09/06/2017
Ceux qui "prétendent être plus chrétiens que le Christ"
Une mise au point de Jean-Luc Marion
(Petite apologie pour un moment catholique, Grasset) :
Extrait de son entretien avec Nicolas Weill (Le Monde 09/06) :
<< Mon livre est un appel aux catholiques à accepter un examen de conscience sur le ratage qu'ont constitué deux alliances politiques, l'une à droite et l'autre à gauche. Il serait temps qu'ils renoncent à l'une comme à l'autre.
En un sens, ma démarche va contre ce que certains catholiques ont cru lire dans la candidature de François Fillon. Il faut éviter toute confusion entre identité politique et confessionnelle, non seulement parce qu'elle est vouée à l'échec, mais aussi parce qu'elle est contradictoire avec la théologie chrétienne de l'histoire.
Croire qu'il fallait catholiciser la France politiquement - donc en recourant à la force - a fait des catholiques des adversaires de la séparation (terme que je préfère à "laïcité", lequel ne se trouve pas dans la loi de 1905), et par conséquent... de mauvais catholiques. Certains disciples du Christ ont vu en lui un roi d'Israël qui chasserait les impies. Il a au contraire respecté la séparation au point de ne jamais avoir de projet politique, et même d'en mourir. Je ne supporte pas ces catholiques qui prétendent être plus chrétiens que lui. Quand l'épître aux Hébreux (4, 12-33) nous parle de la parole de Dieu comme d'un glaive, cela signifie que la guerre ne se déroule pas là où on le croit. Elle se passe entre la parole de Dieu et la "nuque raide" des hommes. Pas sur le terrain politique... >>
12:03 Publié dans Idées | Lien permanent | Commentaires (10)
Commentaires
L'Abbaye du Barroux sur la même longueur d'onde
> Dans le même esprit, il y a l'interview du Père Abbé du Barroux à la revue La Nef.
Après avoir rappelé le grand malheur de notre époque :
"La grande angoisse du présent est la montée du totalitarisme : celui de l'argent tellement évident, de l'athéisme, du relativisme."
Il replace l'engagement en politique à sa juste place.
"Nous avons vécu la campagne présidentielle sans télévision ni radio et avons été ainsi préservés du bourrage de crâne que subissent les Français. Nous sommes allés voter en pleurant des larmes qui gardent l'espérance. Nous comptons de plus en plus sur l'intervention de Dieu et sur l'engagement des chrétiens dans des actions concrètes et humbles. Bien sûr qu'il est urgent que des catholiques s'engagent en politique, nous devons cependant viser non seulement ce qui est urgent mais surtout ce qui est important comme l'évangélisation, la formation des esprits, la culture, l'école, le soin et la défense des plus pauvres à commencer par l'enfant à naître et les personnes âgées."
Et dans une phrase qui vous réjouira,il met en garde contre le catholicisme identitaire même s'il relativise le risque.
"Il y a, bien sûr, le risque d'un catholicisme identitaire qui se sert de la religion comme d'un moyen politique, mais le véritable danger actuel est l'ignorance, le relativisme et la paresse intellectuelle d'un grand nombre de responsables politiques et religieux."
C'est dommage que les universités d'été tradis préfèrent l'intervention de Renaud Camus ,ancienne égérie du mouvement gay ou Jean-Yves Le Gallou, aux exposés, sans nul doute plus spirituels, des moines.
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Écrit par : PAC / | 09/06/2017
DEUX ÉPOQUES
> Lisant récemment Dagobert, roi des Francs de M. Bouvier-Ajam, je fus tout de même frappé de l'ampleur de l'action du clergé dans les affaires temporelles, et de la force visionnaire de l'épiscopat d'alors (qui comptait, il faut dire, parmi les évêques de loin les plus influents, rien moins que les futurs saints Éloi, Arnoul, Didier, Amand, etc...).
En ce temps, le 'care' reposait presque en totalité sur l'action du clergé (l'éducation, les soins, l'affranchissement des esclaves, la mise en valeur des terres et l'amélioration des techniques, sans compter le rôle pacificateur et la justice sur le vaste temporel relevant des clercs, etc...), clergé qui l'accomplissait tout en évangélisant remarquablement(Amand, Colomban, etc...).
Était-ce si "contradictoire avec la théologie chrétienne de l'histoire", et "croire qu'il fallait catholiciser la France politiquement" n'a-t-il pas, alors, porté quelque fruit ?
Aventin
[ PP à Aventin - Comment assimiler l'une à l'autre deux périodes de l'histoire qui n'ont absolument aucun rapport sur aucun plan : le haut Moyen Âge et les XXe-XXIe siècles ? Ce raccourci crée une fausse perspective... ]
réponse au commentaire
Écrit par : Aventin / | 09/06/2017
L'HISTOIRE ET L'EVANGILE
> C'est tout de même un peu étrange de dire que les adversaires de la séparation en 1905 étaient de "mauvais catholiques". Cette loi ne constituait pas uniquement dans la séparation de l'Église et de l'État, mais aussi dans la spoliation des biens de l'Église, sans parler de l'action volontairement sacrilège des inventaires. Le plus triste dans cette histoire est la passivité de la grande masse des Français, pourtant catholiques, ce que montre bien que pour la plupart, cette foi était déjà essentiellement culturelle et secondaire...
Je préfère lire l'abbé du Barroux qui replace les choses à leur place (et met bien l'évangélisation comme la grande priorité) que quelqu'un qui interdit d'emblée le domaine politique aux chrétiens. Seulement, investir la politique quand c'est utile et possible ne signifie pas être prêt à perdre son âme. Le pape François nous dit clairement dans 'Laudato Si' qu'un homme politique responsable doit être prêt à sacrifier sa carrière pour rester en concordance avec le Bon et le Bien. Tout l'inverse de l'arnaque Fillon qui a pourtant si bien marché dans les milieux cathos bourgeois...
Gilles Texier
[ PP à GT - D'accord presque entièrement avec votre analyse. Mais la formule trop elliptique de JL Marion ne manque pas de fondement. Si l'on voit 1905 avec le regard de l'historien authentique (non celui de l'imagier, quoiqu'il soit en vogue depuis trois ans), on constate :
1. que cette histoire de "spoliation des biens de l'Eglise" est considérée rétrospectivement par l'Eglise elle-même comme très exagérée (d'autant que l'Eglise estime que 1905 fut bénéfique sur le plan spirituel) ;
2. que les incidents - parfois graves - autour des inventaires de 1905 furent souvent montés de toutes pièces par les ligues ultras de l'époque ; ligues désavouées par la plupart des évêques et des curés (ceux-ci se voyant parfois évincés de leur propre église par des messieurs surexcités, genre "montjoye saint-denis").
JL Marion a raison de mettre en garde ceux qui "se veulent plus chrétiens que le Christ" - et qui substituent leurs "valeurs" à l'Evangile : car en fin de compte tout se ramène à cela... ]
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Écrit par : Gilles Texier / | 10/06/2017
GAGNER LES INSTITUTIONS PAR LES COEURS
> Pour apporter de l'eau au moulin de Jean-Luc Marion, cette phrase d'Etienne Gilson: "Il faut un peuple chrétien pour obtenir un Constantin; l'Eglise ne gagne pas les coeurs par les institutions, mais bien plutôt les institutions par les coeurs." (C'est dans 'Pour un ordre catholique', Desclée de Brouwer, 1935, p. 65; cet ouvrage a été réédité il y a deux ou trois ans.)
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Écrit par : Jean-Marie Salamito / | 10/06/2017
A Aventin
> Le fossé qui nous sépare de Dagobert et des saints évêques de son temps ne réside-t-il pas tout simplement dans le fait que nous sommes confrontés, non à une politique chrétienne et christianisante comme à l’époque, mais à une politique de plus en plus explicitement antichrétienne ?
Les politiques du Moyen-Age ont évangélisé en luttant contre la pauvreté et l’ignorance, ceux du « Nouvel Age » vandalisent en favorisant la bêtise, l’inculture et l’ignorance du fait religieux (voire la mésaventure de ce prof : http://www.lavie.fr/actualite/societe/sanctionne-pour-avoir-fait-etudier-la-bible-en-classe-une-decision-infondee-et-ideologique-06-06-2017-82644_7.php ).
Une politique que l’on pourrait qualifier comme celle des « antéchrists »… lesquels se multiplieraient, selon certains mystiques, en prélude au règne – final et très temporaire – de l’Antéchrist ? ( http://www.maria-valtorta.org/Thematiques/Antechrist.htm ).
Denis
[ PP à Denis - Tout nous sépare de l'époque de Dagobert (effroyable d'ailleurs sur le plan humain) ! Ce monde révolu et le nôtre n'ont absolument rien en commun. Sauf une seule chose justement : la présence de chrétiens dans les deux cas... ]
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Écrit par : Denis / | 10/06/2017
à Denis:
> une politique chrétienne à l'époque? Relisez quelques ouvrages sérieux sur cette époque et vous verrez s'ils se conduisaient en chrétiens. Pensez, par exemple, à "l'évangélisation" des Saxons par Charlemagne... ce fut un vrai génocide !
Il faut arrêter un peu avec ces mythes d'une époque où les rois se conduisaient en chrétien.
Et il faut arrêter avec cette idée que l'on peut évangéliser par le politique. C'est la tentation du diviseur qui est en train de détruire ce qu'il reste de chrétien en France.
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Écrit par : VF / | 10/06/2017
CATHOLIQUES ET POLITIQUE
@ Patrice :
> L'époque de Dagobert fut l'unique embellie de ces siècles troublés, la seule, justement, non effroyable sur le plan humain. Quant à affirmer si cela est dû à un monarque avisé, ou à une génération épiscopale exceptionnelle à laquelle s'ajoute un immense courant monastique bâtisseur (Benoît de Nursie n'est mort qu'un demi-siècle plus tôt, c'est le temps de l'essor), je ne m'y risque pas. La Providence elle-même s'en est mêlée, épargnant durant ce règne les épidémies dévastatrices et jusqu'aux aléas climatiques générateurs de la famine, alors, dans ces conditions...
Ce qui est intéressant, c'est l'exercice de la gouvernance par cette remarquable génération épiscopale, un peu isolée au milieu de la haute époque médiévale, et qui recevait approbation du peuple, lequel recherchait, du cultivateur à l'artisan (sans parler de l'esclave), à s'établir de préférence sur les terres et dans les bourgs relevant du clergé.
Rassurez-vous Patrice, les successeurs de Dagobert, improprement qualifiés de fainéants tant ils y mirent de l'ardeur, reprirent les habitudes de justice bafouée &/ou parodique, querelles, complots, assassinats, pillages, partages, écrasement fiscal, vie dissolue et luxures diverses, tout le répertoire de la violence, etc... qui précédaient.
@ Denis :
Se dire, ou bien être chrétien en politique, à l'époque où la fille de Sion habite Babylone ?
C'est un d'entre les sens de la dernière note "la droite religieuse..." de Patrice, à mon humble avis, aux USA comme ici du reste: un moment donné dans un pays démocratique donné, l'ensemble des chrétiens passe pour une manne convoitée de voix potentielles. Et on lui fait dire n'importe quoi, à ce corpus silencieux, on lui prête intentions, jugements, on l'instrumentalise facilement, au lieu d'écouter ses représentants (le clergé).
Ainsi,M. Fillon, Mme Le Pen ont cru pouvoir canaliser les voix de la Manif pour tous, comme si les participants de la Manif pour tous présentaient des profils similaires d'électeurs, au reste, ce qui reste à prouver, de même que certains candidats passant pour être de gauche (?) ont cru bon d'en rajouter jusqu'à la caricature sur leur opposition à une droite qui serait "catho-facho" (? et sic).
Mais, la belle affaire, un premier communiant levant les yeux de son catéchisme pour scruter un téléviseur un soir de propagande électorale aurait éventé la supercherie, la basse opération de com', et aurait trouvé peu de conformité de leurs programmes avec l'évangile.
Faut-il pour autant que les catholiques ne s'investissent pas en politique ou dans les affaires publiques d'une façon générale ?
Je ne le crois pas assurément, je crois qu'il faut avoir la sagesse de le faire sans se proclamer chrétien (au reste, ça se verra assez si le travail est bien effectué), parce qu'il y a un risque d'instrumentalisation, déjà perçu par les tout premiers chrétiens, et que notre mission est l'annonce de l'évangile et non de se servir du nom de Jésus pour capitaliser on ne sait quels soutiens ou draguer on ne sait quelle frange électorale; voir la lettre de saint-Paul aux Philippiens, chap. I 14-17 sur la pureté des intentions, par exemple, ou encore l'épître de Jude.
Car, comme le rappelait encore le mois denier Son Éminence le cardinal J-P Ricard:
"Les chrétiens ont à faire personnellement des choix mais l’Église, comme communauté des chrétiens, n’a pas à être force d’appoint en faveur de tel ou tel candidat. Elle a une autre ambition. Elle est porteuse d’un projet global qui concerne l’homme et la société. Ce projet, qui ne se réduit pas à un programme politique, est source d’inspiration, de discernement et d’engagement. Ce dessein ambitieux doit se traduire en engagements et en réalisations pratiques sans pourtant s’y réduire."
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Écrit par : Aventin / | 12/06/2017
VF,
> vous connaissez la chanson… « Le bon roi Dagobert / Voulait conquérir l'univers. / Le grand saint Éloi / Lui dit : Ô mon roi ! / Voyager si loin / Donne du tintouin. / C'est vrai, lui dit le roi, / Il vaudrait mieux rester chez soi. »
Nous n'ignorons pas que Dagobert trouva dans le talentueux orfèvre saint Eloi un précieux conseiller qui fut doublé d’un évangélisateur à la fécondité apostolique admirable, de Limoges à Dunkerque, et jusqu’aux Flandres et aux Pays-Bas. Une dynamique dont les rois francs ses successeurs ont bénéficié…
Dire ceci ne dédouane certes pas de leur faute les dirigeants chrétiens qui furent tentés de penser, à toute époque, qu’il était légitime de tuer au nom de Dieu – blasphème dont nous sommes heureusement débarrassés… et qui est devenu la quasi-exclusivité des islamistes radicaux (ce que nos médias oublient d'ailleurs la plupart du temps de préciser).
Mais la question qui m’intéresse est moins de savoir si les rois de France conduisirent une « politique chrétienne », que de voir dans quelle mesure ils laissèrent à l’Eglise qui était en France un espace pour évangéliser et prendre soin des plus pauvres…
Dans cet ordre de la charité évangélique, « C’est vrai, lui dit le roi… », célèbre l’hypocrisie et la lâcheté voire la bêtise de nos dirigeants politiques jusqu'à aujourd'hui. Et j’imagine que notre nouveau président, ami des banquiers, interpellé par nos évêques, ferait sien le refrain : « C’est vrai, dit l’président… je vais m’occuper des sans-dents ! » Ce qui ne l’empêcherait pas, en réalité, de conduire, comme tous les producteurs compulsifs de dividendes, une politique susceptible d’en augmenter le nombre…
Bref, s’il est clair pour moi comme pour vous que la politique chrétienne appartient à chacun d'entre nous et s’illustre par la fraternité dans laquelle nous vivons, chaque jour qui passe, avec notre prochain, il nous reste à faire confiance à nos évêques et pasteurs du XXIe siècle. Nul doute qu’ils sauront, le moment venu, montrer la voie du sacrifice, et n’hésiteront pas à donner de la voix contre les puissants, chaque fois que nécessaire, pour la conversion du troupeau qui leur est confié…
Allez, pour la route… « Le bon roi Dagobert / Se battait à tort, à travers. / Le grand saint Éloi / Lui dit : Ô mon roi ! / Votre Majesté / Se fera tuer. / C'est vrai, lui dit le roi, / Mets-toi bien vite devant moi…
« Quand Dagobert mourut, / Le diable aussitôt accourut. / Le grand saint Éloi / Lui dit : Ô mon roi ! / Satan va passer, / Faut vous confesser. / Hélas, lui dit le roi, / Ne pourrais-tu mourir pour moi ? »
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Écrit par : Denis / | 12/06/2017
"FAIRE CONFIANCE AUX ÉVÊQUES"
> Oui, "il nous reste à faire confiance à nos évêques et pasteurs du XXI e siècle" : mais c'est justement le problème. Une frange du catholicisme français a perdu le sens de la confiance en l'Eglise hiérarchique, et s'en est quasiment séparée au nom de "valeurs catholiques" à "conserver".
Cette soustraction d'obédience commence à être signalée par les médias - qui en ont été aveuglément complices depuis 2013.
Cf. l'entretien du sociologue Yann Raison du Cleuziou avec Bernadette Sauvaget ('Libération' 12/06) :
« La Manif pour tous a constitué l'un des principaux mouvements d'opposition du quinquennat de François Hollande. Et, du coup, elle a suscité un regain d'intérêt pour le catholicisme. Mais en même temps la visibilité [de celui-ci] s'est transformée... Ces intervenants [d'ultra-droite] ont monopolisé l'image du catholicisme dans l'espace public. L'institution n'a pas de prise sur cette mouvance tournant autour de la Manif pour tous. La Conférence des évêques de France apparaît déconnectée. Certaisn catholiques se moquent et disent que Mgr Ribadeau-Dumas est le porte-parole des évêques et que l'abbé Grosjean est, lui, le porte-parole des catholiques. Cette rhétorique populiste qui oppose le pays réel au pays légal traverse toute la société et se retrouve aussi dans l'aile droite de l'Eglise.»
Volontairement (dans le cas des ultras) ou involontairement (dans le cas des animateurs de la MPT), ils ont introduit une dialectique de division entre une partie des laïcs catholiques et l'Eglise hiérarchique. Exactement comme, autrefois, les "progressistes" des années post-68 ! Le Diviseur est à l'oeuvre.
Quant au problème des "valeurs à conserver" invoquées par certains pour tourner le dos aux évêques, une phrase de Mgr Ribadeau-Dumas, précisément, le fait comprendre. A la question « qui sont ces 30% de Français qui se réclament toujours du catholicisme mais n'ont pas de liens (ou très lâches) avec l'institution ? », le porte-parole de la CEF répond : « CE N'EST PLUS FORCÉMENT LA RÉFÉRENCE À UNE FOI. »
Voilà le drame : se réclamer d'un "catholicisme" sans la foi au Christ, et appeler ça "identité catholique". Porte ouverte aux pires dérives ! Des théoriciens de l'antichristianisme radical se retrouvent invités d'honneur de revues super-catho, au nom de « valeurs » sans référence au Christ (car « mettons de côté ce qui nous sépare »)... On voit où ça mène : se produit dans le catholicisme de droite le type de dégénérescence spirituelle et intellectuelle qui se produisit dans le catholicisme de gauche des années 1950.
Face à ce danger redoutable, que faire ? D'abord prier l'Esprit Saint. Ensuite, expliquer, partout et tout le temps. Comme disait l'autre : "crier jusqu'à ce qu'on nous assomme". ]
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Écrit par : PP à Denis / | 12/06/2017
à Denis:
> je n'ai pas trop le temps de discuter avec vous (ce qui est fort dommage, je vous en assure mais la fin d'année me monopolise...), mais n'oubliez pas que cette chanson est une chanson politique dirigée contre Louis-Philippe il me semble.
Les rois ne laissèrent les évêques évangéliser uniquement quand cela allait dans leur sens. Les conflits furent nombreux et précoces (de Théodose et Ambroise à Louis XIV en passant par Charles Martel qui spolia nombre de monastères ou François premier qui détruisit la vie monastique en obtenant de nommer les abbés, sans parler de Philippe le Bel).
Pour finir, j'ai plus confiance dans les évêques, quand ils sont librement et canoniquement ordonnés (je crois en la grâce de la succession apostolique) qu'envers les politiques. Mais le seul maître est le Christ ;-)
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Et effectivement, la manif pour tous a fait beaucoup de mal à l'évangélisation et il est urgent de se désolidariser vite de cette mouvance qui, pour moi, sens le mois et le rance d'une bourgeoisie terrorisée dont Balzac ou Stendhal se délecteraient.
Écrit par : VF / | 12/06/2017
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