud.

 

 

 

Décembre 2016 : affiche KKK en Caroline du Nord

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Folklore, éventuellement assassin... Mais la réalité du trumpisme est ailleurs.

 

12:31 Publié dans Trump | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : trump

Commentaires

HISTOIRE

> Ce que vous dites est vrai, alors pourquoi cette affaire crée-t-elle un malaise chez certains, dont votre lecteur?
- découvre-t-on que les USA sont un pays violent (taux de criminalité plus du triple du notre) né dans la violence (quasi élimination des peuples antérieurs)? Cette affaire est archibanale mais le tropisme américain des médias la surgonfle.
- Ces épurations historiques sont sélectives donc hypocrites: pourquoi ne pas déboulonner de riches propriétaires d'esclaves comme George Washington
- que ces statues datent des années 1920 a peu d'importance pour la génération actuelle, dépourvue de sens chronologique
- La carrière ultérieure du général Lee, le déboulonné de cette affaire, semble indiquer que c'était un homme de réconciliation.
- Pour ce qui nous concerne, en France, pays des rues de la Convention ou Robespierre et des avenues Lénine, il convient à nos maîtres à penser d'être discret.


PH


[ PP à PH - Il y a plusieurs angles pour regarder un fait. Mon angle et le vôtre sont complémentaires ! (Quant au général Lee, Lincoln lui avait proposé un commandement... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Pierre Huet / | 17/08/2017

LE CAS PÉTAIN

> http://www.lefigaro.fr/culture/2017/08/17/03004-20170817ARTFIG00172-new-york-va-retirer-la-plaque-commemorative-du-marechal-petain.php
Curieuse réaction au pays de la liberté d'expression reine... Quid de George W. Bush ? Le va-t-en-guerre de 2003, déstabilisateur de l'Irak au prix de l'embrasement gigantesque que l'on observe aujourd'hui au Proche-Orient, n'est-il pas lui aussi un « symbole douloureux et évident de haine » ? Faut-il le retirer des livres d'histoire ?
N'ayant évidemment aucune complaisance pour le régime de Vichy, et encore moins pour son chef et ses ministres, je remarque que la plaque new-yorkaise dont il est question y a été placée en 1931. C'est d'ailleurs un journal israélien qui le rappelle ! Lors d'un voyage à Singapour il y a quelques années, j'avais été surpris d'y voir une "Pétain Road"... toute proche d'une "Verdun Road", d'une "Somme Road", etc. Ces dénominations, qui dataient évidemment de l'entre-deux-guerres, sont un témoignage historique qui n'a pas à passer sous les fourches caudines de la bien-pensance actuelle. Il en est de même de la plaque new-yorkaise : n'ayant été associée, à son inauguration, qu'au vainqueur de Verdun, en quoi encourage-t-elle l'intolérance ? En quoi constitue-t-elle « un symbole douloureux et évident de haine » ?

PV


[ PP à PV - Le cas Pétain est spécial. Ceux qui voyaient en lui "le vainqueur de Verdun", en France et à l'étranger, ont ressenti une déception immense en voyant Montoire et la suite. Rappelons aussi qu'il a fallu les travaux d'historiens américains (Paxton) pour faire la lumière sur la véritable attitude du régime de Vichy - et malgré ça il y a encore quelques Français pour croire à la légende du "bouclier" ! (bien plus mensongère que plus tard celle de la "France résistante", forgée comme mythe collectif pour reconstruire le pays). ]

réponse au commentaire

Écrit par : Philippe de Visieux / | 18/08/2017

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