Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/07/2017

Macron en actes : n'est pas de Gaulle qui veut

Goscha_LeDiscoursDePhnomPenh-672x372.jpg

Le one man show macronien ne fait que prolonger l'atlantico-libéralisme de Sarkozy&Hollande (à l'opposé de l'héritage gaullien) :


 

 

Une pratique autoritaire égo-centrée : pour booster quoi ? à l'extérieur, l'atlantisme. À l'intérieur, la liquéfaction libérale de la société... Voilà le contenu naissant de l'ère macronienne. Elle se présente comme une aggravation-accélération (rapidación, dirait le pape) de la tendance des deux précédents quinquennats.

Dans les premières semaines, l'opinion a apprécié que M. Macron paraisse prendre de la hauteur par rapport aux frénésies sarkozyennes et au néant hollandien. Elle n'a pas tardé à comprendre que cette rafale de "gestes symboliques" relevait de la com' plus que du politique. Recevant M. Poutine à Versailles, M. Macron se campe en roi mais récite au Russe la liste des griefs américains. Recevant M. Trump pour le 14 juillet, il se campe en chef de guerre : mais c'est au moment où il engueule les généraux, après avoir pris 850 millions aux armées contre la promesse de tenir plus tard la promesse trahie.

Ce que M. Macron ne veut pas remettre à plus tard, c'est la réforme de l'ISF en faveur de la spéculation financière : exemple du macronisme concret qui s'organise à l'abri des accessoires symboliques ("je suis votre chef", etc). N'est pas de Gaulle qui veut... Et puisque M. Macron se prétend - aussi - l'héritier de la fonction royale, je prélève ces mises au point dans le dernier numéro du bimensuel Royaliste  [*]:

<< [Dans le discours de M. Macron au Congrès], les longs passages soigneusement rédigés par son porte-plume visent à camper Emmanuel Macron en prince-philosophe. Nous sommes loin du compte. [...] Le concept de souveraineté a été récupéré, non pour mettre en question les traités européistes et l'Otan, mais pour faire croire qu'un pays était souverain quand il était en ordre sur le plan budgétaire et en matière de "réformes". Même opération sur le thème de la justice sociale - déjà éventée par les ordonnances destinées à organiser la casse sociale...  >>

<< Nous maintenons notre analyse quant à l'efficacité du bloc oligarchique : quand il s'agira de voter le saccage du Code du travail et les mesures d'austérité, la majorité "En marche" et ses complices de l'opposition "constructive" respecteront la discipline de classe et voteront sans défaillir toutes les lois scélérates dictées par l'Elysée... >>

<<  L'élu du 7 mai n'a rien changé dans le mode de gouvernance établi au début du siècle : il s'est inscrit d'emblée dans le mouvement subversif qui nous a fait passer de la République à l'oligarchie, du gouvernement selon la visée de l'intérêt général à la prise en main du pouvoir par une petite minorité chargée de promouvoir un conglomérat d'intérêts privés - en l'occurrence ceux de la classe dominante. [Le projet de M. Macron] est l'accélération du processus de domination du pays par l'élite du pouvoir, des affaires et des médias [...]  Emmanuel Macron pense et agit au mépris de la fonction arbitrale qui lui est assignée par la Constitution, selon l'ambition dictatoriale que suppose la pleine réalisation de l'ultralibéralisme... >>

 

Combien de Français penseront cela dans un an ?  

 

 __________

[*]  qui n'a rien à voir avec l'extrême droite - ni même la droite.

 

 

 

macron

  

11:07 Publié dans Idées, Macron | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : macron

Commentaires

ATLANTISME

> M. Macron, incapable quoi qu'il en dise de considérer la France autrement que comme un satellite et une filiale de Washington, en vient aujourd'hui à avaliser l'idée que l'Etat français, procédant sous la férule nazie à la déportation des juifs, il y a 75 ans, était définitivement et absolument "la France".
Cet alignement atlantiste du chef de l'Etat le met en opposition frontale avec le général de Gaulle, y compris en ce qui concerne le regard porté sur "l'Etat juif". Responsabilité de "la France" dans la rafle du Vel'd'Hiv, assimilation de "l'antisionisme" (qui, aujourd'hui, conteste le droit à l'existence de l'Etat d'Israël ?…) à "l'antisémitisme"… La philosophie du président Macron, décidément, est celle du Premier ministre israélien, M. Netanyahou, jusqu'à la caricature. Et tient en peu de mots : "Oeil pour oeil, dent pour dent".
Avec un tel axiome de base, la diplomatie française se prépare de beaux jours…
______

Écrit par : Denis / | 17/07/2017

EN MARCHE

> Euh... pas d'accord; il vient à peine d'être élu. On ne lui laisserait pas quelques jours avant de déployer l'Art français de la râlerie et le goût des polémiques qui rendent ce pays ingouvernable ? En principe il y a 100 jours de grâce avant de ravaillaquer. Tout cela me paraît relever d'avantage de la critique pour la critique que de l'analyse en profondeur et en portée. Je lis ici (et Dieu sait que je peux apprécier vos analyses M Plunkett) beaucoup de projections ex ante basées sur peu de faits. Laissons donc au minimum ces gens travailler, nous aurons tout loisir de juger sur pièces. Ici ils ne sont même pas encore sur scène qu'on leur jette des tomates. On s'est plaint de Hollande pendant des années et le nouveau est à peine la que le bashing commence dans les salons. La politique ne se résume pas à débusquer la faille idéologique mal de tout et de tous.
Je propose de voir avant de juger (et d'agir ..)

ET


[ PP à ET :
- Précisément : les premiers actes concrets arrivent. N'a-t-on pas le droit d'en parler ?
- Vous trouvez qu'il n'est pas question de faits concrets dans ce blog ?
- Les appels à la résistance sur le front social se déroulent-ils dans "les salons" ? ]

réponse au commentaire

Écrit par : Tourpe emmanuel / | 17/07/2017

DROITE ?

> Le royalisme ne saurait n'avoir rien à voir avec la droite. Il est organiquement lié à la droite depuis le début. L'ignorer, c'est ignorer l'histoire et se réfugier dans l'idéal.
On a l'impression que toute association avec la droite est infamante.
D'autre part, j'apprécie le lien implicite que vous faites entre gaullisme, royalisme et souci du bien commun.

Ghislain


[ PP à G. - Historiquement, tout dépend de ce que vous entendez par "droite". Et présentement, les analyses de ce bimensuel sont à l'opposé des positions de la droite. C'est un fait... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Ghislain / | 17/07/2017

REVUE

> Une revue royaliste qui n'est pas de droite ? Cela m'intéresse, je vais creuser ça :)

GT

[ PP à GT - 36-38 rue Sibuet, 75012 Paris... ]

réponse au commentaire

Écrit par : Gilles Texier / | 17/07/2017

LE ROI ???

> Puisque l'on évoque le royalisme : dans le denier numéro de 'Limite', un assez bon article ('Le Roi ou la Banque !' ) sur le sujet, d'un certain Robin Touillon. Intro de l'article : "Et, si loin d'être le sombre despotisme qu'on nous dépeint, la royauté avait été au contraire un rempart protecteur contre la tyrannie de l'Argent ? C'est l'avis de Robin Touillon qui préfère la monarchie sociale à la démocratie de marché".
Personnellement, je ne suis pas loin de partager la majeure partie des opinions développées par l'auteur...
______

Écrit par : Feld / | 18/07/2017

@ Gilles,

> La NAR met en ligne, sur son site, les numéros de sa revue qui ont plus de 3 mois. Sinon, on peut demander un exemplaire gratuit ou souscrire un abonnement de 2 mois ...
http://www.archivesroyalistes.org/-2017-
http://nouvelle-action-royaliste.fr
______

Écrit par : Feld / | 18/07/2017

Emmanuel,

> outre vos piques d'auto-dénigrement assez ridicules (ces chiens de Français, coupables de tous les crimes ! La "France ingouvernable" !), que vous faut-il de plus ? Vous ne savez pas ce que le gouvernement Macron a d'ores et déjà mis en branle concernant le droit du travail, les endocriniens et l'environnement en général, Areva, la répartition des budgets publics, les inféodations à l'Allemagne et à la Commission européenne, le budget de la défense, la sanctuarisation légale d'éléments relevant de l'état d'urgence, l'assurance chômage ?
On n'avait pas le droit de le critiquer pendant la campagne parce que ça n'était qu'un candidat, on n'a toujours pas le droit de le critiquer parce qu'il n'est que président ?
Un exécutif qui vous dit qu'il va rétablir le travail des enfants, vous le "laissez travailler", vous ? Pas moi.
Et les mesures qu'il prend ne sont que la cerise sur le gâteau. Un régime louis-philippard censitaire dans lequel les gens s'abstiennent par dépit, parce qu'ils savent que le président élu aura la majorité absolue quels que soient leurs votes et alors même que les quatre premiers candidats des élections présidentielles étaient dans un mouchoir de poche, un régime démocratique libéral qui ne laisse de choix au second tour qu'entre le candidat avoué des banques ("j'en connais la grammaire") et un démagogue (Macron/Le Pen, mais aussi Trump/Clinton), vous ne croyez pas que ça mérite de poser la question de l'illégitimité pure et simple du régime ?
L'autocratisme de M. Macron et de ses petits soldats vous paraît hautement démocratique, fort bien. Pas à moi. Je ne tolère pas que les députés de l'opposition aient "juridiquement tort parce qu'ils sont politiquement minoritaires", que les amendements soient tous refusés en commission, viol de l'esprit profond des fonctionnements parlementaires, que l'armée de la République soit confisqué par un homme qui entend interdire aux citoyens d'en débattre ou de savoir ce qui se passe en son sein.
Laissez-les travailler, si vous voulez, comme si nous ignorions ce qui en découlera. Pendant ce temps-là, il y a des apprentis de 14 ans qui travaillent sur les chantiers.
______

Écrit par : Lucas / | 18/07/2017

> Merci Feld !
______

Écrit par : Gilles Texier / | 19/07/2017

Les commentaires sont fermés.