Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/07/2017

Hypermarchés : l'agonie des villes moyennes

blog-91ed9e4f5b5d789393922df8d4e199af.JPG

Contradiction entre la politique de M. Macron et ses promesses :


 

A la première Conférence des territoires, le 17 juillet, M. Macron a majestueusement (as usual) promis de "redonner vie aux centres-villes". Comment ? par une action "renforcée et transversale", a-t-il assuré, dans ce langage technico-opérationnel qui est l'idiome du parti.

Vue de plus près, la tendance laisse craindre qu'il y ait autant de déception dans six mois chez les élus locaux, qu'à la mi-juillet chez les militaires.

L'agonie du centre-ville en France est un fait :  depuis 2010, constatent les analystes, le nombre de magasins abandonnés augmente d'un point par an dans 190 agglomérations de plus de 25 000 habitants. Le livre d'Olivier Razemon [*] indique les causes de cette catastrophe collective. Elles sont largement imputables aux municipalités, qui ont : 1. siphonné la clientèle au profit des hypermarchés de périphérie (dont la prolifération est censée booster la fiscalité locale), transformant ainsi la France en n°1 européen du nombre de grandes surfaces ; 2. laissé flamber jusqu'au délire les loyers de locaux commerciaux de centre-ville. 

Pour réagir s'il est encore temps, l'Etat devrait : a) dissuader les municipalités de poursuivre cette politique suicidaire ; b) les aider à en trouver une autre. Selon de nombreux maires, cette politique nouvelle est à portée de la main. Elle serait de racheter les locaux commerciaux de centre-ville pour les louer à de nouveaux commerçants à des tarifs raisonnables : "formule de location-vente, dans laquelle le commerçant paie un loyer modéré à la collectivité pendant une période au terme de laquelle il deviendra le propriétaire des murs", explique à la presse un maire du Cher.

Cette offensive devrait se doubler d'un "moratoire sur les centres commerciaux de périphérie", et de la création de "zones franches" et d'incitations fiscales dans les centres-villes.

Mais ces idées salubres exigeraient que les municipalités investissent.

C'est là que les actes de M. Macron contredisent ses promesses lyriques. Il supprime quasiment la taxe d'habitation, au lieu de la réformer pour corriger son injustice sociale. Et il condamne les municipalités à faire "13 milliards d'économies"... Ajoutées à la baisse continue des dotations de l'Etat, ces mesures interdiront aux maires la mise de fonds nécessaire à une revitalisation commerciale des centres-villes.

On sait par ailleurs que les think-tanks en vogue ne voient aucun avenir aux villes moyennes : leur pronostic est un Hexagone coagulé autour de plusieurs mégapoles.

Les promesses aux Français des zones secondaires : pipeau électoral ?

 

__________

[*] http://www.urbislemag.fr/comment-la-france-a-tue-ses-vill...

 

index.jpg

 

Commentaires

3 OU 4 JOURS

> Alors que ces "territoires" (pour reprendre l'expression consacrée) seront peut-être les plus résilients, en cas d'effondrement civilisationnel... (pour rappel : l'autonomie alimentaire de Paris intra-muros est de 3-4 jours).
______

Écrit par : Feld / | 20/07/2017

FINANCIERS

> J'ai traversé, à pied, de nombreuses petites villes espagnoles, le paysage urbain était désolant : une succession de panneaux "a vendre" et "a louer". Les quelques magasins qui survivaient (encore) étaient de vrais "auberges espagnoles" (on trouvait de tout). Les effets de la crise de 2008 (pas encore résolus en 2015).
Les petits magasins de village, comme les petits agriculteurs, n'intéressent pas les financiers : c'est trop dur à fédérer et fusionner dans des holdings, contrairement aux (chaines) de grandes surface...
Cdt,
______

Écrit par : Bergil / | 20/07/2017

THINK TANKS

> Tout à fait juste
À une exception: les Think Tank ont une vision pour ces villes moyennes, c'est de les repeupler par les migrants ? Pour qu'ils constituent un prolétariat exploitable à merci.
______

Écrit par : Ludovic / | 20/07/2017

PARKINGS

> Je me demande si les villes qui résistent ne sont pas aussi celles qui ont [pu/su ?] créé des parkings suffisamment grands et abordables dans leurs centre-ville ?
Il est effet curieux de remarquer que beaucoup (du moins c'est qu'il me semble) n'hésitent pas à faire des centaines de mètre sur un parking surchauffé, ou glacial selon la saison, d'un hypermarché puis dans les galeries commerciales mais râleront s'ils ne trouvent pas une place à 50 mètres de leur commerce de centre ville, sauf s'ils savent qu'ils y utiliseront un parking.
______

Écrit par : franz / | 25/07/2017

Les commentaires sont fermés.