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06/06/2017

Hitler christophobe : des textes à connaître

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L'historien de l'Antiquité Jean-Marie Salamito, disséquant [1] les balourdises d'Onfray, nous montre l'une des plus belles : dire qu'Adolf Hitler était "un chrétien". La preuve flagrante du contraire est fournie par l'historien Johann Chapoutot dans son enquête Le nazisme et l'Antiquité [2]. Citations :


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► Propos d'Adolf Hitler à ses commensaux du Führerhauptquartier  (Wolfschanze) : 

"Instruit" par les essayistes anti-chrétiens d'avant 1914, il croit que les chrétiens antiques ont incendié la bibliothèque d'Alexandrie (incendie qui eut lieu 50 ans avant l'ère chrétienne). À son avis le christianisme est l'ennemi du genre humain et doit être éradiqué. Il déclare ainsi en 1941 : «  Quel réquisitoire contre le christianisme que ces destructions des bibliothèques de l'Antiquité... » -  « Qu'est-ce qu'ils ont pu détruire, ces bolcheviks de l'époque, comme art et comme culture ! A Rome, en Grèce, partout ! Le Juif a fait la même chose chez nous et en Russie. Il faut comparer le haut niveau de l'art et de la civilisation romaine, visible dans les maisons comme dans les temples, avec ce que la lie bolchevique a produit de culture chrétienne dans les catacombes. On détruisait à l'époque les bibliothèques, et aujourd'hui on voit en Russie la même chose : tout est ravalé à un niveau médiocre qui égalise tout. »  Propos de 1942 : « Si nous ne possédons que si peu des témoignages grandioses de l'apogée raciale (sic) des Romains et des Grecs, c'est uniquement parce que les judéo-chrétiens ont détruit, au IVe siècle, temple sur temple. La destruction de la bibliothèque d'Alexandrie, elle aussi, fut l'oeuvre des judéo-chrétiens...»

Hitler taxe d'ineptie le christianisme en soi : « Le christianisme est la chose la plus stupide qu'un cerveau délirant ait pu produire, une honte pour la divinité. Un nègre avec son fétiche est incomparablement plus évolué que celui qui croit sérieusement au miracle de la transsubstantiation... » - « Le christianisme a indubitablement dépassé tous les sommets de la bêtise. C'est pour cela que son édifice entier disparaîtra un jour. Le savoir s'est aujourd'hui répandu dans toute l'humanité. Plus le christianisme s'accroche au dogme, plus vite il s'effacera. » (1941)

 Le 14 décembre 1941 (lendemain de l'ordre oral à Himmler de lancer la "solution finale"), Hitler déclare à ses commensaux du grand quartier général : « Le christianisme conduit à l'annihilation de l'humanité, c'est du pur bolchevisme sous un masque métaphysique... Les Germains auraient conquis le monde : ils n'en ont été empêchés que par le christianisme... » - Derechef, 1941 : « Le christianisme a été un pré-bolchevisme, la mobilisation par le Juif de masses d'esclaves pour détruire  l'édifice de l'Etat... » - « Le coup le plus dur qui ait frappé l'humanité est le christianisme. Le bolchevisme est le fils naturel et illégitime du christianisme. Tous deux sont des créations du Juif... » - « Rome a été bolchevisée, et ce bolchevisme a eu à Rome les mêmes effets que ceux que nous avons vu, plus tard, en Russie... »  Encore, en 1942 : « Ce que le bolchevisme met en scène aujourd'hui dans le domaine matérialiste et technique, le christianisme l'a déjà fait dans le domaine théorique et métaphysique. »

Hitler pratique l'inversion accusatoire fantasmatique. En 1941 : « Dans le monde antique, il flottait sur la relation de l'homme à la divinité un parfum de respect sacré. Ce qui la définissait, c'était la tolérance. C'est le christianisme, et lui seul, qui a cruellement tué, censément au nom de l'amour, des masses innombrables. Ce qui le définit, c'est l'intolérance... » - « Nous avons en Allemagne des villes où toute joie a été bannie ; on doit cependant songer que ces communautés sont encore sous le choc des horreurs de l'Inquisition. Dans la région de Würzburg, on trouve des villages où littéralement toutes les femmes ont été brûlées... On ne peut pas savoir combien de cruauté, de méchanceté et de mensonge nous ont été inoculés par le christianisme. »

N'ayant jamais lu saint Paul autrement que par citations détournées dans des pamphlets völkisch, Hitler l'accuse de subversion politique contre l'Empire romain. En 1941 : « Paul a utilisé une tolérance qui lui donnait un blanc-seing, à lui et à ses partisans, pour combattre l'Etat romain. Jusqu'à aujourd'hui la méthode est restée la même : sous le masque de prétendues doctrines religieuses, les prêtres ont toujours prêché contre l'Etat... » - « Avec son christianisme, Paul a opposé à l'idée romaine d'Etat celle d'un Empire supra-étatique. Paul a proclamé l'égalité de tous les hommes devant un seul Dieu, et, faisant cela, il a éclipsé la puissance de l'Etat romain. »  En 1942 : « C'est le même Juif qui a autrefois introduit le christianisme en contrebande dans le monde antique, et qui a détruit cette chose merveilleuse, qui a de nouveau trouvé notre talon d'Achille... Il l'a fait en changeant son nom : jadis, Saul se rebaptisa Paul, et aujourd'hui Mardochai prend le nom de Marx... »

Hitler canonise l'empereur Julien : « Je ne savais pas à quel point un homme comme Julien avait dénoncé les chrétiens et le christianisme. C'est un livre à lire...» - «On devrait diffuser par millions ce livre des maximes de Julien : quelle intelligence ! De la clarté antique toute pure ! C'est fantastique ! » - « On ferait mieux de parler de Constantin le Traître et de Julien le Fidèle [3], plutôt que de surnommer l'un "le Grand" et l'autre "l'Apostat". Ce que le christianisme a bien pu écrire contre Julien  est totalement stupide : un peu comme ce que les plumitifs juifs ont déversé sur nous. Les écrits de Julien sont des vérités toutes pures. »  (1941, 1941 et 1942)

 

Extraits de Mein Kampf :

Pour justifier la terreur politique de masse hitlérienne, accuser le christianisme d'être une terreur politique de masse. « Chacun peut aujourd'hui constater avec douleur qu'avec le christianisme, c'est la terreur spirituelle qui s'est insinuée dans le monde antique, qui était bien plus libéral. » - « Une telle idéologie, caractérisée par une satanique intolérance, ne pourra être brisée que par une nouvelle idée... Le monde ne peut être libéré de cette oppression que par une autre oppression, la terreur ne peut être vaincue que par la terreur. »

 

►  Passages du Journal de Josef Goebbels :

«  Le Führer hait le christianisme parce qu'il a détruit tout ce qu'il y a de noble dans l'humanité... Quel contraste entre un Zeus souriant de sagesse et de bonté et un Christ crucifié grimaçant de souffrance... Quelle distance entre une cathédrale si sombre et un temple antique, clair et libre ! Le Führer ne veut rien savoir du gothique. Il hait ce qui est sombre et ce mysticisme rampant. »

 

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[1]  Monsieur Onfray au pays des mythes, éd. Salvator, cf. ici notre note du 30/05. Ce livre est à lire d'urgence, puisque le christophobe Onfray fait partie lui aussi des nouveaux  - et surprenants - amis de nos "réacs" professionnels. (On voit ainsi ce que véhicule leur notion de "l'identité catholique").

[2]  PUF 2016, 643 p.

[3]  Cette réhabilitation de Julien poursuit son chemin aujourd'hui. Ainsi, dans son dernier livre (Comment nous sommes devenus américains, Gallimard), l'insoupçonnable Régis Debray écrit à son tour qu'on devrait dire "Julien le Fidèle"... Une partie des pseudo-arguments christianophobes circulant de nos jours dans l'opinion publique - qui se croit "antinazie" (en 2017 !) - ont été entendus en 1941 au Führerhauptquartier. Hitler les tirait d'idéologues du XIXe qui restent la source de l'anti-christianisme du XXIe siècle : d'où la résurgence actuelle de ces "arguments", évidemment sans lien avec le IIIe Reich.

 

 

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Commentaires

SCIENTISTE

> Hitler disait aussi : "Le coup le plus dur qui ait frappé l'humanité, c'est l'avénement du christianisme." (Xavier de Montclos, Les Chrétiens face au nazisme et au stalinisme - l'épreuve totalitaire 1939-1945, Paris, Plon, 1983)
Comme nos contemporains, il pensait que la science ferait bientôt disparaître les religions.
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Écrit par : Guadet / | 05/06/2017

LES FAITS

> Hitler christiophobe, je croyais que c'était un des faits les mieux établis de l'histoire...
Hitler avait reconnu dans le christianisme son principal ennemi.

Ghislain


[ PP à G. :

Vous avez raison, c'est en effet "un des faits les mieux établis de l'histoire".
L'existence historique du Christ en est aussi l'un de ces faits "les mieux établis".
Mais M. Onfray vient de publier un livre à succès, pour nier l'existence du Christ. Et pour dire que Hitler était un chrétien.
Il n'est pas le seul à le dire : vous entendez ça revenir en boucle lente à France Culture, France Info et France Inter, surtout lors des émissions nocturnes. Hitler était chrétien, et surtout il était "catholique" ; d'ailleurs "Ratzinger était membre de la HJ", etc, etc.
De nos jours il ne suffit pas qu'un fait soit avéré. Il faut aussi qu'il soit "accepté". Et quand un fait a tort d'exister, on le zappe.
D'où l'utilité des livres qui remettent les pendules à l'heure, comme celui de J.M. Salamito ou celui de J. Chapoutot. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Ghislain / | 05/06/2017

CLIMAT

> le changement climatique est un fait scientifique établi. Cela n'empêche pas Donald de décréter par tweet qu'il n'existe pas. Applaudi par nos cathos énervés qui ne voient pas qu'Onfray fait le même coup à propos de Jésus.
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Écrit par : JV Launay / | 05/06/2017

JULIEN

> Je n'ai jamais compris pourquoi nos contemporains peinaient à reconnaître l'antichristianisme primaire d'Adolf Hitler et de ses proches, attestée par une profusion d'exemples.
Vous faites ici une œuvre salutaire (et je vous remercie aussi de votre résumé du cas Onfray, dont le traitement par certains relève de l'aberration).
En revanche, je me dois de prendre modestement la défense de Régis Debray (critiquable par ailleurs, mais ce n'est pas la question), que vous associez ici un peu hasardeusement. Sous sa plume (comme sous celle de Jerphagnon, et d'une myriade de spécialistes de l'antiquité tardive) le terme de "Julien le fidèle" n'a absolument pas le sens que lui prêtent les néo-païens.
Ceux-là considèrent le message chrétien comme une "trahison" d'un passé fantasmé et "pur", mais ceux-ci se contentent, en universitaires un peu pointilleux, que pour être apostat, il faut d'abord avoir été chrétien... ce qui n'a, semble-t-il, jamais été le cas de Julien.
Ceci étant dit, je vous accorde que la réputation de philosophe de cet empereur est largement exagérée, et généralement mise en avant pour tenter de donner le mauvais rôle aux évêques qui furent ses adversaires (et accessoirement ses biographes. Le sujet est décidément miné).
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Écrit par : Ferrante / | 05/06/2017

VOLTAIRE ANTISÉMITE

> « Le coup le plus dur qui ait frappé l'humanité est le christianisme. Le bolchevisme est le fils naturel et illégitime du christianisme. Tous deux sont des créations du Juif... »
On trouve ces propos dans un ouvrage d'Hitler intitulé "propos de table", titre fait pour plagier le titre d'un ouvrage de Martin Luther. Il s'agit de propos relevés par Martin Bormann, qui notait les propos tenus par Hitler lors de soirée qui avaient lieu au nid d'aigle pendant la guerre.
Les journalistes ne peuvent pas dire qu'ils ne savent pas car apparemment ceux du 'Point' l'ont lu (http://www.lepoint.fr/culture/hitler-passe-a-table-29-01-2016-2013770_3.php). Ils n'ont semble-t-il pas jugé intéressant d'informer leur lecteurs de la pensée foncièrement anti-chrétienne d'Hitler.
Pour Onfray, lui on sait: il n'est pas au courant, c'est certain; il est généralement tellement peu informé.
Mais pour France Culture on s'interroge. A moins qu'ils recrutent leurs journalistes à la sortie des écoles de commerce, ou qu'il ne s'agisse de Science po.
On s'interrogera aussi sur l'origine de cette pensée antichrétienne et antisémite (voir société de Thulé, etc). L'antichristianisme hitlérien a très probablement ses sources dans celui du XVIIIe siècle. On mentionne souvent à ce propos un auteur tel que Voltaire. Il fallait à ce dernier être antichrétien. Il est donc allé rechercher des auteurs tels que le philosophe de l'Antiquité Celse, antisémite parce qu'anti-chrétien. (on ne saurait mieux affirmer en contrepoint l'origine commune du christianisme et du judaïsme). Je m'étonne que l'on veuille promouvoir la tolérance avec un tel auteur. Que l'on fasse l'effort de voir ce qu'il écrit sut les juifs ou les musulmans. On se scandalisera même qu'il soit au programme de français des collèges, et des lycées. On se garde bien de citer ces textes aux jeunes.
« Une telle idéologie, caractérisée par une satanique intolérance, ne pourra être brisée que par une nouvelle idée..." Voilà enfin des propos que l'on retrouve dans la bouche de tant de gens tolérants de nos jours...
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Écrit par : ND / | 05/06/2017

SYMPATHY FOR THE DEVIL

> Au surplus, AH avait, selon toute vraisemblance, conclu un pacte (explicite ou non) avec Satan.
Il fut miraculeusement protégé de la mort des dizaines et des dizaines de fois pendant le premier conflit mondial ... et par la suite. Un évêque allemand, venu incognito assister à un discours du Führer, affirma même avoir été "démasqué" par ce dernier.
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Écrit par : Feld / | 05/06/2017

DÉFROQUÉ

> https://fr.wikipedia.org/wiki/Jörg_Lanz_von_Liebenfels
Le cas de von Liebenfels est presque fascinant. Littéralement, un basculement 'du côté obscur de la Force'. Je cite wiki : "En 1899, il renonce à ses vœux, et quitte l’Ordre cistercien. (...) von Liebenfels se justifia en affirmant que l’ordre cistercien avait trahi sa doctrine originelle, c'est-à-dire « raciste »". Hé bé...
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Écrit par : Feld / | 05/06/2017

DISCUSSION

> Je crois qu'il y a dans l'oeuvre d'Onfray, pour ce que j'en ai lu, une sorte de machine à convertir à l'envers, à l'adresse des lecteurs qui voudraient aller plus loin que lui dans les sujets qu'il traite.
Je lui trouve du bon, comme "phénomène", Onfray. Je me souviens être sorti de lycée en souhaitant lire un "philosophe français moderne", le "Désir d'être un volcan" sous le bras (Onfray est depuis 20 ans en tête de gondole à la FNAC), et d'avoir tant été déçu par ce dandysme hédoniste déprimé et complaisant, premier livre que j'ai abondamment commenté dans ses marges, que j'en ai rapidement été vacciné.
Une lecture récente de son 'Traité d'athéologie' (que 'Décadence', à ce que j'en lis ici et là "redit" quasiment mot pour mot, 12 ans plus tard...) m'avait aussi convaincu qu'il n'y a rien de philosophique dans la pensée ou l'attitude d'Onfray. Ce qu'il disait notamment du "concile de Macon" était une hilarante suite d'erreurs factuelles grossières (Onfray qui se trompe d'auteur, qui se trompe de 1000 ans, qui fait un contresens sur un ouvrage qu'il commente... et tout ça en moins d'une page ! dans un livre où il prétend pourfendre le "trucage" chrétien !), même pas corrigées dans les éditions de poche !
Non, je le répète : Onfray a du bon, car c'est par excellence une "philosophie" bourrine, étouffante, dont on a forcément envie de s'éloigner un jour. De temps en temps, une de ses interventions médiatiques me fait lever une oreille intéressée, qui se recouche assez vite.
En revanche j'avais trouvé les réponses à Onfray (j'ai lu 3 réponses "chrétiennes" au 'Traité d'athéologie') très, très, très faibles. J'ai bien peur que le petit livre de Salamito, qui surfe éditorialement sur la vague du plongeon bouboule d'Onfray, est de même cuvée. Je ne verrais qu'un équivalent de Chesterton pour vraiment répondre à Onfray. Salamito, Baumier, Fernandez, Rémond... c'est trop sérieux, trop blessé, trop outré.
En revanche, il faudrait souligner par honnêteté intellectuelle qu'il y a des ouvrages très orientés vers l'antichristianisme de Hitler qui sont déconsidérés par les universitaires sérieux (par ex. 'Hitler m'a dit' de Hermann Rauschning). L'authenticité des "propos de table" que vous citez sont sujets à controverse parmi les spécialistes (Hitler y déclare aussi qu'il "est et a toujours été catholique" (!), qu'il "reconnaît la part du christianisme dans l'élaboration de la culture occidentale", etc.). Hitler est un homme de son temps, qui a cherché politiquement à faire ce que Holderlin a cherché à faire poétiquement avant lui (ce qui l'a rendu fou) : être à la fois chrétien et païen. Heidegger aussi a un christianisme refoulé...
Nous ne devrions d'ailleurs pas avoir besoin du verbatim d'Hitler. D'autres dictateurs / politiques / tyrans se sont dits et se disent toujours chrétiens et/ou catholiques, ça ne changerait pas grand chose pour moi... Ce n'est pas un très bon angle. Il faut prendre la donnée, même contradictoire. Les "cathos christophobes", ce n'est pas si difficile à concevoir, je trouve.
Maffesoli qui se déclarait "catholique non chrétien", Renaud Camus qui se déclare "chrétien de culture et de civilisation", Juppé qui se dit, à la suite de d'Ormesson, "catholique agnostique", une cinéaste, Cheyenne Marie Carron, qui se réclame d'un "paganisme chrétien"... A mon avis il vaut mieux réfléchir à ces "christianismes" monstrueux, à l'épithète chic, à ce que vous appelez cet "athéisme pieux" (dont Hitler est un avatar, comme d'autres gens plus recommandables - et qu'il ne faut pas "hitlériser" pour cette raison).

Virgil


[ PP à Virgil :
1. Ne préjugez pas du livre de Salamito. Lisez-le, il est excellent. Ne le réduisez pas à un "surf" sur le succès d'Onfray : Salvator ne fait pas partie des éditeurs margoulins.
2. Chapoutot enseigne l'histoire contemporaine à la Sorbonne. C'est un véritable historien. (Aucune des citations ci-dessus ne provient de Rauschning, dont le second livre n'était pas sérieux). Les verbatim du grand quartier général, eux, ont été collationnés par des gens sans imagination.
3. Aucun hyper-criticisme n'arrivera à diluer le fait que la pensée de Hitler est anti-chrétienne : comme une grande part de la pensée de la "révolution conservatrice" en Europe après 1880 (le Maurras du "conte des Serviteurs"), mais de façon plus radicale et infiniment plus agressive. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Virgil / | 06/06/2017

EN QUOI CROYAIT HITLER

> Hitler croyait en une divinité.
D'aucuns n'y entendant pas malice en ont conclu à la légère qu'il croyait en Dieu, et donc dans le Dieu des chrétiens. (Et d'autres, très bien informés, en profitent pour tromper et désinformer).
Mais tous les hommes croient en une divinité. Parmi nos contemporains qui se pensent athées, pour certains c'est la Force, pour d'autres le Marché, pour d'autres, la Vaine Gloire... Pour cette divinité, ils sont prêts à sacrifier tout le reste. Et fort heureusement, certains croient même en Dieu, même s'ils ne le savent pas.
La divinité d'Hitler, il l'a dit, c'était un dieu germanique, qui impose sa volonté par la force brutale et fait des hommes des pantins obéissants. Peu importe le nom que Hitler lui-même lui donnait. Nous savons, nous, de qui il s'agit. C'est l'Adversaire, celui qui se met toujours en travers du plan de Dieu qui a voulu un Homme libre, libre de Le choisir et de L'aimer et qui a payé le prix fort pour libérer cet Homme lorsqu'il s'est - de sa propre volonté - vendu comme esclave.
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Écrit par : Bernadette / | 06/06/2017

LE VOTE CATHOLIQUE ALLEMAND

> Et pour l'honneur de l'Eglise allemande, cette cartographie du vote de 1932:
http://www.glaube-und-kirche.de/reichtagswahl_1932%20verteilung_katholiken_w%C3%A4hler_nsdap.jpg
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Écrit par : Pierre Huet / | 06/06/2017

DELPLA

> Il y a aussi les deux livres de François Delpla: 'Hitler, propos intimes et politiques'. j'ai le premier et je ne l'ai pas encore lu.
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Écrit par : VF / | 06/06/2017

à Virgil

> Avant que de rejeter, au nom d’« universitaires sérieux », le fameux témoignage d’Hermann Rauschning (président du Sénat de Dantzig de 1931 à 1932 puis chef national-socialiste du gouvernement de Dantzig de janvier 1933 à la fin de 1935), pourquoi ne pas l’entendre ?…
Voici quelques extraits de son livre publié en 1939 à Paris (Coopération Société d’Edition), « Hitler m’a dit – Confidences du Führer sur son plan de conquête du monde ». Au chapitre VII intitulé « L’Antéchrist ».
C’est donc Hitler qui parle :
« Pâques ne sera plus la Résurrection, mais l’éternelle rénovation de notre peuple. Noël sera la naissance de notre sauveur, c’est-à-dire de l’esprit d’héroisme et d’affranchissement. Pensez-vous qu’ils n’enseigneront pas ainsi notre Dieu dans leurs églises, ces prêtres libéraux qui n’ont plus aucune croyance et qui exercent simplement une fonction ? qu’ils ne remplaceront pas leur Croix par notre croix gammée ? Au lieu de célébrer le sang de leur Sauveur d’autrefois, ils célébreront le sang pur de notre peuple ; ils feront de leur hostie le symbole sacré des fruits de notre terre allemande et de la fraternité de notre peuple. Mais oui, je vous l’assure, ils mangeront ce pain-là, et alors, Streicher, vous verrez les églises de nouveau remplies. Si nous le voulons ce sera notre culte à nous qui sera célébré dans les églises. » (pp. 66-67)
Hitler, rapporte Rauschning, voyait en l’Eglise un « appareil creux, fragile et mensonger » qu’il se faisait fort d’anéantir « en quelques années » (p. 69). Il méprisait également les pasteurs protestants, dont il disait :
« On peut se permettre avec eux tout ce qu’on voudra, ils s’inclineront toujours. Ils sont habitués aux humiliations ; ils ont appris à les endurer chez leurs hobereaux, qui les invitaient le dimanche à venir manger le rôti d’oie. (…) Ce sont de pauvres diables besogneux… » (p. 70).
Un peu plus loin dans ce chapitre VII, Hitler déclare encore :
« Nos paysans n’ont pas oublié leurs croyances d’autrefois, la vieille religion vit toujours. Elle n’est que recouverte par la mythologie chrétienne, qui est venue se superposer, comme une couche de suif, et a conservé le contenu du pot.
« J’ai dit à Darré qu’il était temps d’aborder la vraie Réforme. Darré m’a fait des propositions étonnantes que j’ai immédiatement approuvées. Il remettra en honneur les anciennes coutumes par tous les moyens. Pendant la Semaine sainte et dans les expositions agricoles et mobiles, il fera connaître notre conception religieuse par l’image et d’une façon si expressive que le paysan le plus borné la saisira. On ne fera plus comme autrefois, on n’évoquera pas le passé avec des cavalcades et mascarades romantiques. Le paysan doit savoir ce que l’Eglise lui a dérobé : l’appréhension mystérieuse et directe de la Nature, le contact instinctif, la communion avec l’Esprit de la terre. C’est ainsi qu’il doit apprendre à haïr l’Eglise. Il doit apprendre progressivement par quels trucs les prêtres ont volé leur âme aux Allemands. Nous gratterons le vernis chrétien et nous retrouverons la religion de notre race. C’est par la campagne que nous commencerons, et non par les grandes villes, Goebbels !
« Nous n’allons pas nous mêler à la stupide propagande marxiste de l’athéisme. Dans les masses des grandes villes, il n’y a plus rien . Là où tout est mort, on ne peut plus rien rallumer. Mais nos paysans vivent encore sur des croyances païennes et c’est en partant de là que nous pourrons un jour évangéliser les masses des grandes villes. Nous en sommes d’ailleurs encore bien loin. » (pp. 70-71)
Conclusion apportée par Rauschning à ce chapitre intitulé « L’Antéchrist », témoignage de première main sur ce qui fut mis en œuvre par les Nazis dès les années trente :
« Par la suite, tout ce qu’Hitler avait prédit s’est réalisé. On a fait et on fait encore toutes sortes de tentatives pour déchristianiser les paysans allemands. J’ai vu les sections spéciales de déchristianisation dans les expositions agricoles ; j’ai vu la série des affiches, réunies avec une réelle astuce pédagogique, représentant la lutte des paysans de Steding, contre l’Eglise de Brême. Tous les visiteurs de cette exposition ont pu observer comme moi l’habile mélange de leçons de choses agronomiques et de la propagande contre les religions établies et pour la renaissance d’un nouveau paganisme dont les dogmes restaient dans le vague. Les personnalités du parti qui étaient, comme moi-même, à la tête de districts paysans recevaient régulièrement des invitations aux nouvelles assemblées « sans Dieu » des nationaux-socialistes, aux « soirées religieuses » où l’on essayait de définir un rituel du nouveau culte. Il était évident que ces invitations, qui émanaient de Darré en personne, étaient la pierre de touche permettant de vérifier si l’on pouvait nous compter dans la véritable élite, et jusqu’à quel point nous prenions au sérieux la révolution du national-socialisme ; on estimait ainsi, suivant notre attitude, jusqu’à quel point on pouvait nous faire confiance.
« Telle a été la première étape. La deuxième a été l’obligation pour nous de renier officiellement les Eglises. Les choses ont marché à pas de géant. J’ai pu m’en rendre compte par l’exemple d’un de mes amis, l’agronome Meinberg, type splendide du terrien allemand. C’était un homme dont la sincérité et la conviction ne pouvaient être mises en doute. Meinberg, conseiller provincial, Führer local des paysans, et représentant de Darré à l’Office de Ravitaillement du Reich, se montra un catéchumène docile. Une nouvelle cheminée fut installée dans sa vieille demeure paysanne en guise de foyer runique ; des runes et des maximes païennes décorèrent les murs. Les croix avaient fait place à d’autres emblèmes pieux. Wotan, le vieux chasseur, retrouva un autel chez Meinberg, et devant son foyer la flamme perpétuelle fut rallumée. Hitler avait-il eu raison en prétendant que chez nos paysans la couche de christianisme n’était que le plus mince des badigeons ? Ce fut ensuite le tour des hommes des S.S., et sutout des chefs et dirigeants de toutes sortes, puis des gradés supérieurs de la Jeunesse hitlérienne. Méthodiquement, scientifiquement, avec une logique inflexible, on a entrepris la lutte d’extermination contre tout ce qui était chrétien en Allemagne. » (pp. 72-73)
______

Écrit par : Denis / | 06/06/2017

NIETZSCHE

> Notre auteur qui aime tant Nietzsche ne tique même pas devant la parenté -la gémellité- de ce que dit ce dernier avec la prose d'Adolf ?
Il est vrai qu'il n'est pas à une contradiction près...
______

Écrit par : Fernand Naudin / | 06/06/2017

MARR

> Ne pas oublier la figure fondatrice de l'antisémitisme Wilhelm Marr (1819-1904)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Wilhelm_Marr
D'extrême gauche, anarchisant, et athée.
Comme qui déjà ?
______

Écrit par : Mirabel / | 07/06/2017

RÉSISTANTS

> Il est étonnant que personne ne songe à mentionner, parmi les figures héroïques de la résistance à Hitler, les grands chrétiens que furent Dietrich Bonhoeffer, von Stauffenberg et surtout Hans et Sophie Scholl, jeunes étudiants, membres du mouvement catholique de la Rose blanche, exécutés après un procès sommaire.

Denis


[ PP à Denis D. - Mais si, ils sont très connus. ]

réponse au commentaire

Écrit par : Denis D. / | 07/06/2017

ARROSÉ

> https://www.youtube.com/watch?v=EeL45N4coQw
Ou l'arroseur arrosé.
______

Écrit par : Mirabel / | 07/06/2017

En effet. J'ajoute l'initiale de son patronyme.
______

Écrit par : PP à Denis / | 08/06/2017

VERBAL

> Je mettrai ci-dessous un extrait d'agression verbale dont j'ai fait l'objet sur le profil Facebook d'un ami, par quelqu'un que je ne connais absolument pas, lorsque j'ai osé mettre un lien vers un article, relayant le livre de Salamito et ce blog et, visant à critiquer M.Onfray...
Je mets ça ici, car le mélange Onfray + Hitler semble être explosif

=>

"Tony Zen :
pour apporter un peu d'eau au moulin :
http://www.koztoujours.fr/onfray-lautre-imposture-francaise

Leon Docte :
Tony zen est il analphabète ?
Pour les porteur d'eau il y a de la place sur les bancs de touche
ah non , plus courant qu'analphabète , Tony zen est une bète à bon dieu ! un inquisiteur denonciateur colporteur de rumeur ! Un pauvre esclave en réalité , un scout catho , à différentier de chrétien, non, un bon perdu de catho à sa maman ! La décadance , c'est la votre , je ne crois pas à l'universalité et l'obligation de disparition totale , mais la votre me ferait plaisir"
Au passage, j'espère que c'est un cas isolé de démence...
______

Écrit par : Tony Zen / | 09/06/2017

à Tony Zen

> hélas j'ai rencontré "en vrai" de tels phénomènes, et je crains fort que les cas se multiplient. il faut beaucoup prier pour qu'ils soient libérés de cet aveuglement qui les tient prisonniers.
______

Écrit par : Bernadette / | 09/06/2017

CONCOURS

> Il y en a un qui veut faire un concours de nullité avec Onfray. Vite ouvrez lui les plateaux télé. Il est déjà dans l'Obs (quoi de plus naturel?): http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20170608.OBS0467/le-christianisme-est-il-une-religion-de-guerre.html
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Écrit par : ND / | 11/06/2017

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